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Partis et syndicats réformistes contre la lutte de classe du prolétariat

mardi 3 janvier 2023, par Karob, Robert Paris

Partis et syndicats réformistes contre la lutte de classe du prolétariat

« N’englobant que les ouvriers spécialisés les mieux rétribués par les patrons, n’agissant que dans des limites corporatives très étroites, enchaînés par un appareil bureaucratique, complètement étranger aux masses trompées par leurs leaders opportunistes, les syndicats ont non seulement trahi la cause de la Révolution sociale, mais aussi celle de la lutte pour l’amélioration des conditions de la vie des ouvriers qu’ils avaient organisés. Ils ont abandonné le terrain de la lutte professionnelle contre les patrons et l’ont remplacé, coûte que coûte, par un programme de transactions aimables avec les capitalistes. Cette politique a été non seulement celle des Trade-Unions libérales en Angleterre et en Amérique, des syndicats libres, prétendûment socialistes d’Allemagne et d’Autriche, mais aussi des Unions syndicales de France. (…) La vieille bureaucratie professionnelle cherche partout à faire garder aux syndicats leur caractère d’organisations de l’aristocratie ouvrière ; elle cherche à maintenir en vigueur les règles rendant impossible l’entrée des masses ouvrières mal payées dans les syndicats. La vieille bureaucratie syndicale s’efforce encore de remplacer le mouvement gréviste qui revêt chaque jour de plus en plus le caractère d’un conflit révolutionnaire entre la bourgeoisie et le prolétariat par une politique de contrats à long terme qui ont perdu toute signification en présence des variations fantastiques des prix. Elle cherche à imposer aux ouvriers la politique des communes ouvrières, des Conseils réunis de l’industrie (Joint Industrials Councils) et à entraver par la voie légale, grâce à l’aide de l’Etat capitaliste, l’expansion du mouvement gréviste. Aux moments critiques de la lutte, la bourgeoisie sème la discorde parmi les masses ouvrières militantes et empêche les actions isolées de différentes catégories d’ouvriers de fusionner dans une action de classe générale ; elle est soutenue dans ces tentatives par l’œuvre des anciennes organisations syndicales, morcelant les travailleurs d’une branche d’industrie en groupes professionnels artificiellement isolés, bien qu’ils soient tous rattachés les uns aux autres par le fait même de l’exploitation capitaliste. Elle s’appuie sur le pouvoir de la tradition idéologique de l’ancienne aristocratie ouvrière, bien que cette dernière soit sans cesse affaiblie par l’abolition des privilèges de divers groupes du prolétariat ; cette abolition s’explique par la décomposition générale du capitalisme, le nivellement de la situation de divers éléments de la classe ouvrière, l’égalisation de leurs besoins et leur manque de sécurité. C’est de cette manière que la bureaucratie syndicale substitue de faibles ruisseaux au puissant courant du mouvement ouvrier, substitue des revendications partielles réformistes aux buts révolutionnaires généraux du mouvement et entrave d’une manière générale la transformation des efforts isolés du prolétariat en une lutte révolutionnaire unique tendant à la destruction du capitalisme. »

L’Internationale communiste de Lénine et Trotsky, 1920

https://www.marxists.org/francais/inter_com/1920/ic2_19200700e.htm

Dans son « Histoire de la révolution russe », Trotsky résume succinctement le rôle de l’auto-organisation des masses :

« La dynamique des événements révolutionnaires est directement déterminée par de rapides, intensives et passionnés conversions psychologiques des classes constituées avant la révolution (...) Les masses se mettent en révolution non point avec un plan tout fait de transformation sociale, mais en éprouvant l’âpre sentiment de ne pouvoir tolérer plus longtemps l’ancien régime. C’est seulement le milieu dirigeant de leur classe qui possède un programme politique, lequel a pourtant besoin d’étre vérifié par les événements et approuvé par les masses. Le processus politique essentiel d’une révolution réside précisément en ceci que la classe prend conscience des problèmes posés par la crise sociale, et que les masses s’orientent activement d’après la méthode des approximations successives. (...) C’est seulement par l’étude des processus politiques des masses que l’on peut comprendre le rôle des partis et des leaders que nous ne sommes pas le moins du monde enclin à ignorer. Ils constituent un élément non autonome, mais très important du processus. Sans organisation dirigeante, l’énergie des masses se volatiliserait comme de la vapeur non enfermée dans un cylindre à piston. Cependant le mouvement ne vient ni du cylindre ni du piston, mais de la vapeur. »

Edito

Ce sont les réformistes et leurs alliés opportunistes qui plombent, comme ils l’ont toujours fait, les luttes du prolétariat révolutionnaire

C’est dans les révolutions que le caractère le plus contre-révolutionnaire des syndicats se manifeste et c’est souvent le cas y compris de syndicats qui se faisaient passer pour radicaux et très « à gauche » dans la période précédente.

