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Les syndicats au service de Macron

mercredi 27 avril 2022, par Alex, Waraa

Voir ici : https://www.lefigaro.fr/social/quand-emmanuel-macron-remercie-le-patron-de-la-cgt-pour-son-soutien-20220421

QUAND L’ELECTORALISME AU SERVICE DU CAPITAL NE MARCHE PLUS,
LE SYNDICALISME TENTE DE LE RESTAURER AU NOM DE L’ANTIFASCISME.

A BAS LE SYNDICALISME BOURGEOIS
À LA MARTINEZ-BERGER-ARTHAUD-POUTOU !

VIVE LE SYNDICALISME REVOLUTIONNAIRE
A LA LENINE-TROTSKY-DURUTTI-GRIFFUELHES-MONATTE-ROSMER !

A BAS LA MAINMISE DES BUREAUCRATIES SYNDICALES SUR LES LUTTES OUVRIERES

POURQUOI LES REFORMISTES TAISENT LEURS DÉFAITES PASSÉES CONTRE LE FASCISME ?

Entre les deux tours de l’élection présidentielle, de nombreuses partis et organisations syndicales (CGT-CFDT) ont appelé à voter ou manifester contre l’extrême-droite et le danger fasciste représentés par Le Pen. Ne doutons pas qu’ils continueront à le faire en vue des élections législatives.

Curieusement, aucun des appels des résolutions de ceux qui donnent des leçons aux prolétaires aujourd’hui ne rappellent des exemples historiques : ni Mussolini, ni Hitler, ni Franco, alors que les syndicats furent partie prenante des événements. Et pour cause : dans ces trois épisodes, le rôle des syndicats réformistes a été d’ouvrir la voie au fascisme, et même à tenter de collaborer avec lui une fois qu’il fut au pouvoir.

Qu’est-ce que le fascisme ? A l’origine le terme vient d’Italie, le fascisme étant le parti poli-tique puis le régime mis en place par B. Mussolini (1922-1943). Le nazisme de Hitler en Allemagne (1933-1945) et la dictature militaire du général Franco en Espagne (1939-1975) furent des régimes du même type. Le trait caractéristique du fascisme consiste à détruire physique-ment toute forme d’organisation indépendante de la classe ouvrière, à exterminer les cadres des syndicats et partis politiques de gauche.

Les véritables révolutionnaires sont certes en priorité la cible des fascistes, mais les sociaux-démocrates les plus modérés comme L. Blum et tous ceux qui ont démontré mille fois leur loyauté envers la bourgeoisie sont aussi menacés de mort. La première victime des fascistes italien fut le maire socialiste de Bologne en novembre 1920. C’est pour cela que les organisations les plus réformistes se réveillent lorsque la perspective fasciste menace leur capacité d’agir en serviteur loyaux du système capitaliste. Au soir de la manifestations parisienne fascisante du 6 février 1934, la gauche politique et syndicale française fut prise de panique, cher-chant secours auprès de l’armée et de la police française. Aussi modérée et ouvertement partisane de la collaboration de classe qu’elle puisse être, la CFDT, ouvertement réformiste, re-groupe des ouvriers, et le fascisme est susceptible de détruire une telle organisation, autant que la CGT.

Mais ce n’est pas parce que les réformistes sont menacés de mort par le fascisme autant que les révolutionnaires qu’ils sont capables de lutter efficacement contre ce fascisme. C’est pour cette raison que ni Martinez ni Berger, ni l’extrême-gauche électoraliste (Arthaud Poutou) n’a utilisé la tribune donnée par les élections pour rappeler aux travailleurs un quelconque exemple de lutte victorieuse des appareils syndicaux contre le fascisme. Car il n’y en a pas. Les épisodes de l’Italie, de l’Allemagne puis de l’Espagne ont montré que la tactique de Martinez et Berger de défense de la « démocratie » (sous-entendu : bourgeoise) contre le fascisme a échoué sur toute la ligne. Et c’est celle-là que Martinez et Berger veulent nous resservir !

EFFONDREMENT CAPITALISTE ET RÉVOLUTION SOCIALE !

QUAND L’ENCADREMENT REFORMISTE NE SUFFIT PLUS A ENCADRER LES TRAVAILLEURS ! C’EST L’HEURE DU FASCISME !

