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Les plus grands massacres d’ouvriers dans le monde

mercredi 8 décembre 2021, par Robert Paris

Les plus grands massacres d’ouvriers dans le monde

Le massacre des ouvriers à Fourmies

Le massacre de Haymarket Square à Chicago, en mai 1886

Tout commence lors du rassemblement du 1er mai 1886 à l’usine McCormick de Chicago. Cet événement s’intégrait dans la revendication pour la journée de huit heures de travail quotidien, pour laquelle une grève générale mobilisant 340 000 travailleurs avait été lancée. August Spies, militant anarchiste, est le dernier à prendre la parole devant la foule des manifestants.

Au moment où la foule se disperse, 200 policiers de Chicago font irruption et chargent les ouvriers. Il y a un mort et une dizaine de blessés. Spies rédige alors dans le journal Arbeiter Zeitung un appel à un rassemblement de protestation contre la violence policière, qui se tient le 4 mai. Ce rassemblement se voulait avant tout pacifiste.

Il se déroule de manière pacivifique jusqu’à ce quelqu’un jette une bombe sur la masse de policiers, en tuant un sur le coup. Dans le chaos qui en résulte, sept agents sont tués, et les préjudices subis par la foule élevés, la police ayant « tiré pour tuer ». On ne connait pas le nombre de morts et de blessés.

Après l’attentat, sept hommes sont arrêtés, accusés des meurtres de Haymarket. August Spies, George Engel, Adolph Fischer, Louis Lingg, Michael Schwab, Oscar Neebe et Samuel Fielden. Un huitième nom s’ajoute à la liste quand Albert Parsons se livre à la police.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Massacre_de_Haymarket_Square

Les proovcateurs professionnels Pinkertons s’étaient infiltrés parmi les ouvriers grévistes des usines de Chicago et étaient présents lors de la manifestation du 3 mai. Après l’affrontement sanglant entre les grévistes et les forces de l’ordre, les Pinkertons ont été accusés par de nombreux ouvriers d’avoir sciemment déclenché l’affrontement.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Pinkerton_National_Detective_Agency

Le massacre des Haïtiens en octobre 1937

Le massacre des Haïtiens de 1937, aussi connu sous le nom de massacre du Persil, est un ensemble de meurtres perpétrés en octobre 1937 après la décision du président de la République dominicaine, Rafael Leónidas Trujillo Molina, d’éliminer physiquement les Haïtiens travaillant dans les plantations du pays. Ce massacre est surnommé Kouto-a (« le couteau ») par les Haïtiens et El Corte (« la coupe »). Il se déroula principalement le long de la rive dominicaine de la rivière Dajabon qui marque le tracé septentrional de la frontière entre les deux pays. Plus de 20 000 Haïtiens, hommes, femmes et enfants, furent tués.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Massacre_des_Ha%C3%AFtiens_de_1937

Le massacre des bananeraies en décembre 1928 en Colombie

Le massacre des bananeraies (Masacre de las bananeras), aussi appelé massacre de Ciénaga, ou massacre de Santa Marta a eu lieu dans la ville de Ciénaga au nord de la Colombie, le 6 décembre 1928 lorsqu’un régiment de l’armée colombienne ouvrit le feu sur des travailleurs grévistes de l’United Fruit Company

https://fr.wikipedia.org/wiki/Massacre_des_bananeraies

Le massacre de Shanghai en avril 1927

Le massacre de Shanghai est une attaque menée le 12 avril 1927 par des troupes de l’Armée nationale révolutionnaire de Tchang Kaï chek lié au Kuomintang et des membres des triades, contre des civils et des militants du Parti communiste chinois (PCC).

https://fr.wikipedia.org/wiki/Massacre_de_Shanghai

Le massacre de Milan en mai 1898

Le massacre de Milan ou massacre de Bava Beccaris est une tuerie au canon de manifestants protestant contre la cherté des produits alimentaires, en mai 1898, à Milan en Italie. Le 5 mai, les ouvriers organisent une grève pour protester contre le gouvernement d’Antonio Starrabba di Rudinì, le rendant responsable de la hausse des prix et de la famine qui touche le pays. Le premier sang est versé à Pavie, quand le fils du maire de Milan est tué en essayant d’arrêter les soldats qui marchaient sur la foule. La garnison était commandée par le général Fiorenzo Bava Beccaris, vétéran des guerres d’indépendance ayant unifié l’Italie.
Le lendemain, des manifestations ont lieu à Milan. La grève générale est décrétée et la foule se rend maîtresse de plusieurs quartiers de la ville1. Le gouvernement de Rudinì décrète l’état de siège dans la ville. L’infanterie, la cavalerie et l’artillerie sont envoyées dans la ville sous les ordres du général Bava Beccaris, qui donne l’ordre d’ouvrir le feu sur les manifestants et de démolir les barricades au canon. S’ensuivent une série d’affrontements autour de la ville entre soldats et manifestants armés de pierres et de bâtons. Le 9 mai, l’armée utilise à nouveau l’artillerie pour ouvrir une brèche dans les murs d’un monastère proche de la Porta Monforte, où on ne trouve qu’un groupe de mendiants recueillis par les frères.

Bilan : 400 morts et 2000 blessés.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Massacre_de_Milan

Le massacre des ouvriers russes en janvier 1905

Le 3 janvier 1905 débute une grève aux usines Poutilov après le licenciement de quatre ouvriers, membres de l’Union chapeautée par le prêtre Gueorgui Gapone. La grève s’étendit à d’autres usines. Le 8 janvier 1905, il y eut jusqu’à 200 000 grévistes. La quasi-totalité des entreprises pétersbourgeoises étaient touchées. Des revendications politiques voient le jour.

Le dimanche 9 janvier 1905, une foule considérable, évaluée par les témoins à un nombre compris entre 50 000 et 100 000 personnes, ouvriers et habitants de Saint-Pétersbourg, participe à une marche pacifique (beaucoup sont venus avec leurs enfants) organisée par le prêtre orthodoxe Gueorgui Gapone convergeant vers le palais d’Hiver, lieu de résidence de l’empereur au centre de Pétersbourg. Selon l’historien W. Berelowitch, les tirs éclatèrent avant que la foule soit parvenue à la place du Palais, en particulier, avant qu’elle ait franchi la Neva

Il y a un très grand nombre de morts et les comptages varient : entre cent et deux mille !
Le lendemain, les ouvriers de Saint-Pétersbourg se mettent en grève. Celle-ci atteint rapidement 160 000 grévistes.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Dimanche_rouge

Le massacre de la Léna en Russie, en avril 1912

C’est la répression meurtrière par l’armée impériale russe d’une manifestation d’ouvriers en grève dans les mines d’or de la Léna, en Sibérie, le 4 avril 1912.

