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Qui a besoin de la guerre qui commence en Europe et pour en faire quoi ?

mardi 8 mars 2022, par Karob, Robert Paris

Qui a besoin de la guerre qui commence en Europe et pour en faire quoi ?

L’Ukraine, prélude à une guerre mondiale entre impérialismes !

Bien des gens s’imaginent que la guerre va rester cantonnée à l’Ukraine et c’est possible pendant un certain temps. Mais ce n’est pas juste un accident guerrier qui va s’arrêter là. Même si des négociations mènent au retrait militaire russe, cela ouvre une nouvelle période qui sera celle des confrontations entre les blocs, celle des guerres ou menaces de guerres, celle de la course aux armements, celle des confrontations violentes qui justifieront des politiques violentes des États, intérieures comme extérieures. C’est une nouvelle période pour l’Europe et pour le monde.

Deux camps impérialistes en guerre !

Le camp occidental tient à faire croire qu’il ne s’agit nullement de guerre inter-impérialiste et que seule la Russie veut la guerre. C’est très compliqué pour les gouvernants occidentaux, comme on vient de la voir avec le président de la bourgeoisie française et de l’impérialisme bleu-blanc-rouge, de se dire en guerre aux côtés du peuple ukrainien et, en même temps, d’affirmer qu’ils ne sont pas en guerre et que seule la Russie l’est. C’est indispensable de faire ce grand écart de déclarations pour, d’un côté, expliquer qu’on occupe militairement l’Europe de l’Est pour aider militairement les Ukrainiens envahis, et, de l’autre, que l’on n’a pas déclaré la guerre à la Russie, qu’on ne la souhaite absolument pas, qu’on n’y a aucun intérêt, que tout le camp occidental serait purement pacifiste dans cette affaire qui opposerait seulement Russie et Ukraine. C’est prendre les gens pour des naïfs : il est évident que l’OTAN, les USA et l’Europe sont dans un camp dans cette guerre et la Russie dans l’autre.

Bien sûr, chacun, dans le camp occidental, croit savoir que c’est la Russie qui a tout à gagner à cette guerre pour reconstituer son empire éclaté depuis la chute de l’URSS et aussi pour rendre Poutine plus populaire dans le camp des nationalistes russes. Bien sûr, chacun croit savoir que c’est Poutine qui a tout intérêt à cultiver les sentiments nationaux russes et qui a depuis longtemps surfé sur cette aspiration d’une partie de la population russe au retour à la grandeur passée de l’empire dont l’Ukraine était une partie essentielle. Il l’a bien démontré, pensent-ils, en Crimée.

Biden, boucher de la guerre d’Irak, veut la guerre contre la Russie et la Chine !

Pour le grand public, Poutine a une allure bien plus dictatoriale et militariste que Biden, ais c’est pure apparence. Biden a conduit la guerre américaine pendant bien plus d’années et de manière bien plus sanglante que Poutine. Car Biden, c’est le grand ordonnateur de la guerre américaine en Irak. C’est à cette époque que l’armée américaine enfermait ses ennemis (ou ennemis supposés) dans des containers immenses qui étaient ensuite mitraillés. Et ce n’est qu’un exemple des violences massives américaines ordonnées par un certain Biden…

Biden a fondé l’essentiel de son programme politique sur la guerre contre la Russie et la Chine et c’est sur cette base qu’il a été élu. Il faut dire que, son adversaire Trump, lui, s’était fondé sur la paix avec le bloc ennemi et prétendait parvenir ainsi à remonter l’Amérique contre le bloc adverse sur le plan économique. Mais il n’y était pas parvenu. Cela fait que les commentateurs internationaux, bien avant toute velléité russe en Ukraine, affirmaient que l’élection de Biden à la présidence des USA signifiait à court terme la guerre avec Russie et Chine ! Ils ne prêtaient pas alors la responsabilité exclusive de la guerre à la seule Russie et au seul Poutine, mais à un besoin irrépressible des Etats-Unis de combattre sur le terrain militaire leur principal adversaireéconomique !

Contrer la montée des impérialismes Russe et Chinois !

