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La "guerre contre les vaccins" menée par des travailleurs embrigadés par l’extrême-droite, dénoncée par le NPA (Fraction l’Etincelle), existe-t-elle ?

jeudi 9 septembre 2021, par Alex

La "guerre contre les vaccins" menée par des travailleurs embrigadés par l’extrême-droite, dénoncée par le NPA (Fraction l’Etincelle), existe-t-elle ?

Le combat contre les vaccins est de nature profondément réactionnaire. (...) Le courant complotiste et obscurantiste a pris un développement considérable. Il prend aujourd’hui la forme de la guerre contre la vaccination, mais on ignore quelles formes il revêtira demain.

Ce passage est-il extrait d’un livre de science fiction, ou du discours d’anthologie du Général ouvrant le roman « Z » de V. Vassilikos ? Ou un complément à Clausewitz est-il en train de s’écrire sous nos yeux ?

Non, il s’agit d’un l’ article LO et les vaccins de la Fraction l’Etincelle du NPA.

Les anti-vaccins sont-ils donc des êtres comme ceux décrits dans la série culte Les envahisseurs (série qui forma une génération de militants, vu son ton marxiste indéniable. On remarquera la forme de coronavirus pour les soucoupes volantes. Voir une interprétation politique récente des Envahisseurs) ? La Fraction est-elle le nouveau David Vincent qui « les as vus », mais doit convaincre les incrédules, notamment ceux de LO ?

Ou bien la Fraction refait-elle le canular de 1938 de la guerre des mondes d’Orson Welles ? Ou plus tragiquement, s’est-elle égarée dans dans un nouveau « Désert des Tartares », où une avant-garde attend en vain les envahisseurs ?

Malheureusement non, la Fraction est sérieuse, une partie de la classe ouvrière serait embrigadée par l’extrême-droite au moyen de la guerre anti-vaccin. Les choses sont donc graves, puisque LO, à laquelle la fraction rêve encore d’être réintégrée, est entrainée par les anti-vaccins :

LO a certainement constaté dans les entreprises et milieux où elle intervient qu’un certain nombre de travailleurs, dont des syndicalistes et des sympathisants d’extrême gauche, étaient influencés par les idées anti-vaccin, parfois complotistes, propagées par les réseaux sociaux. Pour tenter de ne pas se couper d’eux, LO a donc choisi de ne pas défendre la nécessité de la vaccination générale, comme elle le faisait auparavant très clairement.

Capitulation en rase campagne de LO ! La Fraction donc propose aux militants de LO de ne pas

se voiler les yeux sur le danger représenté par un phénomène qui pourrait aboutir à doter l’extrême droite de la base de masse militante la plus large depuis des décennies.

Rien que ça ! Face au danger, la Fraction pose donc la question de la participation des révolutionnaires aux manifs du samedi :

Permettrait-elle au moins d’accompagner quelques collègues, d’attirer ou de faire réfléchir quelques manifestants, de les arracher aux griffes des fascistes et complotistes ?

Quel programme, quelle générosité, encadrer, faire réfléchir et libérer ces idiots de travailleurs !

Il est en effet injurieux de prétendre faire réfléchir les manifestants. Il faut d’abord remarquer que ceux issus de Gilets jaunes ont beaucoup réfléchi, même s’ils se trompent parfois. Exemple issu d’une récente manif du samedi : un GJ dit faire partie du "Syndicat des gilets jaunes", avec comme argument que la CGT ne « marche pas » car elle a été fondée par un parti politique, en l’occurrence le Parti communiste. C’est bien sûr une erreur, mais un travailleur qui raisonne ainsi fait sans le savoir référence à la Charte d’Amiens.