Le monde a connu, à partir de 2011, une nouvelle vague de révolutions qui ont toutes été trahies par les appareils syndicaux et politiques réformistes et leurs alliés de gauche et d’extrême gauche opportunistes. Cela a commencé en Egypte et en Tunisie, ainsi que dans tout les « printemps arabe » qui a suivi. Les réformistes y ont joué un rôle actif pour détourner les travailleurs de l’action révolutionnaire pour en finir non seulement avec le dictateur mais avec la dictature et pour construire l’organisation indépendante prolétarienne capable de diriger sa lutte et aussi de diriger l’Etat (en renversant l’ancien Etat) et toute la société.

Egypte 2011-2012

Si la classe ouvrière d’Egypte a joué, par ses grèves et ses participations aux manifestations de masse, par la menace qu’elle a représenté vis-à-vis de la classe possédante et du pouvoir militaire, notamment dans sa capacité à s’adresser aux petits soldats, un rôle de premier plan dans la révolution qui a renversé le Pharaon Moubarak, elle n’a pas pu développer ses capacités révolutionnaires du fait du frein des organisations réformistes et, au premier rang, des syndicats. Il ne s’agit pas essentiellement des syndicats officiels du régime dictatorial mais surtout des syndicats d’opposition, non officiels, de gauche, et aussi des partis et associations de gauche réformistes.

Le Conseil suprême des forces armées "appelle les citoyens et les syndicats professionnels et ouvriers à assumer leur rôle de la meilleure manière".
"Nous espérons que tout le monde préparera le climat favorable à la gestion des affaires du pays en cette période délicate jusqu’à ce qu’elles soient remises au pouvoir civil légitime et élu par le peuple", a poursuivi le Conseil dans un communiqué lu par un militaire à la télévision d’Etat.
L’armée explique son appel par la nécessité de "réaliser la sécurité et la stabilité du pays et des citoyens et pour garantir que la production continue dans tous les organismes de l’Etat", dans un communiqué lu par un militaire à la télévision d’Etat.
Malgré l’injonction de l’armée, la révolution continue et toute l’Egypte entre en grève ...
De la sidérurgie aux média en passant par le secteur du Tourisme, et surtout la paysannerie, tout le prolétariat d’Egypte entre en lutte...
Au menu : revendications sociales et salariales et grogne contre la hausse des prix des produits de première nécessité. Grèves dans des secteurs aussi divers que l’industrie pétrolière, les médias, la sidérurgie ou l’industrie textile.
Les salaires dans la fonction publique sont insignifiants et se situent autour de 35 ou de 40 euros par mois. À titre indicatif le kilo de viande se vend à 9€ !
Même la police a défilé hier pour demander une hausse des salaires et scander à son tour : « Le peuple, la police, une seule main ! »
Les employés des société privées se mettent aussi en grève et arpentent les rues où sont domiciliées leurs entreprises respectives : « À bas ! À bas ! Mon-sieur ! Shé-rif ! » « Mais qui est Monsieur Shérif ? » demande une voisine. « Le patron ! » répond une salariée.
Les archéologues, les fonctionnaires du ministère de la Culture et les guides touristiques ont pris d’assaut ce matin le Haut Conseil des Antiquités présidé par Zahi Hawass qui, non solum a été maintenu au gouvernement sed etiam a été bombardé ministre des Antiquités. Colère et furie des personnes citées plus haut pour qui l’homme au chapeau est une icône de l’usurpation et de la corruption. Au pied de son bureau des centaines de manifestants crient : « Descends ! Descends ! » ou « Voleur ! Voleur ! Qu’as-tu fait de mon musée ! »
Le lendemain de la chute de Hosni Moubarak, première des revendications de la révolution égyptienne, les ouvriers d’Égypte poursuivent leurs grèves et leurs occupations pour revendiquer leurs droits volés sous la présidence de Moubarak et ses gouvernements successifs.
Par exemple, le samedi 12 février,
— 4000 ouvriers des minoteries de l’est du Delta (Ismailiya, Mansoura, Suez, Port Said) se sont mis en grève pour une hausse de 70% de leurs salaires, « humaniser » leurs moyens de transports, réduire les sanctions, aligner tous les salaires sur ceux des CDI, départ du directeur financier.
— Les 1200 employés de la sucrerie de El Fayoum entament leur deuxième jour de grève pour relever leurs salaires (1200 LE pour un ouvrier qualifié) au niveau de ceux de la sucrerie El Nil (5000 LE pour le même poste) réintégrer les licenciés, dont le syndicaliste Ashraf Abd El Yunis, pour avoir défendu leurs droits, et juger les cadres qui ont détourné l’argent de l’entreprise, dont le PDG, qui a 80 ans, a amassé plus de 30 millions, se moque de son devenir et de celui de ses employés.
— Après avoir refusé une augmentation de 11%, les 10.000 employés de la poste poursuivent leur grève pour relever leurs salaires au niveau de ceux de leurs camarades aux télécommunications et relever les salaires des diplômes en formation permanente sur ceux des diplômes à l’embauche, embaucher les CDI, licencier les consultants issus de l’armée aux salaires exorbitants.
— Les milliers de salariés de la pétrochimie et du ministère de l’agriculture, poursuivent des grèves avec occupation, pour l’embauche des CDI et le remboursement des écarts de salaires avec les CDD depuis leur premier contrat.
— 9000 employés de l’usine d’aluminium de Naga Hamadi menacent de grève si le PDG n’est pas suspendu et jugé pour les fonds détournés à l’usine pour sa fortune personnelle.
— 1500 employés de l’hopital public de Kafr El Zayat ont cessé leur occupation le 11 février après avoir obtenu la démission de deux directeurs qui les humiliaient, leurs retards de salaires, l’embauche des CDI.
Des centaines de milliers de travailleurs d’Égypte se sont mis en grève ou ont occupé leurs entreprises au cours des jours précédents en solidarité avec la révolution et pour réclamer leurs droits volés sous le régime de Moubarak.