Certes, la question du fascisme est bien d’actualité, mais pas parce que l’extrême droite a des résultats en progrès aux élections (c’est le premier mensonge de Martinez-Berger), mais parce que c’est la forme de domination à laquelle la bourgeoisie finit par recourir quand la survie du capitalisme devient incompatible avec l’existence du prolétariat organisé. C’est la crise mondiale du capitalisme qui est la source économique de politiques fascistes à venir, et elles peu-vent être mises en place par des gouvernements de gauche ou de droite.

En Italie après la guerre de 14-18, la classe capitaliste étranglée dans ses contradictions économiques ne pouvait s’en sortir qu’en brisant les organisations ouvrières. Les hordes d’une petite-bourgeoisie ruinée, déstabilisée, organisée et mises en uniforme par Mussolini, dressées comme des gangsters, furent lâchées contre la classe ouvrière dans le but d’écraser ses organisations.

A un tel stade le problème qui se pose à la classe ouvrière est : ou bien révolution prolétarienne et dictature du prolétariat contre le fascisme, ou bien dictature fasciste bourgeoise.

Le second grand mensonge des organisations syndicales réformistes (CGT-CFDT) est de lui substituer le problème : ou bien démocratie bourgeoise, ou bien fascisme. Contre le fascisme, il faudrait s’allier d’après eux « temporairement » avec des exploiteurs démocrates bourgeois comme Macron, puis une fois la lutte contre le fascisme victorieuse, reprendre la lutte des classes. Il faut donc temporairement « suspendre la lutte des classes ». C’est ce qui s’appelle l’Union sacrée.

Comme en Italie, la rébellion du général Franco lancée en Espagne en 1936 par son Manifeste du 17 juillet ouvrait une seule alternative : soit la dictature du fascisme, soit la destruction du fascisme et du capitalisme.

LE CAS DE L’ESPAGNE ! LA LUTTE ANTIFASCISTE DU RÉFORMISME DÉGUISÉ EN RÉVOLUTIONNAIRE POUR ÉTRANGLER LA RÉVOLUTION ESPAGNOLE !

L’EMERGENCE D’UN POUVOIR OUVRIER REVOLUTIONNAIRE EMBRYONNAIRE !

En Espagne la plus grande partie de l’armée était du côté des fascistes, il était illusoire, tout comme il le serait aujourd’hui, d’y chercher un soutien contre le fascisme. Il fallait lui opposer une armée nouvelle. Les structures gouvernementales se montrèrent incapables d’organiser la lutte contre Franco. Pourtant, par un soulèvement spontané de la classe ouvrière, Franco fut vaincu dans un premier temps dès Juillet 1936. Des comités d’usine qui dirigeaient les ouvriers, y compris des non syndiqués, se développèrent souvent sous l’impulsion des syndicats de l’UGT (Union Générale du Travail, socialiste) ou de la CNT (Confédération Nationale du Travail, anarchiste), mais dépassant largement les syndicats. C’est ce qui caractérise dans toute montée révolutionnaire les comités, conseils et autres soviets, les germes du pouvoir ouvrier. Le « Comité central des milices antifascistes » était le plus important de ces nouveaux organes du pouvoir. Le soulèvement antifasciste spontané du 19 juillet 1936 avait suscité la naissance d’un nouveau pouvoir, il s’agissait bien d’une révolution ouvrière.

FACE A L’ÉTAT OUVRIER ISSU DE LA REVOLUTION, LE REFORMISME FAIT LE CHOIX DE L’ÉTAT BOURGEOIS DES CAPITALISTES CONTRE LA REVOLUTION SOCIALE !

Mais cet État ouvrier resta embryonnaire, atomisé, dans les diverses milices, comités locaux de défense antifasciste. Il ne se centralisa jamais sous forme de conseils ouvriers comme dans la Russie de 1917. Localement les travailleurs tenaient les rênes, mais au sommet trônait seul le gouvernement bourgeois des républicains de gauche. Comme ils ne créaient pas un système de soviets (de conseils ouvriers) les syndicalistes glissaient inévitablement vers la collaboration gouvernementale avec la bourgeoisie.