La Fraction dénonce LO qui, ne voulant pas se couper des manifestants, garde le silence, se faisant carrément complice, par passivité, des fascistes, antisémites et complotistes (remarquons que contrairement aux deux premières, la troisième catégorie n’a jamais été identifiée par Trotsky) :

Cette tactique suiviste condamne en effet à ne pas intervenir quand on rencontre des pancartes complotistes, voire fascistes et antisémites. Car, paradoxalement, si une partie de l’extrême gauche – et LO n’est pas seule à pratiquer cette tactique – met dans sa poche son drapeau pour la vaccination, l’extrême droite, elle, ne se gêne pas pour défendre ses idées obscurantistes, réactionnaires et antisémites.

C’est pour cette raison que l’article de a Fraction mérite d’être lu, car ce serait être sectaire que d’ignorer un signal d’alarme tiré par un parti (le NPA) auquel on n’appartient pas. L’heure semble grave !

Notre introduction fait comprendre que nous ne sommes pas convaincu par le ton apocalyptique utilisé par la Fraction. Mais surtout, la méthode utilisée par la Fraction ne nous semble pas convaincante, et empruntant dans une proportion inquiétante des termes qui sont ceux des media pro-gouvernementaux, sans aucune référence aux acquis théoriques et pratiques du mouvement ouvrier révolutionnaire.

Par exemple La Fraction utilise à gogo le concept inintéressant de « complotisme ». Or un complot étant un

Projet concerté secrètement afin de nuire (à qqn, à une institution).(dictionnaire Robert),

il y en a de nombreux en politique, la révolution russe de 1917 a inclus la préparation de divers complots, (qui ne venaient bien sûr que couronner des actions des masses au sein des soviets), car Lénine et Trotsky ne transmettaient pas toujours l’heure et le lieu de leurs rendez-vous à la Police.

Celui qui leva en premier le drapeau du communisme moderne en 1796, notre maître Babeuf, l’a fait en organisant un complot au nom des Egaux.

Essayer de comprendre les raisons masquées des événements, dont certains sont des facteurs humains, est le début de la science, pas un complotisme à dénigrer systématiquement.

Le seul "complotisme" que la marxisme a systématiquement étudié, c’est la religion, car attribuer la causalité à un dieu, un esprit existant indépendamment de la matière, est faire intervenir un agent, un "comploteur", qui n’existe pas. Ce type particulier de "complotisme" qu’est la religion, la philosophie qu’on lui oppose a reçu le nom de matérialisme.

Un autre concept, utilisé par la fraction est celui d’« antivax », dont on cherche en vain la définition, voir ci-dessous.

De manière générale, on cherchera en vain dans les articles de la Fraction des faits, des textes, des chiffres concernant cette « guerre antivaccin », terme qui ne fait que reprendre ceux du gouvernement.

De telles guerres contre la vaccination ont existé dans des pays d’Asie ou d’Afrique, où des vaccinateurs étaient assassinés par exemple lors de la campagne d’éradication mondiale de la variole, mais la Fraction ne mentionne pas de tels assassinats, ou autres formes de violence d’une telle guerre, en France actuellement.

Notons tout de suite que des discours anti-vaccin existent bien, mais proposons une analogie avec les impôts.

Il existe des discours anti-impôts. « Le français est râleur » aiment dénigrer les réactionnaires. L’auteur de ces lignes lui-même râle quand il sait que 20% de la somme déboursée pour ses achats est un impôt injuste, la TVA. Grâce à la révolution, les prix baisseront de 20%. Mais, il paye encore à la caisse. Les militants de la Fraction chantent dans des manifs l’Internationale qui dit entre autres que « l’impôt saigne le malheureux ». Mais ni l’auteur de ces lignes ni les militants de la Fraction, ni aucun de ceux qui râlent à juste titre contre les impôts indirects ne participent en ce moment, à notre connaissance, à une « guerre contre les impôts ».

Une guerre contre les impôts a existé pendant le mouvement des viticulteurs de 1907, ils ont appelé à une grève de l’impôt. Les Gilets jaunes ont dénoncé, et agit, contre la taxe carbone qui a déclenché leur mouvement, ils ont saboté des radars routiers. On peut trouver des textes, des actions annoncées et réalisées qui montrent que ces guerres ont bien eu lieu.