Des grèves ont éclaté dans toutes les branches de l’industrie : chez les travailleurs des télécom, les mécaniciens du secteur ferroviaire, dans les arsenaux de Port-Saïd, et aussi grèves de plusieurs dizaines de milliers d’ouvriers d’usines de charbon, de coton, de textile, de médicaments, de ciment, etc. L’armée égyptienne, aux commandes du pays depuis que le président Hosni Moubarak a démissionné et lui a remis le pouvoir, a appelé lundi citoyens et syndicats à cesser les grèves, au moment où les mouvements sociaux prenaient de l’ampleur.

Le premier rôle de tous les appareils réformistes a consisté à faire croire qu’avec un peu de bonne volonté, tout peu s’arranger. Il suffirait, selon eux, que le pouvoir militaire entende les demandes du peuple. Balivernes ! Le pouvoir militaire est exactement le même que sous Moubarak. Avoir sacrifié Moubarak n’a pas changé le caractère du régime. Ce dernier n’a rien à comprendre, à entendre, à céder, à accepter. Il ne fait que, momentanément, agir modérément quand la colère du peuple travailleur monte afin de ne pas se heurter de front à celle-ci et la gauche réformiste lui sert à faire croire qu’en restant modéré le peuple travailleur peut éviter le bain de sang de la répression.

La chute d’Hosni Moubarak a d’importantes et multiples répercussions sur le plan social. Conscients que la brèche est ouverte, les travailleurs égyptiens s’y engouffrent mais les syndicats leur disent qu’il s’agit seulement d’affirmer leurs revendications économiques partielles et non leurs aspirations sociales et politiques profondes, pour eux comme pour tout le peuple travailleur. Une vague énorme de luttes sociales se propage sur l’ensemble du territoire sous la forme de grèves, manifestations ou sit-in d’ouvriers, d’employés, de paysans.

Outre les motifs économiques classiques, s’expriment aussi des demandes de renvoi de responsables d’usine, des dénonciations pour mauvaise gestion ou corruption. Leur rythme connaît une pointe en mars-avril, notamment dans le textile, les transports ou la zone du canal sans pour autant que cesse le trafic maritime.

Malgré les mises en garde de l’armée, les grèves et les protestations se poursuivent. Pour endiguer le mouvement, le
CSFA élabore le décret n°34, le 23 mars 2011, qui interdit les grèves, les manifestations, les sit-in et les rassemblements et prévoit des peines allant jusqu’à un an de prison et une amende d’au moins 100 000 livres (12 500 euros). La police militaire intervient aussi dans les conflits.

Mais cela n’y change absolument rien. Les conflits se poursuivent. Sur le plan politique, les syndicats se limitent à l’exigence de démocratie, et les revendications portent sur des réformes et des décisions en faveur des travailleurs et de leurs droits syndicaux. Les ouvriers de l’Autorité du canal de Suez débutent un long conflit avec grève, rassemblements, manifestations, sit-in, blocages de routes dans les villes de Port Said, Suez et Ismaïlia. Les travailleurs réclament l’intégration de 40% des primes dans le salaire de base, une augmentation de 7% des salaires et une hausse de la prime de repas. La démission du président de l’Autorité du canal de Suez est en jeu.

Les secteurs et les localités touchés sont si nombreux qu’il reste difficile d’en dresser la liste exhaustive. Les autorités veulent poursuivre les grévistes et les faire juger par des tribunaux militaires qui poursuivent déjà des manifestants. Le 29 juin 2011, le tribunal militaire de Madinet Nasr (Le Caire) condamne à un an de prison avec sursis cinq ouvriers de la compagnie pétrolière Petrojet, pour avoir participé devant le ministère du Pétrole à un sit-in contre des licenciements. Le 3 juillet, cinq travailleurs de l’Autorité du canal en grève sont interrogés par le procureur militaire.

Les autorités font aussi des concessions par secteur, par exemple dans le cas emblématique de Mahalla, la santé ou la poste. Ces actions, largement spontanées et indépendantes des groupes militants, obtiennent une série de victoires sur leurs revendications ou dans leur rejet des anciennes directions syndicales. Des syndicats indépendants se forment. Dans de nombreux endroits les syndicats officiels sont dénoncés et leur dissolution exigée.

