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Un appel de la tendance révolutionnaire internationaliste TCI que nous avons reçu et la réponse que nous lui donnons

mercredi 3 août 2022, par Alex

Un appel de la tendance révolutionnaire internationaliste TCI que nous avons reçu et la réponse que nous lui donnons

Ce qui suit à la continuation du débat entre TCI et VDT qui a commencé ici

Qui s’est poursuivie ainsi

L’appel de la TCI :

Contre la guerre, Pour la guerre de classe

Un appel pour agir

• L’invasion russe de l’Ukraine n’est pas un acte isolé. C’est le début d’une nouvelle période de rivalités impérialistes qui menace d’une guerre plus généralisée d’une manière encore jamais vue depuis 1945.

• Aucun pays aujourd’hui n’est en dehors du système capitaliste. L’intensification de la rivalité impérialiste est le produit de la crise économique toujours non résolue du capitalisme qui date maintenant depuis plusieurs décennies. Durant cette période, le capitalisme a été contraint de recourir à nombre d’expédients pour gérer sa crise économique provoquée par la baisse du taux de profit. Ce que cela a causé à la classe ouvrière mondiale, c’est une exploitation plus intense, une plus grande précarité des emplois et un déclin continu de la part des travailleurs dans la richesse qu’ils produisent. Non seulement ce système mène à la guerre, mais sa recherche insatiable de profit mène aussi à la destruction de la planète.

• Cependant, la mondialisation, la financiarisation et le soi-disant néolibéralisme, toutes ces réponses à la chute du taux de profit, ont abouti à l’éclatement de l’énorme bulle spéculative mondiale en 2008. Elles n’ont fait que prolonger la crise - pas la résoudre. Les contradictions du système s’accumulent et aucun Etat n’en est immunisé.

• L’une des contradictions les plus flagrantes est que l’Occident a transféré des investissements vers des économies à bas salaires dans les années 1980. Le plus grand bénéficiaire en a été la Chine qui a construit son économie grâce à l’exploitation massive de sa main-d’œuvre à bas salaires pour fournir des produits de base bon marché afin d’alléger la pression à la baisse sur les revenus des travailleurs occidentaux. Cet arrangement avantageux pour le capitalisme mondial a cependant commencé à s’effondrer dès que l’essor économique a permis à la Chine de commencer à concurrencer les États-Unis sur toute la planète. Ce mariage de convenance économique s’est effondré et s’est pleinement révélé après l’éclatement de la bulle spéculative en 2008, intensifiant ainsi les contradictions déjà existantes du système.

• L’éclatement de cette bulle aurait conduit à une crise capitaliste mondiale sans précédent depuis 1929 si les Etats n’étaient pas intervenus pour absorber les dettes du système financier. Mais ‘l’assouplissement quantitatif’ n’a, ni résolu la crise globale, ni l’augmentation de l’exploitation à des niveaux inhumains. Ce dont le capitalisme a besoin, c’est d’une dévaluation massive du capital qui va au-delà de l’amortissement des actifs existants et cela nécessite une guerre généralisée. Cette propulsion vers la guerre généralisée a pris de l’ampleur depuis un certain temps. Avec de moins en moins d’options ouvertes aux dirigeants du monde, il y a de moins en moins de place pour le compromis sur ce que sont les ‘intérêts nationaux’. Plus ils sont désespérés, plus ils sont susceptibles d’utiliser des armes de destruction massive qui menacent l’avenir de l’humanité (en un temps encore plus court que la menace très réelle que représente le changement climatique). En fait, la menace d’une guerre mondiale est liée à la catastrophe environnementale qui se produit déjà en raison de l’épuisement croissant des ressources naturelles et de la destruction de l’environnement provoqués par un système de plus en plus en crise.

