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Comment les slogans "démocratiques" peuvent tromper les masses

mercredi 2 juillet 2008, par Robert Paris

Léon Trotsky

Problèmes de la révolution italienne
14 mai 1930

Chers camarades,

J’ai reçu votre lettre du 5 mai. Merci beaucoup pour cette étude du communisme italien en général et de ses diverses tendances en particulier. Elle a satisfait pour moi un besoin pressant et a été la bienvenue. Il serait regrettable que votre travail soit laissé sous la forme d’une simple lettre. Avec quelques changements dt des allègements, cette lettre pourrait très bien trouver place dans les pages de La Lutte de Classes .

Je commencerai, si vous n’y voyez pas d’inconvénient, par une conclusion politique générale : je considère notre collaboration à l’avenir comme parfaitement possible et même tout à fait souhaitable. Aucun de nous ne possède ni de peut posséder des formules politiques préfabriquées pouvant servir à toutes les éventualités de la vie. Mais je crois que la méthode au moyen de laquelle vous cherchez à déterminer les formules politiques nécessaires, est juste.

Vous me demandez mon opinion sur toute une série de problèmes graves. Mais avant d’essayer de répondre à quelques-uns d’entre eux, je formulerais une réserve très importante. Je n’ai jamais connu de près la vie politique italienne, car je n’ai passé en Italie que très peu de temps, je lis très mal l’italien et pendant le temps que j’ai passé dans l’Internationale Communiste, je n’ai pas eu l’occasion de creuser plus profondément en étudiant les affaires italiennes.

Vous devez d’ailleurs le savoir parfaitement, car comment expliquer autrement le fait que vous ayez entrepris de faire un travail aussi détaillé pour me mettre au courant des questions qui se posent ?

Il découle de ce qui précède que, dans de nombreux cas, mes réponses ne peuvent avoir qu’un caractère tout à fait hypothétique. En aucun cas je ne saurais considérer les réflexions qui suivent comme définitives. Il est tout à fait possible et même probable qu’en examinant telle ou telle question je perde de vue certaines circonstances concrètes très importantes de temps et de lieu. C’est pourquoi j’attendrai vos objections et des informations supplémentaires me corrigeant. Dans la mesure où notre méthode, comme je l’espère, est la même, c’est de cette façon que nous arriverons le mieux à la bonne solution.

 1- Vous me rappelez que j’ai autrefois critiqué le mot d’ordre d’"assemblée républicaine sur la base des comités ouvriers et paysans", un mot d’ordre lancé auparavant par le parti communiste italien. Vous me dites que ce mot d’ordre était tout à fait épisodique et qu’actuellement il a été abandonné.

Je voudrais néanmoins vous dire pourquoi je le considère comme faux ou tout au moins ambigu en tant que mot d’ordre politique.

L’"Assemblée républicaine" représente tout à fait évidemment une institution de l’Etat bourgeois. Que sont cependant les "comités ouvriers et paysans" ? Il est clair que ce sont des organismes équivalents aux soviets d’ouvriers et de paysans. Et voilà ce qu’il faudrait dire car des organismes de classe des ouvriers et des paysans pauvres, que vous les appeliez soviets ou comités, constituent toujours des organisations de lutte contre l’Etat bourgeois, puis deviennent des organes d’insurrection pour se transformer finalement, après la victoire, en organes de la dictature prolétarienne. Comment, dans ces conditions, une Assemblée républicaine - organe suprême de l’Etat bourgeois - peut-elle avoir comme "base" des organes de l’Etat prolétarien ?

J’aimerais vous rappeler qu’en 1917, avant Octobre, Zinoviev et Kamenev, quand ils se sont prononcés contre l’insurrection, défendaient l’idée d’attendre la réunion de l’Assemblée constituante pour créer "un Etat combiné" par la fusion entre l’Assemblée constituante et les soviets d’ouvriers et de paysans. En 1919, on a vu Hilferding proposer d’inscrire les soviets dans la Constitution de Weimar . Comme Zinoviev et Kamenev, Hilferding appelait cela "Etat combiné". Type nouveau de petit-bourgeois, il cherchait, au moment même du tournant historique le plus abrupt, à "combiner" un troisième type d’Etat en mariant la dictature de la bourgeoisie et la dictature prolétarienne sous le signe de la constitution.

