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Le recul des glaciers alpins, une preuve du « réchauffement global » ?

mardi 24 juin 2008, par Robert Paris

Lire aussi : Les glaciers européens fondent-ils continument depuis le développement de l’industrie (thèse du réchauffement anthropique) : l’exemple du glacier des Bossons au Mont Blanc

en cliquant ici

Consultez un autre site sur le réchauffement global :

www.ventdecolere.org/archives/rechauffement-planete.pdf

Le recul des glacier alpins, une preuve du « réchauffement global » ?

Un des exemples les plus connus de manifestations présentées comme preuves évidentes de l’effet de serre d’origine humaine et de ses conséquences en termes de réchauffement est certainement le recul des glaciers. Certains parlent même de menace de disparition des glaciers. L’activité industrielle en serait la cause avec un accroissement régulier et continu de l’émission de gaz carbonique et sa conséquence une hausse petite mais régulière de la température moyenne de la planète depuis les années 1800 jusqu’à nos jours, hausse ayant tendance à s’accélérer avec l’augmentation de la production des gaz à effet de serre (gaz carbonique et méthane essentiellement). On se souvient des photos indiquant le recul impressionnant du front des glaciers des Alpes, par exemple ceux du Massif du Mont Blanc.
Citons ce type d’article qui prédit une catastrophe pour ces glaciers :

"Deux études réalisées notamment par des chercheurs du Laboratoire de glaciologie et géophysique de l’environnement (LGGE, CNRS / Université Grenoble (1)) montrent que le réchauffement climatique a un impact fort sur les glaciers de montagne. La première étude concerne le glacier de Saint Sorlin (Massif des grandes Rousses, 3400 m d’altitude). Une simulation de l’évolution de ce glacier au cours du XXIe siècle, réalisée dans le cadre du scénario B1 du GIEC sur les émissions futures des gaz à effet de serre, montre que, malgré un scénario climatique relativement optimiste (+1,8°C d’ici 2100), il devrait avoir pratiquement disparu en 2060, laissant augurer une destinée analogue pour l’ensemble des petits glaciers des Alpes situés à basse ou moyenne altitude.
La seconde étude porte sur le glacier du Dôme du Goûter (Massif du Mont Blanc, 4250 m d’altitude). Des mesures de température effectuées dans ses glaces mettent en évidence son réchauffement récent et notable jusqu’à 60 mètres de profondeur et de fait l’existence d’un réchauffement atmosphérique à ces altitudes. Une simulation réalisée dans le cadre de différents scénarios de réchauffement climatique montre que les glaciers froids de haute altitude pourraient devenir tempérés au cours de ce siècle."

Pour examiner ce qu’il faut en conclure, donnons la parole au Laboratoire de glaciologie et géophysique de l’environnement (CNRS). Voici des extraits du fascicule qu’il édite sous le titre « Observations glaciologiques sur le glacier d’Argentière » - travaux de Christian Vincent, Emmanuel Le Meur et Delphine Six :
« Le glacier d’Argentière, comme les autres glaciers, est très sensible au climat puisque sa survie dépend directement des précipitations solides (accumulation) et de la fonte. » Le laboratoire présente la courbe des gains et des pertes de masse annuelle du glacier exprimé en mètre d’eau, avec des effets de pointe rapidement suivis d’effets de chute brutale. De 1900 à 2010, la ligne de compensation des gains et des pertes reste une ligne médiane, malgré des chutes brutales. Le niveau actuel est bas mais trois fois, au cours de cette période il a été encore plus bas : en 1920, en 1950 et en 1975. Les effets de pointe ont continué à se produire au cours de la période récente : par exemple, en 1985, 1994 et 2000. Si on examine le recul du glacier (diminution de longueur), on n’assiste pas à un retrait continu depuis l’époque industrielle comme le laisserait entendre, mais à deux hausses qui interrompent et contredisent en partie la baisse avec des sommets environ en 1925 et en 1990. Ils concluent : « La récession du glacier n’est pas du tout uniforme au cours du temps. Suite à la décennie sèche et chaude de 1940, les bilans de masse sont à nouveau positifs à partir de 1954 jusqu’en 1981. Au cours de cette période (1954-1981), le glacier a donc gagné de la masse grâce à une fonte estivale limitée. A partir de 1982, les chaleurs estivales seront beaucoup plus marquées et vont provoquer une récession générale des glaciers alpins. (…) Entre 1970 et 1980, la langue terminale s’est épaissie de 89 mètres et le front de glacier a avancé de 369 mètres. Suite à la très forte baisse des bilans de masse à partir de 1982, les épaisseurs et les vitesses du glacier vont fortement diminuer. Cette décrue sera ressentie à partir de 1985. »

