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Comme par hasard…

mardi 10 novembre 2020, par Robert Paris

éditorial

Comme par hasard…

Comme par hasard, les démocraties capitalistes sont toujours menacées de se transformer en dictatures féroces dès que, le capitalisme étant en crise, le peuple travailleur veut exercer lui-même sa démocratie !

C’est en effet exactement ce qui s’est produit à chaque fois que les gouvernants capitalistes ont choisi de revenir à des dictatures militaires ou fascistes, à la dictature de la guerre (en temps de guerre, quiconque dénonce l’Etat et la classe possédante est un ennemi de guerre et traité comme tel), et aux grands massacres et génocides. Dès que les classes possédantes sont menacées d’être rejetées, elles se chargent d’envoyer en enfer les classes opprimées et exploitées, avant même parfois que celles-ci aient pris conscience qu’elles menaçaient de devenir révolutionnaires et d’en finir avec l’ordre établi.

C’est ainsi que ce sont les classes possédantes et leurs représentants politiques qui semblent être les premiers à menacer la « grande démocratie américaine » ! Une élection américaine qui débouche sur un résultat contesté, qui divise les USA sur des critères autres que des critères de classe, qui permet de remettre en cause la démocratie, tout en semant la haine, en attisant l’extrême droite, voilà un événement qui est rare en Amérique et qui tombe à point nommé, juste après le plus grand effondrement économique qu’ait connu l’Amérique, avec un taux de chômage montant en flèche, en même temps que la misère et une santé publique au plus bas, avec un covid au plus haut. Est-ce un hasard ? Ou bien est-ce un scénario très bien programmé ? Et cela juste au moment où les Etats-Unis redeviennent un des centres de la lutte des classes, où la classe possédante plus riche que jamais exploite plus que jamais la classe prolétarienne, moins attachée que jamais à la société capitaliste.

Le monde entier discute si les Américains pro-Trump vont l’emporter sur les Américains pro-Biden alors qu’il est manifeste que l’essentiel du peuple américain ne soutient ni l’un ni l’autre et se préoccupe de tout autre chose que des politiciens capitalistes, comme la violence des forces de répression, comme le racisme, comme le chômage de masse et la misère qui montent, comme la guerre mondiale…

Les USA, dans ce domaine, ne sont nullement une exception. Le monde est soumis à une lutte de classes plus ouverte et violente que jamais et les classes dirigeantes s’y entendent à faire croire que tout proviendrait d’équipes politiciennes opposées. C’est le cas bien entendu en Afrique, du Mali à la Guinée et à la Côte d’Ivoire, où les élections sont toujours l’occasion d’affrontements violents dans les rues, laissant croire que, si l’opposition accédait au pouvoir, la démocratie reviendrait. Mais cet événement, certes rare vu que les politiciens s’accrochent au pouvoir, se produit quand même parfois et ne change jamais rien à l’ordre social et politique. On l’a bien vu récemment au Mali ou en Côte d’Ivoire justement.

Et ce n’est pas seulement le cas des « pays pauvres ». Les pays riches menacent de plus en plus souvent la démocratie, la rognent, la musèlent, sous tous les prétextes possibles : terrorisme, crise économique, crise environnementale, crise sociale, banditisme, violences en tous genres, pandémie…

En fait, ce n’est nullement un hasard si la démocratie est mise en cause par ceux qui l’ont mise en place, les représentants de la classe capitaliste, lorsque la crise sociale et politique menace de donner la parole au peuple travailleur ! Ce n’est pas une exception, c’est la règle !

Tout au long de l’Histoire, il en a été de même, non seulement pour la classe capitaliste face au prolétariat, mais aussi pour toutes les classes possédantes successives face aux exploités. Quand les révoltes sociales commençaient à fusionner et à se fondre en révolution générale, menaçant tout l’ordre des exploiteurs, ces derniers lançaient d’autres formes de violences meurtrières, sanglantes et massives.

