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Toute lutte de classes est une lutte politique

mardi 21 mars 2023, par Alex, Waraa

"Toute lutte de classes est une lutte politique" écrivait K. Marx dans Le Manifeste communiste.

« La bataille entre les deux grandes classes de la société
tourne inévitablement à la lutte politique. Il en fut ainsi de la longue
bataille entre la classe capitaliste bourgeoise et l’aristocratie foncière,
et il en est ainsi également de la lutte entre la classe ouvrière et ces
mêmes capitalistes. Dans toute lutte de classe à classe, le but immédiat pour lequel on lutte est le pouvoir politique... »

Et toute lutte des travailleurs qui en reste volontairement au plan économique tourne sciemment le dos aux intérêts de classe des travailleurs, c’est-à-dire à la prise du pouvoir par la classe ouvrière.

Mais le terme de "politique" n’a rien à voir avec la lutte politicienne que mènent des partis bourgeois au parlement, c’est l’irruption des masses ouvrières dans l’arène politique !

Le système bancaire, financier et capitaliste s’effondre, le monde entre en guerre, la planète meurt de pandémie mais les réformistes font comme si la classe ouvrière n’avait rien à en dire, comme si elle n’était pas une alternative à ce monde finissant.

Cantonner une lutte sur le terrain des revendications économiques, c’est bien à cela que nous assistons puisque la lutte actuelle contre la prétendue réforme des retraites refuse d’entrer sur le terrain de l’intervention actuelle des capitalistes, celui de la guerre mondiale qui divise le monde en deux, celui de la guerre sanglante qui tue en masse (pandémie ou pas), celui de la dictature qu’elle soit ou pas cachée par la fausse démocratie parlementaire, celui de l’effondrement bancaire et financier qui rappelle que le monde capitaliste est sur sa fin (ce qu’aucun réformiste n’admettra jamais).

Le 16 mars, après l’annonce par E. Borne de son choix du 49-3 pour faire passer sans vote des députés sa réforme des retraites, la CGT s’indigne, comme les partis de gauche, dans un communiqué au nom de "la démocratie" :

« Le gouvernement et le président viennent de faire le choix du 49-3 ! C’est un échec et un désaveu pour eux. Et c’est bien la lutte déterminée des travailleuses et travailleurs, de la jeunesse, dans le cadre d’une intersyndicale complète, qui conduit à cette impossibilité pour Elisabeth Borne d’obtenir une majorité pour sa contre-réforme des retraites.

C’est un déni de démocratie qui s’ajoute à ceux qui ont émaillé l’ensemble du processus de construction et de validation de cette réforme. Sans motion de censure, le projet de loi serait donc validé sans aucun vote de l’assemblée. Tout au long de l’examen du texte de loi, le gouvernement a fait le choix du passage en force : procédures accélérées, refus de passer au vote sur les amendements, pressions sur les élus.es ou les groupes, concessions à la droite… »

La CGT maltraite ici la vérité et le sait très bien : il n’y a eu aucun passage en force, c’est le quotidien de la dictature politique de la bourgeoisie qui est décrit, la 100ème utilisation du 49-3 depuis 1958 ! Et ceci près de 60 fois par le PS, parti qui s’indigne du déni de démocratie alors qu’il est croyant et pratiquant de cette pseudo-démocratie bourgeoise depuis 1914.

Pour tous les politiciens défenseurs de la démocratie bourgeoise, qui ont utilisé ce 49-3 dans le passé, cet argument du « déni de la démocratie » est repris comme un refrain. Mais il a été également tagué sur une des permanences "vandalisées" de députés macronistes. Et c’est un sentiment partagé par bien des travailleurs, traduisant autant des illusions qu’un rejet légitime de la démocratie bourgeoise.

Une conséquence naturelle serait de mettre en avant des revendications politiques : abrogation de l’article 49-3, Macron démission ! Immédiatement après la tempête dans le verre d’eau qu’est le parlement, M. Panot, un des ténors du crétinisme parlementaire, s’interdit ces revendications, s’en tenant à la démission d’E. Borne, qui a été mis au vote. La Nupes appelle à la continuation des grèves et manifestations, mais uniquement pour reprendre les termes des débats parlementaires : « J’en appelle à l’apaisement, je ne veux pas des barricades dans le pays » s’effraie F. Ruffin, qui ne demande pas à Macron de démissionner, mais d’« apaiser le pays ».