Un autre fascicule intitulé « Evolution des glaciers des Alpes et changement climatique au cours du 20ème siècle » éditée par le Laboratoire de glaciologie et géophysique de l’environnement – CNRS datant de septembre 2004 notait :
« Le Laboratoire de Glaciologie et de Géophysique de l’Environnement de Grenoble réalise des observations bi-annuelles sur l’ensemble de la surface de quatre glaciers des Alpes françaises, entre 1600 et 3600 mètres d’altitude : Mer de Glace, glacier d’Argentières, glacier de Gébroulaz et glacier de Saint Sorlin. Une étude récente a permis de retracer l’histoire précise des fluctuations de volume glaciaires et donc des variations climatiques au dessus de 2500m d’altitude dans les Alpes françaises au cours du 20ème siècle. L’évolution du climat en haute montagne est souvent évaluée à partir des fluctuations des fronts de glaciers. Néanmoins, les fluctuations des fronts des glaciers ne peuvent pas être interprétées directement en termes climatiques. D’une part, elles sont dépendantes des processus d’écoulement propres à chaque glacier ; d’autre part, les fronts réagissent aux conditions climatiques de plusieurs années ou décennies antérieures, avec des retards qui varient d’un glacier à l’autre.
En revanche, les variations de volume annuelles des glaciers (que l’on nomme bilans de masse, analogue à des bilans comptables) reflètent directement le climat. Les bilans hivernaux (accumulation) dépendent des précipitations hivernales et les bilans estivaux (fusion) des variations des flux d’énergie en surface (fortement corrélées aux fluctuations des températures estivales). Ces variations de volume sont mesurées soit directement d’une années sur l’autre à l’aide de carottages et de balises implantées dans la glace, soit par comparaison de cartes topographiques détaillées. (…) Grâce à ces cartes et aux mesures récentes, nous avons reconstitué les variations de volume glaciaires de quelques glaciers français depuis une centaine d’années. Il apparaît que la diminution des glaciers n’est pas du tout uniforme au cours du 20ème siècle : deux périodes de fortes décroissances caractérisent ce siècle : 1942-1953 et 1982-2000. La forte décrue de la décennie 40 est la conséquence d’hivers peu enneigés et d’étés très chauds. La forte perte de masse des glaciers enregistrée depuis 1982 est également le résultat d’une augmentation très importante de la fusion estivale. Ces deux périodes de décrue ont été précédées par des périodes au cours desquelles les glaciers ont peu perdu de volume ou même en ont gagné entre 1954 et 1981 ; les glaciers ont grossi suite à une série d’étés frais puis d’hivers bien arrosés à partir de 1977. Cette crue s’est répercutée sur les fronts des glaciers. Le front du glacier d’Argentières a avancé (avec un temps de retard) de près de 400 mètres entre 1970 et 1990 et celui des Bossons de 535 mètres entre 1953 et 1981. On peut remarquer que cette période de crue glaciaire a déjà disparu de la mémoire de nombreux usagers de la haute montagne. Depuis 1982, nous assistons à une forte diminution des volumes glaciaires, également très sensible au niveau des fronts des glaciers (le glacier des Bossons a reculé de 548 mètres depuis 1982). A titre d’exemple, entre 1954 et 1981 et entre 1982 et 2000, la fonte estivale moyenne à 2800 mètres d’altitude est passée de 21 mètres à 31 mètres de glace ! (…) La variabilité pluricentennale est aussi très forte. La régression des glaciers alpins date en réalité du début du 19ème siècle, c’est-à-dire de la fin du Petit Age de Glace qui s’est étendu sur plusieurs siècles, avec des glaciers plus longs de 0,8 à 1,6 km par rapport à l’actuel ou au Moyen-Age.
En conclusion (…) les glaciers ont fortement régressé depuis la fin du Petit Age de Glace (qui s’est terminé vers le milieu du 19ème siècle) et cette tendance est générale à l’échelle de la planète. (…) »

CNRS – Laboratoire de glaciologie et géophysique de l’environnement – septembre 2004

Des travaux sur le glacier des Bossons, dans le même massif, cités par l’exposition scientifique « Hommes et glaciers » indiquaient qu’il avait gagné 535 mètres de longueur entre 1955 et 1982, puis perdu 600m de longueur depuis 1983. En fait, les glaciers alpins ne cessaient de grandir depuis vingt ans quand, en 1970, la revue « Sciences et avenir » titrait : « Vers un nouvel âge glaciaire ? », reflétant les préoccupations des média à l’époque…

Article du Professeur Robert Vivian, glaciologue :

"A propos du soi-disant réchauffement « global »
Non, les glaciers (et en particulier les glaciers alpins) ne sont pas menacés de disparition !

