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L’intersyndicale se moque des travailleurs

lundi 23 décembre 2019, par Robert Paris

L’intersyndicale se moque des travailleurs

On en est à la cinquième journée d’action de l’intersyndicale des retraites mais on ne les compte plus tant le gouvernement s’en moque ! On ne compte plus les promenades dans les rues non plus tant les classes possédantes s’en moquent. Et ça se voit !! Et à chaque fois que le gouvernement sonne ses « partenaires sociaux », ils répondent présent, ils accourent comme des toutous !!! Une fois de plus, les stratèges syndicaux ont endormi la lutte des classes qui menaçait de donner une suite massive à l’explosion sociale des gilets jaunes. Des promenades avec musique et merguez ! Pas de prises de parole de révolte, pas d’organisation de la lutte par les participants, pas de relations dynamiques avec les entreprises, pas d’assemblées générales interprofessionnelles, aucun débordement mettant en cause l’organisation de la société civile bourgeoise ! En somme, quelques journées syndicales ont prétendu effacer des mois et des mois de soulèvement des gilets jaunes en France !

La CGT fait une fois de plus semblant que la lutte des raffineries peut suffire à faire reculer le gouvernement et c’est TOTALEMENT faux !

Dans la lutte des retraites, les raffineries ne peuvent remplacer le secteur privé dont l’industrie !

Même les ports n’ont pas suivi parce que la stratégie des syndicats les maintenait à l’écart !!!

Les syndicats n’ont rien fait pour entraîner dans le mouvement les chômeurs, les femmes, les jeunes, les paysans, etc, etc…

Ils ont tout fait pour éviter de menacer le pouvoir d’un soulèvement social !!!

C’est donc un mouvement exactement inverse de celui des gilets jaunes…

Le gouvernement, conduit par ces appareils syndicaux à penser que les travailleurs ne vont pas déborder, se cramponne sur ses positions et se contente d’annoncer que la SNCF et la RATP roulent de mieux en mieux ! Alors que les syndicats nous annonçaient avoir adopté non une grève des transports mais une grève générale interprofessionnelle illimitée et reconductible par les AG, ils n’ont jamais même fait réellement semblant de la lancer !!! Seuls ceux qui voulaient croire aux syndicats pouvaient se l’imaginer : on savait bien avant que ça commence qu’il n’en serait rien.

Oui, la lutte des retraites pouvait donner un nouveau souffle au mouvement des gilets jaunes. Non, les appareils syndicaux, eux, ne pouvaient au contraire que l’étouffer et c’est ce qu’ils font.

Bien sûr, avec leur leitmotiv qu’il faut être nombreux, ils ont tout misé sur le plus petit commun dénominateur et prétendu que c’est en ne parlant que des retraites qu’on allait mobiliser davantage, que c’est en parlant des retraites cheminotes aux cheminots, des retraites RATP aux agents du métro, en parlant des retraites des hôpitaux aux personnels de l’hôpital public, que l’on serait nombreux.

Qu’ont-ils fait de la leçon qui montrait que, peu nombreux, les gilets jaunes parvenaient à se faire craindre comme jamais un mouvement syndical ? Les syndicats sont l’extrême inverse de la révolte explosive des gilets jaunes.

Tous ceux qui ont prôné la convergence des syndicats et des gilets jaunes ont milité non pour contraindre les syndicats à se plier à l’auto-organisation des luttes, non pour les obliger à accepter l’intervention politique des plus démunis, non à reconnaître le caractère explosif de la colère des pauvres, des précaires et des exploités, non à faire taire les bureaucraties, mais, au contraire, à faire passer les gilets jaunes pour un simple soutien des actions syndicales. Et au rang de tous ces soutiens des bureaucraties syndicales, il faut placer toute la gauche, toute la gauche de la gauche, des Insoumis à Lutte Ouvrière en passant par le NPA, et bien sûr tous les grands groupes dits anarchistes type CNT, tous les syndicalistes de gauche type SUD, CGT et autres.

Quant aux appareils, ils ont tout organisé, et bien structuré pour que rien ne déborde, que rien n’explose, et, du coup, que rien ne fasse peur à la grande bourgeoisie capitaliste, que rien n’oblige le gouvernement à reculer, sauf pour des petites manœuvres de négociation bidon avec les dirigeants syndicaux.

Le mouvement des retraites n’a même pas eu une action pour affirmer qu’il interdisait aux dirigeants syndicaux de négocier dans son dos, avant de commencer la lutte ni pendant celle-ci.

Certains faux amis des travailleurs prétendent que la trahison aurait commencé avec la propagande pour la « trêve de Noël » mais c’est complètement faux.