Une grève éclata spontanément à la mine d’or Andreïevski, le 29 février 1912, après la distribution de viande avariée dans l’un des magasins. Le 4 mars 1912, les ouvriers annoncèrent leurs revendications : journée de travail de 8 heures, augmentation des salaires de 30 %, suppression des amendes, amélioration de la nourriture, etc. Mais aucune de ces exigences ne fut satisfaite par la compagnie. La grève était dirigée par un comité central de grève et un bureau central formé par P.N. Batachev, G.V. Tcherepakhine, R.I. Zelionko, M.I. Lebedev et d’autres. La grève gagna les autres mines d’or et à la fin mars 6 000 mineurs avaient cessé le travail.

Le gouvernement tsariste envoya des troupes de Kirensk à Bodaïbo et fit arrêter tous les membres du comité de grève, dans la nuit du 4 avril 1912. Le lendemain, les grévistes exigèrent leur libération immédiate. Dans l’après-midi, environ 2 500 personnes marchèrent vers la mine d’or de Nadejdinski pour porter au bureau du procureur une plainte contre l’arbitraire des autorités. Mais les ouvriers se heurtèrent aux soldats qui commencèrent à tirer dans la foule, sur l’ordre du capitaine Trechtchenko. Le journal local, Zvezda, rapporta un bilan de 270 morts et 250 blessés. Le chiffre de 500 morts et blessés fut repris par les bolcheviks.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Massacre_de_la_L%C3%A9na

Les massacres de la Terreur blanche

La terreur des « blancs » renvoie à toute une série d’actions contre-révolutionnaires, en réponse à la Révolution russe de 1917, qui ont eu lieu lors de la guerre civile russe. Cette « terreur blanche » envers les « rouges », menée sous le commandement des officiers de l’ancienne armée tsariste (en particulier Kornilov, Dénikine, Wrangel, Krasnov, Koltchak, généraux des armées blanches), est assumée et revendiquée. Le général Kornilov déclare ainsi en décembre 1917 : « Même si nous avons à brûler la moitié de la Russie et à verser le sang des trois quarts de la population, nous devrons le faire si c’est nécessaire pour sauver la Russie »

https://fr.wikipedia.org/wiki/Terreur_blanche_(Russie)

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article4309

Les massacres de la terreur blanche en Finlande

Au gouvernement ouvrier, la tendance modérée représentée par Tanner était si forte que l’on n’adopta des mesures de rigueur contre les blancs de l’intérieur que lorsqu’il fut trop tard. Les tribunaux condamnaient souvent les contre-révolutionnaires à l’amende ou à des peines bénignes d’emprisonnement. S’il y eut des exécutions sommaires, elles furent dues à l’initative des gardes rouges.

L’irrésolution du gouvernement, les divergences de vues des chefs, leur refus de pousser la révolution plus avant, le caractère timoré des réformes agraires, l’impression du traité de Brest-Litovsk affaiblissaient les rouges. Le débarquement des Allemands produisit l’effet le plus démoralisant ; la puissance germanique atteignait à ce moment son apogée.

Mannerheim cerna Tammerfors où dix mille rouges dirigés par quelques officiers russes résistèrent avec acharnement. La ville fut prise maison à maison après une bataille de rues de plusieurs jours. On y fusilla deux cents Russes dont deux chefs de valeur, le colonel Boulatzel et le lieutenant Moukhanov. Plusieurs milliers d’assiégés parvinrent à fuir, deux mille environ succombèrent ou furent massacrés, cinq mille furent faits prisonniers. (dans « La révolution en Finlande » de M. S. Svetchikov)

C’est à Tavastehus, entre Tammerfors et Helsingfors, que se livra la bataille décisive. Vingt à vingt-cinq mille rouges se concentraient vers ce point, refoulés du nord au sud par Mannerheim et du sud au nord par von der Goltz, la retraite vers l’est coupée. Ils emmenaient, malgré les ordres du commandement, leurs familles et, souvent, tout leur mince avoir ; c’était une migration de peuple plutôt qu’un mouvement d’armée. Ces masses, qui devenaient facilement des cohues, ne pouvaient guère manœuvrer. Les blancs les arrosèrent de schrapnells. Cernées, elles se battirent héroïquement deux jours avant de capituler. Quelques milliers d’hommes s’ouvrirent un chemin vers l’est. La capitulation fut suivie d’un massacre. Le massacre des blessés était de règle. Il resta dix mille prisonniers que l’on interna à Rikhimiaki. Vyborg tomba le 12 mai. Quelques milliers de gardes rouges se réfugièrent en Russie.

Les vainqueurs massacraient les vaincus. On sait depuis l’Antiquité que les guerres de classes sont les plus effroyables. Il n’est pas de plus sanglantes, de plus atroces victoires que celles des classes réactionnaires. Depuis la saignée infligée à la Commune de Paris par la bourgeoisie française, le monde n’avait rien vu de comparable à l’horreur de ce qui se passa en Finlande.

Dès le début de la guerre civile, « il suffisait, dans la zone occupée par les blancs, pour être arrêté, d’appartenir à une organisation ouvrière et, pour être fusillé, d’y avoir rempli une fonction (…) Le massacre des socialistes atteignit de telles proportions qu’il finit par n’intéresser personne. » (C. D. Kataia)

A Kummen, où quarante-trois gardes rouges étaient tombés en combattant, près de cinq cents personnes furent passées par les armes. Il y eut « des centaines » de fusillés à Kotka (treize mille habitants) : « On ne leur demandait même pas leur noms, on les amenait par groupes (…). »

A Raumo, d’après les journaux bourgeois, « cinq cents prisonniers amenés le 15 mai reçurent le jour même le châtiment qu’ils méritaient. »

« On mitrailla le 14 avril, à Helsingfors, au faubourg de Toeloe, deux cents gardes rouges (…). Les rouges furent traqués de demeure en demeure. Beaucoup de femmes périrent. »

A Sveaborg, des exécutions publiques eurent lieu le jour de la Trinité. Aux environs de Lakhtis où les blancs firent des milliers de prisonniers, « les mitrailleuses travaillèrent plusieurs heures par jour ». « On fuislla en un seul jour, avec des balles explosives, quelques deux cents femmes ; des lambeaux de chair étaient projetés dans tous les sens (…). »

A Vyborg, six cents gardes rouges furent alignés sur trois rangs au bord du fossé des fortifications et froidement mitraillés.

Parmi les intellectuels assassinés, on mentionne un rédacteur du « Social-démocrate », Jukho Raino, et l’écrivain Irmani Rantmalla qui, conduit en bateau au lieu de l’exécution, « se jeta par-dessus bord dans l’espoir de se noyer, mais, sa pelisse l’empêchant de couler, les blancs le tuèrent dans l’eau à coups de fusil ».

Aucune statistique sur le nombre total des massacres n’existe ; les estimations courantes varient entre dix et vingt mille.