Mais la guerre actuelle contre les vaccins, comment se manifeste-t-elle ? On aimerait le savoir, grâce à une description scientifique, matérialiste, que la Fraction n’utilise pas, comme nous essayer allons de le mettre en lumière

La vaccination (hors covid19) est-elle en recul en France ?

Un premier indice d’une guerre contre les vaccins serait simple à établir. L’Etat nous rappelle sur ses sites que

La loi rend obligatoires, depuis le 1er janvier 2018, onze vaccins pour les enfants de moins de 2 ans. Il s’agit des vaccins contre la diphtérie, le tétanos et la poliomyélite, la coqueluche, la rougeole, les oreillons, la rubéole, l’hépatite B, le méningocoque C, le pneumocoque et l’Haemophilus influenzae b. Cela signifie que pour les enfants nés à partir du 1er janvier 2018, ces vaccinations obligatoires conditionneront l’entrée ou le maintien dans toute école, garderie, colonie de vacances ou autre collectivité d’enfants. La preuve de leur réalisation est exigée pour l’admission ou le maintien en collectivité à compter du 1er Juin 2018.

Il suffit de comparer le nombre des vaccins effectués et le nombre des naissances. L’Etat, ou la Fraction, ont-t-ils constaté un refus systématique en augmentation concernant la vaccination des enfants ? Pas à notre connaissance. Il existe une petite minorité qui ne fait pas vacciner ses enfants, elle n’est pas considérée comme mettant en danger la santé publique.

Des vaccins sont obligatoires pour certaines professions, a-t-on constaté une vague de démission, de licenciements contre des travailleurs refusant de s’y soumettre, avant le Covid, par exemple dans les hôpitaux ? Ni l’Etat ni la Fraction n’en font part. Or ne doutons pas que si de telles statistiques existaient, l’Etat ne se priverait pas de les rendre publiques pour démontrer que le mouvement anti-vaccin existe bien.

Dans son Histoire de la révolution russe, Chapitre 3 Trotsky commente ainsi un tableau de chiffres donnant le nombre des grévistes politiques en Russie de 1903 à 1917 :

Nous avons devant nous la courbe, unique en son genre, de la température politique d’une nation qui portait en son sein une grande révolution.

Où est la courbe de température de la guerre « anti-vaccin » que la fraction, à la suite du gouvernement, dénonce ? Là encore Mystère !

On en conclut que la nouvelle contestation de la vaccination obligatoire ne s’est développée qu’en liaison avec la politique de Macron face au Covid19. Elle ne concerne pas le principe général de l’existence de certaines vaccinations obligatoires.

La fraction fait de la vaccination obligatoire un principe général, les scientifiques ne le font pas.

Comment mesurer scientifiquement l’existence ou non d’un mouvement ? Marx, Engels, Lénine et Trotsky nous ont montré des exemples de méthodes ... qui sont d’ailleurs celles aussi de la science : recenser, chiffrer.

Marx et les enquêtes ouvrières

La nécessité de connaître des faits précis sur la condition ouvrière avait été illustré par Marx et l’AIT qui avaient lancé des « enquêtes ouvrières » :

Aucun gouvernement (monarchiste ou républicain bourgeois) n’a
osé entreprendre une enquête sérieuse sur la situation de la classe ouvrière
française. Mais, en revanche, que d’enquêtes sur les crises agricoles, financières,
industrielles, commerciales, politiques !

En attendant que nous puissions amener le gouvernement républicain à imiter le gouvernement monarchique de l’Angleterre, à ouvrir une vaste enquête sur les faits et méfaits de l’exploitation capitaliste, nous allons, avec les faibles moyens dont nous disposons, essayer d’en commencer une. Nous espérons d’être soutenus, dans notre œuvre, par tous les ouvriers des villes et des campagnes, qui comprennent qu’eux seuls peuvent décrire en toute connaissance de cause les maux qu’ils endurent, qu’eux seuls, et non des sauveurs providentiels, peuvent appliquer énergiquement les remèdes aux misères sociales dont ils souffrent ; nous comptons aussi sur les socialistes de toutes les écoles qui, voulant une réforme sociale, doivent vouloir une connaissance exacte et positive des conditions dans lesquelles travaille et se meut la classe ouvrière, la classe à qui l’avenir appartient.