Toute la trahison a commencé quand les hôpitaux ont déclenché, sans les syndicats, la lutte des Urgences qui a commencé de s’étendre spontanément à tout l’Hôpital public. La trahison a commencé quand deux mouvements des cheminots ont organisé spontanément et pas à l’appel des bureaucraties, deux mouvements de grève à la SNCF. Dans les deux cas, les travailleurs se sont exprimés eux-mêmes et se sont organisés pour mener leur propre action. C’est cela qui a fait peur au gouvernement, aux classes possédantes et qui a poussé les appareils syndicaux, même les plus réactionnaires,, même les plus à droite, à proclamer qu’ils allaient mener la grève générale interprofessionnelle reconductible.

Mais ils n’ont jamais dépassé le stade des déclarations de pure forme !!!

Les syndicats ont proclamé qu’il n’y aurait pas de trêve pour Noël mais la prochaine journée d’action est… le 9 janvier !!! On se moque de qui ? Du père Noël ?!!! Non, on se moque de ceux qui font grève dans les transports ou dans l’énergie et qui sont laissés seuls dans la lutte.

Ce qu’il aurait fallu faire, c’est l’inverse : la giletjaunisation de la lutte des retraites, des assemblées interprofessionnelles partout, des élections de comités de grève partout, des décisions de la base sur le programme de la lutte, sur les modes d’action, sur les perspectives, sur la remise en cause de l’ordre social, sur le renversement de la domination des milliardaires, et pas seulement sur la dénonciation d’une seule réforme antisociale alors qu’il en passe en même temps des dizaines.

Assez cautionné le syndicalisme de collaboration avec ses phases de « dialogue social » qui alternent avec des « journées d’action » complètement passives, qui additionne une action générale avec des divisions corporatistes !!!

Tant que les grévistes ne déborderont pas le cadre étouffant des syndicats, ils ne pourront pas développer leur propre force et mesurer leur capacité de se faire craindre.

Les appareils syndicaux détiennent une force mais celle-ci provient en grande partie du soutien de l’Etat, de l’argent de l’Etat et des classes possédantes, du crédit de l’Etat et des média bourgeois, de plein de moyens accordés directement par nos ennemis. Les syndicats ne sont pas du tout aux mains des travailleurs et même pas dans ceux des militants syndicalistes de base, mais d’un appareil appointé qui fonctionne comme une entreprise privée, laquelle vise au monopole sur la direction des luttes. Tant que l’on n’aura pas renversé ce monopole, les travailleurs n’auront pas pris la direction de la lutte et les classes possédantes ne craindront pas la lutte des classes.

Tous ceux qui appellent les dirigeants syndicaux à généraliser la lutte, à interprofessionnaliser l’appel, à radicaliser l’action, à bloquer, et autres appels, ne font que propager le mensonge selon lequel « les syndicats devraient… », « les syndicats pourraient… », ce qui est le principal mensonge. Car les syndicats sont une institution de la société bourgeoise et il est inutile de se le cacher. C’est parce qu’ils l’ont dévoilé que les gilets jaunes ont pu développer la force de leur action explosive. C’est parce qu’ils refusaient de négocier. C’est parce qu’ils ne reconnaissaient aucune institution de la classe possédante. Et c’est sur cela que les syndicats, avec leur prétendue convergence, ont voulu les faire reculer, soi-disant pour être plus nombreux !

On voit le résultat : on va direct dans le mur !

En se contentant de revendiquer sur le terrain économique et social, les syndicats transforment des lions en moutons et s’étonnent que ces derniers soient envoyés à l’abattoir.

Les gilets jaunes ont développé un tout autre programme : il remet en question l’ordre social, il rejette l’autorité de l’Etat capitaliste, il ne reconnaît pas les droits des milliardaires sur toute la société, il n’admet pas d’être transformés en citoyens passifs qui ne font qu’élire des politiciens bourgeois.

Non, il y a un tout autre choix que suivre comme des moutons les bergers syndicaux vers les abattoirs !

L’autre choix, c’est celui de l’explosion sociale, celui de l’action directe politique et sociale des opprimés et des explotiés, c’est celui de la lutte d’ensemble auto-organisée !

Et ce choix-là, loin d’être perdu, reste défendu par les gilets jaunes et peut tout à fait s’étendre à tous les travailleurs, tous les chômeurs, tous les précaires, tous les démunis, tous les opprimés, retraités, femmes, jeunes, sans papiers, ainsi qu’à tous les auto-entrepreneurs et petits bourgeois misérabilisés, à tous ceux que le capitalisme écrase. Quelle force alors !