La CGT s’en tient à la ligne parlementaire, concluant son communiqué" du 16 mars :

 »Forte du soutien de la grande majorité de la population, mobilisée depuis des semaines, l’intersyndicale continue à exiger le retrait de cette réforme, en toute indépendance, dans des actions calmes et déterminées.
Elle décide de poursuivre la mobilisation et appelle à des rassemblements syndicaux de proximité ce week-end et à une nouvelle grande journée de grèves et de manifestations le jeudi 23 mars prochain. »

L’extrême-gauche opportuniste aux ordres de le CGT reprenait le lendemain 17 mars ces instructions de la CGT :

 »Le recours de Macron au 49-3 pour faire passer la loi sur les retraites suscite une immense et légitime colère. Ceux qui se mobilisent depuis des semaines se sentent piétinés, et ce mépris renforce leur détermination à combattre cette attaque.

Du côté des politiciens de toutes les tendances, les manœuvres vont redoubler au Parlement avec les motions de censure, les appels à la démission de Borne, et autres agitations des députés.

Ce vacarme parlementaire ne couvrira toutefois pas la voix des travailleurs partout où ils sont rassemblés : usines, bureaux, transports, grandes et petites surfaces, etc. La grève la plus large, la plus irrésistible, soutenue par des manifestations, est le seul moyen de faire peur au patronat au point qu’il oblige Macron à retirer sa réforme. Discutons-en partout et organisons-nous sans attendre ! »

Ainsi, N. Arthaud de Lutte Ouvrière (LO), comme toute l’extrême gauche opportuniste, se démarque des politiciens et leurs "manœuvres" ... mais pour reprendre leur programme, qui se limite au programme de la gauche réformiste politique et syndicale : appel aux parlementaires et à Macron pour qu’il retire sa réforme. Aucun pas politique réel vers un autre type de démocratie, celle du prolétariat.

Aucune organisation politique ou syndicale de gauche ou d’extrême gauche ne profite donc de l’occasion pour mettre en avant des mots d’ordres politiques en France. Car cet article 49-3 est le symbole de la dictature politique qu’exerce la bourgeoisie sur toute la société. C’est la dictature de la bourgeoisie capitaliste !

Concernant la réforme des retraites, la revendication du contrôle des caisses de retraites par les travailleurs, contre la tutelle du président et du parlement sur ces caisses, qui est un 49-3 permanent contre le contrôle des travailleurs sur une partie de leur salaire, le salaire collectivisé, est une revendication élémentaire, seule revendication politique et économique des travailleurs qui les mettra à l’abri de la prochaine "réforme des retraites". Cette revendication politique était au programme du Parti ouvrier en 1880 ; c’était le huitième point sur douze de la partie économique : "Suppression de toute immixtion des employeurs dans l’administration des caisses ouvrières de secours mutuels, de prévoyance, etc., restituées à la gestion exclusive des ouvriers". Cette revendication est un programme de lutte de classe. Economique, elle prend immédiatement un caractère politique. Au lieu de contester cette tutelle, toute la gauche française, de N. Arthaud à E. Borne, l’accepte, souhaitant seulement que cette tutelle de l’Etat bourgeois soit bonne pour les travailleurs, chaque parti ou syndicat voyant cette "bonté" à sa manière.

Combien de travailleurs sont-ils "en colère" pas seulement contre la réforme des retraites, comme veut le faire croire la CGT, mais contre cet article 49-3 qui "légitime" sa mise en place ? Des millions, des milliers, seulement quelques centaines ?

La CGT esquive la question car elle est contre toute revendication politique ! Seule la mise en place de réelles assemblées générales souveraines aurait permis depuis des semaines que dure le mouvement de mesurer cet aspect, de populariser à l’avance les questions touchant la critique de l’Etat bourgeois.