Le premier mai, les syndicats indépendants manifestent place Tahrir alors que la FGSTE rend hommage aux martyrs de la révolution lors d’une cérémonie organisée sous le patronage du maréchal Hussein Tantawy, chef du CSFA. Une manifestation devant le siège de la FGSTE regroupe quelques milliers de personnes. Des manifestants tentent de pénétrer dans
les locaux et exigent que la fédération soit dissoute et son président chassé. Les principales revendications concernent l’adoption d’une nouvelle loi du travail légalisant la formation de syndicats indépendants et établissant un salaire minimum et un salaire maximum.

L’armée tente en vain d’arrêter la grève des travailleurs du canal. Elle intervient, tirant à balle réelle et en l’air le 19 juin à Suez. La veille à Ismaïlia, un officier a fait de même pour empêcher les grévistes d’envahir le bâtiment de l’administration de l’Autorité du canal de Suez. Les travailleurs de l’Autorité du canal de Suez sont 8 600 et appartiennent à sept entreprises du secteur public. Signé le 19 avril 2011, un accord qui prévoyait l’intégration de 40% des primes dans le salaire et 7% de hausse des salaires n’est pas encore appliqué au premier juin comme il était prévu. Seule, une augmentation de l’indemnité de repas de
2 livres (0,25 euros) au lieu de 4 est obtenue. La grève se poursuit.

Ces grèves représentent une véritable rupture. Leur caractère massif en atteste. Les autorités tergiversent sur les principales questions (législations sociales, FGSTE…). Le patronat résiste, arguant de difficultés de trésorerie, notamment pour le salaire minimum. Face à la monté des protestations et leur impact en parallèle des manifestations politiques, les autorités cherchent à obtenir une stabilisation et sont de plus en plus autoritaires face aux mobilisations. Le ton des manifestations change. Les travailleurs demandent la fin de la nomination de militaires à la tête des départements de ministères, l’arrêt des jugements de civils par des tribunaux militaires, l’abrogation du décret antigrève, la dissolution de la FGSTE, un salaire minimum de 1 200 livres (140 euros) et un salaire maximum ne dépassant pas quinze fois le salaire minimum, l’indexation des salaires sur les prix.

La vague de grèves de septembre implique particulièrement les secteurs de l’enseignement, les transports publics, la poste, les raffineries de sucre, les médecins. De nombreuses grèves spontanées éclatent. Les résistances se poursuivent, même si elles sont moindres pendant la période des élections législatives qui s’étalent de novembre à début janvier.

Les perspectives budgétaires s’avèrent défavorables aux travailleurs. Le 4 janvier, un décret réduit les dépenses de l’État de 14,3 milliards de livres (1,8 milliard d’euros). Les salaires des agents du secteur public sont affectés avec une réduction de 4 milliards de livres (500 millions d’euros). Trois milliards de livres supplémentaires (375 millions d’euros) sont prélevés sur les réserves salariales. Les autorités envisagent de réduire de 10% les primes du public, ce qui signifie une réduction de quelque 8% des salaires : les primes et les indemnités constituent en effet environ 80% d’un revenu du secteur public.

L’augmentation de 10% des retraites des fonctionnaires prévue pour le 1er janvier 2012 est reportée. Une réduction des subventions et une augmentation des taxes sont décidées.

Depuis le 25 janvier 2011, l’Égypte vit une période d’intensification des conflits sociaux par rapport à 2007-2008, mais jamais la question ouvrière n’est posée par les syndicats sur le plan politique, par un programme de transformation de la société…

L’Egypte est un des pays les plus prolétarisés du monde avec un prolétariat très concentré dans un petit nombre de villes et qui a mené depuis 2005 de grandes luttes où il s’est organisé de manière autonome des syndicats réformistes

Le Conseil suprême des forces armées "appelle les citoyens et les syndicats professionnels et ouvriers à assumer leur rôle de la meilleure manière".

"Nous espérons que tout le monde préparera le climat favorable à la gestion des affaires du pays en cette période délicate jusqu’à ce qu’elles soient remises au pouvoir civil légitime et élu par le peuple", a poursuivi le Conseil dans un communiqué lu par un militaire à la télévision d’Etat.

Dans l’Egypte de 2011-2012, armée et syndicats ont paradoxalement travaillé à réduire puis à en finir avec la lutte des classes.

Tunisie 2011

En Tunisie aussi, le dictateur Ben Ali est tombé, mais une partie du régime s’est reconvertie à la fausse démocratie, et en premier l’ancien syndicat officiel UGTT. Si l’UGTT, centrale très liée au pouvoir, a basculé, la cause est à chercher dans la radicalisation des travailleurs et non dans un réel changement profond de la bureaucratie. Ce n’est pas ces anciens bureaucrates, syndicaux, associatifs ou politiques, qui ont fait tomber le régime mais, au contraire, ils ont lâché Ben Ali pour mieux conserver le régime !

Il ne faut pas se leurrer. C’est uniquement le petit peuple, celui d’en bas, surgi de la Tunisie, profonde et donc oubliée, qui a mis le feu aux poudres ne craignant pas d’affronter les balles et la mort. La puissante Union Générale des Travailleurs Tunisiens (UGTT), les partis politiques dits d’opposition, justement ceux qui donnent de la voix aujourd’hui après vingt trois ans d’un lourd silence sinon de servilité, ne sont intervenus dans le mouvement que lorsque celui-ci s’était rapproché de Tunis, la capitale.