Karl Marx ( source)

La Fraction a choisi de s’ organiser en fraction du NPA. Cette relativement grande organisation a un contact assez large avec des travailleurs, dont des syndiqués. Un embryon d’enquête existe-t-il concernant la « guerre contre les vaccins » ? Puisque des syndiqués sont d’après la Fraction embrigadés dans cette guerre, existe-t-il des textes anti-vaccins signés par des organisations syndicales ou des syndiqués ? Mystère !

La guerre de Strasbourg n’a pas eu lieu

Signalons qu’un embryon d’enquête ouvrière a été publié par la fraction à propos d’une des premières manifestations, dans l’excellent article sur la manif du 14 juillet manif du 14 juillet à Strasbourg.

Il s’agit bien sûr d’une sorte de « correspondance ouvrière », qu’on peut voir comme un embryon d’enquête ouvrière, on est dans les meilleures traditions du mouvement ouvrier.

La Fraction minimise, dans cet article, tout de suite, la présence de ces « guerriers » anti-vax, car la manifestation

est vraiment loin de n’être composée que d’« antivax flirtant avec l’extrême droite » !

(on ne sait pas d’où vient la citation, il ne semble pas que ce soit une banderole )

Les deuxième et troisième parties de l’article, intitulées « Strasbourg, les blouses blanches en colère » et « Les vraies raisons de la colère » ont exactement le contenu qu’on attend d’un tel article : des faits, des citations des slogans des manifestants.

La quatrième partie est intitulée « Les anti-vax minoritaires » : on va enfin voir « l’armée de l’ombre », les Tartares, les Envahisseurs, qui mènent la guerre anti-vaccin ! La Fraction-David Vincent a toute notre attention, nous sommes prêts à voir les anti-vax qui envahissent les rues le samedi.

Le premier paragraphe de cette partie est intéressant comme les précédents. Un militant qui aurait participé à des manifestations analogues dans le reste du pays est rassuré : on y a vu à peu près la même chose, ce qu’ont d’ailleurs fini par admettre les media anti-manifestations. Mais on attend encore les anti-vax !

La thèse alarmiste de la Fraction commence au paragraphe suivant de cette partie sur les « antivax ». Remarquons que ce terme n’est défini nulle part. C’est gênant car c’est un des termes utilisé comme une injure globale contre les manifestants. Des chaînes gouvernementales comme France Inter, France Info, BFM, Cnews raffolent de ce terme injurieux. Pourquoi la Fraction utilise-t-elle ce terme ? Sans préciser dans quel sens ?

Arrivons enfin au paragraphe qui semble être consacré à ce que le titre
« Les anti-vax minoritaires » promet dans cette partie, nous le citons en entier :

Certes les slogans du type « liberté » sont très présents, certes on entend La Marseillaise par endroit, comme au début des Gilets jaunes… Mais ce que les présents mettent derrière ces mots est très divers. D’autres slogans émergent d’ailleurs : « Pas de piqûre, pas d’emploi, chantage d’État », ou encore « Non, non, non à l’obligation, Oui, oui, oui aux services publics, Du fric, du fric, pour l’hôpital public ». Et ce que beaucoup disent, c’est un refus du pass sanitaire, un refus de conditionner un boulot à un vaccin. Certains se revendiquent d’ailleurs clairement vaccinés, mais ne veulent pas de cette méthode pour élargir la vaccination pourtant nécessaire à l’éradication de l’épidémie. D’autres ne sont pas vaccinés et font part de leurs doutes : comment faire confiance à ce gouvernement qui dit tout et son contraire depuis le début de la crise sanitaire ? N’est-ce pas un scandale sanitaire de plus, on en a déjà vu dans cette société où c’est le profit qui est le principal guide des industries pharmaceutiques ?