En août 1936, la CNT entra au Pays basque dans une « Junte de défense », à Barcelone dans un « Conseil de l’économie », deux organes régionaux de l’État Bourgeois. Collaborer avec la gauche républicaine bourgeoise, c’est aujourd’hui le programme de SUD, CGT et CFDT contre l’extrême-droite, voire le fascisme ! Le parti communiste espagnol (stalinien, un de ses héritiers étant le PCF de F. Roussel), prit comme les syndicats espagnols, position contre toute révolution ouvrière : « Il est absolument faux que le mouvement actuel des travailleurs ait pour but l’établissement d’une dictature du prolétariat. Nous sommes exclusivement motivés par le désir de défendre la république démocratique ».

Le journal français l’Humanité confirmait cette perspective réformiste :« Le Comité central du parti communiste espagnol nous demande d’informer l’opinion publique de ce que le peuple espagnol ne lutte pas pour l’établissement de la dictature du prolétariat, mais n’a qu’un seul but : la défense de l’ordre républicain, dans le respect de la propriété ».

La seule alternative était pourtant nommée : dictature du prolétariat.

LES RÉFORMISTES COLLABORENT AVEC LA BOURGEOISIE AU SEIN D’UN GOUVERNEMENT POUR ÉCRASER LA RÉVOLUTION SOCIALE

Le programme des gouvernements bourgeois où siégeaient les syndicats était clair : écraser tous les germes de pouvoir ouvrier, alors que c’est la classe ouvrière qui avait balayé l’insurrection fasciste. Le gouvernement de Barcelone décréta : « Tous les comités ouvriers locaux sont dissouts dans toute la Catalogne, toute résistance sera considérée comme un acte fasciste. Toutes les armes qui se trouvent entre les mains des citoyens seront remises au Ministère de la Défense de Barcelone. Ceux qui garderont des armes seront considérés comme fascistes. »

LE GROUPE ANARCHISTES « LES AMIS DE DURRUTI » DENONCE LA CONTRE-REVOLUTION DES REFORMISTES !

Des syndicalistes authentiquement révolutionnaires dénoncèrent cette trahison des dirigeants syndicaux socialistes de l’UGT et anarchistes de la CNT : parmi eux les partisans de Durruti, ce syndicaliste révolutionnaire anarchiste que tout militant ouvrier révolutionnaire devrait con-naitre aujourd’hui. Dans un Manifeste, les Amis de Durruti dénonçaient la collaboration de classe dans laquelle s’engageait les dirigeants syndicalistes à partir de leur entrée dans les gouvernements bourgeois :

« On refuse des armes au front de l’Aragon parce qu’il est vraiment révolutionnaire ; le gouvernement central boycotte l’économie catalane pour nous contraindre à renoncer à nos conquêtes révolutionnaires. On envoie les fils du peuple au front, mais on garde les forces en uniforme à l’arrière, à des fins contre-révolutionnaires ; ils ont gagné du terrain pour mettre en place une dictature —non pas prolétarienne— mais bourgeoise ».

Durruti, authentique syndicaliste révolutionnaire, posait bien le problème : dictature prolétarienne (et victoire contre le fascisme) ou bien dictature de la bourgeoisie (et défaite contre le fascisme).

LE SYNDICALISME ET L’EXTREME GAUCHE FRANÇAISE : DÉFENSE DE LA DEMOCRATIE BOURGEOISE ET ABANDON DE LA DICTATURE DU PROLÉTARIAT !

LA CGT ET LA DEFENSE DES INSTITUTIONS BOURGEOISE

Or c’est ce thème de la défense des institutions bourgeoises que propose Martinez :« Le droit à l’information, l’indépendance de la justice, la voix des parlementaires élus sont les piliers de la démocratie. »déclare la CGT dans son texte :Présidentielle, menace sur la démocratie avec la candidate d’extrême-droite. Voilà pourquoi Martinez, par deux fois, a appelé à voter Macron contre Le Pen !

LUTTE OUVRIERE ET L’ABANDON DE LA DICTATURE DU PROLETARIAT !