On pouvait lire en 2011 le commentaire suivant sur les événements en Tunisie : « Seule la perspective du renversement des oligarchies est à même d’ouvrir de véritables processus de mobilisation des travailleurs, de la jeunesse et de tous les exploiter en vue de s’organiser ou briser les reins de ces systèmes dictatoriaux. Le rassemblement de tous les secteurs en lutte, travailleurs, précaires, jeunes, paysans, artisans etc. dans des structures d’auto-organisation à l’image de ce qui s’est déroulé en Guadeloupe avec le L. K.P est un exemple à suivre. Au sein de cette coordination d’organisations syndicales, associatives, politiques, le peuple des exploités en lutte a pris son destin en main.
Ces structures d’auto organisation sont appelées à refonder les processus constitutionnels en imposant des cadres législatifs basés sur l’égalité totale et la répartition des richesses.
L’égalité totale de tous les citoyens, femmes et hommes, et la garantie d’une représentation paritaire à tous les échelons de responsabilité. La répartition des richesses est devenue le leitmotiv de toutes les mobilisations du bassin minier de Gafsa à Sidi Bouzid. À chaque mobilisation les slogans fusent contre les voleurs des biens publics et la réclamation qu’ils soient rendus à leurs destinataires.
Répartir le travail, répartir la richesse : voilà le programme de transition.
Pour le réaliser, unissant nous dans des « majaless choura » à l’échelle locale, régionale et nationale. Ce sont nos traditions de « soviets » qu’il faut réhabiliter. Seules cette auto organisation peut exprimer les doléances, les revendications et trouver les modalités de leur réalisation par une coordination nationale.
Construisant l’alternative à la dictature du général Ben Ali.
Construisant la coordination des « majaless choura » partout, tout de suite, il y a urgence. »

On pouvait lire aussi en 2011 le commentaire révolutionnaire suivant :

« La perspective des travailleurs ne doit pas être de replâtrer le pouvoir fissuré mais de détruire toute trace de dictature...
Il n’y aura pas de démocratie véritable, ni en Tunisie ni ailleurs, au profit des travailleurs et des couches populaires, sans une lutte conséquente contre le capitalisme, ses représentants nationaux comme internationaux.
Les jeunes des quartiers populaires ont manifesté leur mécontentement et leur désarroi sans se doter ni de cadre ni d’organisation. Cette situation peut se répercuter négativement sur le devenir de leur contestation et accélère l’essoufflement de leur révolte. Il en va de même des travailleurs. Ils ne peuvent se contenter du cadre bourgeois qui leur est proposé : syndicats liés à l’Etat et à la bourgeoisie, élections dans le cadre bourgeois de cet Etat, mainmise de la classe dirigeante sur l’Etat, aucun contrôle des travailleurs sur l’économie et mainmise sur la justice, l’armée la police, les média...
Non ! Pour changer la société en profondeur, il faut d’abord et avant tout que les travailleurs, les jeunes, les femmes, les chômeurs, les milieux populaires, les petits soldats, dans la foulée de la révolte, S’ORGANISENT .....
Quiconque, toute organisation, toute structure qui ne met pas en avant la nécessité pour les travailleurs de s’organiser de manière indépendante de tous les appareils liés à la bourgeoisie et à l’Etat n’est pas véritablement dans le camp de cette révolte et cherche à la tromper !!! »

Voici encore un commentaire que l’on pouvait lire sur la Tunisie de 2011 : « Les travailleurs et la jeunesse de Tunisie cherchent à s’organiser sur leur terrain de classe
D’une puissance sans précédent depuis 1956, le mouvement spontané des masses tunisiennes se heurte au manque total d’organisations ouvrières indépendantes. Alors que toutes les forces dites d’ « opposition », y compris celles issues du PC, se situent sur le terrain d’un « gouvernement provisoire » assurant la continuité du régime, les masses tunisiennes cherchent à construire leurs organisations, à arracher les libertés démocratiques indispensables à leur combat : droit de grève, de manifestation, d’expression, d’information et d’organisation.
Elles cherchent à mettre le syndicat unique, l’UGTT, au service de leurs revendications, lui ont imposé la rupture avec le gouvernement, le soutien aux manifestants. Elles se heurtent en cela à un appareil dirigeant mis en place sous Ben Ali. Le secrétaire général de ce syndicat rencontrait encore Ben Ali deux jours avant sa fuite ! Il leur faut en dernière analyse expulser l’appareil bureaucratique inféodé à la dictature, construire une autre direction.
Elles construisent leur structures d’auto-organisation : leurs comités populaires, leurs groupes d’autodéfense, leurs barrages couvrant tout le pays contre la police de Ben Ali, les milices du RCD, les partisans du dictateur en fuite. Mais face à ces forces structurées, les comités populaires ont besoin d’être fédérés, les milices d’être équipées, leur fonctionnement centralisé.
Elles posent la question de la propriété : elles exigent l’éviction des PDG liés à la dictature (Tunisair, Tunisie Télécom, transports...), soulèvent la question des richesses accaparées par le clan Ben Ali-Trabelsi, en lien étroit avec de grands groupes français. Au bout, c’est la propriété capitaliste elle-même, la tutelle impérialiste sur le pays qui sont en cause. »

