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Léon Trotsky, rapporté par Tony Cliff

jeudi 2 mars 2023, par Robert Paris

Tony Cliff

Trotsky (1879 - 1940

Préface du volume 1 (VERS OCTOBRE, 1879-1917)

Lorsqu’on écrit une biographie politique de Léon Trotsky, on doit d’abord prendre la mesure de deux narrations précédentes : l’autobiographie de Trotsky, Ma vie, et la trilogie d’Isaac Deutscher, qui toutes deux semblent peu satisfaisantes à l’auteur de ces lignes.

D’abord, l’autobiographie de Trotsky, écrite comme un document s’insérant dans la lutte fractionnelle avec Staline, alors que ce dernier tentait de décrire Trotsky comme un ennemi invétéré de Lénine. Ma vie minimise les divergences entre Trotsky et Lénine. Elle sous-évalue les immenses contributions de Trotsky lorsqu’il était en désaccord avec Lénine, notamment en ce qui concerne la théorie de la révolution permanente. Cette théorie était un apport unique à la pensée marxiste, comme personne ne l’imaginait à l’époque, même pas Lénine, allant jusqu’à proclamer que la Russie serait le premier pays au monde à faire une révolution socialiste et à établir la dictature du prolétariat. Tous les autres marxistes étaient convaincus que seuls les pays industriellement avancés d’Europe occidentale étaient mûrs pour une révolution socialiste. Pour eux, la Russie se dirigeait vers une révolution bourgeoise qui libérerait le pays du tsarisme et de l’héritage de la féodalité, le transformant en un pays capitaliste moderne.

La contribution de Trotsky en tant qu’organisateur de l’insurrection d’Octobre et de l’Armée rouge est également minimisée. Il est très inhabituel qu’une autobiographie sous-estime le rôle de l’auteur. L’autre face de cette pièce est la réduction des erreurs de Trotsky dans son opposition aux idées de Lénine sur la nature du parti révolutionnaire dans la période allant de 1903 à 1917 (même si dans d’autres écrits Trotsky critique sévèrement sa propre position sur la question du parti).

De plus, cette autobiographie se termine sur l’exil de Trotsky en 1929. Un chapitre très important, peut-être le plus significatif de son activité politique, en est donc complètement absent. Le 25 mars 1935, Trotsky écrivait dans son journal :

Si je n’avais pas été présent en 1917 à Petersbourg, la Révolution d’Octobre aurait tout de même eu lieu - à la condition que Lénine fût présent et aux commandes. Si ni Lénine ni moi n’avions été là, il n’y aurait pas eu de Révolution d’Octobre ; la direction du parti bolchevik l’aurait empêchée de se produire - de cela je n’ai pas le moindre doute ! Si Lénine n’avait pas été à Petersbourg, je ne pense pas que j’aurais pu surmonter la résistance des dirigeants bolcheviks... Mais je le répète, avec la présence de Lénine la Révolution d’Octobre aurait de toutes façons été victorieuse…

Et donc je ne peux pas parler du caractère "indispensable" de mon propre travail, même en ce qui concerne la période allant de 1917 à 1931. Mais aujourd’hui mon travail est "indispensable" dans le plein sens du terme. Il n’y a en cela aucune prétention. L’effondrement des deux internationales a posé un problème qu’aucun des dirigeants de ces internationales n’est équipé pour résoudre. Les vicissitudes de mon destin personnel m’ont confronté avec ce problème et m’ont armé d’une expérience importante me permettant de le résoudre. Il n’y a maintenant personne d’autre que moi pour remplit la mission d’armer une nouvelle génération de la méthode révolutionnaire par dessus la tête des dirigeants de la Deuxième et de la Troisième internationales.