Notons la petite erreur du rédacteur, qui aurait du mettre la phrase pourtant nécessaire à l’éradication de l’épidémie. entre crochets ou en italique en précisant : c’est l’avis de la rédaction. A moins qu’un manifestant ait clairement déclaré cela ? Nous en doutons. Un compte-rendu ne doit pas attribuer des propos qui ne sont pas ceux sur qui l’on enquête. Ce style est emprunté à celui des media gouvernementaux anti-manifestants.

On n’a donc pas rencontré un seul anti-vax concret (ou est-ce ceux qui chantent la Marseillaise ou crient Liberté, signes secrets de ralliement comme le petit doigt tendu des envahisseurs ?).

Où est cette « armée » d’anti-vax en guerre ? Pourquoi ne pas reproduire des slogans ou tracts anti-vax ? Un seul de ces tract a-t-il une signature anti-vax ? Où sont les propos antisémites, les actes fascistes à Strasbourg ? On reste (heureusement) sur sa faim.

Pourquoi ne pas faire ce que les travailleurs du Contrôle qualité connaissent sous le nom de « monographie » : on étudie un seul des produits qui sortent de la chaîne de production, pour voir s’il présente des anomalies par rapport au cahier des charges. Quand il combattait les Amis du Peuple, Lénine donnait de larges extraits de leurs journaux.

Mais là où la théorie de la Fraction sur la guerre menée par des anti-vax tourne au comique, c’est lorsqu’elle range ... le gouvernement dans le camp des anti-vax !

Résumons la situation : pour le travailleur moyen, cette situation, rapportée par les media pro-gouvernementaux est la suivante : Macron veut vacciner massivement la population, en forçant déjà légalement certaines professions ; ceux, ou une partie de ceux, qui manifestent le samedi, sont des « anti-vax ». En tout cas les anti-vax sont contre Macron.

Mais la Fraction a un scoop :

Au-delà des frontières, les premiers « antivax » sont au gouvernement

lit-on dans cet article

Nous n’avons pas réussi à interpréter le « au-delà des frontières » : un nouveau de Gaulle , à la tête d’un gouvernement français provisoire à Londres ou Alger, aurait-il lancé un « Non ! » au vaccin dans un nouvel Appel du 18 juin ?

Mais si nous nous limitons à l’annonce que les « antivax sont au gouvernement », c’est tout simplement incompréhensible. Une explication est la suivante : la Fraction est une tendance devenue fanatiquement favorable à une vaccination mondiale, rapide et obligatoire contre le Covid-19, au point de traiter Macron d’anti-vaccin, car il irait trop lentement, comme le capitalisme en général, et aurait renoncé à vacciner toute la planète !

Mais pour un lecteur normal, prétendre que les « anti-vax » sont au gouvernement est incompréhensible. La Fraction risque de se faire traiter de complotiste avec de telles affirmations !

On pourrait attendre de la Fraction qu’elle n’utilise pas les méthodes qu’elle attribue aux complotistes, en indiquant clairement qui, quand, où et comment des combattants on mené la guerre anti-vaccins, pour convaincre ses lecteurs que ce n’est pas qu’une Guerre des mondes imaginaire, que la Fraction n’est pas dans le « Désert de Tartares ».

Une propagande d’Etat réactionnaire, réelle et mesurable, contre les travailleurs dans laquelle la fraction s’inscrit : l’anti « anti-vax »

La Fraction se préoccupe de la récupération des manifestations du samedi par l’extrême droite ? Pourtant son discours anti-travailleurs qui décrit ceux-ci comme des ignorants complotistes est celui déversé à longueur de journées par l’Etat et ses media d’extrême-droite comme Cnews.