• La seule force capable d’empêcher cette catastrophe, et la guerre en général, est la classe ouvrière mondiale, dont la force collective peut d’abord paralyser l’effort de guerre, puis renverser l’ordre capitaliste. Les travailleurs salariés du monde entier partagent une position objective commune en tant que créateurs de la richesse mondiale qui aboutit dans les mains de leurs exploiteurs. En tant que tels, ils n’ont aucun pays ni intérêts nationaux à défendre. Eux seuls sont en mesure de créer une nouvelle société sans classes dans laquelle il n’y a pas d’Etats, où la production est coopérative, et conçue pour répondre aux besoins du plus grand nombre et non aux profits de quelques-uns. Ainsi, les conditions existent pour une communauté mondiale de producteurs librement associés où les gens donnent ce qu’ils peuvent et ne prennent que ce dont ils ont besoin.

• Pour y parvenir, la classe ouvrière a besoin de s’organiser, ou peut-être de se réorganiser. Dans la lutte quotidienne contre les réductions de salaire, etc., les travailleurs seront obligés de former des comités de grève élus et révocables par tous les travailleurs pour unir leur lutte. Mais cela ne suffira pas à stopper les attaques des capitalistes. Les luttes isolées dans un secteur ou sur un lieu de travail sont facilement gérées par les patrons et les syndicats complices. Tous les comités de grève doivent s’unir pour former un mouvement de classe plus large qui puisse entamer le processus de dépassement de l’État existant.

• Il est inévitable que dans ce processus, certains travailleurs en viennent à reconnaître l’impasse de l’existence capitaliste avant les autres. Il est impératif que ces derniers s’organisent politiquement à un niveau international afin d’offrir une voie claire pour l’avenir. Cela ne se produira pas immédiatement, surtout pas après des décennies de recul des luttes des travailleurs face à l’assaut capitaliste. Cependant, la situation actuelle en Ukraine est un avertissement de ce que les gouvernements réservent aux travailleurs partout dans le monde et nous devons réagir, non seulement à l’exploitation quotidienne, mais aussi aux plans politiques de ‘nos’ dirigeants.

• Dans la situation actuelle de désastre humanitaire, nous n’avons pas d’illusion sur la possibilité qu’un mouvement de classe puisse surgir bientôt, même si l’histoire a maintenant pris un nouveau tournant désespéré. Nous devons construire ensemble quelque chose qui s’oppose à la fois à l’exploitation et à la guerre. Même si la crise actuelle en Ukraine se termine par un accord de fortune, cela ne peut que semer les graines pour le prochain cycle de conflits impérialistes. L’invasion de l’Ukraine a déjà jeté la Russie dans les bras de la Chine et rallié l’OTAN et l’UE aux États-Unis et à leurs objectifs.

• Le capitalisme signifie la guerre et c’est le capitalisme qu’il faut arrêter. Nous proposons donc de mettre en place des comités "No War but the Class War" partout où nous sommes présents et d’inviter à y participer les individus et les groupes qui s’opposent à tous les nationalismes et reconnaissent que la seule guerre qui vaille la peine d’être menée est la guerre de classe pour mettre fin au capitalisme et à ses conflits impérialistes sanglants. Cela permettra aux minorités révolutionnaires dispersées d’aujourd’hui de combiner leurs forces et de transmettre le message de la nécessité de se battre à une classe ouvrière plus large.

• ‘Contre la guerre, Pour la guerre de classe’ est une initiative internationale mais pas un embryon d’Internationale. Cela ne se produira que lorsque la guerre de classe se développera en un mouvement capable de s’attaquer à l’ordre capitaliste mondial. Cependant, elle offre une boussole politique pour les révolutionnaires de différents horizons qui rejettent toutes les politiques sociales-démocrates, trotskystes et staliniennes consistant, soit à se ranger carrément d’un côté d’un impérialisme ou d’un autre, soit à décider que l’un ou l’autre est un ‘moindre mal’ qu’il faut soutenir, soit à approuver le pacifisme qui rejette la nécessité de transformer la guerre impérialiste en guerre de classe, ce qui sème la confusion et désarme la classe ouvrière pour qu’elle n’entreprenne pas sa propre lutte.