Dans les années 1923-1940, alors que Trotsky n’était plus au pouvoir, ses contributions au développement de la stratégie révolutionnaire prolétarienne ont été énormes, en particulier après son exil. D’une île turque lointaine à une cachette dans les Alpes françaises, d’un village de Norvège à une banlieue de Mexico, l’esprit de Trotsky n’a jamais cessé de se concentrer sur la lutte internationale de la classe ouvrière. Quand on lit ses écrits sur la Chine, on a l’impression que l’auteur vivait et luttait à Shanghai. Ses écrits sur l’Allemagne, la France, l’Espagne et l’Angleterre laissent une impression semblable. Et dans toute cette période il devait faire face au fait que les groupes trotskystes de tous ces pays étaient formés de jeunes gens sans expérience et très isolés. Le génie de Trotsky, son imagination vive et réaliste, le large horizon de sa vision font de ce chapitre de sa vie l’un des plus riches.

L’un des problèmes les plus difficiles était la question des changements économiques, politiques et culturels auxquels faisait face un Etat ouvrier dans un pays retardataire entouré d’ennemis capitalistes plus avancés. L’expérience de la Commune de Paris avait été passagère, et maintenant, pour la première fois dans l’histoire du monde, un État ouvrier était constitué dans un pays entier. La théorie marxiste s’élève de la pratique, elle généralise l’expérience de l’humanité. Même si Trotsky avait lutté de façon conséquente et sans répit contre la dégénérescence de la révolution sous la bureaucratie stalinienne montante, l’expérience sur laquelle il pouvait s’appuyer était très mince, et il n’est pas étonnant que ses prédictions sur le développement futur du régime stalinien n’aient pas été confirmées par les faits. Aucun pronostic n’est jamais confirmé en totalité, en particulier lorsqu’on se mesure avec un phénomène nouveau.

L’engagement de Trotsky dans la cause révolutionnaire a passé le test des événements les plus tragiques : la persécution et les calomnies de Staline ont surpassé tout ce qu’on a connu dans l’histoire. Sa première femme a été envoyée dans un camp de travail stalinien, deux de ses quatre enfants ont été assassinés par des agents de Staline, une de ses filles mourant de tuberculose pendant que son mari croupissait dans les prisons staliniennes et l’autre se suicidant ; de ses sept petits-enfants, à notre connaissance, un seul a survécu en liberté.

En termes d’impact immédiat, le travail de Trotsky hors du pouvoir a été plutôt aride. Mais dans le développement historique à long terme du mouvement socialiste révolutionnaire, dans la préservation de la tradition marxiste, ces années ont été d’une importance cruciale.

Considérons maintenant la biographie de Trotsky écrite par Deutscher, la trilogie Le prophète armé, Le prophète désarmé et Le prophète hors-la-loi.

Ces ouvrages sont d’une grande qualité littéraire. Le recueil soigneux et approfondi des sources et des documents, en même temps que leur style majestueux prêtent à ces écrits une grande importance. Malheureusement, l’esprit qui domine la trilogie est en complète opposition avec celui de son sujet. Pour Trotsky, le cœur du marxisme est l’auto-activité de la classe ouvrière ; et son opposition constante à la bureaucratie stalinienne dérivait de ce principe cardinal. Il accusait Staline d’avoir trahi la révolution russe et d’être le fossoyeur de la révolution internationale. Et donc le prolétariat russe devait faire une nouvelle révolution pour se débarrasser du joug de la bureaucratie stalinienne. La conception du socialisme qui est celle de Trotsky est le socialisme par en bas, celle de Deutscher est le socialisme par en haut.

Deutscher avait une représentation fataliste de la montée du stalinisme, le voyant comme un produit nécessaire de la révolution.

Dans son livre Staline, Deutscher explique que « le schéma large » qui a amené la métamorphose du bolchevisme triomphant en stalinisme a été « commune à toutes les révolutions du passé » (et serait donc d’après lui commune à toutes les révolutions de l’avenir). Dans la première phase de ces révolutions :

Le parti révolutionnaire marche du même pas que la majorité de la nation. Il est vivement conscient de son unité avec le peuple et de la profonde harmonie entre ses propres objectifs et les souhaits et désirs du peuple.

Cette phase ne dure pas beaucoup plus longtemps que la guerre civile. A la fin de celle-ci, le parti est confronté à la lassitude du peuple et une réaction s’installe.