En revanche, le chiffre officiel des prisonniers rouges internés dans les camps de concentration est de soixante-dix mille. La famine, la vermine, les épidémies ravagèrent les lieux de détention. Un rapport signé d’un médecin finlandais connu, le professeur R. Tigerchtet, constate que « du 6 au 31 juillet 1918, le nombre des détenus varia, au camp de Tammerfors et dans la prison voisine, entre six mille vingt-sept et huit mille cinq cent quatre-vingt-dix sept. Deux mille trois cent quarante-sept détenus sont morts en ces vingt-six jours et la mortalité moyenne des détenus atteignit quatre cent sept pour mille par semaine. »

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article3802

Le massacre des manifestants de la place Tian’anmen en Chine

Environ 200 000 militaires de vingt-deux divisions provenant de treize corps d’armée ont été transférés, depuis l’état de siège, dans la région de Pékin devant l’impuissance de la police armée du peuple à juguler les manifestations. Les soldats et les chars des 27e et 28e armées de l’Armée populaire de libération sont envoyés pour prendre le contrôle de la ville de Pékin. La 27e armée est dirigée par le fils de Yang Shangkun. Lors d’une conférence de presse, le président américain George H. W. Bush annonce des sanctions contre la république populaire de Chine, à la suite des appels à l’action des membres du Congrès tels que le sénateur américain Jesse Helms. Le président se réfère à des renseignements qu’il a reçus, selon lesquels existent une certaine désunion dans les rangs militaires chinois et même la possibilité d’affrontements au sein de l’armée. Les rapports indiquent également que les unités 27 et 28 viennent de l’extérieur car l’Armée populaire de libération des provinces locales est considérée comme sympathisante de la protestation et de la population de la ville. Les auteurs de ces rapports apportent des éléments corroborant la thèse que la 27e armée est la principale responsable des décès de civils. Après son attaque sur la place, la 27e aurait établi des positions défensives à Pékin — non pas destinées à contrer un soulèvement civil, mais comme pour se défendre contre de possibles attaques émanant d’autres unités militaires.

Bilan des morts : des estimations incertaines, entre dix mille et quelques centaines…

https://fr.wikipedia.org/wiki/Manifestations_de_la_place_Tian%27anmen#R%C3%A9pression_et_bilan_des_morts

http://www.matierevolution.fr/spip.php?article92

Le massacre de Peterloo en Angleterre en août 1819

Le massacre de Peterloo (ou bataille de Peterloo) eut lieu le 16 août 1819 sur le terrain de St Peter’s Fields à Manchester en Angleterre (Royaume-Uni) lorsque la cavalerie chargea une manifestation pacifique de 60 000 à 80 000 travailleurs rassemblés pour demander une réforme de la représentation parlementaire. La cavalerie chargea la foule sabre au clair et dans la panique qui s’ensuivit, 15 personnes moururent et entre 400 et 700 furent blessées.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Massacre_de_Peterloo

Le massacre du Paris ouvrier en juin 1848

La République réprime dans le sang la révolution parisienne. Le nombre d’insurgés tués pendant les combats fut estimé entre 3 000 et 5 000 personnes auxquelles s’ajoutent environ 1 500 fusillés sans jugement. Il y a environ 25 000 arrestations et 11 000 condamnations à la prison ou à la déportation en Algérie.
Selon le rapport du préfet de police François Joseph Ducoux du 8 octobre, du côté des forces gouvernementales, les combats ont fait 1 460 morts, dont les deux tiers pour l’armée et la garde nationale. Les pertes de la garde républicaine sont de 92 morts, dont deux officiers supérieurs. Sept généraux sont tués et cinq autres blessés.
Le 3 juillet, le général Cavaignac affirme que le nombre des insurgés étaient au maximum de 50 000 et que les pertes de l’armée sont de 703 morts ou blessés.
Selon Ernest Lavisse et Philippe Sagnac, les pertes de l’armée sont de 800 morts et 1 500 blessés, celles des gardes mobiles de 100 morts et 600 blessés tandis que celles des gardes nationaux et des insurgés sont inconnues.
Pour Alain Bauer et Christophe Soullez, les pertes sont au total de 15 000 tués ou blessés, dont 1 800 morts pour les forces de l’ordre et 4 000 tués pour les insurgés sur 25 000 combattants.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Journ%C3%A9es_de_Juin

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article1245

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article302

Le massacre contre-révolutionnaire face au Paris révolutionnaire de 1871 dit « semaine sanglante »

La semaine sanglante, du dimanche 21 au dimanche suivant, 28 mai 1871, est l’épisode final de la Commune de Paris, au cours de laquelle l’insurrection est écrasée et ses membres exécutés en masse. Elle s’inscrit dans le cadre de la campagne de 1871 à l’intérieur menée par le gouvernement de Versailles contre les insurrections communalistes qui atteignent plusieurs grandes villes françaises. Celles-là refusent la capitulation française face à Bismarck et prônent alors une république française basée sur la démocratie directe plutôt que sur la démocratie représentative.
En 2009, l’historien Jacques Rougerie estime que probablement trois à quatre mille fédérés sont morts au combat. Le nombre total des victimes de la semaine sanglante ne peut être connu avec précision, mais il est d’« au minimum dix mille, probablement vingt mille, davantage peut-être ».

https://fr.wikipedia.org/wiki/Semaine_sanglante
https://www.matierevolution.fr/spip.php?article5912

La terreur blanche franquiste contre la révolution prolétarienne d’Espagne

Dès le début de la guerre, dans les régions contrôlées par le parti nationaliste, dominent la répression, la torture et la vengeance sur les opposants politiques. La société espagnole se partage entre vainqueurs et vaincus, et « les vaincus, qui ont incarné aux yeux de Franco le mal absolu, doivent payer et expier ». Dès le 13 février 1939 un décret sur la « conduite à l’égard des malfaiteurs politiques » est promulgué, qui soumet à une peine les activités considérées par Franco comme subversives, rétroactivement jusqu’en 1934. Derrière les crimes du camp nationaliste, on peut voir, comme l’écrit l’historien Carlos Collado Seidel une « intention tendanciellement génocidaire », qui veut nettoyer l’Espagne par l’« anéantissement physique de toute vie considérée comme non-espagnole ». L’attaché de presse de Franco déclare sur procès-verbal qu’afin d’éradiquer le cancer du marxisme du corps espagnol dans une opération sanglante, il aurait fallu éliminer un tiers de la population masculine. Dans cette intention d’anéantissement, il faut, selon beaucoup d’historiens, faire une différence avec les répressions du côté républicain commises pendant la guerre (et quantitativement bien moindres).

Le nombre des exécutions à motif politique est estimé à plusieurs centaines de milliers. Bernecker situe le nombre de ceux qui ont perdu la vie entre 1936 et 1944 par meurtre politique et condamnation judiciaire à 400 000. De nouvelles estimations (notamment de Michael Richards) parlent d’une fourchette entre 150 000 et 200 000. Selon l’historien britannique Antony Beevor, le nombre total des victimes de la répression franquiste pourrait approcher les 200 000, compte tenu du fait que le bilan de la guerre civile dans plusieurs provinces espagnoles n’a pas encore été réalisé. Les victimes ont été en règle générale enterrées de façon anonyme dans des fosses communes, afin de les faire passer dans l’oubli. En Galice, la délivrance de certificats de décès aurait été refusée pour le même motif.

