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C’est pas Macron, c’est la rue qui change le climat… social et politique !

mercredi 28 novembre 2018, par Robert Paris

Quand le pouvoir se trouve face au mouvement de révolte, il fait feu !

C’est pas Macron, c’est la rue qui change le climat… social et politique !

Macron a trouvé enfin sa réponse aux gilets jaunes : tout est de la faute du climat, lui sauve la planète pendant que les gilets jaunes veulent, égoïstement, sauver leurs fins de mois !

Elle est bien bonne : l’augmentation des impôts indirects en même temps que l’ISF est supprimé, l’augmentation des coups des gouvernants contre ceux qui vivent de leur travail en même temps que l’argent public est mobilisé pour aider trusts et banques, l’augmentation de toutes les attaques antisociales, baisses de salaires et de revenus, suppression des aides sociales, attaques sur les retraites, casse des hôpitaux publics, casse des transports publics, tout cela serait, nous dit-on sans rire, causé par… la nécessité de sauver la planète !!!!

Le climat dont il nous rebat les oreilles, il n’en parle pas trop aux trusts automobiles qui polluent massivement en étant sûrs que le gouvernement gardera les yeux fermés et le nez bouché comme il a eu les yeux fermés sur les détournements de fonds du PDG de Renault. Il n’en parle pas à Total, il n’en parle pas aux trusts de la chimie, il n’en parle pas aux labos pharmaceutiques, il n’en parle pas à Lactalys, il n’en parle pas aux trusts de l’aviation, etc.

C’est à nous que le gouvernement dit que nous sommes responsables du gaz carbonique, responsables de l’utilisation d’énergies fossiles ! C’est nous qu’il entend faire payer !

Et quand son opération gilets jaunes égale bandits, égale extrême droite, égale ultra gauche, égale casseurs, a échoué, il se présente comme le grand rassembleur, celui qui va organiser la grande démocratie, une consultation nationale, des Etats Généraux diraient ceux qui se souviennent de la fin peu glorieuse de l’Ancien Régime, celui de Louis XVI et de tous les profiteurs de la noblesse qui sont aujourd’hui remplacés par des affairistes bandits mille fois plus riches et plus assassins !

Certes, le gouvernement prétend qu’il entend la colère, qu’il reçoit des représentants (dont on se demande s’il ne les a pas inventés lui-même !) et qu’il comprend les revendications des manifestants pacifiques mais pas ceux des casseurs ! Pourtant, la police elle-même a dû reconnaître que tous les manifestants arrêtés n’étaient ni des bandits, ni des extrémistes, ni des casseurs, mais des gens en colère !

Oui, c’est la colère qui a créé les gilets jaunes, ce n’est pas des partis, ce n’est pas des syndicats, ce n’est pas des manipulateurs, ce n’est pas des média. En fait, ce sont les exactions gouvernementales qui ont créé les gilets jaunes et c’est Macron qui a poussé la population française à bout !

Le climat, dont Macron avoue avoir peur, ce n’est pas de la climatologie dont il dépend, c’est le climat politique et social. Car l’explosion de colère est en train de fédérer toutes les révoltes, d’unir les luttes, de coordonner les réponses, et même de les organiser. Des assemblées générales se tiennent un peu partout.

Et surtout, ce dont il a peur, c’est que ce climat se généralise dans les entreprises. Au début, les média et le gouvernement n’ont pas cessé de prétendre que c’était un mouvement de professions libérales, un mouvement de la petite bourgeoisie, mais il est dès le début clair que c’est faux. Dans les piquets, on trouve des retraités, des chômeurs, des salariés, des travailleurs contraints d’être autoentrepreneurs. Et ceux qu’ils appellent des petits bourgeois, ce sont aussi des travailleurs : des petits paysans, des petits artisans, des petits pêcheurs, des petits paysans qui sont étranglés, qui sont assassinés, qui ne parviennent plus à vivre de leur travail !

Macron répond « climat », « défense de la planète » à tous ceux qui affirment : nous ne voulons pas payer pour le grand capital, qui crient dans les rues : « Imposez le Capital, pas d’impôts pour le Travail ! » Ce n’est pas de l’incompréhension mais de l’aveuglement volontaire et social.

Macron s’est lui-même enferré : s’il recule, il démontre à la classe ouvrière qu’en se mobilisant par l’action directe dans la rue, en se passant des encadreurs professionnels des bureaucraties syndicales, on peut gagner. S’il ne recule pas, le mouvement s’approfondit, la classe ouvrière commence à s’organiser et on va vers un affrontement dangereux pour les classes possédantes.

Les syndicats essaient de jouer leur rôle de tampon mais cela leur est difficile puisqu’ils ne jouent aucun rôle dans le mouvement. Ils font donc semblant de jouer leur partie en parallèle mais sans succès. Et ils ne sont nullement prêts à rejoindre le mouvement !

