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On achève bien les vieux…

jeudi 16 avril 2020, par Robert Paris, Tiekoura Levi Hamed

On achève bien les vieux…

Avec la canicule et les grippes, on avait déjà constaté la propension de l’Etat et des classes dirigeantes de laisser mourir les vieux. La crise des EPHAD l’avait encore souligné de trois traits rouges. On le retrouve encore aggravé dans les morts des EPHAD du fait de la pandémie, morts même pas comptabilisés au début, comme si le fait d’être vieux étant, disaient-ils sélectionné favorablement par le coronavirus, on ne devait pas s’étonner si les vieux en mourraient et on devait se contenter de protéger les autres. Du coup, on ne comptait même pas, au début, les morts des EPHAD dans les statistiques des morts du coronavirus !!! Bien entendu, pas de matériel particulier pour détecter, isoler, traiter, soigner, respirer, et pas de personnel supplémentaire bien entendu, puisque tous les efforts précédents des gouvernants avaient consisté à diminuer les effectifs et les dépenses dans ces mêmes EPHAD et cela avait entraîné des révoltes des personnels, des patients et des familles qui avaient même franchi la barrièe d’indifférence des média !!!

Les personnes âgées qui ne disposent pas de grands moyens sont rejetées dans des mouroirs, le système capitaliste n’a plus besoin d’eux et n’a aucune raison de bien les traiter, de les protéger, de les nourrir et de les soigner correctement. Eux-mêmes ne disposent plus des moyens de se faire aisément respecter, de dénoncer l’état d’abandon, de dégradation ou d’isolement dans lequel on les place de force, de se faire entendre, de se faire craindre… Le capitalisme n’a bien entendu aucune reconnaissance du fait que ce sont eux qui ont produit toutes les richesses, eux qui otnconstruit tout le système, son dynamisme, ses fortunes, ses constructions et son développement.

Inutile de pleurer, bien entendu. Nous ne pleurnichons pas. Nous relevons seulement qu’on ne nous fera pas pleurer sur ce système qui est maintenant mort. Bien sûr, il va nous faire souffrir encore en mourant. Il va même essayer de nous tuer en masse pour ne pas risquer d’être renversé par une révolution. Mais, jamais au grand jamais, nous n’allons regretter ce système pourri qui n’a aucun respect pour ceux qui ont usé leur santé à son service, qui se sont détruit les mains, les bras, la respiration, qui ont abimé leurs poumons, leurs reins, leur cœur à son service. Nous ne pleurons pas non plus sur eux. Nous sommes seulement certains que jamais nous ne dirons : « quel dommage que le capitalisme soit mort », ni « comment pouvons-nous faire en sorte de le sauver » !!! Non jamais cela ! Le système a laissé mourir tous les hommes qui avaient travaillé pour lui. Eh bien, nous n’avons pas un mot, pas un geste pour le tirer d’affaire. D’ailleurs, ce n’est pas la peine. Il s’est suicidé tout seul. Ce sont ses classes possédantes qui ont été tellement gourmands que la vie du système s’est transformée en peau de chagrin. Et nous n’en concluons qu’une seule chose, c’est que C’EST BIEN QU’Il SOIT MORT même s’il nous laisse sur les bras une lourde tâche non encore entamée : construire une autre société…

La situation en octobre 2017

La canicule de 2003

La retraite des vieux, de plus en plus misérable

En Espagne

La suite

Voici comment Bernard Werber décrivait la situation par une fiction :

La dernière révolte

Tu crois que ce sont eux ?

La sonnette avait égrené ses trois notes. Papi Frédéric et Mamie Lucette se terraient comme des animaux apeurés.

Non, non. Nos enfants ne les laisseraient jamais venir.

Seb et Nanou ne nous ont pas donné de nouvelles depuis trois semaines. Il paraît que les enfants font toujours ça avant que le CDPD arrive.

Les deux retraités se collèrent à la fenêtre et reconnurent le grand bus grillagé du CDPD, le fameux Centre de Détente Paix et Douceur. Le sigle était clairement affiché sur le véhicule, ainsi que le logo de ce service administratif : un fauteuil à bascule, une télécommande et une fleur de camomille. Des préposés en uniforme rose en sortirent, l’un d’eux dissimulant de son mieux le grand filet servant à attraper les retraités récalcitrants…

Depuis quelques années, les militants antivieux se faisaient moins discrets. Le gouvernement avait d’abord soutenu les anciens, puis les avait vite livrés à la vindicte populaire. Aux actualités du soir, un sociologue avait démontré que l’essentiel du déficit de la Sécurité sociale était imputable aux plus de soixante-dix ans…

En premier lieu, le gouvernement interrompit la fabrication de cœurs artificiels. Puis l’administration gela les programmes régissant la mise au point de peau, de reins et de foies de remplacement…

Après 75 ans, on ne remboursait plus les anti-inflammatoires, à partir de 80 ans, les soins dentaires, à partir de 85 ans, les pansements gastriques, à partir de 90 ans, les analgésiques. Toute personne dépassant les 100 ans n’avait plus droit à aucun acte médical gratuit…

Pendant ce temps, le ministère de la Santé placardait une affiche : « 65 ans, ça va, 70 ans bonjour les dégâts ! »

Peu à peu, l’image de la vieillesse fut associée à tout ce que la société produisait de négatif. La surpopulation, le chômage, les taxes : la faute aux anciens qui « refusent de quitter le manège une fois leur tour de piste terminé ».

Il n’était pas rare de trouver aux portes des restaurants la pancarte : ENTREE INTERDITE AUX PLUS DE 70 ANS. Plus personne n’osait prendre leur défense, de crainte d’apparaître comme un réactionnaire.

Le carillon de la porte résonna encore. Fred et Lucette eurent un haut-le-corps…

En bas, les sbires du CDPD faisaient sauter la porte avec un pied-de-biche…

Dans un geste de désespoir, Fred attrapa Lucette par la taille et d’un bond, ensemble, ils sautèrent par la fenêtre. Le tas de poubelles amortit leur chute. Fred, déterminé, bondit, tira Lucette par le bras, se précipita dans le bus du CDPD et, devant les préposés médusés restés sur le trottoir, il s’installa au volant et démarra en trombe.

Il roula longtemps vers la montagne. A l’arrière, les vingt autres anciens étaient encore sous le choc. Lorsque le moteur s’arrêta, il y eut un silence.

Je sais, remarqua Fred. Nous avons peut-être commis une grosse sottise, mais j’ai pour habitude d’écouter mes intuitions et là, le CDPD ne me disait rien qui vaille.

Les autres le regardaient, toujours ébahis.

Ils hésitèrent, puis M. Foultrant lança un « Hourra ! » qui après un temps fut repris pas les passagers… »

Coronavirus : les morts dans les Ehpad ne sont pas comptabilisés dans les chiffres officiels

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Pour conclure

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