Voilà ce qu’écrit par exemple le NPA sur l’UGTT :
"Le rôle du syndicat UGTT (qui compte 500.000 affilié-e-s, dans un pays dont la population est, à près de 70%, urbaine), dont les militant-e-s sont très présent-e-s dans les manifestations, apparaît de plus en plus comme un élément central dans le processus, à la faveur de sa reprise en main par la base et son aile gauche. Les dirigeants bureaucrates liés au régime ont été mis de côté et, après avoir forcé le retrait des ministres UGTT du gouvernement provisoire, la base syndicale a poussé la direction a prendre formellement position en faveur de la démission du gouvernement actuel, à appeler à des grèves tournantes pour appuyer cette exigence et à constituer un « gouvernement révolutionnaire » avec les forces politiques de l’opposition. (...) Dans ce cadre, l’UGTT est la seule organisation ouvrière de masse jouissant aujourd’hui de la confiance de la population. Elle pourrait jouer, si elle se débarasse définitivement des bureaucrates qui ont été complices ou complaisants envers le régime, un rôle décisif, avec l’appui actif des militant-e-s révolutionnaires, de la gauche radicale tunisienne et avec le soutien de la solidarité internationaliste. La mise en avant du mot d’ordre d’un gouvernement des travailleurs de l’UGTT appuyé sur les comités populaires, pourrait prendre rapidement toute son importance. L’invitation que vient de lancer la direction de l’UGTT à constituer avec elle un « gouvernement révolutionnaire » va dans ce sens, mais elle s’adresse à toutes les forces politiques d’opposition, y compris à son aile bourgeoise. De nouvelles décantations seront donc nécessaires."
Comme si c’était une nouveauté ! Mais l’UGTT a toujours, en Tunisie, épousé les mouvements de révolte ouvrière... pour finir par rejoindre le pouvoir bourgeois !!!
Quant au POI, il parle admirativement de "la centrale historique UGTT" ! Son Entente internationale écrit qu’"elle adresse son soutien aux travailleurs, à la jeunesse et au peuple de Tunisie et à leurs organisations, particulièrement l’UGTT, qui encadre la mobilisation."
Oui mais n’oublions pas l’histoire ...
Le groupe d’extrême gauche qui a été le plus médiatisé du fait de l’arrestation de son dirigeant notamment peu avant la chute de Ben Ali ne dresse donc pas davantage une perspective claire !

Le NPA déclare le mercredi 12 janvier 2011 à propos de la Tunisie : « Le NPA renouvelle sa solidarité avec la jeunesse, la population, les partis, syndicats et associations qui se sont levés contre le pouvoir de Ben Ali. Le NPA exige la libération immédiate d’Hamma Hammami et de tous les manifestants et militants arrêtés. Le gouvernement français doit sortir de son silence complice et exiger du gouvernement tunisien l’arrêt de la répression et le respect de toutes les libertés démocratiques en Tunisie. » Comme si le gouvernement français était qualifié pour combattre la dictature en Tunisie, lui qui l’a toujours soutenue.

L’Entente internationale des travailleurs et des peuples (liée au POI) écrit : « Plongée dans la misère, sans aucune perspective, la jeunesse et la classe ouvrière de Tunisie, se réappropriant leurs syndicats se soulèvent dans tout le pays pour défendre leur droit d’exister.Depuis plusieurs jours, des militants syndicalistes locaux de l’UGTT sont morts sous les balles de la répression policière. Hommes et femmes unis, travailleurs, jeunes, avocats, artistes, universitaires : des centaines sont blessés, ont été tabassés, jetés en prison.Spontanément, dans des dizaines de villes, la population s’est rendue au siège local de l’UGTT pour exprimer son opposition à Ben Ali. Pour la première fois depuis 25 ans, on entend en Tunisie dans les manifestations : « dehors Ben Ali ! ». La répression policière fait rage. A Kasserine, à Thala, on compte les morts par dizaines. Des snipers de la police sèment la panique dans les manifestations.A Tunis, des syndicalistes ont tente mardi de sortir en manifestation en partant du local central de l’UGTT. Ils ont été refoulés aussitôt par des jets de bombes lacrymogènes.Dimanche 9 janvier, l’union locale de l’UGTT à Sfax à lancé un mot d’ordre de grève générale régionale, qui a l’exception des hôpitaux, ou les blessés sont nombreux et des boulangeries, été suivie à 100%. A Sfax, 30.000 travailleurs et jeunes ont manifesté. A Jendouba mercredi, ils étaient 12 000 en manifestation dans une ville de 30 000 habitants. »