Au contraire, le bloc Russie-Chine répétait sans cesse qu’il ne souhaitait que la paix, celle-ci leur permettant de gagner sans cesse des parts de marchés et de conquérir des positions de plus en plus dominantes. Au point que le nombre de pays qui rejoignaient leur alliance internationale grandissait plus que le nomde de pays (essentiellement en Europe de l’Est) qui gagnaient l’OTAN, alliance anti-russe. La paix est donc nécessairement plus intéressante pour le camp Russie-Chine et pas par pacifisme !

D’ailleurs, l’impérialisme russe, après son échec cuisant en Afghanistan, a beaucoup plus appris qu’une défaite militaire peut faire perdre beaucoup de pouvoir, que l’impérialisme américain qui a essuyé bien des défaites sans en être menacé, notamment en Corée ou au Vietnam et dans toute l’Indochine.

Cela ne veut pas dire que le bloc impérialiste Russie-Chine et leurs alliés soit pacifiste ni anti-guerre ni moins dangereux ni moins impérialiste que le bloc USA-Canada-Australie-Japon-Europe. Ils n’ont pas les mêmes atouts, ni le même passé, ni les mêmes sources d’approvisionnement, ni les mêmes types d’armées, etc.

Avant d’aller à la guerre mondiale ! Gagner du temps pour mettre au pas les populations par la mise en place de régimes autoritaires, dictatoriaux ou fascistes !

Tout le monde que la confrontation frontale avec tous les moyens militaires de chaque puissance mis en jeu signifierait un recul effroyable pour l’humanité, mais des grandes puissances peuvent se confronter plus lentement, à plus petite échelle, plus localement, et de manière plus lente qu’un simple envoi de missiles porteurs d’ogives nucléaires contre les grandes villes de l’adversaire. Les impérialismes peuvent parfaitement choisir de mettre le monde en guerre et pratiquer d’abord une drôle de guerre, leur permettant de rendre leur camp encore plus dictatorial.

Faire monter le chauvinisme anti-russe ! Tous ceux qui sont contre sont des ennemis de la nation en guerre et du pseudo camp de la démocratie impérialiste !

Dans chaque pays, quiconque ne soutiendrait pas leur guerre serait taxé de trahison et traité comme tel. Tous les pays se transformeraient ainsi en dictatures. On voit d’ailleurs déjà ce type d’évolution se profiler, avec les attaques contre des personnes d’origine russe, dans de nombreuses professions de l’art, du sport, des spectacles, licenciées comme le chef d’orchestre russe Valéry Gergiev de l’orchestre de Vienne simplement parce qu’ils sont russes et n’ont pas fait de déclaration publique anti-Poutine ! Quand un pays est en guerre, un homme public qui ne se solidarise pas avec cette guerre est directement menacé…

Quand les puissances occidentales s’attaquent à tous les Russes, seulement à cause de leur nationalité, les éliminent des jeux sportifs, des participations artistiques, des activités de toutes sortes, s’attaquent à eux en tant que musiciens, que restaurateurs, qu’intellectuels, aussi bien que comme milliardaires ou comme généraux, s’en prennent non aux dictateurs mais à tout un peuple, est-ce pour démontrer le caractère démocratique du monde occidental, ou est-ce plutôt pour attiser le chauvinisme violent, pour solidariser tous les Russes avec Poutine en obligeant tous les Occidentaux à se solidariser avec Biden ?

Le recul du capitalisme Américain et la lutte pour le maintien de sa domination politique et économique !

Il est certain que, pendant des années, la domination américaine sur le monde était complètement incontestée. Mais ce n’est plus le cas et il ne peut pas y avoir plusieurs centres de domination sans que ceux-ci souhaitent la confrontation, ne serait-ce que pour mesurer qui l’emporte et trancher. Mais c’est loin d’être la seule raison de la guerre.

L’hostilité particulière des USA à l’égard de la Russie ne date pas de Biden, et pas même de Poutine. Il y a belle lurette que l’impérialisme américain, plus ou moins aidé en cela par les plus grandes puissances européennes, a entouré la Russie d’Etats qui lui sont violemment hostile et sont violemment pro-américains comme la Pologne.