Le déclin de la révolution est arrivé. Les dirigeants sont incapables de tenir leurs promesses initiales. Ils ont détruit l’ordre ancien…
Pour sauvegarder les réalisations de la révolution, le parti doit désormais museler le peuple. Le parti de la révolution ne peut battre en retraite, il a été porté dans sa passe présente en obéissant à la volonté de ce même peuple qui maintenant l’abandonne. Il va continuer à faire ce qu’il considère comme son devoir sans accorder beaucoup d’attention à la voix du peuple. Et finalement il va museler et étouffer cette voix.

Les gouvernants se justifient eux-mêmes dans la conviction que tout ce qu’il font servira finalement les intérêts de la large masse de la nation, et donc, dans l’ensemble, ils utilisent leur pouvoir pour consolider ce qui peut l’êtredes conquêtes économiques et sociales de la révolution.

Lénine et Trotsky, dit Deutscher, mènent inévitablement à Staline. Deutscher prétend avoir

retracé le fil de la continuité historique inconsciente qui mène des tentatives hésitantes et piteuses de Staline de révolution par conquête à la révolution conçue par Staline le conquérant. Un fil tout aussi subtil connecte la politique intérieure de Trotsky au cours de ces années avec les pratiques ultérieures de son antagoniste. Aussi bien Trotsky que Lénine paraissent dans un domaine différent de celui des inspirateurs et des souffleurs sans talent de Staline. Tous deux étaient poussés par des circonstances échappant à leur contrôle et par leurs propres illusions…

Une des « illusions » dont souffraient Lénine et Trotsky, d’après Deutscher, était « la croyance dans la possibilité que la révolution se répande à l’Ouest. Si Lénine et Trotsky avaient eu ‘une vision sobre de la révolution internationale’, ils auraient pu prévoir qu’au cours des décennies leur exemple ne serait pas imité [dans d’autres pays]… »

« Le scepticisme de Staline quant au tempérament révolutionnaire de la classe ouvrière européenne a jusqu’à présent semblé plus justifié que la confiance de Trotsky ».

Dans le travail de Deutscher, il est implicite que dans la révolution russe, les trotskystes, comme les niveleurs dans la révolution anglaise et les hébertistes dans la révolution française, sont des « utopistes » qui mettent en péril la révolution, ses conquêtes et son avenir. Deutscher prétend que pour les trotskystes de Russie il était futile de s’opposer à Staline. Il le dit très clairement : « C’est vrai que ceux qui capitulaient devant Staline commettaient un suicide politique ; mais c’était aussi le cas de ceux qui refusaient de capituler. » Moyennant quoi l’opposition de Trotsky à Staline était futile ! En réalité, lutter au lieu de capituler préparait le terrain des luttes victorieuses des futures générations.

Dans la vision de Deutscher, le stalinisme était l’enfant légitime de la révolution. Toutes les révolutions ont leurs extrémistes utopiques qui ne comprennent pas que la révolution ne peut pas satisfaire les demandes des masses qu’elle a inspirées. La signification de la citation de Machiavel qui figure en tête du Prophète armé est donc claire. Le prophète doit être armé pour que lorsque le peuple ne croit plus à la révolution, il puisse « lui faire y croire par la force ». Selon Deutscher, non seulement le stalinisme protège les réalisations de la révolution, mais il les approfondit et les élargit :

En 1929, cinq ans après la mort de Lénine, la Russie soviétique s’embarqua dans sa seconde révolution, dirigée seulement et exclusivement par Staline. Dans ses perspectives et son impact immédiat sur la vie de quelque 160 millions de personnes, la seconde révolution fut encore plus large et radicale que la première.
Staline… resta le gardien et le tuteur de la révolution.

Ces phrases sur la « révolution » font référence à la collectivisation forcée qui coûta la vie à des millions de paysans, et aux camps de travail avec leurs trois millions de détenus.

Deutscher est en désaccord avec la caractérisation de Staline par Trotsky comme un contre-révolutionnaire. En fait, il va jusqu’à prétendre qu’à la fin de la Seconde Guerre mondiale la révolution se répandit dans de nombreux pays, intégrant des centaines de millions de personnes.