N.Arthaud appelait certes le 20 avril dernier au « renversement de la dictature de la grande bourgeoisie et son remplacement par le pouvoir démocratique des travailleurs aujourd’hui exploités, opprimés ». Le fait que le pouvoir actuel soit une dictature de la bourgeoisie est parfaitement juste, mais pourquoi ne pas employer le terme correspondant de dictature du prolétariat, qui est la seule perspective claire que doit avoir la classe ouvrière à long terme ? Car la dictature du prolétariat, N. Arthaud et son parti LO l’ont abandonné dans leur statut par imitation de la CGT, au profit des formules empruntées de charlatanisme de « République sociale » ou « démocratie des travailleurs ». Trotski écrivait en 1933, quelques semaines juste-ment après la prise du pouvoir par Hitler :

« Entre le régime de la démocratie bourgeoise et celui de la démocratie prolétarienne, il n’y a pas de troisième régime de démocratie des masses travailleuses. Il est vrai que la république espagnole s’est intitulée république des travailleurs jusque dans le texte de sa constitution Mais c’est une formule de charlatanisme politique ».

C’est justement cette confusion qui a conduit à leur perte les ouvriers antifascistes d’Espagne en 1936.

LE TROISIÈME TOUR SOCIAL CONTINUITÉ DE L’ELECTORALISME DE LA GAUCHE GOUVERNEMENTALE ET DU RÉFORMISME !

LE TROISIÈME TOUR SOCIAL DERRIÈRE LA GAUCHE CAPITALISTE GOUVERNEMENTALE !

Sans défendre ouvertement les institutions, de nombreux groupes d’extrême-gauche appellent à préparer comme d’habitude un « troisième tour social »,« dans la rue » et par la « mobilisation », sur le terrain des grèves et manifestations. N’est-ce pas un programme de lutte des classes ? Non, tant que ces tendances n’appellent pas à l’auto-organisation des grèves ou des manifestations, ces « luttes » futures annoncées ne sont en fait que les futures journées d’actions appelées par la CGT ou la CFDT, elles-mêmes organisées en fonction des lois présentées au Parlement.

QUAND LA CGT D’AVANT 1914 DÉNONÇAIT LA COLLABORATION DE CLASSE DE LA CGT ACTUELLE

La CGT elle-même, avant 1914, avait déjà analysé le caractère purement électoraliste de telles manifestations, lorsqu’elles étaient dirigées par des militants qui voulaient que les travailleurs « en lutte » s’adressent non pas à d’autres travailleurs pour que tous s’attaquent en même temps aux patrons, mais s’adressent aux institutions (présidence, parlement) pour se limiter aux cadres des institutions bourgeoises.

Ces agents bourgeois dans le mouvement ouvrier s’adaptent toujours au calendrier des institutions. Ainsi Martinez et Berger appellent les travailleurs à s’engager contre l’extrême-droite ... surtout au moment des élections, donc par le seul moyen du bulletin de vote. Les retraites ? Tant que le gouvernement n’a pas mis au calendrier du parlement une loi sur les retraites, les directions syndicales restent passives. Mêmes quand ils appellent à manifester ou à faire grève, la CGT et la CFDT restent dans le cadre de ce que la CGT d’avant 1914 dénonçait : l’action indirecte. Ce type d’action avait en effet été condamné par la CGT à l’époque de Griffuelhes :

« A la longue, la pression extérieure est devenue une collaboration extérieure : des échanges de vue ont lieu avec les députés, des journaux syndicalistes discutent les projets de loi. Qu’ils le veuillent ou non, les syndiqués, en agissant sur le parlement, font acte d’électeurs, pas de lutteurs. Ils obéissent à une obscure foi en l’Etat : ce ne sont que des électeurs sommant les législateurs. La pression extérieure est donc une action indirecte. Elle ne donne l’illusion d’être une action directe que par son point de départ identique à celui de toute action directe : un corps de métier agissant en masse ».

Le dévoiement de l’action directe en action indirecte : c’est la politique des directions syndicales depuis que l’Union sacrée en 1914 leur a donné des strapontins dans l’Etat de la bourgeoisie. Avant 1914, l’action syndicale directe primait, depuis 1914, l’action indirecte, incarnée ces dernières années par les journées d’(in)action, est devenue la règle.