Le mot d’ordre italien exposé plus haut me semble une variante de cette tendance petite-bourgeoise. A moins que je ne l’aie mal compris. Mais en ce cas, il a déjà l’incontestable défaut de prêter à de dangereux malentendus. J’en profite pour corriger ici une erreur réellement impardonnable commise en 1924 par les épigones : ils ont trouvé dans Lenine un passage disant qu’on pourra être conduits à marier l’assemblée constituante et les soviets. On pourrait de même trouver dans mes écrits un passage qui dise la même chose. Mais de quoi s’agissait-il exactement ? Nous posions la question d’une insurrection qui ferait passer le pouvoir au prolétariat sous la forme des soviets. A la question de savoir ce que, dans ce cas, nous pourrions faire de l’Assemblée constituante, nous répondions : "On verra ; peut-être la combinera-t-on avec les soviets". Nous entendions par là le cas où l’Assemblée constituante, convoquée sous le régime soviétique, aurait une majorité soviétique. Comme ce n’était pas le cas, les soviets ont dispersé l’Assemblée constituante. En d’autres termes, la question était posée de savoir s’il était possible de transformer l’Assemblée constituante et les soviets en organes d’une seule et même classe et pas du tout de "combiner" une Assemblée constituante bourgeoise avec les soviets prolétariens. Dans un cas (avec Lenine) il s’agissait de la formation d’un Etat prolétarien. Dans l’autre (avec Zinoviev, Kamenev, Hilferding) il s’agissait d’une combinaison constitutionnelle de deux Etats de classes ennemies avec l’intention d’éviter une insurrection prolétarienne qui aurait pris le pouvoir.

 2- La question que nous venons d’examiner (l’Assemblée républicaine) est intimement liée à une autre que vous analysez dans votre lettre, à savoir le caractère social que revêtira la révolution antifasciste. Vous niez la possibilité d’une révolution bourgeoise en Italie. Vous avez tout à fait raison. L’histoire ne peut pas tourner à rebours un grand nombre de pages équivalant chacune à la moitié d’une décennie. Le comité central du parti communiste italien a déjà essayé une fois d’esquiver la question en assurant que la révolution ne serait ni bourgeoise, ni prolétarienne, mais "populaire". C’est une simple répétition de ce que disaient les populistes russes au début de ce siècle quand on leur demandait le caractère que revêtirait la révolution contre le tsarisme. Et c’est encore la même raison que l’Internationale Communiste donne aujourd’hui en ce qui concerne la Chine et l’Inde. C’est très simplement une variante pseudo-revolutionnaire de la théorie social-démocrate d’Otto Bauer et autres, selon laquelle l’Etat peut s’élever au-dessus des classes, c’est-à-dire n’être ni bourgeois ni prolétarien. C’est une théorie aussi pernicieuse pour le prolétariat que pour la révolution. En Chine elle a fait du prolétariat la chair à canon de la contre-révolution bourgeoise.

Toute grande révolution se révèle populaire en ce sens qu’elle entralne dans son sillage le peuple entier. La Grande Révolution française et la Révolution d’Octobre ont été totalement populaires. Néanmoins la première était bourgeoise parce qu’elle a institué la propriété individuelle, alors que la seconde était prolétarienne parce qu’elle a aboli la propriété individuelle. Seuls quelques révolutionnaires petits-bourgeois attardés sans espoir peuvent encore rêver d’une révolution qui ne serait ni bourgeoise ni prolétarienne mais "populaire" (c’est-à-dire petite-bourgeoise).