Au moins 35 000 soutiens de la République sont assassinés. Ils sont enterrés hors des villages et des villes, et se trouvent probablement actuellement encore dans des fosses communes, non référencées pour la plupart. Cette estimation a été revue à la hausse dans les derniers travaux de recherches. Dans la seule Andalousie, le nombre des républicains « disparus » est estimé à 70 000. Le recensement des personnes de la part des associations de rescapés, la première tentative d’un comptage détaillé, a donné un nombre provisoire de 143 353 (consulté mi-2008).

https://fr.wikipedia.org/wiki/Espagne_franquiste

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article6077

1974 : sanglante répression anti-ouvrière à Chalvet, en Martinique

En ce début 1974, la Martinique est en crise : hausse du coût de la vie, choc pétrolier, chute des cours de la banane en raison de la sécheresse. Les ouvriers agricoles subissent de plein fouet cette crise et réclament une augmentation de salaire de 5 francs. Hector Allaguy Sallachy dénonce alors les conditions de travail déplorables de ces ouvriers. Ces derniers entament une grève soutenus par les salariés du secteur public.

Le 14 février, jour de la Saint Valentin, au lieu-dit Chalvet à Basse-Pointe, les grévistes tombent dans une embuscade tendue par les forces de l’ordre. Un hélicoptère et plus de 200 gendarmes encerclent les grévistes. Des pierres sont lancées sur les forces de l’ordre qui répliquent à balles réelles. Il y a de nombreux blessés. Un jeune ouvrier agricole, Ilmany Sérier, dit Renor, est tué. Le dimanche suivant, le 16 février, deux heures avant les obsèques d’Ilmany Renor, on découvre le corps sans vie de George Marie Louise sur une plage.

Pour la population, c’est la police qui a torturé et tué le gréviste avant de jeter son corps à la mer. Christian Orsetti, le préfet de l’époque affirme pourtant que l’autopsie ne révèle aucune trace de violence….La colère s’empare de la rue. A l’issue de ces manifestations les ouvriers obtiendrons une légère augmentation de leur salaire. La bataille est gagnée mais au prix du sang.

https://la1ere.francetvinfo.fr/archives-outre-mer-1974-sanglante-repression-ouvriere-chalvet-martinique-560095.html

La répression sanglante des ouvriers du creusement du tunnel du Gothard en juillet 1875

Les ouvriers, presque tous italiens, occupés au percement du tunnel du Gothard, du côté de Göschenen, sur le territoire du canton d’Uri, s’étaient mis en grève le 27 juillet 1875, au nombre d’environ 2000. Ils demandaient que les 24 heures de la journée fussent réparties, non plus en 3, mais en 4 équipes, dont chacune n’aurait par conséquent à travailler que 6 heures : car 8 heures consécutives de travail dans le gouffre noir et brûlant du tunnel, au milieu d’une fumée aveuglante, étaient une tâche au-dessus des forces humaines.

L’ingénieur Louis Favre demanda l’aide militaire du gouvernement d’Uri : « Comme celui-ci hésitait devant les frais qu’occasionnerait une levée de troupes, l’entrepreneur offre de l’argent : son offre est acceptée, et aussitôt l’huissier cantonal réunit une trentaine de volontaires, qu’on arme de fusils et qu’on expédie en voiture à Göschenen », le 28 juillet 1875.

Après une charge à la baïonnette (accueillie à coups de pierre par les grévistes), la milice d’Uri ouvrit le feu, faisant 4 morts, une dizaine de blessés et 13 prisonniers. Le 29 juillet, une partie des grévistes reprit le travail, les autres quittèrent la Suisse.

http://www.gauchemip.org/spip.php?article3557

Le massacre des ouvriers de Draveil-Villeneuve-saint-Georges en 1908

La grève de Draveil et de Villeneuve-Saint-Georges, dans le département de Seine-et-Oise, commence le 2 mai 1908, sous le cabinet Clemenceau. Plusieurs grévistes sont tués pendant les manifestations qui se déroulent jusqu’au 30 juillet 1908 (deux le 2 juin 1908 et quatre le 30 juillet).

Les gendarmes ont tiré à bout portant pour fusiller le comité de grève en réunion.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Gr%C3%A8ve_de_Draveil-Villeneuve-Saint-Georges

Le massacre de Fourmies en 1891

La troupe met fin dans le sang à une manifestation qui se voulait festive pour revendiquer la journée de huit heures. Le bilan est de neuf morts, dont deux enfants, et de 35 blessés. Bien que les forces de l’ordre aient été mises en cause, neuf manifestants furent condamnés pour entrave à la liberté de travail, outrage et violence à agent et rébellion, à des peines de prison de deux à quatre mois fermes.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Fusillade_de_Fourmies

Le massacre des émeutiers de mai 1967 en Guadeloupe

Le 20 mars 1967, Srnsky, un Européen, propriétaire d’un grand magasin de chaussures à Basse-Terre (Guadeloupe), voulant interdire à Raphaël Balzinc, un vieux Guadeloupéen infirme, cordonnier ambulant, de passer sur le trottoir qui borde sa devanture, lâche sur lui son berger allemand.

Srnsky excite le chien en s’écriant : « Dis bonjour au nègre ! »

Balzinc, renversé et mordu, est secouru par la foule, tandis que Srnsky, du haut de son balcon, nargue et invective à qui mieux mieux les passants et même les policiers guadeloupéens qui sont accourus.

Il s’ensuit une colère qui aboutit au sac du magasin.

Srnsky, dont la grosse voiture est jetée à la mer, réussit à s’enfuir à temps.

Le préfet de la Guadeloupe, Pierre Bollotte, ancien directeur de cabinet du préfet d’Alger (après la fameuse bataille d’Alger qui a donné lieu à la pratique systématique de la torture et des exécutions sommaires) feint de condamner l’acte raciste de Srnsky, mais veut profiter des événements pour démanteler le mouvement autonomiste né de la déception des Guadeloupéens. Malgré la départementalisation de 1946, ils ont conscience, du fait du racisme et des incroyables injustices sociales qui les frappent, de n’être pas assimilés et d’être traités en indigènes.

La seule réponse qui a été donnée à leurs problèmes, c’est l’exil par le Bumidum.

Des scènes d’émeutes ont lieu à Basse-Terre puis à Pointe-à-Pitre. La répression policière est violente : une cinquantaine de blessés.

Le 23 mars, le magasin du frère de Srnsky est dynamité à Pointe à Pitre.

Le 24 mai, les ouvriers du bâtiment se sont mis en grève, réclamant 2 % d’augmentation et l’alignement des droits sociaux sur ceux de la métropole.

Le 25 mai, des négociations sont organisées à Pointe-à-Pitre. Elles sont de pure forme. Le chef de la délégation patronale, Brizzard, déclare : « Quand les nègres auront faim, ils reprendront bien le travail. »

Dès lors la situation s’envenime. Les forces de l’ordre ouvrent le feu dans l’après-midi, abattant deux jeunes Guadeloupéens : Jacques Nestor et Ary Pincemaille.