La classe féodale française, menacée par la montée de la révolution bourgeoise, au travers du protestantisme, lançait les massacres de la Saint-Barthélemy. La classe féodale turque, menacée par les peuples opprimés, lançait les massacres des assyro-chaldéens, yézidis et arméniens. La première à avoir procédé ainsi était la classe féodale chinoise contre la première des grandes révolutions bourgeoises du monde et elle avait transformé la Chine en vaste cimetière pour ne pas céder le pouvoir. L’une des opérations les plus fameuses de ce type est bien sûr le nazisme qui, pour se prémunir de la révolution prolétarienne, avait lancé le grand génocide des juifs et tziganes. Mais il faut aussi citer la terreur blanche contre la révolution russe, ukrainienne et finlandaise.

La règle est générale et le niveau de la violence des classes possédantes est à l’exacte mesure des menaces que l’avenir leur semble déchainer.

Est-ce un hasard si cette pandémie meurtrière arrive juste au moment où tout le monde capitaliste attendait l’effondrement économique et se demandait comment les gouvernants pouvaient bien se débrouiller, en pleine montée mondiale des révolutions, pour faire taire les peuples travailleurs !!!

Covid, loin d’avoir été une menace pour le capitalisme, a été la solution, toute trouvée, accidentelle ou fabriquée peu importe au fond, à tous les problèmes sociaux et politiques ! Covid justifie des mesures d’exception, des mesures dictatoriales en fait, des remises en cause des droits démocratiques, des attaques antisociales, des aides massives aux capitalistes, sous prétexte d’urgence sanitaire.

Une petite reprise des attentats terroristes et des discours incendiaires prétendument anti-terroristes ou anti-intégristes, cela peut suffire à détourner l’attention d’un événement historique d’ampleur mondiale : l’achèvement de l’ère capitaliste sur le monde !!!

En effet, la plupart des peuples travailleurs du monde, s’ils réalisent parfaitement faire face à une attaque antisociale et antidémocratique d’ampleur inconnue jusque là, ne savent pas nécessairement quelle en est la cause et la plupart pensent que réellement le covid est à la source de cette aggravation violente de leurs conditions d’existence. L’opération de camouflage mondial a parfaitement réussi ! L’effondrement du système capitaliste passe pour être l’un des effets pervers d’une pandémie d’origine plus ou moins naturelle. On critique les gouvernants pour la gestion de la pandémie, éventuellement aussi pour la gestion d’une crise économique qui en serait résulté, mais les travailleurs ignorent pour la plupart que la chute du système social était inéluctable, bien avant et sans la pandémie…

S’ils savent que les capitalistes sont soutenus à fonds d’Etat par les institutions capitalistes alors que la santé publique ne l’est pas, ils ignorent à peu près tout de l’existence d’une cause d’effondrement économique qui n’a été que momentanément suspendue par des mesures artificielles en 2008.

Ils ignorent que le capitalisme, ayant atteint ses limites, ne peut que chuter inexorablement, que les limites en question ne sont pas des phénomènes secondaires du fonctionnement du système mais son mécanisme principal : celui de l’accumulation du capital, c’est-à-dire le réinvestissement productif des sommes tirées de l’exploitation.

Il n’y a aucun hasard à incriminer si les prolétaires sont maintenant condamnés au salaire de la peur, c’est-à-dire chuter dans le chômage ou accepter des conditions folles et mortelles de travail…

Le gouvernement français est très fier d’être parvenu à faire reculer une partie de la population, très en colère, par la peur de la pandémie et la peur du terrorisme. Le gouvernement américain est très fier d’être parvenu à faire reculer une partie de la population, très en colère, par la peur de la victoire du camp d’en face, démocrate ou républicain, comme par la peur de la pandémie ou par la peur des noirs, ou encore par la peur de la guerre civile. Les gouvernements de Guinée ou de Côte d’Ivoire sont très fiers d’être parvenu à faire reculer une partie de la population, très en colère, par la peur de la guerre civile… Et, bien sûr, tous ces gouvernants comptent aussi sur la peur de la répression.

Quoiqu’il en soit, ils ne cessent tous d’agiter la peur de mourir pour que l’on oublie la crainte d’être licenciés, d’être jetés à la rue, de ne pouvoir se soigner, de devenir des misérables, d’être rejetés dans le dénuement, etc.