Maintenant, dans la période impérialiste, la petite-bourgeoisie est incapable non seulement de diriger une révolution mais même d’y jouer un rôle indépendant. C’est ainsi que la formule "dictature démocratique du prolétariat et de la paysannerie" ne constitue qu’un écran pour une conception petite-bourgeoise d’une révolution de transition et d’un Etat de transition, c’est-à-dire d’une révolution et d’un Etat qui ne peuvent prendre place ni en Italie ni même dans l’Inde arriérée. Un révolutionnaire qui n’a pas pris une position claire, catégorique sur la question de la dictature démocratique du prolétariat et de la paysannerie est voué à tomber d’erreur en erreur. Quant au problème de la révolution antifasciste, la question italienne, plus que tout autre, est intimement liée aux problèmes fondamentaux du communisme mondial, c’est-à-dire de ce qu’on appelle la théorie de la révolution permanente.

 3- A la suite de ce qui vient d’être dit se pose la question de la période "de transition" en Italie. Il faut d’abord l’établir très clairement : transition de quoi à quoi ? Une période de transition de la révolution bourgeoise (ou "populaire") à la révolution prolétarienne, c’est une chose. Une période de transition de la dictature fasciste à la dictature prolétarienne, c’est autre chose. Si on étudie la première conception, la question de la révolution bourgeoise est posée en premier et il s’agit de déterminer le rôle qu’y joue le prolétariat. Ce n’est qu’ensuite qu’on posera la question de la période de transition vers une révolution prolétarienne. Si on étudie la deuxième conception, la question est alors posée d’une série de batailles, de troubles, de changements de situations, de tournants constituant dans leur intégralité les différentes étapes de la révolution prolétarienne. Ces étapes peuvent être nombreuses. Mais en aucun cas elles ne comportent une révolution bourgeoise ou son mystérieux hybride, la révolution "populaire".

Cela signifie-t-il que l’Italie ne peut pas, pour un certain temps, redevenir un Etat parlementaire ou devenir une "république démocratique" ? Je considère, en parfait accord avec vous, je pense, qu’une telle éventualité n’est pas exclue. Mais alors ce ne serait pas le fruit d’une révolution bourgeoise, mais l’avortement d’une révolution prolétarienne insuffisamment mûre et prématurée. Dans l’éventualité d’une profonde crise révolutionnaire et de batailles de masses au cours desquelles le prolétariat n’aurait pas été en position de prendre le pouvoir, il est possible que la bourgeoisie restaure son règne sur des bases "démocratiques". Peut-on dire, par exemple, que l’actuelle république allemande est une conquête de la révolution bourgeoise ? Une telle affirmation serait absurde. Ce qui s’est produit en Allemagne en 1918-1919, c’était une révolution prolétarienne qui a été trompée, trahie et écrasée faute de direction. Mais la contre-révolution bourgeoise a cependant été obligée de s’adapter aux circonstances résultant de l’écrasement de la révolution prolétarienne et de prendre la forme d’une république parlementaire "démocratique". La même éventualité - ou presque la même - est-elle exclue pour l’Italie ? Non, elle ne l’est pas. L’intronisation du fascisme a résulté du fait que la révolution prolétarienne de 1920 n’a pas été menée jusqu’à sa réalisation. Seule une nouvelle révolution prolétarienne peut renverser le fascisme. S’il n’était pas cette fois non plus voué à la victoire (du fait de la faiblesse du parti communiste, des manœuvres et des trahisons des social-démocrates, des francs-maçons, des catholiques), l’Etat "de transition" que la contre-révolution bourgeoise serait alors obligée de dresser sur les ruines de la forme fasciste de sa domination ne pourrait être qu’ un Etat parlementaire et démocratique.

Quel est l’objectif à long terme de la Concentration antifasciste ? Prévoyant la chute de l’Etat fasciste sous les coups d’un soulèvement du prolétariat et de toutes les masses opprimées en général, la Concentration se prépare à arrêter ce mouvement, à le paralyser faire échouer afin de faire passer la victoire de la contre-révolution rénovée pour une prétendue victoire d’une révolution démocratique bourgeoise. Si l’on perd de vue un instant cette dialectique des forces sociales vivantes, on court le risque de s’empêtrer de façon inextricable et de quitter la toute. Je crois qu’il ne peut pas y avoir entre nous le moindre malentendu sur ce point.