En Europe de l’Est, la révolution devait être apportée essentiellement « par en haut et non de l’extérieur » - par la conquête et par l’occupation, alors que la Chine ne devait pas se soulever comme une démocratie prolétarienne se répandant des villes vers les campagnes, mais comme une gigantesque jacquerie conquérant les villes à partir de la campagne, et ne passant qu’ensuite de la « démocratie bourgeoise » à la phase socialiste.

En fait, proclame Deutscher, la prise du pouvoir par Mao a été la victoire finale de Trotsky :

Ceci, l’ « Octobre chinois » a été dans un certain sens un autre triomphe posthume de Trotsky.

Le fait que Staline et Mao aient calomnié, persécuté et assassiné les trotskystes est secondaire : Staline et Mao sont tous deux les héritiers de Trotsky. L’acceptation du rôle révolutionnaire international de l’État russe amène Deutscher à la conclusion que la lutte de puissances de la Guerre froide est la principale, et même peut-être la seule arène de la lutte entre le socialisme et le capitalisme. Dans l’avenir prévisible, « la lutte des classes, supprimée au niveau où elle se mène traditionnellement, se positionne à un niveau différent et sous différentes formes, en tant que rivalité entre blocs de puissances et comme guerre froide ».

Comme les dirigeants des Etats-Unis et de la Russie possèdent, à l’inverse des travailleurs, des armes nucléaires, si l’on suit la logique de Deutscher, on conclut que les ouvriers sont sans intérêt pour la lutte des classes. Et même, lorsque les travailleurs entrent en conflit avec la bureaucratie stalinienne, Deutscher soutient cette dernière contre les premiers. Il s’est opposé aux soulèvements populaires d’Europe de l’Est : 16-17 juin 1953 en Allemagne de l’Est, octobre 1956 en Pologne et en Hongrie. Désapprouvant en 1953 une manifestation des ouvriers du bâtiment protestant contre un décret augmentant leurs normes de production et le fait que ces ouvriers aient lancé des pierres sur les tanks russes qui ont réprimé le soulèvement dans le sang, Deutscher disait :

Leur action a eu des conséquences malheureuses à Moscou. Elle a compromis l’homme qui était partisan des réformes et de la conciliation. Elle a donné une vigueur nouvelle aux éléments durs du stalinisme et à d’autres irréconciliables.

Les travailleurs devaient attendre patiemment et passivement des réformes par en haut !

Le soulèvement des travailleurs de Pologne et de Hongrie en 1956 a été qualifié d’action contre-révolutionnaire tentant « sans le savoir de faire tourner l’horloge à l’envers ». Il a applaudi les tanks russes qui ont brisé le soulèvement :

L’Europe de l’Est (la Hongrie, la Pologne et l’Allemagne de l’Est)… s’est trouvée presque au bord d’une restauration de l’ordre bourgeois à la fin de l’ère stalinienne, et seule la force armée soviétique (ou sa menace) a pu l’arrêter à ce stade.

Trotsky était engagé dans une lutte à mort contre la bureaucratie. L’essence des écrits de Deutscher est une conciliation entre le trotskysme et le stalinisme. Il n’y a pas de communauté de pensée entre le biographe et son sujet. Trotsky est actif, dynamique, révolutionnaire ; pour lui le principe de la démocratie ouvrière, de la lutte contre toute bureaucratie, de l’action à la base contre les privilèges, est crucial. Il est la réaffirmation des essentiels du marxisme (magnifiquement adapté à notre époque par la théorie de la révolution permanente). Le thème central de sa vie et de sa lutte jusqu’à sa fin amère a été que le socialisme ne pouvait être réalisé que par les travailleurs et non pour eux.

Pour Deutscher les masses jouent un rôle passif, secondaire, voir nuisible, menaçant la victoire de la révolution. Il a jeté le noyau du trotskysme et n’a gardé que la coquille. Toute son affinité avec le trotskysme n’est qu’extrinsèque et verbale – l’esprit du combattant révolutionnaire est complètement absent. Trotsky aurait pu très bien dire de lui : « J’ai semé des dents de dragon, et je n’ai récolté que des puces ».