Il est évident qu’en 2004 c’est tout le monde occidental qui a poussé le peuple ukrainien contre la Russie. Il est ainsi remarquable que ce dernier ait trouvé remarquable la mobilisation de Maidan alors qu’il n’a soutenu aucun des soulèvements du même type dans le monde. Il est aussi remarquable que ce soient les seules forces antidémocratiques et réactionnaires que ce monde dit démocratique aient soutenu au sein du soulèvement de 2004 à Kiev. Au nom de la liberté de l’Ukraine, il s’agissait surtout de former une nouvelle nation du cordon sanitaire anti-russe. Et l’Otan espérait bien la faire adhérer à son tour à l’alliance anti-russe. C’est cette menace qui, plus que toutes les autres, a mis le feu aux poudres. Cela signifie que les USA étaient parfaitement maîtres d’éviter la conflagration et qu’ils ont cherché au contraire à y pousser.

Si une partie de la population ukrainienne a pensé qu’elle n’avait rien à perdre à aller à la confrontation avec la Russie, c’est parce qu’elle a cru que l’Europe et les USA interviendraient militairement et immédiatement en cas d’attaque militaire russe et, visiblement, elle s’est trompée. L’opinion publique occidentale s’est trompée de même. Pourtant, le camp occidental dit « démocratique » s’est gardé de s’expliquer là-dessus et les commentateurs aux ordres n’ont pas posé la question. Les armées du camp occidental interviennent dans une partie de l’Europe de l’Est mais pas du tout en Ukraine !

Le peuple d’Ukraine utilisé comme chair à canon pour imposer à l’Europe capitaliste de s’aligner sur les intérêts américains !

La guerre en Europe a un autre avantage pour l’impérialisme américain : celui d’obliger toutes les puissances occidentales et notamment toutes celles d’Europe à s’aligner strictement sur les intérêts américains. Les gouvernants européens font semblant de l’avoir voulu de leur plein gré mais on voit bien qu’elles ont suivi de manière contrainte et forcée.

Autre étonnement : les forces occidentales ont limité leur aide militaire à l’Ukraine et n’en ont fourni aucune à la population ukrainienne. Armer le peuple n’a jamais été dans les us et coutumes des gouvernants capitalistes dans aucun conflit, dans aucune région du monde. Ils peuvent fournir des armes à des bandes armées mais de manière très limitée et à la population ils n’en fournissent pas du tout. Rappelons que l’alliance occidentale de la deuxième guerre mondiale ne voulait pas armer réellement la résistance en France ni armer les maquis.

Si le prétexte des interventions armées impérialistes est d’aider des peuples, cela ne va jamais jusqu’à aider ces peuples à se libérer eux-mêmes. Pire même, s’il s’avère qu’un peuple a tendance à se libérer lui-même d’un dictateur, comme le peuple irakien contre Saddam Hussein, alors l’impérialisme sauve encore le dictateur contre son peuple, quitte à faire ensuite une guerre soi-disant pour le renverser !

Le pacifisme frelaté des démocraties occidentales prépare l’Union Sacrée comme en 14 pour la Guerre et permet de faire taire toutes contestations sociales et politiques !

Mais, direz-vous, les puissances occidentales sont pacifistes et ne veulent pas la guerre. Pourtant il suffit d’écouter Macron dire que la guerre va s’étendre à toute l’Europe et qu’elle va être de longue durée pour sentir combien il est satisfait d’avoir un bon prétexte pour annoncer au peuple français des temps difficiles et des aides financières aux capitalistes et combien il compte que la guerre le sauve de toutes les luttes sociales, de toutes les luttes de gilets jaunes, de toutes les luttes des anti-pass, de toute la révolte sociale qui monte. Et ce n’est pas tout, il compte que la guerre lui permette d’étouffer toute critique, toute liberté. Ainsi, on commence par affirmer que quiconque soutient Poutine devient un ennemi, puis c’est quiconque ne déclare pas être contre Poutine. D’ailleurs, on voit immédiatement tous les candidats à la présidentielle prendre le tournant, tous les média, toutes les organisations syndicales, tous se mettre dans le rang, au garde à vous derrière le gouvernement français, soi-disant pour clamer « à bas la guerre » mais pas, surtout pas, à bas la guerre de la France en Europe, à bas l’envoi de l’armée française en Roumanie par exemple !