"Le discours « ambiant »
La terre enregistre depuis quelques dizaines d’années un réchauffement de l’atmosphère de l’ordre de 1,5°C à 2° ou même 3°C selon les scénarios, réchauffement - dit “global”- dû à l’augmentation dans l’atmosphère des gaz à effet de serre produits par les industries humaines (C02, CH4, CFC....). La preuve ? les glaciers fondent, le niveau de la mer s’élève ; mieux ! Les glaciers des Alpes sont, à court terme, menacés de disparition !

Quelques pistes de réflexion critique
*Une remarque d’abord : en matière scientifique, les “moyennes” ne veulent rien dire : elles peuvent recouvrir des états et des notions complètement contradictoires (ex. suite à la déglaciation quaternaire il a été enregistré aux latitudes moyennes des transgressions marines tandis qu’aux latitudes polaires au contraire, la conséquence a été le phénomène de landhöjning = allègement, donc avec émersion des terres et “terrasses soulevées”). Incontestablement l’utilisation abusive des “moyennes” nuit à la crédibilité de certains modèles.
*La « mondialisation » en matière de climat est un leurre. Elle n’existe pas Les évolutions des climats de notre planète ne se font, ni de manière concomitante, ni de façon homogène . On le redécouvre aujourd’hui avec le concept de NAO (Oscillation nord atlantique des valeurs de la pression atmosphérique) qui analyse les comportements climatiques souvent contradictoires du Nord et du Sud de l’Europe ; comme existent des oppositions entre Amérique du Nord et Europe etc. Il est complètement erroné de vouloir étudier les variations des glaciers de montagne des régions tempérées au vu des seules courbes de température et des seules évolutions de l’environnement chimique des régions polaires. Qu’on se le dise !!
*Par ailleurs il faut bien avoir en mémoire que si un réchauffement peut provoquer aux latitudes moyennes une fusion accélérée des glaciers (canicules1976 et 2003 !), au contraire, dans les zones froides à températures négatives, iI signifie, le plus souvent, une augmentation des précipitations neigeuses donc à terme, une crue glaciaire. Autre remarque : pour certains glaciers alpins et pour les glaciations d’ inlandsis (travaux de la NASA au Groënland) les conclusions des études de bilans glaciaires doivent être nuancées : des bilans positifs peuvent correspondre sur les fronts à des reculs linéaires et volumétriques (et vice-versa).
*Ensuite les glaciers n’ont pas attendu l’aube du troisième millénaire, ni le développement des industries humaines pour fluctuer (grosso modo) en fonction du climat . Depuis la fin des temps quaternaires, la décrue en Europe a ainsi ramené les glaciers des zones de piémont jusque dans le coeur de la montagne alpine.. enregistrant alors des fluctuations qui ont été beaucoup plus importantes que celles enregistrées aujourd’hui, et en des temps où il n’y avait ni voitures, ni chauffages urbains, ni aucune autre trace sensible de civilisation humaine !
*En fait, ce qu’il faut surtout savoir, c’est que les glaciers -surtout les glaciers dits “de montagnes” tels que ceux que l’on rencontre dans les Alpes- ne sont que des indicateurs “imparfaits” du climat. D’autres facteurs que le climat interviennent, en particulier ceux liés au cadre physique dans lequel s’inscrivent les glaciers (géologie, altitude moyenne, altitude du front, pente longitudinale, hypsométrie, couverture morainique, hydrographie...).
On ne peut donc, en aucune façon, faire systématiquement d’une variation glaciaire (positive ou négative) le test d’une fluctuation de même sens du climat.., donc, à fortiori, de “ l’artificialité” du climat mise en avant en cette fin du XXe siècle.
L’expérience du terrain.., mais que disent donc les glaciers ?
L’holocène a marqué depuis 12000 ans le grand recul des glaciers alpins jusqu’à leur position actuelle. Depuis le Boréal, les glaciers ont oscillé sur un espace assez restreint, celui des marges des glaciers actuels, permettant à ces altitudes une présence continue des espèces arborées (cf. bois datés C14)
Alors que dans le dernier tiers du XlXe siècle et dans la première partie du XXe siècle, les glaciers des Alpes ont subi, surtout de 1925 à 1965, un très intense recul qui a marqué... et les esprits et les paysages glaciaires.... le dernier tiers du siècle (période centrée sur l’intervalle 1970-1990) a vu - au contraire- , dans le massif du Mont-Blanc et dans d’ autres régions du monde, les fronts des glaciers avancer et les volumes de glace s’accroître. Ne parlait-on pas dans la presse, en 1986, de “nouvelle glaciation” ? Que les glaciers reculent ou avancent, il faut se rappeler que leur comportement ne doit être analysé qu’à l’aune de la durée (historique et géologique) ...et non de l’année ou d’un tout petit groupe d’années.
Sinon, il devient facile de prouver tout et n’importe quoi, y compris de mettre en contradiction avec eux-mêmes les tenants du tout “ réchauffement global dû aux industries humaines”.
Un seul exemple ? Dans le même temps où l’on nous annonce qu’à cause des gaz à effet de serre, les années 80 ont été les plus chaudes du siècle (cf. R.Houghton et G Woodwell in “Pour la Science” 1989 avec comme années “record”, dans l’ordre : 1988, 1987, 1983, 1981, 1980, et 1986), ces mêmes années 80 ont été marquées dans les Alpes (et ailleurs), sur le plan glaciologique, par une des deux crues glaciaires les plus significatives du XXe siècle :
 en France (les glaciers du Mont-Blanc avancent ; sur la rive gauche du glacier d’Argentière “destruction” du pylone de téléphérique…même le minuscule glacier de Sarennes -Oisans- enregistre des bilans positifs),
 en Suisse (crue glaciaire nécessitant la transformation de la prise d’eau du torrent en prise sous-glaciaire au glacier de Biferten, bassin de la Linth cf photos dans la revue du CAS),
 en Italie (augmentation localisée des pourcentages de glaciers en crue),
 en Autriche (id).
Aujourd’hui, une analyse allant dans le même sens ( cf. études de la NASA) est faite pour les inlandsis et les calottes polaires. L. Reynaud (2003) insiste sur la crue enregistrée par les glaciers scandinaves depuis quelques années.