Tous ceux qui ordonnent aux travailleurs d’aller manifester derrière l’intersyndicale derrière une seule revendication, le retrait de la réforme, se plaisent à énumérer les nombreuses raisons qui motivent les travailleurs. Cette variété des revendications qui motivent les travailleurs qui entrent en lutte avait été décrite par R. Luxemburg lors des grèves révolutionnaires dans l’Empire russe :

 »Lorsque la lutte politique s’étend, se clarifie et s’intensifie, non seulement la lutte revendicative ne disparaît pas mais elle s’étend, s’organise, et s’intensifie parallèlement. il y a interaction complète entre les deux.

Chaque nouvel élan et chaque nouvelle victoire de la lutte politique donnent une impulsion puissante à la lutte économique en élargissant ses possibilités d’action extérieure et en donnant aux ouvriers une nouvelle impulsion pour améliorer leur situation en augmentant leur combativité. »

C’est seulement en permettant à ces "élans" de s’exprimer que le mouvement contre la réforme des retraites deviendrait alors une véritable lutte de classe et en même temps une lutte politique. La révolution de 1905 avait donné la solution, reprise en 1917, pour que ces élans s’expriment : les soviets, ces assemblées de travailleurs, souveraines, parlements et pouvoirs exécutifs d’une classe en lutte.

Les bourgeois radicaux comme Mélenchon acceptent eux aussi ce rabaissement du parlement, qui rappelle la fin de la IIIème république, du 6 février 1934 à la passation des pouvoirs à Pétain : ce fut la période des décrets-loi.

Les organisations qui se réclament du "camp des travailleurs" comme LO ou le NPA, se gardent bien d’opposer aux bourgeois radicaux comme Mélenchon l’épisode de 1877 (crise du 16 mai) lorsque le maréchal de Mac-Mahon avait voulu instaurer un régime présidentiel monarchique. La bourgeoisie et les ouvriers se retrouvèrent derrière le mot d’ordre de Gambetta : « Mac-Mahon doit se soumettre, ou se démettre ! » C’est la défaite de Mac-Mahon (élections d’octobre 1877) qui fit de la IIIème République un régime parlementaire, pas les détails des textes constitutifs.

Ce vieux slogan de 1877 semble avoir été fait pour aujourd’hui : « Macron doit se soumettre, ou se démettre ! » En 1877 la lutte contre le président-général autoritaire prit la forme d’élections, pas d’une révolution. Pourtant c’était l’expression une lutte de classe, l’union des ouvriers, des paysans, et de la bourgeoisie conte les restes des classes monarchistes.

Engels commenta ainsi cet épisode :

 »On a vu une fois de plus combien la France est plus avancée que nous dans la pratique, c’est la première fois que quelque chose y est imposé sans un bouleversement violent, peu de temps après le bain de sang de 1871. Tout semble indiquer que les ouvriers arracheront très rapidement la liberté de la presse, le droit d’association et de réunion et autres moyens d’organisation et de lutte, et c’est pour le moment tout ce dont ils ont besoin. Ils ont la possibilité de clarifier leurs vues sur le plan théorique, et enfin d’entrer dans la révolution lorsque l’occasion se présentera en parti fermement organisé et avec un programme précis. Et puis, la dé-bonarpatisation et la républicanisation des paysans qui se déroule actuellement à fond sera un énorme avantage. »

Sans l’intervention de la classe ouvrière, une république démocratique bourgeoise n’aurait pas été fondée. A la chute de Napoléon III, le 4 septembre 1870, le peuple ouvrier massé place de la Concorde balaya les barrages de gendarmerie du pont de la Concorde, envahit le Corps législatif, forçant les politiciens bourgeois tremblants, dont Gambetta à proclamer la république. Ces républicains politiciens bourgeois furent quelques mois plus tard les bourreaux de la république des travailleurs, la Commune de Paris. Seule la classe ouvrière fut républicaine en 1870, et c’est son intervention en 1877 qui instaura une république démocratique bourgeoise.