 4- Mais cela veut-il dire que nous, communistes, nous rejetons d’avance tous les mots d’ordre démocratiques, tous les mots d’ordre transitoires ou préparatoires, nous bornant strictement à la dictature prolétarienne ? Ce serait faire preuve d’un sectarisme doctrinaire stérile. Nous ne croyons pas un instant qu’un unique bond révolutionnaire suffise à franchir ce qui sépare le régime fasciste de la dictature prolétarienne. Nous ne nions en aucune façon qu’il y aura une période de transition avec ses revendications de transition, y compris des revendications démocratiques. Mais c’est précisément à l’aide de ces mots d’ordre de transition qui sont toujours le point de départ sur la route vers la dictature prolétarienne, que l’avant-garde communiste aura à gagner l’ensemble de la classe ouvrière et que cette dernière devra unir autour d’elle toutes les masses opprimées de la nation. Et je n’exclus même pas la possibilité d’une assemblée constituante qui, dans certaines circonstances, pourrait être imposée par le cours des événements ou, plus précisément, par le processus de réveil révolutionnaire des masses opprimées. Bien sûr, à une large échelle historique, c’est-à-dire de la perspective de nombreuses années, le destin de l’Italie est incontestablement réduit à l’alternative fascisme ou communisme. Mais prétendre que cette alternative a déjà pénétré la conscience des masses opprimées de la nation, c’est s’engager dans un vœu pieux et considérer comme résolue la tâche colossale qui se dresse encore devant le faible parti communiste. Si la crise révolutionnaire devait exploser par exemple au cours des prochains mois (sous l’ influence d’un côté de la crise économique et de l’autre de l’influence révolutionnaire de l’Espagne), les masses des travailleurs, ouvriers comme paysans devraient certainement faire suivre leurs revendications économiques de mots d’ordre démocratiques (comme la liberté de réunion, de presse, d’organisation syndicale, la représentation démocratique au parlement et dans les municipalités). Cela veut-il dire que le parti communiste devrait rejeter ces revendications ? Au contraire. Il devrait leur donner le caractère le plus audacieux et le plus résolu possible. Car la dictature prolétarienne ne peut pas être imposée aux masses populaires Elle ne peut être réalisée qu’à travers une bataille - une bataille véritable - pour toutes les revendications démocratiques, les exigences et les besoins des masses, et à la tête des masses.

Il faut rappeler ici que le bolchevisme n’est nullement arrivé au pouvoir sous le mot d’ordre abstrait de la dictature du prolétariat. Nous nous sommes battus beaucoup plus courageusement que tous les autres partis pour I’Assemblée constituante. Nous disions aux paysans : "Vous revendiquez la distribution égalitaire des terres ? Notre programme va plus loin. Mais personne que nous ne vous aidera à atteindre le droit à l’utilisation égale de la terre. Pour cela, vous devez aider les ouvriers". En ce qui concernait la guerre, nous disions aux masses populaires : "Notre tâche communiste est de faire la guerre à tous les oppresseurs. Mais vous n’êtes pas prêts à aller aussi loin. Vous essayez de vous échapper de la guerre impérialiste. Personne d’autre que les bolcheviks ne peut vous aider à le réaliser". Je ne traite pas la question de savoir ce que devraient être exactement les mots d’ordre centraux de la période de transition en Italie, maintenant précisément, en 1930. Pour les ébaucher, pour effectuer à temps les modifications justes, il faut connaître bien mieux la vie interne de l’Italie et être en contact bien plus étroit avec ses masses laborieuses qu’il ne m’est possible de l’être. Car, en plus d’une méthode juste, il faut aussi savoir écouter les masses. Je veux simplement indiquer la place des revendications transitoires dans la lutte du communisme contre le fascisme et, en général, contre la société bourgeoise.

