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Quelques points stratégiques essentiels face à l’effondrement mondial en cours

lundi 6 juillet 2020, par Karob, Robert Paris

Quelques points stratégiques essentiels face à l’effondrement mondial en cours

1- la lutte qui vient, face aux licenciements, aux fermetures d’usine, aux attaques contre les salaires et les conditions de travail dégradées du fait du covid ou sous prétexte d’ « aide aux entreprises face à la crise sanitaire » et aux mesures pour nous faire mourir au travail pour « sauver l’entreprise et le pays », lutte aussi pour défendre la santé publique, les libertés publiques, les services publiques, les aides sociales, les droits des plus démunis, les droits des migrants et sans papiers, doit associer toute la classe ouvrière (active comme précaire, au chômage ou jeune avant emploi, retraitée, autoentrepreneur, des petites, moyennes et grandes entreprises, des femmes au foyer ou seules, des quartiers populaires et banlieues, etc.) dans un mouvement d’ensemble, ce qui signifie qu’un mouvement d’un site de Renault ou d’une ville, d’un secteur d’activité, comme les personnels soignants, d’une profession, d’une entreprise qui ferme, doit chercher à tout prix la jonction avec les autres secteurs en lutte. Le localisme, le corporatisme, le réformisme, le pas à pas, le chacun pour soi sont des ennemis aussi immédiats et dangereux que la passivité et le fatalisme.

2- la lutte doit partir des acquis des gilets jaunes, ce qui suppose le refus de négocier avec les autorités puisqu’on leur conteste fondamentalement toute légitimité économique comme sociale et politique. Cela suppose également le refus d’obéir à toute organisation installée dans la vieille société, financée par elle, reconnaissant son cadre légal et le respectant, ce qui englobe tous les appareils réformistes, politiques, associatifs et syndicaux, ce qui ne signifie nullement un rejet personnel des militants de ces organisations qui respecteraient le droit de la lutte de s’autodéterminer, de s’auto-organiser, de s’autodiriger, d’être souveraine sur ses décisions, sur ses modes d’organisation, sur son refus d’être représentée, sur son programme de lutte et de transformation sociale, sur ses perspectives politiques de changement radical incluant la remise en cause des institutions d’état, même celles qui se disent démocratiques, incluant forces de répression et justice.

3- la lutte ne doit pas se contenter des anciens modes revendicatifs du passé qui ont étouffé durant des années les combats des salariés, ce qui signifie qu’elle ne demande rien aux gouvernants auxquels elle reconnaît aucune légitimité, ni politique, ni économique, ni sociale puisqu’ils sont le gouvernement du un pourcent de capitalistes, qu’elle ne demande rien aux banquiers, aux financiers, aux spéculateurs, aux capitalistes. On ne demande pas aux criminels de prendre des mesures contre le crime ! On ne demande pas audience aux mafias pour combattre les crimes mafieux ! On n’exige pas du lait d’un bouc, ni du grand capital de sauver emplois, salaires, santé publique et sécurité ! On ne place pas sa confiance dans un tigre pour protéger ses proies ! On ne reproche pas aux fauves capitalistes leur férocité car elle leur est vitale ! On se contente de rejeter toute proposition de faire entrer le loup dans la bergerie pour négocier avec les poules ! On n’a rien à demander à nos ennemis, on a seulement à discuter avec nos amis et alliés. Quiconque négocie avec l’ennemi sans notre accord, a rompu avec nous !

4- la lutte des salariés dépasse largement le cadre revendicatif purement économique et concerne le pouvoir politique, remettant en cause toutes les bases de la vieille société. Toute mesure, même apparemment positive ou partielle, du pouvoir des milliardaires ne doit susciter de sa part que méfiance, mépris et rejet. Il est fini le temps de la croyance dans les mensonges des gouvernants et des profiteurs, des bandits de toutes sortes.

5- Cela ne signifie pas que la lutte de la classe exploitée doit s’isoler de la majorité du reste de la population. Au contraire, comme viennent de le faire les gilets jaunes, elle doit viser à unir tous les travailleurs tout en dépassant même cette limite de classe car elle vise la direction de toute la société et du pouvoir d’état, ce qui suppose de placer les travailleurs salariés, précaires et chômeurs à la tête de l’immense majorité du peuple qui englobe des couches petites bourgeoises.

6- Dès demain, il va être clair que tous les emplois, publics comme privés, sont remis en cause, que toutes les conditions d’exploitation sont follement aggravées, que la vie des salariés et de leurs familles est directement menacée et, en même temps, que sont mis en cause tout ce qui permettait aux petits commerces, aux petits artisanats, aux petites professions libérales ou petits autoentrepreneurs de vivre ou de survivre et il doit être clair, comme cela a été le cas pour les gilets jaunes, que notre combat unit tous ceux qui sont frappés par le pouvoir des milliardaires !

7- Cela signifie notamment que la lutte ne doit cautionner aucune aide sur fonds publics aux banquiers, spéculateurs, financiers, gros actionnaires et patrons des trusts, bourses, assureurs, même sous prétexte (et chantage) de sauver des sites, des secteurs, des emplois, ou l’économie nationale. On remarquera que tous faux amis peuvent aisément être démasqués sur cette question, aussi aisément que sur celles du refus de négocier avec nos ennemis ou de donner souveraineté totale sur nos décisions aux assemblées auto-organisées du peuple travailleur comme de ne reconnaitre aucune légitimité aux anciennes institutions pseudo-démocratiques.

8- Toutes les mesures indispensables pour la vie, la santé, la sécurité, l’emploi et les revenus du peuple travailleur ne peuvent pas provenir de l’ancien système failli, de ses institutions discréditées, de ses moyens étatiques pourris, de ses méthodes mensongères et criminelles et nécessitent que le peuple travailleur, par ses assemblées, ses comités, ses conseils ou autres formes d’auto-organisation, se dote de tous les pouvoirs, à la fois décisionnels et exécutifs, à la fois pouvoir politique, social, économique et même sécuritaire. En effet, police et armée, comme justice, prisons, administration, grands media, grands corps d’état et gouvernement ne sont que des armes du pouvoir des milliardaires contre l’ensemble du peuple travailleur.

9- Si le grand capital et son pouvoir d’état perdent la confiance du peuple travailleur, si les salariés s’unissent à une fraction des petits bourgeois frappés ou menacés, les travailleurs cesseront d’être sur la défensive et pourront passer à l’offensive et d’abord pourront mesurer combien ils sont forts et combien le pouvoir capitaliste est faible, ce qui est la première étape de la prise de conscience de la nécessité de la prise du pouvoir du peuple travailleur.

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