D’autres peuvent souligner que les puissances occidentales essaient une autre arme qui peut faire reculer Poutine : la « guerre économique ». C’est le terme employé (puis retiré) par le ministre français de l’économie Le Maire. C’est aussi la réalité d’une des interventions des USA avec de multiples mesures de blocage des relations commerciales, bancaires et financières. Mais on peut difficilement faire passer cette intervention agressive économiquement contre la Russie pour une réaction à la guerre russe puisque l’essentiel de ces mesures a été décidé et mis en œuvre avant la guerre en Ukraine. C’est même ces mesures, décrétées et maintenues alors que la Russie annonçait arrêter ses manœuvres militaires, qui ont poussé la Russie vers la radicalisation de l’affrontement puisqu’il n’y avait plus rien à perdre. Le boutefeu de guerre a donc été bien plus Biden que Poutine. Même Macron, qui se dit pacifiste, s’est adressé d’abord aux troupes armées pour leur dire qu’on allait faire appel à elles dans le cadre de la guerre contre la Russie, avant de s’adresser à la population pour lui dire qu’il n’était pas en guerre contre la Russie. Belle démonstration d’hypocrisie et de retour aux « mensonges de guerre » !

La guerre économique du camp impérialiste occidentale pour voler des parts de marchés !

La guerre économique, présentée comme une arme pacifique pour arrêter la guerre tout court, est en fait bien plus le but qu’un simple moyen « non violent ». En effet, les puissances occidentales considèrent que, si la paix favorise le camp Russie-Chine, ils peuvent les faire reculer par la guerre et notamment par la guerre économique qui peut leur faire perdre économiquement bien plus que militairement !

Oui, si en temps de paix le camp occidental perd des parts de marchés, en période de guerre économique, c’est plutôt le camp Russie-Chine qui en perd.

Le troisième grand effondrement mondial du capitalisme et la troisième grande guerre de classe mondiale contre les peuples !

Et c’est effectivement l’économie qui explique la guerre et pas seulement par la concurrence entre les deux grands blocs impérialistes mondiaux. L’économie capitaliste est entrée dans une phase critique, celle où chaque mesure économique ou financière pour aider le système ne fait que le faire plonger davantage, et notamment les interventions financières massives pour « aider l’économie » qui créent une masse de capitaux « liquides » qui étouffent finalement l’économie. Dès lors, la guerre économique peut être un moyen trouvé pour pallier à cette situation, donner notamment de nouvelles justifications pour d’un côté aider les capitalistes, notamment par la relance de la production d’armes, et de l’autre par les sacrifices exigés à la population sous prétexte de guerre pour aider un peuple agressé.

La France et ses alliés occidentaux ne sont pas les seuls à jouer les hypocrites. Actuellement, Russie et Chine font semblant d’être moins proches et de défendre séparément leurs intérêts, la Chine jouant elle aussi les pacifistes. Dans ce camp aussi, le mensonge de guerre est roi…

La déliquescence actuelle du système capitaliste n’est nullement un produit de la guerre d’Ukraine. Elle n’a pas attendu celle-ci pour se manifester et menacer le monde capitaliste. La chute ne menace pas seulement le bloc occidental mais tout aussi bien le bloc Russie-Chine. Les uns comme les autres n’ont pas de solution face à la chute des investissements productifs rentables, chute relative par rapport au total des capitaux et due au fait que ce total atteint des sommets bien trop importants pour que le système leur trouve des débouchés. Si l’industrie chinoise par exemple, ou russe dans quelques domaines, ont connu des succès, ceux-ci ne suffisent nullement à digérer la masse des capitaux nouveaux accumulés. Du coup, les spéculations vont bon train et les banques centrales dépensent des sommes colossales à racheter les titres pourris, à avaler les dettes des Etats et à sauver trusts et banques.

Bien sûr, la guerre, en poussant la production d’armes, en remontant le cours des matières premières, en justifiant des aides d’État aux capitalistes, aide certain d’entre eux mais cela ne peut suffire à sauver le système. Capitalistes chinois, russes comme occidentaux le savent.