La gauche et l’extrême gauche, celles qui soutiennent les gilets jaunes sans lui donner aucune perspective propre, affirment que ce qui unit le mouvement, c’est d’affirmer « dehors Macron ! » mais ils minimisent ainsi l’ampleur du mouvement actuel. Virer Macron, ce n’est rien. On l’a bien vu avec Fillon, Sarkozy, Hollande, Royal, Valls et autres, les candidats au poste ne manquent pas ! Mélenchon et Le Pen, eux aussi, crient : « Macron dehors ! », comme si le problème était là et pas dans les classes possédantes et dans le système dépassé, fichu, à l’agonie qu’ils défendent, comme si le problème était politicien et franco-français !

Non ! Ce que les manifestants remettent en cause est bien plus profond. Tout d’abord, ils entendent se diriger eux-mêmes, décider eux-mêmes, parler par eux-mêmes, et d’abord parler entre eux et cela c’est la première étape de toute révolution sociale ! Ils entendent agir ensemble, unir les luttes, construire eux-mêmes le mouvement d’ensemble du monde du travail contre les profiteurs et les bandits des classes dirigeantes. C’est aussi cela la révolution !

S’insurger, c’est bien autre chose que de marcher derrière les syndicats lors de sempiternelles journées d’inaction programmées par avance et dont les classes possédantes et les gouvernants ne craignent rien !

Oui, nous, c’est-à-dire tous ceux qui vivons seulement de notre travail, nous pouvons nous unir, nous organiser, décider par nous-mêmes, et changer ainsi le climat social et politique ! Nous pouvons imposer nos exigences :

Pas d’impôts pour le Travail ! Imposons le Capital !

Que les banquiers, les financiers, les trusts, les profiteurs paient le prix de la chute de leur système !

Pas de cadeaux d’Etat au grand Capital ! Défense des services publics, des aides sociales et des retraites !

Pour sauver la planète, taxons Total, Renault, Peugeot, et autres trusts pollueurs !

Pas d’encadreurs ! Organisons nous nous-mêmes !

Pas de sauveurs ! Sauvons nous nous- mêmes !

Inutile de supplier d’être reçus par ces pantins ! On ne négocie pas avec des preneurs d’otages, avec des bandits au pouvoir qui nous traitent de casseurs, avec des embrouilleurs professionnels !

Assez de fake news gouvernementales contre les manifestants ! C’est le gouvernement qui doit plier, pas le mouvement ! Il n’y a pas de moyen terme ! Inutile de chercher une sortie de crise : c’est la crise sociale qui fait avancer les choses !

On en assez qu’on essaie de nous gazer avec la propagande du gaz carbonique ! Le gouvernement des trusts pollueurs nous traite de pollueurs ! On va lui renvoyer sa pollution dans la figure !

Macron pense à la fin du système capitaliste, alors que nous, on réfléchit à l’avenir de l’humanité !!!

Messages

  • En quelques jours, le climat social commence à changer. Les manifestations et les blocages des Gilets jaunes se relient à présent à des grèves sur des lieux de travail tels qu’Amazon, les ports et les raffineries...

    Ainsi a-t-on pu assister à des grèves et débrayages provoqués par ce regain de mobilisation, chez PSA notamment comme on en n’avait pas vu depuis 1989 à l’usine de Mulhouse, mais aussi actuellement dans la chimie où le taux de grévistes dans la majorité des raffineries à l’appel de la CGT et de FO est très élevé, allant parfois jusqu’à 80%. Cette grève qui dure depuis le 21.11 dans la majorité des raffineries et dans plusieurs centres pétroliers, additionnée aux blocages des gilets jaunes, commence à avoir des effets sur les difficultés d’approvisionnement en carburants dans certaines régions. Cet effet pourrait être amplifié dans les jours qui viennent contribuant ainsi au renforcement du sentiment "c’est le moment" qui commence à se faire jour.

    Cette ambiance nouvelle en train de se créer fait que les classes possédantes commencent à s’interroger sur l’effet de la politique agressive du gouvernement...

  • Plusieurs faits sont tout à fait nouveaux dans ces mobilisations de gilets jaunes : la présence nombreuses de femmes pauvres (célibataires, divorcées, précaires), de retraités mobilisés aux côtés de salariés, de jeunes mêlés à des vieux, etc... C’est aussi cela le climat nouveau qui apparaît.

  • On a remarqué aussi la pitoyable tentative de Macron le 27 novembre pour banaliser les gilets jaunes en faisant semblant de les intégrer à des négociations avec les syndicalistes et les patrons ou des associations...

  • Tous les efforts du gouvernement consistent à faire croire qu’ils ne sont pas en train d’être bousculés par le mouvement, qu’ils maintiennent le cap, mais, en même temps, ils font monter la colère sociale.

    Déplorant l’« impact sévère » qu’ont eu « les événements récents » pour nombre de patrons, le ministre de l’économie, Bruno Le Maire, a annoncé, à l’issue d’une réunion lundi 26 novembre à Bercy, l’instauration immédiate de plusieurs mesures de soutien des capitalistes (lui dit des petits !).