En réaction à ces deux « bavures » selon les uns, exécutions sommaires selon les autres, deux armureries sont pillées et les affrontements se multiplient.

Des lieux symboliques de la France continentale sont incendiés : la Banque de Guadeloupe, Air-France, France-Antilles.

La gendarmerie mobile et les CRS, appuyés par l’armée, ouvrent alors un feu nourri contre la foule qui fait plusieurs dizaines de morts.

Dans la soirée, l’ordre est donné de nettoyer la ville à la mitrailleuse.

Les passants sont mitraillés depuis les jeeps qui sillonnent la ville.

Le lendemain matin, 26 mai 1967, les lycéens de Baimbridge organisent une manifestation spontanée pour dénoncer les tueries de la veille.

Les forces de l’ordre ouvrent de nouveau le feu.

https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89meutes_de_mai_1967_en_Guadeloupe

La semaine rouge en mai 1909 en Argentine

On appelle Semaine rouge (en espagnol Semana Roja) la semaine de grève générale qui fut décrétée par les centrales syndicales en réaction à la répression sanglante menée par la Police fédérale argentine contre un rassemblement du Premier Mai sur la place Lorea de Buenos Aires en 1909, répression où la police, sous les ordres du commissaire en chef Ramón Lorenzo Falcón, tira à balles réelles et sans distinction sur la foule pacifique (du reste déjà occupée à se disperser), provoquant ainsi la mort de douze (ou quatorze, suivant les auteurs) personnes et en blessant plus d’une centaine d’autres. L’ampleur et la durée (une semaine entière) de la mobilisation ouvrière contraignit le gouvernement de négocier pour la première fois avec des grévistes et de céder à leurs revendications.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Semaine_rouge_(Argentine)

La semaine sanglante contre la révolution prolétarienne en Allemagne en janvier 1919

Le 6 janvier 1919, Friedrich Ebert, dirigeant de la social-démocratie et de l’Etat, ordonne aux corps francs fascistes aidés par l’amrée et la police d’attaquer les travailleurs révolutionnaires. La milice fasciste est composée d’anciens militaires ayant participé à la Première Guerre mondiale qui possèdent toujours leurs armes, ce qui lui donne un formidable avantage. Les Freikorps reconquièrent donc rapidement les rues bloquées par des barricades et les bâtiments occupés. Beaucoup de travailleurs se rendent, ce qui n’empêche pas les soldats d’en tuer plusieurs centaines. Un nombre inconnu de civils meurt également durant les combats.

Karl Liebknecht et Rosa Luxemburg sont capturés par les corps francs et assassinés le 15 janvier. Le corps de Rosa Luxemburg est ensuite jeté dans le canal Landwehr, situé à proximité.

https://fr.wikipedia.org/wiki/R%C3%A9volte_spartakiste_de_Berlin
https://www.matierevolution.fr/spip.php?article3081

La répression sanglante de la révolte des canuts de Lyon

Le 21 novembre 1831, plusieurs centaines de tisseurs parcourent la Croix-Rousse, qui est alors une commune indépendante. Ils obligent ceux qui travaillent encore à arrêter leurs métiers à tisser, puis descendent de la Croix-Rousse par la montée de la Grande-Côte jusqu’à la rue Vieille-Monnaie. La 1re légion de la Garde nationale, composée principalement de négociants et qui barre le passage, fait feu. Trois ouvriers sont tués, plusieurs sont blessés. Les canuts remontent à la Croix-Rousse et alertent la population en criant : « Aux armes, on assassine nos frères. » On s’arme de pioches, de pelles, de bâtons, quelques-uns ont des fusils. Des barricades sont dressées et les ouvriers marchent sur Lyon. Bientôt, les tisseurs de la Croix-Rousse sont rejoints par ceux des Brotteaux et de la Guillotière.

Le 22 novembre, à Lyon, un combat sanglant a lieu au pont Morand. Les soldats et gardes nationaux, battus, renoncent à contrôler la Grande-Côte et la montée Saint-Sébastien et les ouvriers prennent possession de la caserne du Bon-Pasteur et pillent les armureries. Des ouvriers de tous les quartiers se joignent aux canuts qui sont bientôt maîtres de toute la ville, à l’exception du quartier des Terreaux. Plusieurs corps de garde de l’armée ou de la Garde nationale sont attaqués et incendiés. L’infanterie essaie vainement de les arrêter, puis recule sous les tuiles et les balles, tandis que la Garde nationale, dont nombre de membres se recrutent parmi les canuts, passe du côté des émeutiers.

Au terme d’une rude bataille – environ 600 victimes dont quelque 100 morts et 263 blessés côté militaire, et 69 morts et 140 blessés côté civil –, les émeutiers se rendent maîtres de la ville que fuient, dans la nuit du 22 au 23 novembre, le général Roguet, commandant la 7e division militaire, ainsi que le maire, Victor Prunelle.

Le 23 novembre, les insurgés sont maîtres de la ville et se gardent de tout pillage. Ils occupent l’hôtel de ville, mais leurs chefs, qui n’étaient « entrés en grève » que pour obtenir la correcte application de l’accord collectif, ne savent plus que faire de leur victoire. Un comité insurrectionnel se forme sous l’impulsion de quelques républicains, mais ne prend pas de mesures concrètes, faute d’un véritable programme et aussi du soutien des canuts, qui refusent de voir leur mouvement récupéré à des fins politiques.

Les victimes du côté des canuts :

1re révolte (1831) :

69 morts

140 blessés

90 prisonniers

2e révolte (1834) :

190 morts

10 000 prisonniers

https://fr.wikipedia.org/wiki/R%C3%A9volte_des_canuts

https://www.matierevolution.fr/spip.php?breve624

Le massacre de mai 1929 en Allemagne ou le « mai sanglant »

Mai sanglant (en allemand Blutmai) fait référence au massacre en 1929 de 33 partisans du Parti communiste allemand (KPD) et civils sans appartenance politique par la police de Berlin (sous le contrôle du Parti social-démocrate d’Allemagne, alors au pouvoir) sur une période de trois jours suivant une célébration de la Journée internationale des travailleurs du KPD (1er mai) qui avait été attaquée par la police. Le KPD avait organisé un rassemblement pour célébrer le 1er mai au mépris de l’interdiction de rassemblement public en vigueur à Berlin. Bien que moins de partisans se soient mobilisés que ce que le KPD avait espéré, la réponse de la police fut immédiate et rude, faisant usage d’armes à feu contre des civils pour la plupart non armés. Au cours des trois jours d’émeutes qui ont suivi, 33 civils ont été tués (pour la plupart abattus et pour l’un d’eux renversé par un véhicule de police), environ 200 blessés et plus d’un millier placés en garde à vue.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Mai_sanglant

Le massacre des ouvriers du port de Bissau en 1959, un crime du colonialisme portugais