On ne respecte pas des travailleurs qui se laissent mener par les bureaucraties syndicales mais on craint un prolétariat qui clame : nous ne sommes rien soyons tout, nous n’avons aucun pouvoir, prenons tout le pouvoir, nous ne décidons de rien, décidons de tout !

Messages

  • Les réunions à Matignon, où les chefs syndicaux souriaient et plaisantaient avec Philippe devant les caméras, souligne le gouffre de classe qui les sépare des travailleurs en lutte.

  • « Une fenêtre de discussion pourrait peut être s’ouvrir pour concrétiser une solution alternative, j’espère qu’elle aura lieu et j’espère qu’elle sera confirmée par Edouard Philippe demain », a déclaré Laurent Escure de l’UNSA.

    Eh oui, la lutte se transforme en trahison et pas seulement à l’UNSA ou à la CFDT mais aussi à la CGT et à SUD !

    Et peut-on même parler de trahison quand les syndicats ne sont pas de notre bord avant même que la lutte commence, eux qui ont traité les gilets jaunes de fascistes !!!

  • Philippe Martinez de la CGT stalinienne a souligné sur un ton sombre sa peur de la combativité croissante des travailleurs. « Plus la grève traîne, plus la colère se transforme en autre chose ». Ila affirmé que c’est le gouvernement qui jette de l’huile sur le feu et pas les dirigeants CGT qui radicalisent la lutte !

  • Inefficacité totale des syndicats : deux millions de grévistes et 82% de soutien populaire ne permettent pas de gagner une seule miette !

  • La plupart des AG de cheminots ont dénoncé la date de la nouvelle journée de mobilisation annoncée par l’intersyndicale pour le 9 janvier, après les fêtes. On dit aux cheminots de s’user dans la grève et on n’appelle pas le reste des travailleurs à agir avec eux !!! Oui, l’intersyndicale se moque du monde du travail, pas du capital ! Pendant ce temps, le gouvernement durcit les mesures contre les cheminots grévistes ! Inutile d’attendre autre chose que des sales coups de la part de ce qu’on appelle l’intersyndicale et qui n’est que le sommet national de la bureaucratie c’est-à-dire du syndicalisme d’Etat !

  • Les prétendues actions coup de poing ne permettent pas de cacher le lâchage du mouvement par l’intersyndicale !

  • Faire croire que quelques coupures de courant des particuliers et une petite pénurie d’essence vont bloquer la bourgeoisie, alors que les organisateurs des défaites, attachés au monde capitaliste, ceux-là même qui accusaient les gilets jaunes insurrectionnels d’être des fascistes, sont aux commandes du mouvement, c’est se moquer du monde du travail !

  • La bourgeoisie préfère parler de "grogne sociale" que de "révolution sociale" : lire ici

  • « ... les syndicats sont une institution de la société bourgeoise ... »

    Inutile de le cacher !

  • « Oui, la lutte des retraites pouvait donner un nouveau souffle au mouvement des gilets jaunes.

    Non, les appareils syndicaux, eux, ne pouvaient au contraire que l’étouffer et c’est ce qu’ils font. »

  • « Une fois de plus, les stratèges syndicaux ont endormi la lutte des classes qui menaçait de donner une suite massive à l’explosion sociale des gilets jaunes. »

  • Les syndicats continuent de vouloir faire croire que le nombre et la durée seraient déterminants au lieu que ce soit le caractère explosif du mouvement (action directe, auto-organisation, expansion spontanée, mise en cause de la propriété du capital...) contestant fondamentalement la domination des milliardaires et C’EST FAUX !!!!

  • Les extrêmes gauches qui ont milité pour remettre le mouvement des gilets jaunes sous la coupe des syndicats sont particulièrement responsables de l’échec actuel du mouvement.

  • Rien d’étonnant : une fois de plus les mouvements dirigés par les syndicats sont une démonstration de fermeté du pouvoir capitaliste alors que les gilets jaunes et les mouvement auto-organisés des hospitaliers et des cheminots ont été une démonstration de faiblesse du pouvoir capitaliste !