Ils savent tous très bien que ce n’est pas la guerre en Ukraine qui déterminera le moment où l’ensemble du monde capitaliste préférera la guerre mondiale que la paix armée. Ce moment sera déterminé par l’existence d’une chute absolument inévitable et la guerre éclatera quelques jours avant…

La guerre mondiale est donc aussi inévitable que la chute du capitalisme et sa date est déterminée par elle. Tant qu’elle ne sera pas irrésistible, tant que les banques centrales pourront réagir financièrement à la chute économique, tant que la crise des liquidités et que la crise de l’inflation ne prendront pas un tour catastrophique, la guerre restera suspendue au-dessus de nos têtes sans éclater, sans que les deux blocs se confrontent directement et l’hypocrisie restera de mise. Voilà pourquoi les puissances occidentales se refusent encore à intervenir en Ukraine et leur prétendue solidarité avec le peuple ukrainien en reste au prétendu pacifisme. Ils ne peuvent pas s’en expliquer sans dévoiler l’ensemble de leurs calculs et leur pessimisme sur l’avenir du capitalisme. Les peuples, eux, restent dans l’ignorance des enjeux et des perspectives…

Plus que jamais pour le peuple travailleur, le seul avenir consiste non à clamer « la paix » ou « les salaires » mais à se préparer à la lourde tâche d’assumer la direction de la société humaine, parce que le capitalisme est devenu un système du passé, même s’il s’accroche au pouvoir.

Messages

  • L’attitude des socialistes à l’égard des guerres

    Les socialistes ont toujours condamné les guerres entre peuples comme une entreprise barbare et bestiale. Mais notre attitude à l’égard de la guerre est foncièrement différente de celle des pacifistes (partisans et propagandistes de la paix) bourgeois et des anarchistes. Nous nous distinguons des premiers en ce sens que nous comprenons le lien inévitable qui rattache les guerres à la lutte des classes à l’intérieur du pays, que nous comprenons qu’il est impossible de supprimer les guerres sans supprimer les classes et sans instaurer le socialisme ; et aussi en ce sens que nous reconnaissons parfaitement la légitimité, le caractère progressiste et la nécessité des guerres civiles, c’est à dire des guerres de la classe opprimée contre celle qui l’opprime, des esclaves contre les propriétaires d’esclaves, des paysans serfs contre les seigneurs terriens, des ouvriers salariés contre la bourgeoisie. Nous autres, marxistes, différons des pacifistes aussi bien que des anarchistes en ce sens que nous reconnaissons la nécessité d’analyser historiquement (du point de vue du matérialisme dialectique de Marx) chaque guerre prise à part. L’histoire a connu maintes guerres qui, malgré les horreurs, les atrocités, les calamités et les souffrances qu’elles comportent inévitablement, furent progressives, c’est à dire utiles au développement de l’humanité en aidant à détruire des institutions particulièrement nuisibles et réactionnaires (par exemple, l’autocratie ou le servage) et les despotismes les plus barbares d’Europe (turc et russe). Aussi importe t il d’examiner les particularités historiques de la guerre actuelle.

    https://www.marxists.org/francais/lenin/works/1915/08/vil19150800b.htm

  • La catastrophique crise commerciale, industrielle, agraire et financière, la rupture des liens économiques, le déclin des forces productives de l’humanité, l’insupportable aggravation des contradictions de classe et des contradictions nationales marquent le crépuscule du capitalisme et confirment pleinement la caractérisation par Lénine de notre époque comme celle des guerres et des révolutions.

    https://www.marxists.org/francais/trotsky/oeuvres/1934/06/34061000.htm

  • « Les accusations mutuelles des belligérants n’ont pas pour but seulement de justifier aux yeux de « leurs » peuples la participation au conflit. Elles doivent aussi et surtout cacher à tous les peuples les vraies causes de la guerre.

    Voilà comment « l’incident polonais » devient conflit mondial, voilà comment derrière la « lutte pour un ordre européen » se cache la lutte pour un nouveau partage du monde. Ainsi se dévoile à nos yeux la cause réelle de la guerre : l’impérialisme des pays capitalistes « avancés ». »

    https://www.marxists.org/francais/barta/1940/11/barta_lutte2g.htm

    Incident polonais ou ukrainien, ça dépend des époques, mais le fond est le même !

  • Ils aimeraient bien nous enfermer dans l’alternative trompeuse : ou Poutine ou l’Otan ! Non merci, un pourri impérialiste n’en cache pas un autre !