Alors pourquoi cette perception erronée de la réalité-terrain ?
On peut y voir trois raisons :
1) D’abord, souvent, à cause d’une évidente méconnaissance de la vérité scientifique (la “glaciologie d’autoroute” est mauvaise conseillère !) et d’un manque de culture “glaciologique” et de la géographie du monde... dont la conséquence est de faire apparaître le glacier comme le simple - et seul- reflet du dimat ambiant.
2) Ensuite, il faut le reconnaître, cette période de crue des années 80 a été complètement masquée aux yeux du grand public par la réalité de nombreux reculs concomitants (qu’il n’est point nécessaire de nier pour rester dans la normalité millénaire), enregistrés principalement sur de petits glaciers, exposés au sud, de faible altitude moyenne ou situés en marge de glaciation, mais ne concernant que des volumes restreints de glaœ. L’exemple souvent invoqué est le glacier de Sarennes (50 ha) dans les Alpes Dauphinoises, glacier dont le bilan de masse est mesuré in situ depuis plus de 50 ans… Le phénomène de recul est d’autant plus voyant que le nombre des petits glaciers est important dans les Alpes occidentales ( 75 % du nombre de glaciers - dont la taille est inférieure ou égale à 50 ha -représentent à peine 19 % du volume de glace accumulée du Léman à la Méditerranée). Par ailleurs le nombre de petits glaciers s’accroît au cours de la déglaciation (par morcellements successifs des grands glaciers) : il convient donc, pour ne pas trahir la “réalité-terrain” , d’évoquer des surfaces -ou mieux encore des volumes- plus que des nombres et surtout que des pourcentages de populations de glaciers.
3) Le discours mondialiste “triomphant”, “martelé aussi inlassablement qu’un tube de Michael Jackson “(dixit Luc Ferry), prêchant l’échauffement global et le recul des glaciers de par le monde (cf “le discours ambiant”)... et correspondant, dès les années 80, à la mise en place du discours-programme – géopolitique plus que scientifique - de l’IPCC (IPCC=lntergovernmental Panel on Climatic Changes ; GIEC en français).

Conclusion
NON, LES GLACIERS ALPINS NE PEUVENT PAS SERVIR DE PREUVE OU D ‘ALIBI A L’IDENTIFICATION DE LA PART ANTHROPIQUE D’UN SOI-DISANT RECHAUFFEMENT GLOBAL. Le réchauffement d’origine anthropique reste largement masqué par les fluctuations « naturelles » du climat.
... ce qui , bien sûr, ne disqualifie en aucune façon le discours et les recherches sur les effets des activités humaines (CO2, CH4, CFC..) dans les évolutions climatiques très récentes.