• Enfin, nous devons souligner qu’il ne s’agit pas d’un appel au pacifisme, qui n’est au fond qu’un plaidoyer pour un retour à la ‘normale’. Le problème concerne justement cette ‘normalité’ - c’est-à-dire le système capitaliste lui-même qui génère les forces qui mènent à la guerre. Être contre la guerre sans appeler à la fin du capitalisme, c’est comme attendre que le capital ne produise pas de profits sans renverser le système d’exploitation, alors que ce dernier est la condition nécessaire à l’existence du premier.

Si ces points convergent pour l’essentiel avec votre propre position, nous aimerions connaître votre opinion.

Camarades de la Tendance Communiste Internationaliste

7 avril 2022

Chers camarades,

Nous vous remercions pour votre courrier du 22 juillet et saluons votre souhait de continuer sur une base fraternelle la discussion.

Vous ne vous ne vous prononcez pas dans votre dernier courrier sur les « quatre principes » qui nous paraissent caractériser les "vrais internationalistes" que vous souhaiteriez réunir pour discuter et agir, permettez nous de répondre à votre courrier à nouveau à la lumière de ces principes.

Rappelons-les :

• La reconnaissance de la nécessité et la lutte pour un parti mondial de la révolution

• L’objectif du pouvoir des soviets à l’échelle mondiale et la dictature du prolétariat

• Le défaitisme révolutionnaire et l’armement du prolétariat

• L’auto-organisation et la défense des comités/ conseils/ soviets comme organes de classe du prolétariat et du peuple travailleur

Le premier principe : l’internationale

Dans votre courrier du 22 juillet vous nous écrivez, comme entrée en matière :

Camarades,

Il est clair que nous parlons de deux niveaux différents qui sont tous les deux importants et qui méritent d’être clarifier et distinguer

Là ou nous parlons de créer des Comités « contre la guerre mais guerre de classe » qui ont la même nature que des Comités de lutte dans la lutte de classe - même si nous mettons des limites au travail ensemble ce que vous avez lues dans notre déclaration : « Appel à l’action » ci-jointe...

… vous avez une ambition plus vaste mais très légitime, la discussion pour la création d’une nouvelle internationale.

Cela ne vous échappe pas qu’il y a un risque, celui d’être plus long et plus difficile si nous sautons des étapes.

Or le premier de nos principes porte justement sur la question de l’Internationale : il s’énonce « La reconnaissance de la nécessité et la lutte pour un parti mondial de la révolution », et non comme vous l’écrivez : « la discussion pour la création d’une nouvelle internationale. »

Depuis que le mouvement ouvrier a créé ses partis, on y distingue bien la propagande, l’agitation, l’action, l’organisation.

Or il est clair que concernant la construction d’une Internationale, notre premier principe fait référence à la propagande, pas à l’action ou l’organisation comme vous le sous-entendez.

Cette propagande pour une internationale a été menée en continu par les marxistes authentiques depuis 1847 comme mise en pratique de l’appel qui conclut le Manifeste : Prolétaires de tous les pays, unissez vous !

Suite à la trahison de la II ème internationale en 1914, ce n’est qu’en 1919 qu’a pu se tenir « la discussion pour la création d’une nouvelle internationale », discussion qui se transforma finalement en 1er congrès de cette internationale. Donc en 1919, l’action pour l’organisation de la IIIème internationale eut lieu. Mais vous le savez autant que nous, c’est dès 1914 Lénine écrivait

La IIème internationale est morte, vaincue par l’opportunisme. A bas l’opportunisme, et vive la IIIème internationale, débarrassée non seulement des transfuges, mais aussi de l’opportunisme

Lénine fixait un programme de propagande (dénoncer les opportunistes et les centristes) auquel durent se limiter les révolutionnaires pendant de longs mois, avant de passer à des tâches d’organisation, d’action.

Trotsky suivit quasiment les mêmes étapes que Lénine (propagande à partir de 1914, organisation en 1919), et plus tard, en proclamant la nécessité d’une IVème internationale en juillet 1933, la fondant seulement en 1938.