  • Pour rester optimiste jusqu’au déclenchement d’une guerre mondiale, abandonner la théorie de l’impérialisme, le marxisme en général est très utile. C’est ce qu’illustre le NPA par sa fraction soi-disant trotskyste l’Etincelle, qui endort les travailleurs :

    Il n’y a encore aucun mécanisme décisif qui conduirait à une généralisation de la guerre.

    Editorial de la Fraction. 28 février 2022

    https://www.convergencesrevolutionnaires.org/C-est-au-peuple-ukrainien-de-decider-lui-meme-de-son-sort?navthem=1

    Ah bon, camarades de la Fraction ? L’impérialisme n’est plus un « mécanisme » qui conduirait à une guerre généralisée ?

  • Comment se fait-il que, bien avant l’invasion de l’Ukraine, Macron savait déjà qu’il y aurait une guerre d’ampleur de l’Europe contre un puissant ennemi et l’avait affirmé à son Etat-Major, annonçant que l’armée française devait se mettre en état d’aider cette guerre ? Vu qu’il s’agissait d’une guerre contre un ennemi important, on peut deviner que ce sont les USA qui avaient dicté cette certitude au président français ! Donc la guerre contre la Russie était déjà programmée par les USA comme nouvelle réponse à la situation de crise mondiale.

  • Le texte qui suit a été écrit en commentaire à l’article de Convergences révolutionnaires qu’on peut lire au lien suivant :

    https://www.convergencesrevolutionnaires.org/C-est-au-peuple-ukrainien-de-decider-lui-meme-de-son-sort?navthem=1&id_article=17730&id_objet=17730&id_forum=0#forum28675

    Le texte qui suit a été soumis à publication (Réagir à cet article) sur le lien ci-dessus.

    Le texte est copié tel qu’il a été rédigé dans sa version la plus aboutie, et, espérons-le, la moins imprécise.

    ***

    S’en prendre à l’impérialisme commence par s’attaquer à l’impérialisme de son propre pays.

    Pourquoi les troupes françaises se massent-elles au portes de l’Ukraine ? Pourquoi les troupes américaines sont-elles arrivées en Europe la semaine même où, sur le modèle d’Ottawa, la marche pour les liberté convergeait vers Paris puis Bruxelles ?

    Pourquoi ne pas le dire ? Pourquoi qualifier de « salauds », « ceux qui nous gouvernement » ? Pourquoi ne pas qualifier leurs actes comme impérialistes ? Pourquoi un tel silence ?

    La Fraction défendrait-elle maintenant son impérialisme ? Défenses par omission de voir la lutte de classe en cours au niveau mondial.

    Quelle évolution : en taisant aujourd’hui ses critiques contre l’impérialisme français, en niant que la course à la guerre mondiale a commencé, en refusant par le passé de discuter de la crise systémique de 2008... et on en passe, la Fraction est en train de se ranger derrière son propre impérialisme.

    Le texte Défense du marxisme de Trotsky était par le passé proposé à la lecture par le défunt dirigeant de la Fraction. Je pense en particulier à la Lettre ouverte au camarade Burnham.

    Ce texte a prévenu depuis 1940 des processus qui mènent les révolutionnaires à abandonner leur boussole et leur identité de révolutionnaires. Cela passe par l’abandon de la philosophie développée par Marx et Engels : le matérialisme dialectique.

    Le texte de Trotsky dit explicitement, exemples à l’appui, que refuser de défendre philosophiquement la dialectique et le matérialisme dialectique avait mené un grand nombre de révolutionnaires ayant abandonné cette philosophie à finir par défendre une forme ou une autre de nationalisme. Ou du moins à abandonner le camp du prolétariat et donc à abandonner la cause révolutionnaire. Or, déjà, il y a près de 20 ans, le terme de dialectique faisait bondir feu le dirigeant de la Fraction.

    La pente entamée par la Fraction avant même 2008 a mené ce groupe à se lier avec tous les défenseurs du vieux monde et à renier le programme qu’elle prétendait défendre en se constituant comme Fraction.

    C’est triste, mais, même si le constat est amer, un chat doit s’appeler un chat. La pente est entamée et elle risque de ne pas s’arrêter en si bon chemin.

