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Macron impose la rentrée et les partiels à l’université en présentiel alors que les cas flambent

dimanche 9 janvier 2022, par Robert Paris

Enregistrant plus de 330.000 cas mercredi, un record depuis le début de la pandémie, le gouvernement Macron maintient la rentrée universitaire et les partiels en présentiel de 1.6 millions d’étudiants malgré la crainte de ceux-ci et des enseignants, déjà largement exposés au virus. Cette décision fait partie de la volonté du gouvernement de laisser le virus circuler massivement et de manière répétée, visant à mettre fin à toute tentative de contrôler la pandémie.

La rentrée universitaire et le maintien des partiels en présentiel décidés par le gouvernement Macron soulignent la criminalité et l’illégalité de la politique de l’aristocratie financière. Contre l’avis des enseignants, étudiants et les avertissements lancés par les scientifiques sur la dangerosité de cette reprise des cours sur la cinquième vague, le « président des riches » mène sa politique sans avoir d’autre base sociale que les forces répressives de l’État.

Une circulaire du ministre de l’Enseignement supérieur datée du 29 décembre attire l’attention des chefs d’établissement du supérieur pour l’organisation de sessions de substitution à organiser pour les étudiants contaminées par le Covid ou cas contacts : « Pour les étudiants ainsi à l’isolement et qui se trouveraient alors dans l’impossibilité de participer à une ou plusieurs épreuves, vous veillerez à organiser une session de substitution » organisé dans les deux mois qui suivent l’absence de l’étudiant.

La majorité des universités mettront en place des sessions de substitution pour les étudiants ayant attrapé le Covid, mais l’université Paris Sorbonne 4, Cergy-Pontoise, Clermont Auvergne et Picardie Jules-Vernes ont confirmé qu’il n’y auraient pas où peut être pas de sessions de substitution. Les universités de Nîmes, Paris Est Marne la Vallée, et Pierre et Marie Curie 6 n’ont pas données d’information sur d’éventuelles sessions de substitution.

La ministre de l’Enseignement supérieur, Frédérique Vidal a annoncé pendant les fêtes de fin d’année qu’il n’y aura ni report, ni jauge dans les amphithéâtres, ni contrôle du passe sanitaire. Sur FranceInfo, la ministre Vidal a justifié cette décision car elle répondait aux souhaits des étudiants et que 92 % d’entre eux étaient vaccinés.

Contrairement à ce qu’affirme la ministre les étudiants ne souhaitent pas des examens en présentiel. Dans un sondage fait à l’université Sorbonne Paris 1, 78 pour cents des votants sur un total 10 000 votes veulent des partiels à distance.

La rentrée scolaires et la tenue des partielles en distanciels a provoqué une vive réaction de la part des étudiants et des enseignant sur les réseaux sociaux. Sur le hastag @enconfinement, des étudiants partagent des photos prises dans leur amphithéâtre montrant l’absence de gestes barrières.

Daaj a écrit : « pas de distribution de gel, ni de masques, aucune distanciation, personne pour rappeler le port du masque obligatoire, pas de fameux capteur de CO2 promis par la présidence. Les étudiants sont oubliés, c’était un scandale et c’est seulement le jour 1 ». BabyCam ajoute : « Ahahaha chez nous une journée a suffit pour que des étudiants négatifs la veille ou le matin même du début des partiels mardi soient positifs aujourd’hui mais sinon tranquille les partiels en présentiel. »

Un autre tweet indique : « Un médecin d’un service de santé universitaire s’émeut : ‘quand je vois qu’il est dans beaucoup de villes quasiment impossible de faire une PCR, je suis inquiète pour tous les étudiants positifs qui sont allés sur les campus passer leurs partiels aujourd’hui...’ ». En effet, l’absence de test PCR sur Paris et la peur de rater leur partiel poussent les étudiants à venir passer leur examen qu’ils soient positifs ou cas contact.

Une pétition demandant l’abandon des examens partiels en présentiel à Aix Marseille Université avait été signée par 2 688 personnes lundi 3 janvier 2022. Le syndicat étudiant Unef à Panthéon-Sorbonne a envoyé en urgence aux élèves, le soir de Noël a mesuré sous forme de sondage la contagion du variant Omicron parmi les jeunes et l’impact que cela pourrait avoir sur la tenue des partiels. Sur les 5 000 étudiants qui y ont répondu, 800 déclareraient avoir contracté le Covid-19, soit 16 pour cent des sondés et 2250 seraient cas contact, soit 45 pour cent des interrogés.

La difficulté pour faire des tests PCR ou encore le manque de fiabilité des tests antigéniques qui ne sont plus remboursés poussent les étudiants contaminés ou cas contacts potentiellement positifs à passer leurs partiels. Ainsi la rentrée universitaire et les partiels en présentiel vont encourager des clusters géants dans les facs.

Le même problème se pose aussi dans les écoles. 47.453 élèves sont confirmés positifs depuis la rentrée et 9.202 classes fermées, selon le ministère de l’Éducation nationale, quatre jours après la rentrée. Par ailleurs, 5 631 adultes ont eux aussi été testés positifs. Le ministre de l’Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer a aussi indiqué que 75.000 élèves et 3.000 adultes cas contacts ont été isolés sur la même période.

Malgré les avertissements des scientifiques et la demande de recul de la date de rentrée scolaire, le gouvernement Macron est incapable d’adopter une politique sanitaire responsable. Sa politique de libre circulation du virus dans les universités et écoles priorise la création des profits plutôt que de sauver des vies. Les gouvernements préfèrent que les milliers de milliards d’euros des plans de relance servent à la création de profits et la surexploitation de la classe ouvrière. Pour cela il est nécessaire de libérer les parents de la charge de leurs enfants et les envoyer au travail.

Pendant des semaines, les syndicats n’ont rien fait pour mobiliser l’opposition des travailleurs à cette politique criminelle. Ils appellent à présent à une grève d’un jour le 13 janvier pour inciter le gouvernement à revoir le protocole » sanitaire dans les écoles. C’est bien trop peu et bien trop tard. Les travailleurs doivent prendre eux-mêmes leurs luttes en main.

Une politique de Zéro COVID est l’alternative à la politique de mort massive de l’élite dirigeante. Cela nécessite l’organisation indépendante de la classe ouvrière et des jeunes dans des comités de base dans les lieux de travail et les écoles pour superviser la sécurité, défendre le droit social à un lieu de travail sûr et imposer des politiques de santé publique pour mettre fin à la pandémie.

Antony Torres - WSWS

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