  • "Tous ceux qui ont prôné la convergence des syndicats et des gilets jaunes ont milité non pour contraindre les syndicats à se plier à l’auto-organisation des luttes, non pour les obliger à accepter l’intervention politique des plus démunis, non à reconnaître le caractère explosif de la colère des pauvres, des précaires et des exploités, non à faire taire les bureaucraties, mais, au contraire, à faire passer les gilets jaunes pour un simple soutien des actions syndicales. Et au rang de tous ces soutiens des bureaucraties syndicales, il faut placer toute la gauche, toute la gauche de la gauche, des Insoumis à Lutte Ouvrière en passant par le NPA, et bien sûr tous les grands groupes dits anarchistes type CNT, tous les syndicalistes de gauche type SUD, CGT et autres." En appuyant une fois encore les faiblesses du mouvement ouvrier engréné par l’intersyndicale bourgeoise défendant la sauvegarde du système capitaliste en pleine décomposition, l’extrème gauche travaille pour le camp fasciste . En effet les défaites du camp prolétarien ou plus exactement les défaites sans combats, mènent inéluctablement au renforcement du pouvoir capitaliste et de sa roue de secours fasciste qui misent sur les divisions du peuple travailleur , sa frange petite bourgeoise, le prolétariat auto-organisé, les ouvriers d’usines en CDI ou titularisé, et tous les employés d’Etat ou du privé. Cette même extrème gauche qui a prétexté les dérives d’extrème droite du mouvement des gilets jaunes, pour mieux le fuir et par la suite le dénoncer ou le mettre sous la coupe syndicale, montrent clairement son choix d’une politique contre révolutionnaire car suiviste des réformistes, qui combattent violemment toutes tentatives d’auto organisation de la classe ouvrière. Cette extrème gauche qui se réclame en théorie du programme révolutionnaire communiste ou anarchiste, pratiquent l’opportunisme politique sur le terrain de la lutte de classe. Ils ont beau reprendre à mi mots certaines critiques des prolétaires qui ne veulent plus de la collaboration politique et syndicale avec la bourgeoisie, cela cache très mal leur tentative de construire des comités de grèves dirigés par les bureaucraties syndicales et pour des intérêts corparistes et réformistes. Heureusement le mouvement ouvrier révolutionnaires et auto organisé est loin d’avoir dit son dernier mot et la bataille mondiale pour le renversement du capitalisme ne fait que commencer !

  • De fait, en dépit d’une forte diminution de la syndicalisation dans les années 1980, le nombre de permanents fédéraux et confédéraux a considérablement augmenté, grâce à des ressources nouvelles (subventions, mise à disposition de salariés, etc.) que les organisations syndicales ont retirées de leur participation aux organismes paritaires de gestion de la protection sociale et à d’innombrables dispositifs de négociation collective. Plus familiarisés à la pratique de la négociation qu’à la grève, les dirigeants syndicaux sont moins enclins à entrer en conflit avec les gouvernements et le patronat qu’à chercher avec eux des arrangements pour préserver leur accès aux ressources institutionnelles nécessaires au fonctionnement de leurs organisations. L’institutionnalisation de l’action syndicale est toutefois loin de concerner uniquement l’élite des dirigeants syndicaux. Avec la généralisation des négociations au niveau des entreprises, les syndicalistes de terrain voient eux aussi, et de plus en plus, leur activité militante absorbée par un travail de représentation institutionnelle.

  • Coupures de courant, blocage des raffineries, durée du conflit, voilà toute la panoplie du faux radicalisme syndical et voilà où on va quand on brade l’auto-organisation des luttes, quand on refuse le droit aux salariés d’intervenir directement sur le terrain politique, de remettre en question les institutions des classes possédantes et leur mainmise sur toutes les richesses. Refuser de déborder, refuser d’entraîner par l’action dynamique, transformer la lutte en promenades syndicales, tout cela ne peut que mener une fois de plus à l’échec !

  • Les caisses de grève servent aux syndicats à faire croire qu’ils ont tout fait pour réussir la grève et que l’essentiel serait que celle-ci dure alors que l’essentiel était son caractère dynamique, pénétrant les entreprises, mettant de plus en plus en cause le système d’exploitation, organisant de plus en plus les exploités et les opprimés, caractère complètement nié par l’intersyndicale !!!

  • Dans la mesure où il est évident que la bourgeoisie monopoliste n’entend rien céder malgré les réserves financières colossales qu’elle a accumulé sur le dos des travailleurs, la prolongation des lutte syndicales ne fera que confirmer l’impasse du réformisme et du pseudo « syndicalisme de lutte de classe », qui ne construisent concrètement aucune alternative politique répondant réellement aux besoins sociaux des travailleurs et de leurs familles. C’est donc bien la nécessité de construire une telle alternative qui commence à apparaitre aux yeux du plus grand nombre. Une alternative révolutionnaire mettant en correspondance avec les besoins sociaux l’organisation du travail productif et des services, excluant donc le profit capitaliste, et c’est bien ce qui s’appelle véritablement une transition socialiste prolétarienne

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