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Michel Bucholz, notre camarade, est décédé en juin dernier

vendredi 13 août 2021, par DD, Robert Paris

Michel Bucholz, notre camarade, est décédé

Michel Bucholz, dit « l’abbé » dans l’activité révolutionnaire, est décédé en juin dernier et a été enterré au cimetière de Pantin. Nous regrettons la disparition d’une des consciences politiques et sociales du mouvement ouvrier international, d’un grand du mouvement révolutionnaire international, même si peu connaissent son nom et son rôle.

Michel était le frère de Mathieu Bucholz qui l’avait entraîné dans le militantisme internationalisme trotskiste alors qu’il avait treize ans dans le groupe Union communiste internationaliste de Barta. Tout jeune militant du groupe Barta, il a 19 ans en 1941, Mathieu y a gagné non seulement son jeune frère (qui a commencé à militer à treize ans), mais aussi ses anciens camarades d’école, Jean et Pierre Bois, ex-JC.

On peut lire ici qui était Mathieu Bucholz

On note ici la participation de Michel aux réunions politiques qu’organisait son frère pour le groupe Barta

Michel Bucholz a participé aux luttes ouvrières de l’après-guerre à Renault, et notamment à la création du syndicat démocratique de Renault suite à la grève de 1947. On peut lire à ce titre un texte cosigné par Michel lors d’élections où le SDR contestait le monopole syndical des staliniens CGT à Renault.

Lire ici

On peut retrouver l’ancienne adresse de Michel Bucholz, 2 rue Claude-Matrat à Issy-les-Moulineaux (Seine) à laquelle était adressé le courrier de Barta avec Natalia Trotsky :

voir ici

Michel tirait non seulement ses idées de ses lectures, qui étaient vastes et variées, mais de sa pratique réellement prolétarienne et internationaliste.

Michel n’était pas un ouvrier autodidacte mais un bachelier. Il aurait pu continuer ses études, ce qu’aurait préféré sa mère qui avait déjà perdu un fils tué par les staliniens. Il s’est volontairement fait embaucher en usine pour militer. Il se débrouillait assez bien en électricité. Il a donc été embauché comme électricien chez Krups puis chez Renault. Il allait à la Bibliothèque Nationale pour se former politiquement. Ensuite, il a poursuivi des études en Chimie. C’est donc volontairement qu’il a renoncé à une vie confortable pour militer et… se faire casser la figure par les staliniens à la Place Nationale de Billancourt, devant les usines Renault.

Son frère Mathieu était un étudiant brillant autant qu’un militant révolutionnaire plein de ressources et d’idées, avant d’être exécuté par les staliniens. Il terminait une licence de lettres classiques, ce qui, à l’époque, était rare pour quelqu’un venu d’un milieu modeste. Leur mère était secrétaire et le père livreur pour l’entreprise Hachette. En travaillant chez Hachette, le père pouvait avoir des livres scolaires moins chers. D’où les études des enfants au lycée Michelet à Issy les Moulineaux où, évidemment, les deux enfants détonnaient au sein d’un milieu bourgeois.

Tout au long de sa vie, Michel a combattu, en actes et pas seulement en paroles, les deux poisons du mouvement ouvrier : réformisme et stalinisme, et leurs efforts pour maintenir les prolétaires sous la coupe du nationalisme, du respect de l’Etat bourgeois et de ses lois, de sa fausse démocratie électorale et, bien sûr, de l’exploitation capitaliste.

C’est sur ce terrain qu’il a combattu contre l’extrême gauche opportuniste, qui comprenait pour lui les faux successeurs du groupe Barta que se prétendait être le groupe Hardy dit Lutte Ouvrière. Il critiquait fermement l’absence totale de démarcation de ce groupe avec l’Etat capitaliste et estimait que les campagnes électorales de Lutte ouvrière n’étaient en rien des campagnes électorales communistes révolutionnaires et que ce groupe accordait une place excessive aux élections.

Michel était un militant au sens plein, toute sa vie était orientée par son engagement. Il n’a pas supporté les changements politiques au sein de l’organisation. Découragé par tant de sectarisme, il est parti en Grande Bretagne puis au Canada, deux pays où il a continué de militer dans divers groupes révolutionnaires.

Michel Bucholz est de ces consciences prolétariennes qui manquent cruellement à la classe ouvrière aujourd’hui et sans lesquels le socialisme serait une tâche impossible.

L’homme et le militant nous manquent déjà. Nous qui sommes à deux générations de distance, nous aurions voulu mieux le connaitre, plus bénéficier de son expérience et de ses conseils.

Nous sommes de tout cœur aux côtés de sa compagne qui a partagé sa vie et ses convictions.

Dédé, Nemours et Ropa

Messages

  • ’Michel Bucholz est de ces consciences prolétariennes qui manquent cruellement à la classe ouvrière aujourd’hui et sans lesquels le socialisme serait une tâche impossible’.
    Merci aux auteurs pour cet hommage fraternel, politique et historique, auquel je m associe complètement. Croyons bien que l avenir nous appartient même si les staliniens sont recouverts de nouveaux drapeaux.

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