L’extrême gauche opportuniste fait mine de croire à la nouvelle UGTT reconquise par les travailleurs : « L’Entente internationale des travailleurs et des peuples en appelle aux organisations ouvrières de tous les pays, afin d’exprimer leur solidarité avec les travailleurs de Tunisie et avec l’UGTT. »

En droite ligne avec l’élite dirigeante, le NPA a cherché à présenter les développements en Tunisie non pas comme une lutte de classes révolutionnaire contre la dictature et l’impérialisme, mais comme une lutte syndicale « démocratique. »
Sa déclaration du 5 janvier décrivait la lutte tunisienne comme une « Intifada, » évoquant la lutte nationale du peuple palestinien pour les droits démocratiques au sein de l’Etat d’Israël. Mais tel n’est pas le caractère du récent soulèvement en Tunisie. Il s’agit d’un soulèvement de la classe ouvrière contre le chômage et la dictature, et cherchant à renverser le régime de Ben Ali.
Après le déclenchement des manifestations, le NPA a soutenu le syndicat tunisien Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT), partisan de longue date du régime Ben Ali, qui avait participé à l’application de sa politique de réforme d’économie libérale. Sa déclaration du 5 janvier dit : « La seule force qui maille le pays, faute d’opposition en capacité de le faire, c’est l’UGTT, la centrale syndique unique. »

Cette déclaration félicite des membres de l’UGTT qui se sont personnellement déclarés en solidarité avec les manifestations. Elle dit : « Nombre d’unions locales et régionales soutiennent la population, mais ne l’organisent pas. »
C’est un mensonge. Non seulement l’UGTT n’a « pas organisé » les manifestations, mais elle n’a appelé à aucune grève de soutien. Ils n’ont pas « soutenu » la population, mais bien plutôt le régime de Ben Ali.
Tandis qu’il ment et sème la confusion quant au rôle des syndicats, le NPA est tout à fait conscient du rôle pro-gouvernemental de l’UGTT. En effet, il reconnaît en passant que le bureau national de l’UGTT a initialement publié une déclaration dénonçant les manifestations : « Reste à déplorer l’attitude de la direction confédérale de l’UGTT qui s’est désolidarisée officiellement de mobilisations organisées par certaines de ses structures et des slogans hostiles au régime qui y étaient scandés. »
En fait, bien que le NPA ne le reconnaisse pas, l’UGTT a été un élément du régime de Ben Ali. Elle a publiquement soutenu Ben Ali lors des deux dernières élections présidentielles et soutenu ses coupes sociales. Dans une interview accordée au journal tunisien Achourouk avant la chute de Ben Ali puis affichée à nouveau sur le site de l’UGTT, le secrétaire de l’UGTT Abdessalem Jerad déclarait : « Le mouvement réformateur conduit par le Président Zine El Abidine Ben Ali constitue une mutation qualitative dans le processus d’édification de la Tunisie moderne. »
En soutenant le programme de réforme de Ben Ali, l’UGTT a soutenu les diktats de l’élite financière et du FMI qui ont institué « des programmes d’ajustement structurels » en privatisant la plus grande part de l’économie et en autorisant un niveau sans précédent de « libre échange. » Ces mesures ont empêché des milliers de jeunes Tunisiens comme Bouazizi de trouver du travail, tandis que les élites haut placées de Tunisie s’enrichissaient.
Jerad s’est félicité des relations du président avec l’UGTT et dit qu’il était impatient de travailler avec le gouvernement et a rampé devant Ben Ali : « Notre fierté était encore plus grande que nos programmes rejoignaient les objectifs définis par le Président Ben Ali. Nous n’avons pas hésité alors à l’appuyer parce qu’à l’UGTT nous ne prêtons pas allégeance aux personnes, ni cherchons à leur plaire. Nous soutenons, plutôt, les programmes et les réformes. »
En promouvant l’UGTT comme une force d’opposition en Tunisie, le NPA démontre son profond désintérêt et son hostilité envers les revendications sociales de la classe ouvrière. De plus ce n’est pas un accident mais cela reflète organiquement les positions du NPA. En France et de par l’Europe, le NPA insiste pour dire que l’opposition de la classe ouvrière à la politique d’austérité sociale devrait être subordonnée aux syndicats droitiers déterminés à négocier les coupes sociales avec les gouvernements bourgeois. Ceci a conduit à la déclaration tristement célèbre de membres du NPA disant qu’il ne devrait y avoir qu’une opposition « symbolique » aux actions policières pour briser la grève dans les raffineries françaises.

Lire aussi

Chili 1973

Syndicats et partis de gauche ont milité pour faire croire que la situation sociale allait changer grâce à la venue au pouvoir d’Allende. Ils ont eu le soutien du principal parti d’extrême gauche (le MIR) et de la plupart de l’extrême gauche internationale opportuniste. Pourtant, la gauche au pouvoir n’a pas levé le petit doigt pour empêcher le coup d’Etat militaire fasciste qui a renversé le président élu et écrasé le peuple travailleur.

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article6185

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article119

Russie 1917

Au moment même où les soviets du peuple travailleur de Russie prenaient le pouvoir en ayant renversé le pouvoir capitaliste, ce sont des syndicats qui se sont mis en travers et n’ont pas été loin de parvenir à empêcher la prise de pouvoir par les soviets révolutionnaires.