    La mise en place de cette entité ad hoc, composée de représentants des professionnels et des services de l’Etat, était réclamée par le Medef. Elle aura pour mission de veiller au « bon remboursement, par les assureurs, des dégâts qui ont été causés ». Outre des facilités en cas de dépassements de découvert accordés par les banques, un étalement des échéances sociales et fiscales pourra être décidé « entreprise par entreprise ». La Banque publique d’investissement (BPI) sera également sollicitée pour « alléger la trésorerie » des structures en difficulté.

    « Je demanderai à la ministre du travail, Muriel Pénicaud, si elle peut mettre en œuvre de manière anticipée des mesures de chômage partiel […] et des ouvertures supplémentaires le dimanche pour les commerces qui n’en bénéficieraient pas et pourraient donc rattraper leur perte de chiffre d’affaires des semaines passées », a ajouté Bruno Le Maire.

    Macron et compagnie persistent mais l’effort est visible pour faire croire que rien n’a changé et que les gouvernants sont toujours sourds !!

    Cela aussi, ça rappelle l’Ancien Régime...

  • La CGT rejoint les gilets jaunes mais fait semblant que c’est juste pour une journée d’action !! C’est une manière de ne pas perdre l’influence sur ses militants et adhérents tout en se maintenant en dehors, du moins pour son sommet et en continuant d’oeuvrer pour que la classe ouvrière n’entre pas en lutte avec ses gros bataillons !!!

  • Le premier ministre prétendait organiser un dialogue avec des prétendus représentants des gilets jaunes mais il s’est retrouvé tout seul. Remarquable que dans ce mouvement, on obtienne ce que l’on n’avait jamais obtenu des mouvements des bureaucraties syndicales, qui n’ont jamais cessé de négocier des reculs en plein mouvement, même quand les salariés en lutte exigeaient que les syndicats ne négocient plus (voir le mouvement des personnels es hôpitaux publics par exemple)...

  • Si les média ont voulu souligner les quelques violences des casseurs (dont certains sont probablement proches du ministère de l’intérieur), on aura surtout remarqué les violentes charges policières contre des manifestants pacifiques (pas des casseurs) et même des charges violentes, par exemple à Marseille, contre des familles venues avec enfants et poussettes !!!

  • Ce qui est certain, c’est que la violence n’est pas seulement celle des casseurs et des policiers, c’est aussi la révolte violente des populations opprimées. C’este lel qui explose et pas seulement à Paris et c’est cela que les classes possédantes entendent dénoncer, criminaliser, punir...

  • En France, des lycéens ont bloqué une cinquantaine d’établissements pour marquer leur soutien aux « gilets jaunes », ainsi que leur opposition à la réforme universitaire et au rétablissement du service militaire. Louis Boyard, le président de l’Union nationale lycéenne, a dit : « Ce n’est pas une manifestation très parisienne, c’est une révolte rurale et provinciale des lycées abandonnés par la politique d’Emmanuel Macron. Les lycées qui bloquent aujourd’hui ne sont pas les lycées qui habituellement se mobilisent pour ce genre de manifestations. »
    En même temps, de nombreuses grèves éclataient ou étaient en cours : des transports en commun à Lyon et au Mans, des agents municipaux à Marseille, de la raffinerie de La Mède, de la centrale nucléaire de Flamanville, des fonderies du Poitou, ainsi que de plusieurs hôpitaux.
    Alors que des milliers de personnes se rendaient à Paris hier de toute la France, la capitale française était quadrillée par des milliers de policiers armés de fusils d’assaut et de matériel anti-émeute sous les ordres d’un gouvernement qui agit comme s’il était en état de siège.
    Le justification officielle pour la répression des « gilets jaunes », que ceux-ci couvriraient une attaque sur la police par une alliance sournoise de « l’ultragauche » avec « l’ultradroite », n’est qu’une provocation absurde. Une lame de fond d’opposition des travailleurs de toute l’Europe à des décennies d’austérité et de militarisme ébranle les fondements de gouvernements réactionnaires en France, en Belgique et au-delà.
    Sur les journaux télévisés en France, on citait des travailleurs qui dénonçaient les insultes du président-banquier Macron de contre les travailleurs, à présent gravées dans la mémoire de tous : que les opposants à sa politique sont des « fainéants », qu’un Français n’a besoin que de « traverser la rue » pour trouver un emploi, etc.
    Les « gilets jaunes » revendiquent la hausse immédiate du pouvoir d’achat, l’arrêt du pillage de ceux qui travaillent par les super riches, la démission de Macron, la fin de la casse sociale et l’arrêt de son armée européenne. Cela leur vaut une écrasante popularité.

  • Macron, lui, crée un climat d’insécurité !!!

    Blessée samedi 1er décembre dans son appartement marseillais par des fragments d’une grenade lacrymogène des forces de l’ordre, une octogénaire est décédée à l’hôpital.

  • Le mouvement gilets jaunes développe une propagande sociale et se politise à grande vitesse : lire ici

  • Les gilets jaunes à la classe dirigeante :

    « Dégagez, nous n’avons plus besoin de vous ! »

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