Le massacre de Pidjiguiti (ou massacre de Pijiguiti) est un événement survenu le 3 août 1959 aux quais de Pidjiguiti du port de Bissau (en) à Bissau, en Guinée portugaise. Les dockers se sont mis en grève, cherchant à obtenir un salaire plus élevé, mais un responsable de la Polícia internacional e de defesa do estado (PIDE), la police d’État portugaise, a tiré sur la foule, tuant au moins 25 personnes. Le gouvernement a accusé le groupe révolutionnaire Parti africain pour l’indépendance de la Guinée et du Cap-Vert (PAIGC), arrêtant plusieurs de ses membres.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Massacre_de_Pidjiguiti

https://www.matierevolution.fr/spip.php?breve942

Le massacre de Ludlow (Colorado) en avril 1914

Le massacre de Ludlow fait référence à une action de représailles de la Garde nationale du Colorado durant laquelle 26 mineurs grévistes furent tués, à Ludlow dans le Colorado le 20 avril 1914.
Ce massacre fait suite à un long affrontement entre les grévistes, au nombre de 1 200, et les soldats de la garde nationale et les hommes de l’agence Baldwin-Felts Detective au service de la Colorado Fuel & Iron Company. Le campement des mineurs et de leurs familles est attaqué à la mitrailleuse par deux compagnies de la garde nationale, les grévistes répondent à coups de fusil. Les affrontements durent toute la journée. A la tombée de la nuit les gardes nationaux mettent le feu au camp, treize mineurs sont tués. Le lendemain, on découvre dans les restes du camp les cadavres calcinés de onze enfants et deux femmes dans une fosse, les mineurs ayant creusé des fosses sous leurs tentes pour échapper aux tirs.

En guise de réponse, les mineurs s’armèrent et attaquèrent des dizaines de mines, détruisant les biens et multipliant les échauffourées avec la Garde nationale du Colorado. L’historien Howard Zinn dit de cette grève qu’elle fut « l’un des plus durs et des plus violents conflits entre les travailleurs et le capital industriel de l’histoire des États-Unis ».

https://fr.wikipedia.org/wiki/Massacre_de_Ludlow

Le massacre de la Commune ouvrière révolutionnaire de Saïgon par les staliniens alliés au colonialisme français

Les trotskystes vietnamiens défendaient une politique indépendante de la classe ouvrière contre les impérialistes français et japonais, les staliniens et d’autres forces nationalistes. Le massacre de ces socialistes de la classe ouvrière, qui a ouvert la voie à la domination de Ho Chi Minh, a souligné la nature de la révolution stalinienne au Vietnam qui a mis au pouvoir une nouvelle élite dirigeante. L’exemple du Vietnam montre pourquoi nous devons rester critiques à l’égard des mouvements nationalistes les plus réussis. Fond À partir des années 1880, le Vietnam faisait partie de l’empire français en Asie, connu sous le nom d’Indochine. Le Vietnam se composait de trois États distincts. Au nord se trouvait le Tonkin, avec Hanoi sa ville principale. Le Tonkin et l’Annam au centre constituaient un seul protectorat français. Au sud se trouvait la Cochinchine, une colonie française centrée sur la ville de Saïgon. Le Parti communiste indochinois (PCI) a été formé en 1930 sous la direction de Nguyen Ai Quoc, qui prendra plus tard le nom de Ho Chi Minh. Les premiers trotskystes vietnamiens étaient des étudiants vivant en France. En 1932, une scission permanente a eu lieu entre eux. Un groupe, dirigé par Ta Thu Thau, s’appelait le groupe de lutte. L’autre était connu sous le nom de groupe Octobre d’après le nom de sa revue. Entre 1933 et 1937, le groupe Struggle a participé à un front uni avec le PCI et d’autres marxistes, connu sous le nom de La Lutte (d’après le magazine qu’ils ont produit). Ils ont réussi à faire élire des membres de La Lutte, dont Ta Thu Thau, au conseil municipal de Saigon. Le groupe Octobre a soutenu La Lutte mais a critiqué le groupe Struggle pour sa collaboration trop étroite avec le PCI. Le front uni a éclaté après que le PCI ait soutenu le Front populaire et soutenu les procès de Moscou contre les trotskystes.

Les deux groupes trotskystes ont fait des progrès considérables dans le travail mouvement. En 1937, la Fédération syndicale du nom Ky a été organisée sous la direction trotskyste. La Fédération avait des organisateurs actifs dans au moins trente-neuf entreprises à Saigon et Cholon, y compris l’usine d’arsenal du gouvernement, sur les chemins de fer, les tramways, dans la compagnie d’eau et d’électricité, la compagnie pétrolière, plusieurs entreprises de transformation du riz, des poteries, des raffineries de sucre, distilleries et sur les quais. Les trotskystes étaient la force prédominante dans la vague de grèves qui a eu lieu en Cochinchine à la fin de 1936 et au début de 1937. Le groupe de lutte a continué à publier La Lutte en français et, en 1939, a également publié une version en vietnamien Tranh Dau. Aux élections du Conseil colonial de Cochinchine en 1939, trois trotskystes du groupe de lutte, Ta Thu Thau, Tran Van Thach et Phan Van Hum, ont obtenu 80% du vote total, battant les constitutionnalistes, les staliniens et d’autres. En 1939, le groupe comptait environ 3 000 membres.

Le groupe Octobre était également actif. Son journal juridique Le Militant a été supprimé à la fin de 1937 en raison de son soutien aux grèves. Cependant, il a recommencé à publier Octobre comme « un magazine semi-légal » et a également publié Tia Sang (Spark), d’abord en tant qu’hebdomadaire, puis au début de 1939 en tant que quotidien. Au déclenchement de la Seconde Guerre mondiale, la police coloniale française a arrêté deux cents staliniens et trotskystes et a conduit leurs organisations à la clandestinité. 1945 En mars 1945, les Japonais, qui avaient occupé l’Indochine française en 1940, se sont dispensés de l’administration française fantoche qu’ils avaient maintenue jusque-là. Après que les États-Unis ont largué des bombes atomiques sur Hiroshima et Nagasaki, les Japonais se sont rendus le 15 août. Un vide s’est ouvert, déclenchant une situation révolutionnaire avec plusieurs forces en compétition pour le pouvoir.

En 1941, Ho Chi Minh a convoqué une conférence en Chine pour former le Viet Minh (une abréviation de Viet-nam dot-lap dong minh, la Ligue pour l’indépendance du Vietnam). Le 18 août, le Vietminh a pris le contrôle de Hanoi et a commencé à organiser ses forces dans le sud. La politique stalinienne, déterminée par l’alliance de guerre entre l’URSS, la France, la Grande-Bretagne et les États-Unis, était de soutenir les Alliés comme une voie vers la « libération nationale ». Le Groupe d’octobre a été reconstitué sous le nom de Ligue communiste internationale (LCI) en août 1944. Il comptait plusieurs dizaines de membres, même si beaucoup étaient des cadres expérimentés. Le groupe Lutte a été rétabli en mai-juin 1945. À Saïgon, le Front national uni (UNF) a pris le relais après la capitulation japonaise. L’UNF se composait de nationalistes tels que le Parti pour l’indépendance du Vietnam, la jeunesse de l’avant-garde et des sectes religieuses telles que le Hoa Hao et le Cao Dai. Un mythe, mis sur pied par les staliniens et répété depuis par les historiens universitaires, est que le groupe de lutte a participé à l’UNF. Cependant, il n’y a aucune preuve de cela, que ce soit à partir de documents émis par l’UNF ou du LCI.