  • Après la propagande selon laquelle « tout est de la faute » des intégristes musulmans, des terroristes, puis tout est de la faute des sans papiers, des immigrés, des banlieues, puis tout est de la faute des gilets jaunes, des grévistes, des manifestants, des révoltés, puis encore tout est de la faute du covid, de la pandémie, puis tout est de la faute des non vaccinés, des anti confinement, puis des pro confinement, puis des révoltés encore ! Eh bien après il y a le discours selon lequel tout est de la faute de Poutine et des Russes !!!

  • À mesure que le conflit se développe, les États-Unis et l’OTAN s’impliquent de plus en plus directement dans la guerre par procuration contre la Russie. Les puissances impérialistes ont provoqué le conflit avec l’idée qu’elles pourraient enliser la Russie dans un conflit de type afghan, utilisant le fait que l’Ukraine ne fait pas officiellement partie de l’OTAN pour poursuivre la guerre sans provoquer un conflit direct entre la Russie et l’OTAN.

    Cependant, au fur et à mesure que la guerre se développe, la fiction selon laquelle l’OTAN n’est pas directement impliquée est de plus en plus impossible à maintenir. Plus de 20 pays, dont la plupart des membres de l’OTAN, ont transféré des missiles, des systèmes antiaériens, des avions, des véhicules et d’autres armes à l’Ukraine. Les États-Unis, qui ont transféré plus de 350 millions de dollars d’armes à l’Ukraine en l’espace de deux semaines seulement, ont autorisé 200 millions de dollars supplémentaires d’équipement militaire au cours du week-end.

  • L’escalade de la guerre entre les États-Unis/l’OTAN et la Russie au sujet de l’Ukraine est en même temps une guerre contre l’ensemble de la classe ouvrière. Alors que la flambée des prix fait chuter les salaires réels, on demande simplement aux travailleurs d’endurer au nom de la défense de la « liberté », c’est-à-dire du droit de l’Ukraine à rejoindre l’alliance militaire de l’OTAN. « L’OTAN a besoin de plus de fusils et de moins de beurre », exigeait une tribune libre publiée le 7 mars dans le Wall Street Journal, qui demandait que la sécurité sociale et Medicare soient réduites radicalement.

    En l’espace de quelques semaines, la guerre a ouvert la voie à un réalignement massif des dépenses publiques dans le monde entier. La semaine dernière, les États-Unis ont adopté le plus gros budget militaire de l’histoire, tout en réduisant le financement restant pour la pandémie de COVID-19. L’Allemagne a profité de la crise pour tripler son budget militaire.

    En d’autres termes, la guerre sera l’occasion d’une réduction massive du niveau de vie de la classe ouvrière où la baisse des salaires réels causée par une inflation galopante s’accompagnera d’une austérité sociale et d’injonctions judiciaires contre les grèves au nom de la « sécurité nationale ».
    Les conséquences de la guerre seront encore plus désastreuses pour les classes ouvrières de l’ancienne Union soviétique qui font face à la perspective d’un effondrement économique total, d’un chômage de masse, voire d’une famine de masse. Les travailleurs de Russie et d’Europe de l’Est font face à toutes les conséquences de la dissolution de l’Union soviétique. On peut voir que l’affirmation selon laquelle la restauration du capitalisme créerait la prospérité et une sorte de coexistence pacifique entre la Russie et l’impérialisme mondial n’était qu’un mythe.

  • La très démocratique France vend non seulement des armes à l’Arabie Saoudite mais n’a jamais arrêté d’en vendre à la Russie ! Son soutien aux ukrainiens est avant tout un soutien aux intérêts de son propre impérialisme !

    La France (notamment en Afrique) est un boucher aussi sanguinaire que la Russie !

    A bas la France Impérialiste et capitaliste !

    A bas la France Impérialiste et capitaliste !

    A bas ses sales guerres !

    A bas ses ventes d’armes !

    Grève dans tous les industries d’armement !

    Exproprions les fauteurs et profiteurs de guerre !

    https://www.sudouest.fr/.../guerre-en-ukraine-la-france-a...

    https://www.bfmtv.com/.../apres-des-revelations-sur-la...

    https://www.leparisien.fr/.../guerre-en-ukraine-pourquoi...