Vous mentionnez donc à juste titre ces éléments de la chronologie de la création de la IIIème IC :

Avant d’envisager un nouveau Zimmerwald c’est à dire bien avant même la création d’une éventuelle nouvelle internationale, il nous faut se rencontrer pour accorder nos nouvelles positions politiques.

.
... en oubliant de rappeler que Zimmerwald avait eu lieu parce que dès 1914 la propagande pour cette nouvelle IC avait été initiée par la future aile gauche de Zimmerwald.

Nous ne prétendons donc pas pour l’instant créer quoi que ce soit, mais seulement défendre et diffuser les acquis du mouvement ouvrier à propos de l’internationalisme ouvrier.

Lorsque vous soulignez, de manière juste :

Il nous semble déjà que la guerre impérialiste qui vient de commencer, change radicalement le fond, la nature, le contenu des discussions. Le monde a changé de base (pour reprendre une expression que vous connaissez bien !) ; peut être beaucoup de nos modes, et contenus anciens de discussion ainsi que les positions politiques vont changer. Il est donc temps d’attendre comment vont se positionner les uns et les autres et comment nous allons faire face à la nouvelle situation. Dans ce cadre, c’est avec prudence qu’il faut avancer. Il nous faut reconnaître ces transformations dans l’histoire ou bien c’est que l’on n’a pas totalement saisi l’ampleur de ce qui vient d’arriver. Il s’agit d’un coup de tonnerre formidable de l’ampleur de 14 ou de 1939.

nous vous suivons mais ajoutons que ces événements sont ceux auxquels les enseignements de Marx, Engels, Lénine, Luxemburg, Liebknecht et d’autres nous ont préparés. La guerre actuelle est en grande partie la continuation du monde ancien, celui dominé par l’impérialisme depuis environ 1900.

Nous n’avons donc pas à faire table rase des doctrines issues de l’histoire du mouvement ouvrier, les quatre principes que nous avons mis en avant reprenant les plus élémentaires d’entre eux.

Par conséquent quand vous écrivez :

le monde va subir de nouvelles transformation profondes et violentes après les dévastations que nous allons connaître : massacres, paupérisation, famines, déplacements humains en masse, pandémies, ravages écologiques, etc... crises de toutes sortes. En conséquence nos conceptions politiques, nos « chamailleries », nos repères vont être profondément bouleversés. Il est grand temps de voir comment chacun d’entre nous va être capable de traverser la nouvelle barbarie déjà bien entamée par ailleurs.

En conséquence, oui, nous sommes d’accord pour discuter mais discuter de l’évolution de la situation politique mondiale et de la transformation du monde puis de ce que nous devrons dire, défendre et proclamer aux ouvriers dans les temps qui viennent. Notre discours va être transformé radicalement,

nous ajouterions en préambule que les enseignements du marxisme révolutionnaire sont "radicalement" confirmés par ces événements, qui étaient prévisibles à la lumière de l’analyse de la crise de 2008.

Concernant les deux « niveaux d’organisations » que vous mentionnez (discussion et conférence comme Zimmerwald), il nous semble donc nécessaire d’en ajouter un, intermédiaire : celui que Lénine et Rosa Luxemburg avaient pratiqué dès 1914 : exposer dans nos publications écrites un programme marxiste pour le prolétariat, qui à partir des outils fournis par l’histoire du mouvement ouvrier (et qui restent valables, dont nous ne voulons pas faire table rase) nous permettrons d’analyser ce qui est nouveau.

A chaque défaite du mouvement ouvrier, des marxistes authentiques ont tiré les leçons, et ont forgé pour nous de nouvelles armes théoriques et pratiques. Vous semblez voir seulement les aspects négatifs de l’histoire du mouvement ouvrier en constatant

Cela fait maintenant plus de 100 ans que le mouvement ouvrier est éclaté, disloqué puis détruit par le stalinisme et la contre-révolution. Il a été réduit à l’état de petits noyaux qui ont su, malgré tout, conservé la flamme de la révolution, mais ils n’ont pu être capables de devenir les moteurs d’un autre monde.
C’est à l’aune de cette catastrophe qu’il faut mesurer l’ampleur de ce qui nous attend et de ce que nous voulons entreprendre.