Professeur Robert Vivian

L’effet de serre a été reconnu ayant comme origine le volcanisme et non l’homme à la fin du Crétacé il y a 10.000 ans produisant alors 65 m de recul d’épaisseur du glacier.

Messages

  • Un point d’actualité d’abord : oui, aujourd’hui, beaucoup des glaciers alpins reculent, comme ils l’ont souvent fait dans leur histoire ! Mais cela joue chaque année sur des pourcentages variables de la population des glaciers. Pendant que certains ou beaucoup de glaciers reculent, certains autres… ou beaucoup d’autres sont, dans le même temps, en position stationnaire ou en position d’avancée. Pour bien s’en persuader il suffit de consulter le schéma, très pédagogique, des variations suisses au cours du XXe siècle (in " Les variations des glaciers suisses ", Revue du Club Alpin Suisse). Les longueurs des langues des glaciers alpins diminuent, mais les volumes de glace restants sont encore considérables. Ainsi le minuscule glacier de Sarennes (dont beaucoup pressentent la fin prochaine !) juxtapose aujourd’hui trois sous-bassins où la glace dépasse encore 70 à 80 mètres d’épaisseur. A Saint-Sorlin, l’épaisseur maximum relevée est de 135 mètres ! (sources : Labo de glaciologie CNRS). Un retour sur la période holocène : l’ Holocène a marqué depuis 12000 ans le grand recul des glaciers alpins jusqu’à leur position actuelle. Depuis le Boréal (9000-7000 BP), les glaciers ont oscillé sur un espace assez restreint, celui des marges des glaciers actuels, permettant à ces altitudes une présence continue des espèces arborées (cf. bois datés C14). Alors que dans le dernier tiers du XlXe siècle et dans la première partie du XXe siècle, les glaciers des Alpes ont subi, surtout de 1925 à 1965, un très intense recul qui a marqué... et les esprits et les paysages glaciaires... le dernier tiers du siècle (période centrée sur l’intervalle 1970-1990) a vu - au contraire - , dans le massif du Mont-Blanc et dans d’autres régions du monde, les fronts des glaciers avancer et les volumes de glace s’accroître. Ne parlait-on pas dans la presse, en 1986, de " nouvelle glaciation " ? Que les glaciers reculent ou avancent, il faut se rappeler que leur comportement ne doit être analysé qu’à l’aune de la durée (historique et géologique) ...et non de l’année ou d’un tout petit groupe d’années, voire d’une vie humaine. Le glaciologue suisse F.A. Forel, en 1902, allait plus loin encore lui qui constatait : " Hélas ! la mémoire de l’homme est bien courte et ses comparaisons bien incertaines. " Sinon, il devient facile de prouver tout et n’importe quoi, y compris de mettre en contradiction avec eux-mêmes les tenants du tout " réchauffement global dû aux industries humaines ". Quelques exemples ? Les glaciers ont été, dans le passé, beaucoup plus réduits qu’aujourd’hui. À preuve l’existence de ce village de Saint Jean de Perthuis (aujourd’hui disparu) qui occupait, avant le XVe siècle, l’emplacement actuel de la langue frontale actuelle du glacier de la Brenva… ou bien encore, ces multiples vestiges archéologiques révélés çà et là lors des phases du recul glaciaire récent. Un fort recul peut ne pas être inexorable et ne doit pas aboutir automatiquement à la disparition du glacier. Il y a plusieurs millénaires, la croissance de pins cembro, pins à crochets ou mélèzes, à des altitudes et en des lieux et des temps où aujourd’hui l’on ne trouve que de la glace, est un fait avéré. Les glaciers ont, depuis, reconquis les espaces. Flux et reflux au fil du temps ; ainsi vivent les glaciers du monde ! Dans le même temps où l’on nous annonçait qu’à cause des gaz à effet de serre, les années 80 étaient les plus chaudes du siècle (cf. R. Houghton et G Woodwell in Pour la Science, 1989, avec comme années " record ", dans l’ordre : 1988, 1987, 1983, 1981, 1980, et 1986), ces mêmes années 80 étaient marquées dans les Alpes, sur le plan glaciologique, par une des deux crues glaciaires les plus significatives du XXe siècle : en France (les glaciers du Mont-Blanc avancent ; sur la rive gauche du glacier d’Argentière " destruction " - consécutive à la crue glaciaire - du pylone de téléphérique situé en rive gauche, sur la bordure du glacier… ; en Suisse (crue glaciaire nécessitant la transformation de la prise d’eau du torrent en prise sous-glaciaire au glacier de Biferten, bassin de la Linth (cf. photos dans la revue du CAS) ; en Autriche et en Italie (augmentation localisée des pourcentages de glaciers en crue).

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