Au même moment, les ouvriers se sont battus et les paysans ont commencé des soulèvements. Le point culminant a été la création d’une commune ouvrière dans la province du Tonkin. Selon le membre du LCI et témoin oculaire Ngo Van : « Les mineurs de Hoa-gay dans le district de Camphu (une agglomération de 300 000 habitants) se sont révoltés, ont créé des comités ouvriers et, sur cette base, ont établi un gouvernement véritablement prolétarien. Les ouvriers ont repris les mines, les tramways, les voies ferrées et le système télégraphique, arrêté les patrons et la police, et détruit l’appareil local de l’ancien État impérialiste ... Tous les moyens de production ont été placés sous le contrôle direct d’un comité de direction élu par le travailleurs eux-mêmes et entièrement contrôlés par eux. Le principe de l’égalité de rémunération pour tous les niveaux de travail manuel et intellectuel a été mis en œuvre. L’ordre public était maintenu par des travailleurs armés. Pendant les trois mois de son existence (de la fin août à décembre 1945), ce premier gouvernement prolétarien a fait fonctionner normalement la production minière, assuré la vie économique de la région, mené une lutte intensive contre l’analphabétisme et apporté des indemnités de maladie. Les comités des premiers peuples ont été organisés à Saïgon le 19 août. Le LCI a été très actif dans la mise en place des comités pour prendre le pouvoir dans les zones locales, en en organisant plus de 150 en trois semaines. Un comité central provisoire a été mis en place pour coordonner ces comités populaires sous la direction trotskyste. Le LCI avait sa propre imprimerie et sa propre presse, et toutes les trois heures, ses directives politiques étaient envoyées à la population sous forme de communiqués.

Selon Lu Sanh Hanh, membre du LCI et témoin oculaire : « Le 19 août, les travailleurs du district de Ban Co à Saïgon ont été les premiers à passer à l’action et à mettre en place le premier comité populaire du sud. Certains sont sortis dans les rues avec des fusils de l’armée qu’ils avaient volés aux Japonais et cachés pendant des mois. D’autres portaient des pistolets d’origines diverses et douteuses. Pendant ce temps, le groupe Struggle a étendu ses activités à la région de Hanoï au nord. Là, ils ont publié un quotidien, Tranh Dau (Lutte) avec un tirage rapporté de plus de 15 000 exemplaires. Le 21 août, une manifestation de 300 000 personnes a défilé à travers Saïgon. Les trotskystes ont appelé à l’armement des ouvriers, à une assemblée nationale et à un « gouvernement ouvrier et paysan ». Le 22 août, les staliniens de Saigon, dirigés par Tran Van Giau, ont demandé à l’UNF de se dissoudre. Les membres de Vanguard Youth ont fait défection de l’UNF au Vietminh. Le 25 août, les Vietminh ont occupé les bureaux de l’UNF et ont organisé une énorme manifestation à Saïgon pour consolider leur pouvoir, étendant leur contrôle sur les trois États du Vietnam. Le 2 septembre, les staliniens organisent une manifestation pour déclarer l’indépendance et, ironiquement, saluer l’arrivée des troupes alliées. Environ 400 000 personnes ont défilé à Saïgon, pour être attaquées par des colons français. Le 4 septembre, le comité révolutionnaire populaire de Saïgon a lancé un appel à l’expropriation des usines. Le 6 septembre, le gouvernement vietminh lança un assaut de propagande contre les trotskystes en même temps que les troupes britanniques débarquaient au Vietnam. Le lendemain, Tran Van Giau a ordonné le désarmement de toutes les organisations non gouvernementales. Le gouvernement vietminh a fait arrêter des membres du comité populaire de Saïgon. Selon Lu Sanh Hanh : « Le 14 septembre, le chef de la police stalinienne, Duong Bach Mai, a envoyé un détachement armé pour encercler le siège des comités lorsque l’assemblée était en pleine session. « Nous nous sommes conduits comme de véritables militants révolutionnaires. Nous nous sommes permis d’être arrêtés sans résistance violente à la police, même si nous étions plus nombreux et que nous étions tous bien armés. Ils ont emporté nos mitrailleuses et nos pistolets, et ont saccagé notre quartier général, brisé des meubles, déchiré nos drapeaux, volé les machines à écrire et brûlé tous nos papiers.

Dans la nuit du 22 au 23 septembre 1945, les troupes françaises, appuyées par des Gurkhas commandés par des officiers britanniques, réoccupent divers commissariats de police, la poste, la banque centrale et la mairie de Saïgon. Certaines troupes françaises voulaient écorcher les Vietnamiens vivants « pour fabriquer des sandales en cuir ». La nouvelle a déclenché une insurrection dans les quartiers ouvriers de la ville. Des explosions ont été entendues dans des zones largement séparées. Le mouvement a éclaté sans aucune direction. Selon Ngo Van, les rebelles n’étaient pas un groupe homogène. Ils comprenaient des membres des comités populaires, des Vanguard Youth, des sectes religieuses et même des groupes de staliniens « hors ligne ». Les travailleurs du grand dépôt de tramway de Go Vap près de Saïgon, aidés par le LCI, ont organisé une milice de 60 ouvriers. La milice a lancé un appel aux ouvriers pour qu’ils s’arment et se préparent à la lutte contre l’impérialisme britannique et français. Une trêve a été annoncée le 1er octobre. Le 5 octobre, le général Leclerc, chef du corps expéditionnaire français, est arrivé pour « rétablir l’ordre » et « construire une Indochine forte au sein de l’Union française ». Dans les mois suivants, les Français reprennent le contrôle du Vietnam avec le consentement du Vietminh. En mars 1946, Ho Chi Minh a signé un accord pour accueillir les Français dans le nord et pour réunifier le pays sous contrôle français. Ce n’est que lorsque les Français ont réimposé la domination coloniale directe que les Vietminh ont commencé la lutte pour l’indépendance qui expulserait les Français en 1954 et les États-Unis en 1975.