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article4740

Allemagne 1918

C’est la gauche (social-démocratie et syndicats liés) qui a sauvé le pouvoir de la bourgeoisie en Allemagne face à la révolution prolétarienne, en s’appuyant sur les corps francs fascistes et l’Etat-major, isolant la classe ouvrière russe et causant la solidification de la bureaucratie russe.

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article5983

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article3708

http://www.matierevolution.fr/spip.php?article216

http://www.matierevolution.fr/spip.php?article1471

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article3081

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article815

Espagne 1936

C’est la trahison des forces les plus à gauche qui a plombé la révolution et l’a livrée aux fascistes, trahison de la CNT et de POUM couvrant les crimes des staliniens et sociaux-démocrates.

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article4795

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article4834

Iran 1978

La révolution sociale prolétarienne a renversé le chah d’Iran mais la gauche iranienne s’est inclinée devant Khomeiny, soutenue en cela par la gauche mondiale et une certaine extrême gauche.

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article7032

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article249

http://www.matierevolution.fr/spip.php?article1623

Pologne 1980

C’est un syndicat, Solidarnosc créé dans la foulée d’une montée ouvrière, qui permis que le mouvement autonome de la classe ouvrière structuré dans les comités MKS ne puisse mettre en place un pouvoir des travailleurs. Dans le monde, l’extrême gauche s’est bien gardé de souligner cette trahison.

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article2053

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article281

Algérie 1988

Le syndicat du pouvoir, l’UGTA, le parti de gauche, le FFS, soutenus par l’extrême gauche algérienne ont détourné, bloqué, discrédité la vague révolutionnaire pourtant lancée par la classe ouvrière et ont laissé les jeunes faire face seuls à la répression militaire sanglante, développant ensuite de fausses perspectives pseudo-démocratiques, intermède avant la vague de massacres.

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article1908

http://www.matierevolution.fr/spip.php?article1928

http://www.matierevolution.fr/spip.php?article101

https://www.matierevolution.fr/spip.php?breve991

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article2176

Afrique du sud 1973-1992

C’est une gauche syndicale et politique liée au parti communiste (stalinien) qui a mis en oeuvre une fin de l’apartheid désamorçant le potentiel révolutionnaire du prolétariat sud-africain avec la caution d’une certaine extrême gauche.

http://www.matierevolution.fr/spip.php?article282

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article1066

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article120

https://www.matierevolution.fr/spip.php?rubrique73

http://www.matierevolution.fr/spip.php?article3090

http://www.matierevolution.fr/spip.php?article95

Rwanda 1990-1994

Au Rwanda les syndicats font partie des forces réformistes qui ont permis de cantonner la révolution avant qu’elle soit écrasée. Avant le génocide des tutsis de 1994, la vague de soulèvements en Afrique a frappé le Rwanda en 1990-1992. La révolution sociale a bien failli emporter le régime militaire hutu. C’est la gauche réformiste qui l’a sauvé en entrant dans le gouvernement et en y prenant le poste de premier ministre tout en laissant les forces armées, de police et de milices aux mains des militaires et de la dictature. La gauche a sauvé le pouvoir qui a pris ensuite le temps de préparer le génocide sans que la gauche ne lève le petit doigt. L’extrême gauche n’a jamais dénoncé cette politique.

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article2513

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article134

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article121

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article2273

France Gilets jaunes 2018

Les appareils réformistes (du PS à la CGT et à Lutte ouvrière) ont dénoncé le mouvement des gilets jaunes presque plus fort que le pouvoir lui-même en l’accusant de tous les maux : être complotiste, être fasciste, avoir juste perdu ses illusions dans Macron, être aux mains de la petite bourgeoisie, être aux mains de l’extrême droite, être antisémite et on en passe. Pourtant, c’était la première fois depuis longtemps que le peuple travailleur en France renouait avec l’insurrection et menait lui-même ses luttes. Les réformistes ont fait ensuite semblant de rejoindre le mouvement, en le freinant autant que possible et en nuisant à son auto-organisation avec tout l’appui de l’extrême gauche opportuniste.

https://www.matierevolution.fr/spip.php?breve971

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article5246

https://www.matierevolution.fr/spip.php?breve971

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article5148

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article5274

Soudan 2019

Face à la révolution sociale montante, le pouvoir militaire a été débordé, malgré une répression violente et tout ce que la gauche politique et syndicale a trouvé est de négocier avec le pouvoir militaire assassin alors que la révolution sociale luttait pour renverser ce même régime ! L’extrême gauche mondiale s’est souvent bien gardée de dénoncer les réformistes, ne dénonçant que la dictature militaire, comme si les uns ne s’étaient pas servis des autres.

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article5359

http://www.matierevolution.fr/spip.php?article5350

https://www.matierevolution.fr/spip.php?breve1200

Monde aujourd’hui

La vague mondiale de grèves et la crise de direction révolutionnaire

https://www.wsws.org/fr/articles/2022/10/06/pers-o06.html

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