MAIS TOUTES CES DISCUSSIONS NE SONT-ELLES PAS DÉPASSÉES ?

D’ici quelques semaines, des hommages hypocrites seront prononcés à l’occasion du centenaire de la mort de V. Griffuelhes, secrétaire de la CGT pendant neuf ans avant 1914. En 1906, Griffuelhes était devenu l’incarnation véritable du syndicalisme révolutionnaire, suite, entre autres, à la lutte pour la journée de 8 heures.

La seule manière de lui rendre hommage, c’est de populariser ses idées concernant l’action directe, l’antipatriotisme, l’antimilitarisme. Mieux encore : faire comprendre que l’action directe, c’était en fait la question de l’auto-organisation qui a trouvé sa solution sous la forme des soviets, conseils d’usines, comités de grève, cellules de bases d’un organisme de pouvoir ouvrier qui devra recouvrir le monde entier.

Un CGT-iste d’avant 1914, F. Pelloutier, a été évoqué dans la campagne électorale par une seule candidate : N. Arthaud lors de son meeting au Zenith du 3 avril. Mais comme l’a fait Martinez, c’est seulement pour l’enterrer comme Griffuelhes : elle n’a rien fait pour rappeler les noms et actions de ces syndicalistes révolutionnaires d’avant 1914 (Monatte, Rosmer) qui ont représenté la tendance la plus proche du marxisme révolutionnaire dont N. Arthaud se réclame. Elle aurait pu citer L. Trotsky et Lénine, qui se référaient, eux, à cette CGT d’avant 1914 et écrivaient

« L’action directe des masses révolutionnaires et leurs organisations contre le capital constitue la base de la tactique syndicale. Toutes les conquêtes des ouvriers sont en rapport direct avec l’action directe et la pression révolutionnaire des masses. Par l’expression « d’action directe », il faut comprendre toutes sortes de pressions directes exercées par les ouvriers sur les patrons et sur l’État ; à savoir : boycottage, action dans les rues, démonstrations, occupation des usines, opposition violente à la sortie des produits de ces entreprises, soulèvement armé et autres actions révolutionnaires propres à unir la classe ouvrière dans la lutte pour le socialisme. La tâche des syndicats révolutionnaires consiste donc à faire de l’action directe un moyen d’éduquer et de préparer les masses ouvrières pour la lutte pour la révolution sociale et pour la dictature du prolétariat. »

Dictature du prolétariat : le terme était encore clairement prononcé, il concrétisait à la lumière de l’expérience de la révolution de 1917 la notion d’action directe mise en avant par la CGT avant-guerre. Concernant la lutte de la direction de CGT d’après 1914 contre l’extrême-droite, Trotsky balayait toute illusion dans l’homologue de Martinez de l’époque, L. Jouhaux :

« Demain, si les circonstances leur sont favorables, MM. Jouhaux en France, Gompers en Amérique, etc. deviendront à leur tour des Noske, bourreaux de la classe ouvrière, comme il est arrivé à leurs pareils dans plus d’un pays. »

Ils poursuivaient :

« Un excellent processus de fermentation se remarque en ce moment dans les syndicats français. Les ouvriers se remettent enfin de la crise du mouvement ouvrier et apprennent aujourd’hui à condamner la trahison des socialistes et des syndicalistes réformistes.Les syndicalistes révolutionnaires sont encore imbus dans une certaine mesure de préjugés contre l’action politique et contre l’idée du parti politique prolétarien. Ils professent la neutralité politique telle qu’elle a été exprimée en 1906 dans la Charte d’Amiens. La position confuse et fausse de ces éléments syndicalistes-révolutionnaires implique le plus grand danger pour le mouvement. Si elle obtenait la majorité, cette tendance ne saurait qu’en faire et resterait impuissante en face des agents du capital, des Jouhaux et des Dumoulin.Les syndicalistes-révolutionnaires français n’auront pas de ligne de conduite ferme tant que le parti communiste n’en aura pas non plus. Le Parti communiste français doit s’appliquer à amener une collaboration amicale avec les meilleurs éléments du syndicalisme-révolutionnaire. »

Dénoncer Martinez (le successeur de Jouhaux) comme agent du capital, et si l’on milite dans les syndicats, y appuyer les syndiqués révolutionnaires, tel était le programme de Lénine et Trotsky.