Les staliniens se sont battus pour éroder le pouvoir des comités populaires qui ont surgi spontanément dans les zones urbaines. Ils ont pu s’imposer par la démagogie nationaliste, par la force des armes et par les meurtres perpétrés par leur police secrète, le Ty Cong-Au. Le Vietminh ne tolérait aucune tendance qui osât en formuler la moindre critique. Il a traité de telles tendances en les liquidant physiquement. Les militants du groupe Struggle ont été les premières victimes de la terreur stalinienne, malgré leurs proclamations de « soutien critique au gouvernement vietminh ». Ta Thu Thau a été tué dans des circonstances qui n’ont toujours pas été élucidées. Tran Van Thach, Nguyen Van So, Nguyen Van Tien et d’autres travailleurs ont été assassinés à Kien-an le 23 octobre 1945. Phan Van Hum et Phan Van Chanh ont « disparu » quelque part dans les zones contrôlées par les guérilleros en Cochinchine et à Nguyen Thi Loi a été assassiné à Binh Dang (Cholon) en octobre 1945. Le Ngoc et Nguyen Van Ky, membres du LCI, ont été torturés à mort par le Ty Cong-Au au début de 1946. D’autres membres du LCI tels que Hinh thai Thong ont été éventrés et enterré dans une fosse commune avec des centaines d’autres. La commune de mineurs de la région du Tonkin a été dissoute par les troupes du gouvernement provisoire de Ho Chi Minh et les conseils d’ouvriers ont été détruits. A la campagne, le Vietminh a restauré les terres occupées par les paysans à ses propriétaires d’origine.

Ho Chi Minh a été le principal stalinien au Vietnam pendant près de quatre décennies, dirigeant le mouvement à Hanoi de 1945 jusqu’à sa mort en 1969. Il était l’auteur intellectuel du meurtre des trotskystes vietnamiens, sinon le bourreau réel. En 1939, il écrivit trois lettres préparant le terrain pour les meurtres. Il a décrit les trotskystes comme « une bande de criminels », « des chiens de fuite du fascisme » et « les traîtres et les espions les plus infâmes » (10 mai 1939). Il a poursuivi en disant aux membres du PCI que les trotskystes « collaboraient avec les envahisseurs » et « sabotaient le mouvement » (7 juillet 1939). Il a affirmé qu’ils recevaient 100 000 dollars par mois des Japonais. Dans un rapport rédigé en même temps, il a déclaré que les trotskystes « doivent être politiquement exterminés ». En octobre 1945, le journal du PCI publié à Hanoï disait : « Les bandes trotskystes doivent être abattues immédiatement » et en février 1946, le ministre de l’Intérieur a déclaré : « Ceux qui ont poussé les paysans à prendre le contrôle des domaines seront punis sans pitié. » Lorsque Ho Chi Minh était à Paris à la fin de 1945, le trotskyste français Rodolphe Prager lui demanda comment et pourquoi les trotskystes vietnamiens avaient été tués. Il a dit que cela avait été fait par des responsables vietminh locaux dans des conditions dans lesquelles il était impossible pour les habitants de Hanoï de contrôler ce que faisaient tous les dirigeants locaux. Et au cours de ce même voyage, Ho Chi Minh a déclaré au socialiste français Daniel Guérin, qui s’est également renseigné sur Ta Thu Thau : « Tous ceux qui ne suivent pas la ligne que j’ai tracée seront brisés. Dans l’histoire officielle de la période, La Révolution d’Août (1960), le régime de Ho Chi Minh a admis qu’il fallait « dénoncer les saboteurs » et « arrêter les dirigeants de la bande trotskyste ».

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article6153

Le massacre de la grève générale en novembre 1922 à Guayaquil

La grève générale de 1922 à Guayaquil est une grève générale qui a lieu du 13 au 15 novembre 1922 dans la ville de Guayaquil, en Équateur. Cette grève générale fait suite à une grève des cheminots, commencée le 19 octobre. Les cheminots sont rejoints progressivement par les travailleurs d’autres secteurs d’activité, jusqu’à aboutir à une grève générale insurrectionnelle du 13 au 15 novembre. Le 15 novembre, la grève est réprimée implacablement par l’armée, avec un bilan estimé, selon les ouvrages, entre plusieurs centaines et un millier de morts. Cette répression est l’événement qui, par sa marque sanglante marque le début des luttes syndicales en Équateur, selon les mots de l’historien

https://fr.wikipedia.org/wiki/Gr%C3%A8ve_g%C3%A9n%C3%A9rale_de_novembre_1922_%C3%A0_Guayaquil

Massacres de 1965-1966 en Indonésie

Les massacres de 1965 en Indonésie sont la répression déclenchée contre le Parti communiste indonésien (PKI) et ses sympathisants par les milices du Nahdlatul Ulama (parti musulman) et du Parti national indonésien, encadrées par les forces armées indonésiennes. Le massacre des communistes indonésiens, jusque-là alliés au président Soekarno, intervient au terme de graves tensions politiques qui avaient fait craindre un basculement de l’Indonésie dans le camp communiste. Leur élément déclencheur est la tentative de coup d’État du 30 septembre 1965, imputée au PKI.

Le PKI, troisième parti communiste au monde en nombre d’adhérents, est éradiqué au cours d’une série de tueries qui s’étend sur plusieurs mois, entraînant la mort de plusieurs centaines de milliers de personnes : le bilan tourne entre 500 000 et trois millions de victimes. Bien que très peu connu du grand public occidental, il s’agit là de l’un des pires massacres de masse du XXe siècle1,2. Bien que le PKI et ses sympathisants soient les principales victimes de cette vague de violences, celle-ci vise également, selon les lieux, d’autres groupes comme les hindouistes, les chrétiens, certains musulmans modérés ou la minorité chinoise d’Indonésie.

Déclenchées à la fin de 1965, qui demeure la date symbolique de l’évènement, les tueries durent plusieurs mois et s’étendent sur l’année 1966, certaines ayant encore lieu par endroits en 1967. Des centaines de milliers de personnes — probablement plus d’un million au total — sont arrêtées, emprisonnées ou déportées dans des camps3. Le général Soeharto, principal maître d’œuvre de cette purge politique, remplace ensuite Soekarno à la tête du pays. La répression, visant aussi bien les communistes que les autres opposants, continue en Indonésie dans les années suivantes.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Massacres_de_1965-1966_en_Indon%C3%A9sie

Le massacre d’Iquique (Chili) en décembre 1907

Le 21 décembre 1907, l’armée chilienne ouvre le feu sur des ouvriers en grève hébergés dans une école. Le bilan, largement tu par le gouvernement d’alors, est effroyable.

Au début du vingtième siècle, la province d’Iquique, au nord du Chili, tire une grande partie de sa richesse de l’exploitation des mines de salpêtre. La ville portuaire d’Iquique voit quotidiennement des bateaux chargés de nitrate partir pour le reste du pays et l’étranger.

Au début du mois de décembre 1907, la colère gronde parmi les ouvriers. Le travail est dur, les accidents mortels fréquents, et ils exercent leur métier sans grande protection. Par ailleurs, ils sont extrêmement mal payés et leur salaire leur est versé, non en pesos (la monnaie nationale) mais en jetons ou tickets.

Le 21 décembre 1907, un terrible massacre y eut lieu à l’école Santa Maria, à la suite de la grande grève de la province de Tarapacá, un mouvement social spontané qui s’appuyait sur des organisations ouvrières en formation, grève que le gouvernement décida de noyer dans le sang.

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