A l’inverse, la présente biographie est écrite par quelqu’un qui est le disciple de Trotsky depuis plus d’un demi-siècle. Je suis aujourd’hui plus convaincu que jamais de la justesse de ses idées. Leur logique d’ensemble, en particulier la théorie de la révolution permanente, a passé l’épreuve du temps. Sa lutte pour la victoire de la révolution communiste internationale, son opposition à la social-démocratie et au stalinisme, ont été complètement justifiées par les événements historiques. Si avec le recul ont peut voir des erreurs dans la démarche de Trotsky, c’est un privilège auquel on ne peut prétendre que si l’on se tient sur les épaules de ce géant révolutionnaire. Cette biographie ne cherchera pas à couvrir ses erreurs, les moments dans lesquels la force de Trotsky était accompagnée par des faiblesses, comme son rejet pendant une longue période de la conception léniniste du parti. Elle ne sera pas une hagiographie.

Trotsky était honnête sur ses erreurs. La critique la plus dure de son attitude sur la question du parti avant 1917 est la sienne propre. Bornons-nous à citer une de ses déclarations :

Sans le Parti bolchevik, la Révolution d’octobre n’aurait pu être menée à bien et consolidée. Ainsi, le seul travail véritablement révolutionnaire a été celui qui a permis à ce parti de prendre forme et de se renforcer. Par rapport à cette route générale, tout autre travail révolutionnaire est resté sur le bas-côté, sans aucune garantie de succès ou de pertinence, et dans de nombreux cas nuisible à la tâche révolutionnaire générale de cette époque. En ce sens Lénine avait raison lorsqu’il disait que la position conciliatrice [qui était celle de Trotsky], en donnant une protection et une couverture au menchevisme, a souvent transformé les slogans et les perspectives révolutionnaires en phrases creuses…
[Une fois que j’ai eu compris cela] la position de Lénine m’a frappé de plein fouet. Ce qui m’avait paru du « fractionnisme », de la « rupture », m’apparut désormais comme une lutte salutaire et voyant loin pour l’indépendance révolutionnaire du parti prolétarien.

Dans la présente biographie il y aura beaucoup de louanges et pas mal de critiques des opinions de Trotsky au cours des quatre décennies de son activité politique. Trotsky était un trop grand révolutionnaire pour avoir besoin d’être protégé de la critique. J’ai le double espoir que la critique n’est pas émoussée et que la présentation de la pensée et de l’action de Trotsky n’est pas déformée par cette critique.

Du fait de la brillance des écrits de Trotsky, leur richesse, leur profondeur, leur acuité, leur couleur et leur poésie, j’utiliserai ses propres mots le plus souvent possible pour décrire aussi bien ses actes que ses idées. Ce sera particulièrement le cas en ce qui concerne les révolutions de 1905 et de 1917. Aucune autre révolution n’a eu la chance d’avoir comme historien brillant une personne qui était en même temps un de ses dirigeants majeurs. En 1905, Trotsky a été le leader et l’inspirateur du premier conseil ouvrier (soviet) de l’histoire. En 1917 il a été l’organisateur de l’insurrection. Le présent ouvrage peut souffrir d’une « pléthore de citations », mais en fait j’ai eu de grandes difficultés à en soustraire certaines qui avaient grand besoin d’y être incluses.

Tout l’être de Trotsky, son esprit, sa volonté, son énergie, était tendu vers l’avenir. A l’âge de 21 ans, il écrivait :

Dum spiro, spero ! Aussi longtemps que je respire, j’espère – aussi longtemps que je respirerai je lutterai pour l’avenir, cet avenir radieux dans lequel l’homme, fort et beau, se rendra maître du cours spontané de son histoire et le dirigera vers l’horizon sans limites de la beauté, de la joie et du bonheur… Dum spiro, spero !

Peu de temps avant son assassinat, dans son testament, Trotsky répétait son optimisme face à l’avenir :

Ma foi en l’avenir communiste de l’humanité n’est pas moins ardente, en fait elle est plus forte aujourd’hui qu’elle ne l’était au temps de ma jeunesse… Je peux voir la bande brillante d’herbe verte sous le mur et le clair ciel bleu au dessus du mur, et partout la lumière du soleil. La vie est belle. Puissent les générations futures la nettoyer du mal, de l’oppression et de la violence, et en profiter pleinement.

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