Ces« petits noyaux » n’ont pas fait que "tenir", ils nous ont donné de nouvelles armes, et mis à notre disposition un programme que nous n’avons aucune raison d’effacer.

Sur le deuxième et le quatrième principe

Rappelons ces deux principes :

2) L’objectif du pouvoir des soviets à l’échelle mondiale et la dictature du prolétariat.

4) L’auto-organisation et la défense des comités/ conseils/ soviets comme organes de classe du prolétariat et du peuple travailleur

Concernant les Comités que vous avez ou voulez créer vous écrivez

Nous estimons qu’il faut qu’ils soient plus largement ouverts comme nous le faisons pour des comités de lutte ou des comités de grève. Ces derniers sont ouverts à tous ceux qui luttent dans le même but sur le terrain social de la classe. Ici, il s’agit bien de tous ceux qui luttent pour la révolution et contre la guerre impérialiste.

Certes lors d’une grève d’ouvriers dans une usine, nous sommes également pour la création d’un comité de grève souverain et qui soit largement ouvert à tous les grévistes, sans poser comme condition leur acceptation du principe de la construction d’une Internationale communiste, de la dialectique matérialiste, voire de l’athéisme !

Cependant, précisons bien qu’il s’agit du cas d’une grève pour des revendications économiques ouvrières, comme une augmentation de salaire. Et que notre objectif final est que si de nombreux comités ouvriers se mettent en place à grande échelle, ils se fédèrent pour former un pouvoir ouvrier.

Or cette nature de classe des comités, ou soviets, ou conseils est fondamentale. Des ouvriers qui demandent une augmentation de salaire mènent de fait une lutte de classe pour défendre leurs intérêts.

Mais une grève politique comme une lutte contre l’oppression nationale, contre la guerre, est différente. Prenons votre slogan : « Non à la guerre ! » Il peut avoir un caractère bourgeois, autant qu’ouvrier. Il ne s’agit pas seulement de rejeter le pacifisme comme vous le faites, et nous sommes d’accord sur ce point. Si un nouveau "comité des forges de France" veut éviter la guerre entre la France et la Russie, comme c’est quasiment le cas actuellement, nous ne le soutiendrons pas !

« Pas un soldat américain pour cette guerre en Ukraine ! » ... est le slogan de Biden depuis le début de cette guerre.

« Non à la guerre ! », contrairement aux apparences, est aussi la politique .... de Poutine et Zelenski. Car il faut souligner qu’officiellement, Poutine ne mène que des "opérations spéciales" en Ukraine (cela a été bien dénoncé comme une "hypocrisie" par les gouvernements occidentaux).

Ce qui est moins connu, c’est que Zelenski n’a pas non plus déclaré la guerre à la Russie, ce qu’il tente de faire oublier en s’habillant en kaki devant les caméras : les capitalistes russes et ukrainiens font des affaires ensemble, ils veulent continuer, alors qu’une déclaration de guerre les obligerait à mettre fin à de nombreux contrats.

L’Italie est un pays pour lequel vous mentionnez des actions ouvrières contre la livraison d’armes à l’Ukraine. Mais des députés du parti de droite "Alternative populaire" ont, semble-t-il, brandi des pancartes contre la livraison d’armes à l’Ukraine au parlement, or ce parti est un parti bien bourgeois. Des ouvriers qui se mobilisent contre l’envoi d’armes à l’Ukraine et ces députés bourgeois ont-ils le même but ? Sûrement pas, nous l’espérons.

Franco en 1939 a dit « Non à la participation de ma dictature fasciste à la guerre », « Oui à la guerre de classe, oui à l’extermination du mouvement ouvrier »

En 1915 l’organe bourgeois anglais The Economist se prononçait ouvertement « contre la guerre » ... car elle risquait de provoquer des révolutions.