Il est notable dans les manifestations que ce qui révolte souvent le plus les participants est le mépris intellectuel des media et du gouvernement : la majorité de ceux qui refusent de se faire vacciner contre le Codi19 seraient des non-diplômés, des travailleurs, c’est bien la preuve que le refus du vaccin est lié au manque d’instruction.

Embrigader une partie de la petite-bourgeoisie diplômée, des enseignants de gauche (sur-représentés à LO et au NPA), contre les travailleurs, c’est un des effets de la propagande du gouvernement, la Fraction s’y engouffre. L’assassinat de l’enseignant S. Paty avait déjà aboutit à une campagne de l’Etat pour embrigader les enseignants contre l’Islam.

Beaucoup de travailleurs qui ont démissionné de leur travail par refus du vaccin ant-civd19 n’avaient jamais été contre aucun vaccin, mais ils ont une culture médicale et politique de base, ils comprennent que la vaccination forcée, non ciblée, est une arnaque, une machine à sous pour les multinationales. Ils le font souvent sans le proclamer publiquement, silencieux et amers d’avoir à quitter un travail qu’ils faisaient par vocation.

Des "instruits" font pression sur des non-vaccinés, en reprochant à leurs proches de ne pas se faire vacciner, en parlant à haute voix dans certains lieux publics, en injuriant les manifestants quand ils habitent un beau quartier de Paris sur le parcours d’une manif (vu à Paris VIème)

Mais surtout, c’est une propagande d’Etat qui injurie et menace les travailleurs non encore vaccinés. Ce mouvement pro-vaccin-forcé est réel, il a à son service les moyens de l’Etat, la police et l’armée, des media pourris, il a forcé des millions de gens à être vacciné alors qu’ils ne l’auraient pas fait spontanément, mais ayant peur d’être exclus de la vie sociale.

En prenant une posture anti- « antivax » au nom de la Science, des vaccins de Pasteur, de l’école de Jules Ferry, la Fraction s’installe dans l’union sacrée sanitaire.

Messages

  • Merci pour cet avis qui aborde bien la guerre en cours contre les travailleurs, la conclusion notamment : "Mais surtout, c’est une propagande d’Etat qui injurie et menace les travailleurs non encore vaccinés. Ce mouvement pro-vaccin-forcé est réel, il a à son service les moyens de l’Etat, la police et l’armée, des media pourris, il a forcé des millions de gens à se faire vacciner alors qu’ils ne l’auraient pas fait spontanément, mais ont peur d’être exclus de la vie sociale."

    Cette propagande a été montée magistralement par les spécialistes de l’enfumage. Elle a été possible par l’interdiction ou par la forte limitation de l’usage de produits pharmaceutiques couramment utilisés dans le cadre d’infections pulmonaires similaires. La création artificielle d’une pénurie a ouvert la voie à la vaccination à bras raccourci de la population. Cette pénurie exploitée par les moyens de l’État qui finance notamment les médias et indirectement les organisations syndicales leur ont permis de jouer la carte vaccinale contre les médicaments. Ce jeu a conforté la politique du gouvernement non seulement sanitaire, mais son existence. La remise en cause des retraites, mais aussi des conditions de travail (télétravail notamment) sont des axes des actions du gouvernement Macron au contraire du soutien quasi inconditionnel des entreprises. L’Union Nationale, dorénavant Sacrée, obtenue à l’unanimité lors du vote du 18 mars 2020 de la loi de l’urgence sanitaire a non seulement sauvé le gouvernement, mais aussi ses larges, très larges soutiens politiques. Soutiens politiques qui au-delà des discours n’ont que peu ou pas embarrassé le pouvoir et aussi eux-mêmes. Le discours des dissidents de L.O. en est une expression remarquable, mais loin d’être la seule. Bien d’autres "révolutionnaires" parlant au nom de la classe ouvrières sans l’écouter qui font barrage politique à ses besoins sont dorénavant empêtrés dans les contradictions d’un ouragan social en cours de formation auquel ils participent. S’ily a changement climatique, il est certainement plus social qu’atmosphérique.

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