Si toutes les leçons de l’Histoire nous montrent que les classes possédantes sont prêtes à tirer les couteaux pour préserver leur société d’exploitation, il n’empêche que ce qu’est en train de vivre l’humanité n’a aucun antécédent, ne peut être comparé à aucune situation et que personne ne peut prétendre qu’il l’avait anticipé.

La série des dix « hasards » de la crise du Covid-19 alliée à l’effondrement capitaliste, cela fait-il une preuve ?

1- Par hasard, le covid-19 débute tout près du seul grand laboratoire de recherche de niveau mondial de Chine spécialisé dans la virologie et l’arme virologique, celui de Wuhan, avec des chercheurs mondiaux connus pour leurs recherches sur les armes bactériologiques. Par hasard, ce nouveau coronavirus est fait de bouts de deux autres anciens virus, comme un bricolage de laboratoire mais, bien sûr, nous savons aussi que la nature « bricole »… Par hasard, Wuhan est l’un des plus grands centres industriels d’une Chine capitalo-stalinienne en perte de vitesse.

2- Par hasard, ces chercheurs de Wuhan ont réellement tenté de voir comment faire passer du SRAS (un coronavirus) sur des pangolins et des chauves-souris et de l’un à l’autre.

3- Par hasard, le gouvernement chinois, mis à mal par les politiques agressives de Trump, par la chute massive de son économie et menacé par la révolte sociale en cas de chute massive des emplois, s’est ainsi, grâce à l’épidémie, retrouvé capable de mettre en place une politique d’Etat agressive et répressive sans être accusé de violence sociale.

4- Par hasard, les médecins qui ont découvert ce nouveau coronavirus ont été ballonnés, arrêtés, tués… tout comme ceux qui étaient destinataires de leurs informations.

5- Par hasard, les grands Etats de la planète, qui s’espionnent mutuellement de manière si efficace, ont fait semblant de n’avoir rien vu.

6- Par hasard, quand il a été manifeste qu’une épidémie très violente frappait, ces grands Etats ont félicité la Chine pour sa capacité à réagir, pour sa transparence, pour sa démocratie et on en passe des mensonges et ils ont fait comme si c’était une affaire sino-chinoise !

7- Par hasard, quand il s’est révélé que la Chine avait menti sur tout, sur la gravité de l’épidémie, sur les caractéristiques de la maladie, sur le mode de propagation, sur l’incubation, sur les asymptomatiques, sur les porteurs sains, sur tout, les grands pays capitalistes ont reconnu… la grande ouverture chinoise !

8- Par hasard, quand il s’est avéré que les matériaux conservent les coronavirus en surface, ces grands pays capitalistes ont affirmé le contraire pour continuer à transporter et à vendre leurs produits qu’ils font fabriquer en Chine.

9- Par hasard, les mesures prises par les gouvernants du monde n’étaient nullement faites pour combattre le coronavirus mais pour combattre les peuples, leur révolte, leur combativité, leurs aspirations sociales au changement radical, leur contestation de l’ordre social et politique mondial.

10- Par hasard, cette politique de l’urgence sanitaire mène à un Etat d’urgence qui est un Etat de non droit et qui s’attaque au peuple travailleur du monde !

En fait, il y a un onzième hasard qui est le plus important : la date de démarrage du coronavirus est, « par hasard » exactement la même que celle où l’effondrement du capitalisme était partout annoncé et redouté dans toutes les métropoles capitalistes : la fin 2019 !!!

Conclusion : Le capitalisme qui finit comme un château de cartes qui s’effondre, ce n’est pas un petit virus « naturel » qui a fait ça !!! Le système mondial était mort bien avant, soutenu artificiellement et en traitement palliatif massif depuis 2008 !!! C’est seulement l’annonce des funérailles qui ont lieu en même temps celles des peuples, du moins dans les calculs des classes possédantes et de leurs Etats !! Ceux qui croient que c’est un complot ont bien tort : c’est une guerre de classes, une guerre entre Capital et Travail !!! Seul le pouvoir aux travailleurs peut extirper le virus mortel !

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