 5- Cependant, tout en avançant tel ou tel mot d’ordre démocratique, il nous faut lutter de façon inconciliable contre toutes les formes de charlatanisme démocratique. La "république démocratique des ouvriers", mot d’ordre de la social-démocratie italienne est un exemple de ce médiocre charlatanisme. Une république des ouvriers ne peut être qu’un Etat de classe prolétarien. La république démocratique n’est qu’une forme masquée de l’Etat bourgeois. La combinaison des deux n’est qu’une illusion petite-bourgeoise de la base (ouvriers et paysans) social-démocrate et un impudent mensonge des dirigeants social-démocrates (tous les Turati, Modigliani et consorts). Permettez-moi encore de remarquer au passage que j’étais et que je reste opposé au mot d’ordre de "l’assemblée républicaine sur la base des comités ouvriers et paysans" précisément parce que cette formule est proche du mot d’ordre social-démocrate de "république démocratique des ouvriers" et par conséquent peut rendre extrêmement difficile la lutte contre la social-démocratie.

 6- L’assertion de la direction officielle selon laquelle la social-démocratie n’existe plus politiquement en Italie, n’est qu’une théorie consolante de bureaucrates optimistes qui veulent des solutions toutes prêtes aux grandes tâches qui sont devant eux. Le fascisme n’a pas liquidé la social-démocratie. mais, au contraire, il l’a préservée. Aux yeux des masses, la social-démocratie ne porte pas la responsabilité pour ce régime dont elle est en partie victime. Cela lui vaut des sympathies nouvelles et renforce les anciennes. Et un moment viendra où la social-démocratie frappera de la monnaie politique avec le sang de Matteotti exactement comme l’ancienne Rome l’a fait avec le sang du Christ. Il n’est donc pas exclu que, dans la période initiale de la crise révolutionnaire, la direction puisse être concentrée essentiellement entre les mains de la social-démocratie. Si des masses en grand nombre sont immédiatement entraînées dans le mouvement, si le parti communiste fait une politique correcte, il peut se faire qu’en peu de temps la social-démocratie soit réduite à zéro. Mais ce serait une tâche à accomplir, pas encore une tâche accomplie. Il est impossible de sauter par-dessus ce problème : il faut le résoudre.

Laissez-moi vous rappeler ici que Zinoviev, et plus tard les Manuilsky et les Kuusinen ont annoncé à deux ou trois reprises que la social-démocratie allemande aussi n’existait pratiquement plus. En 1925, le Komintern, dans sa déclaration au parti français écrite de la main légère de Lozovsky décrétait que le parti socialiste avait définitivement quitté la scène. L’Opposition de gauche s’est toujours énergiquement prononcée contre ce jugement frivole. Seuls de parfaits idiots ou des traîtres souhaiteraient instiller à l’avant-garde prolétarienne en Italie l’idée que la social-démocratie italienne ne peut plus jouer le rôle qu’a joué la social-démocratie allemande dans la révolution de 1918.

On peut objecter que la social-démocratie ne peut pas parvenir de nouveau à trahir le prolétariat italien comme elle l’a fait en 1920. C’est s’illusionner et se tromper soi-même ! Le prolétariat a été, trop souvent trompé au cours de son histoire, d’abord par le libéralisme, puis par la social-démocratie.

Qui plus est, nous ne devons pas oublier qu’il s’est écoulé dix années entières depuis 1920 et depuis l’avènement du fascisme, il y a huit ans. Les enfants qui avaient dix et douze ans en 1920-22 et qui ont été témoins des activités du fascisme, font aujourd’hui partie de la nouvelle génération d’ouvriers et de paysans qui combattront héroïquement contre le fascisme, mais qui manquent d’expérience politique. Les communistes n’entreront en contact avec le mouvement authentique des masses que pendant la révolution elle-même et, dans les conditions les plus favorables, il faudra des mois avant qu’ils puissent dénoncer et démolir la social-démocratie que le fascisme, je le répète, n’a pas liquidée mais qu’il a au contraire préservée.

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