  • En 2020 la France se ’classait’ 3 ème plus gros vendeur d armement dans le monde juste derrière les USA et la Russie. Et les travailleurs en France sont appelés a retrousser leur manche pour produire plus encore en ce moment !
    Pour vendre a qui ? A quelles armées et a quelles dictatures ?
    Ah mais non , on nous dit que c est pour notre État, celui qui a la responsabilité du dernier génocide du 20 siècle au Rwanda comme référence en matière d intervention militaire et politique, ou bien l équipement des armées comme l Arabie saoudite qui a semé le chaos grâce au Rafale, bombardant le Yémen et sa capitale Sanaa , classée patrimoine mondial de l humanité.
    L humanité de l état français et de son complexe militaro-industriel...vous voyez quelques choses qui gênent la CGT , ce syndicat prétendant défendre les peuples travailleurs ?
    Pas une prise de position, pas un tract, pas un secrétaire de section syndicale dans 1 usine pour évoquer ne serait ce que l hypocrisie, alors si nous voulons stopper nos impérialismes et la production d armement , il va falloir compter comme pour le reste..sur nous même.

  • La déclaration de la Confédération générale du travail (CGT) sur la guerre russo-ukrainienne pose des questions politiques essentielles aux travailleurs en France et à l’international. Elle confirme le soutien illimité accordé par la bureaucratie cégétiste aux opérations politiques et militaires de l’impérialisme, qui menacent à présent de déclencher une guerre mondiale avec la Russie. En France comme à travers le monde, la lutte nécessairement internationale contre la guerre nécessite la mobilisation des travailleurs indépendamment des syndicats.
    « Le risque de déclenchement d’une guerre mondiale est réel », avoue la CGT. Mais elle n’appelle pas à mobiliser les travailleurs et faire grève contre le risque d’une guerre nucléaire. Saluant les opérations des milices nationalistes et des militaires ukrainiens armés par l’OTAN, elle appelle à l’instauration d’un régime russe pro-OTAN.

    « Le principal espoir réside donc dans la résistance de la population ukrainienne et dans l’aspiration au changement des peuples de Russie et du Belarus », déclare la CGT, qui cible le président russe Vladimir Poutine : « La condamnation de la CGT doit quant à elle frapper avant tout l’agresseur, en l’espèce Vladimir Poutine ».

    Le Parti de l’égalité socialiste (PES) s’oppose à la guerre lancée par Poutine en Ukraine, qui divise les travailleurs russes et ukrainiens et a coûté des milliers de vies. Mais le PES maintient une opposition marxiste à toute tentative de rejeter la responsabilité pour le danger de guerre mondiale sur une ou autre puissance capitaliste. Comme lors des deux guerres mondiales du 20e siècle, l’ensemble du système d’États-nation capitalistes est responsable et doit être renversé. Dans cette lutte, les puissances impérialistes de l’OTAN sont les ennemis les plus dangereux des travailleurs.

    La CGT, elle, vise à bloquer la mobilisation en lutte des travailleurs de son propre pays et, ainsi, l’unification internationale des travailleurs contre la guerre. La CGT propose de mobiliser non pas les travailleurs contre la guerre, mais les banques et les médias de l’Europe contre la Russie.

    La suite :
    https://www.wsws.org/fr/articles/2022/03/16/fcgt-m16.html

  • La Chine est bel et bien un impérialisme capitaliste.

    Le besoin de conquérir des marchés et de mettre la main sur des matières premières force la Chine à se montrer plus agressive sur le marché mondial. Elle s’est accaparé l’accès à des ressources dans de nombreux pays. La Chine a par exemple pris possession d’un aéroport et d’un port au Sri Lanka, établi une base militaire à Djibouti, construit des chemins de fer en Ethiopie, obtenu du cuivre et du cobalt au Congo, du cuivre en Zambie, du pétrole en Angola, et la liste est encore longue. Elle proclame également sa souveraineté sur la mer de Chine méridionale, la voie la plus importante du commerce international.

    Cela menace directement les intérêts de l’impérialisme américain. Tout ceci ne fait qu’aggraver les tensions entre la Chine et les Etats-Unis

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