C’est un pôle prolétarien qui doit prendre la tête de la lutte contre les guerres impérialistes, et ce mouvement anti-guerre prolétarien aura à combattre les tendances anti-guerre pro-impérialistes.

N’oublions pas qu’en France le mouvement ouvrier s’est séparé politiquement de la bourgeoisie après 1830, quand les ouvriers ont compris qu’ils s’étaient battus aux côtés de bourgeois, se rendant compte qu’ouvrier et bourgeois n’avaient pas eu le « même but » dans la révolution

Troisième principe : Le défaitisme révolutionnaire et l’armement du prolétariat

La dissolution des armées des Etats bourgeois était au programme de des partis de la IIème internationale. Le défaitisme révolutionnaire fut le programme de K. Liebknecht et Lénine.

Ces acquis du mouvement ouvrier, ceux de la IIème internationale et de la IIIème ne sont-ils plus valables ? Certes toute situation est nouvelle, mais pour clarifier les choses et ne pas cacher nos idées aux travailleurs qui se mobiliseraient contre la guerre ne devons-nous pas au sein de vos comités nous appuyer sur l’exemple de mouvements anti-guerre qui ont existé pour préciser ceux dont nous nous réclamons ?

Dans vos divers textes publiés dans différents pays sous la rubrique "Pas de guerre mais guerre de classe", pas un seul exemple historique, ou nom de révolutionnaires, n’est donné. Or vous justifiez la création de comité sur une base programmatique qui n’est pas entièrement la votre par la présence de militants d’autres courants. Des gens qui veulent créer un mouvement contre la guerre ont forcément des idées. On l’a vu chez les Gilets jaunes. Des bouddhistes, des chrétiens anti-guerre, pourquoi pas ! Des syndicalistes anti-guerre n’auraient aucune référence dans l’histoire du syndicalisme ? .

Votre appel se prononce certes bien contre certains courants historiques :

Les révolutionnaires de différents horizons qui rejettent toutes les politiques sociales-démocrates, trotskystes et staliniennes

Passons sur le fait que vous nous invitez, nous qui sommes trotskistes.

Mais pourquoi ne pas mettre en avant les politiques de Liebknecht, Lénine et Rosa Luxemburg (ou Makhno puisque des anarchistes semblent vous accompagner) ?

Concernant les bilans historiques qui sont nécessaires, il est également étonnant que votre Appel oublie de signaler que vos appels "Non à la guerre, mais oui à la guerre de classe" .... existent pour certains depuis 2001-2002 ! en réaction aux guerres des USA suite aux attentats du 11 septembre. Tout n’est donc pas "nouveau" dans la situation actuelle. Ne pas évoquer cette continuité (tout à fait honorable), dans votre Appel, les rend suspect d’être des créations pures et simples d’organisations qui justifient leur abandon des principes du fait qu’elles agissent dans un large "mouvement".

Vos premiers appels de 2001-2002 reprochaient à certains courant de ne plus se réclamer du socialisme, citaient Lénine, dénonçaient les dangers d’actions communes avec les courants bourgeois.

Votre appel d’avril 2022 est en retrait par rapport à ces textes, pour quelle raisons ? Faire table rase du passé, c’est d’abord faire des bilans, et exposer clairement les changements de situations qui imposent de modifier une politique.

Au moment ou une grande partie de l’extrême gauche tombe ouvertement dans l’opportunisme en se cachant derrière des "situations objectives", ne pensez vous pas que vos comités (ou appels à des comités) devraient, en rendant publique un bilan honnête de leur action depuis 2001, donner en parallèle un "Bilan et perspectives" de ces Comités et ce mouvement "anti-guerre", pour mieux convaincre de les rejoindre ?

Nous indiquons également le commentaire intéressant de CCI sur la politique des groupes « No War but the Class War ».

https://fr.internationalism.org/content/10793/lhistoire-des-groupes-no-war-but-the-class-war

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