Les successeurs réformistes de Griffuelhes à la tête de la CGT ont abandonné l’action directe, subordonnant politiquement les exploités au pouvoir de la bourgeoisie, c’est pour cette raison que leur programme antifasciste qui consiste à défendre la démocratie bourgeoise a toujours été un cadeau fait au fascisme. En septembre 1920, les ouvriers d’Italie occupaient leurs usines et avaient le pouvoir à portée de main. C’est parce qu’ils ne l’ont pas pris, muselés par leur syndicats réformistes, que le mouvement fasciste pris son essor juste après, indépendamment d’un quelconque succès de l’extrême-droite aux élections.

La seule lutte contre le fascisme, c’est la révolution prolétarienne, dont des adversaires sont aussi dans le « camp des travailleurs » : les syndicalistes « jaunes » à la Martinez-Berger, qui ouvrirent la voie au fascisme en Italie, Allemagne puis Espagne !

Mais aussi leur couverture par de pseudo-révolutionnaire tel Poutou ou Arthaud !

AU SYNDICALISME RÉFORMISTE ET À L’ÉLECTORALISME RÉFORMISTE OPPOSONS UN PROGRAMME DE RÉVOLUTION SOCIALE !

Défendre aujourd’hui une politique révolutionnaire dans les luttes et même dans les élections s’appuieraient sur les grandes lignes :

IMMEDIATEMENT SUR LE PLAN ECONOMIQUE

  L’abolition de toutes les taxes directes et indirectes (TVA, CSG, CRDS….)

  La santé de proximité dans tout le pays

  Des moyens matériels, financiers et en effectifs pour l’hôpital public et les EPHAD

  L’échelle mobile des heures de travail et de salaire

  Le blocage des prix

  L’annulation de la dette publiques, des artisans ou petit producteur, auto-entrepreneur des dettes des particuliers….

  L’arrêt de toutes les expulsions en cours

  500 euros d’augmentation de salarie pour tous

  Imposer partout l’embauche là où les besoins se font sentir

  L’interdiction des licenciements

  L’interdiction des privatisations dans les services publics

  La fin des aides financières publiques aux capitalistes

  Le contrôle de toutes ces mesures par les comités de travailleurs et d’habitants des quartiers populaires

LA LUTTE CONTRE LA GUERRE INTER-IMPERIALISTE

  Dénoncer le conflit comme un conflit inter-impérialiste et prémisse à la guerre mondiale

  Dénoncer l’impérialisme français !

  Faire campagne contre la guerre en mettant en avant le retrait de toutes les troupes françaises dans le monde !

  Faire campagne dans toutes les industries d’armement contre la guerre !

  Mettre en avant l’expropriation des profiteur de guerre (vente d’armes, hausse des prix du à l’économie de guerre)

  Abolition de l’armée permanente et création de comités de soldats

Mais pour imposer un tel programme social, le peuple travailleur ne peut compter que sur lui-même et sa capacité à le mettre en œuvre ! Cela suppose de s’organiser et de mener la lutte pour le renversement du capitalisme.

LA LUTTE POUR LE RENVERSEMENT DU CAPITALISME ET DE SES INSTITUTIONS ET LA DICTATURE DES COMITES DU PEUPLE TRAVAILLEUR SUR LES CAPITALISTES ET LES GRANDS GROUPES

  L’auto-organisation des masses en comité (responsabilité et révocabilité) partout sur le territoire dans les localités et les entreprises

  La fédération de ces comités du peuple travailleur

  Expropriations des grandes entreprises et des milliardaires et leur collectivisation sous le contrôle des comités de travailleurs

  Expropriation des banques et assurances et collectivisation en un seul système bancaire et assurantiel sous le contrôle des comités de travailleurs

  L’abolition de l’armée permanente et de la police et son remplacement par l’armement du peuple au travers des comités de soldats et des milices urbaines ou chaque citoyen passera un certain nombre de jour par an ! Les responsables seront mandatés, responsables et révocables devant les comités du peuple travailleur !

  L’abolition de l’appareil d’État et son remplacement par la fédération des comités de travailleurs !

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