Avant cette intervention, la Constitution de 1875 avait fixé le siège du gouvernement à Versailles, et précisait que "le dimanche qui suivra la rentrée des Chambres, des prières seront adressées à Dieu dans les églises et dans les temples", prières destinées à appeler le secours divin sur les travaux parlementaires. Ce n’est qu’en 1879 que les Pouvoirs publics regagnèrent Paris, en 1884 que les cérémonies des prières publiques furent supprimées.

La classe ouvrière fut un des piliers de la démocratie bourgeoise, elle est le seul qui existe encore. Quel parti parlementaire proteste contre l’humiliation qu’est pour eux le 49-3 ? Aucun ! Gambetta qui prit la tête de la lutte contre Mac-Mahon était président de la Commission des finances à la Chambre, poste occupé aujourd’hui par le Mélenchoniste Coquerel. Où est Coquerel ? Inexistant, alors que c’est la forme d’une loi de finance rectificative qu’a pris la réforme des retraites.

La gauche bourgeoise est née en 1789 sur la question du droit de veto du roi. Ni la gauche ni l’extrême gauche ne s’opposent aujourd’hui aux institutions à la monarchie républicaine qu’est la constitution de 1958.

Défendre la démocratie bourgeoise alors que la bourgeoisie ne le fait plus, c’est une impasse ! Ce sont ces illusions dans la démocratie bourgeoise qu’implantent à répétition les organisations de gauche en ayant appelé à voter Macron contre Le Pen.

Les Gilets jaunes, à leur façon, firent de la critique du régime politique un des principaux sujet de leurs discussions sur les ronds-points : la critique d’un Etat au service des ultra-riches.

Les Gilets jaunes avaient repris cette perspective d’insurrection contre le régime lors de leur marche sur Paris en Décembre 2018. Seuls des révolutionnaires pourraient reprendre ce type mot d’ordre, créant un pont entre les manifestations et grèves récentes des travailleurs et le mouvement des Gilets jaunes.

Macron démission ? Referendum ? Pouvoir locaux ? Aucun slogan n’est sûrement le bon, mais c’est lorsque de telles discussions contradictoires se tiennent dans des assemblées que les exploités se rendent compte qu’ils sont unis malgré leurs désaccords : tous sont pour le rejet du pouvoir dictatorial de la bourgeoisie.

Qu’est-ce que la Gilet-jaunisation ?

Cette Gilet-jaunisation du mouvement est sur toutes les lèvres. Mais en quoi consisterait-elle ? N’écoutons pas tous les faux partisans des Gilets jaunes. A LO, NPA, RP qui s’en réclament aujourd’hui, opposons cette vérité élémentaire : on reconnait un Gilet jaune au fait qu’il porte un gilet jaune. Ni Arthaud ni Poutou ni Besancenot n’en portent un : ils sont donc des adversaires des Gilets jaunes.

Le mouvement avait démarré sur la question du prix de l’essence, lié à une loi de finance comme la réforme des retraites.

Lors de la discussion de cette loi de finance pour 2018, votée en décembre 2017, un des rapporteurs triomphait à propos de la taxe carbone
 :

« L’objectif de 100 euros la tonne de carbone en 2030 paraissant désormais dépassé, la question de l’actualisation de cet objectif est posée. Votre rapporteure proposera de porter cet objectif à 170 euros la tonne. »

C’est contre cette taxe carbone que démarra le mouvement.

En réponse au mouvement des Gilets jaunes Édouard Philippe et la présidence de la République annoncèrent que la hausse des taxes ne figurera pas dans le projet de loi de finances pour 2019

C’est près d’un an après que cette loi de finance fut votée que le mouvement des Gilet jaunes s’opposa victorieusement à son application en 2018. Ce fut un modeste mais réel succès.

Les taxes sont des impôts indirects, les plus injustes. Mais les syndicats ne mettent plus à leur programme leur abolition, revendication politique qu’ils s’interdisent Encore une revendication économique qui prend un caractère trop politique pour les confédérations syndicales. Seuls des syndicalistes révolutionnaires pourraient reprendre cette revendication qui ferait le lien entre les Gilets jaunes et les mouvement ouvrier contre les retraites, élargissant les perspectives de celui-ci, renouant avec un mouvement récent victorieux.

Mais plus qu’une revendication, c’est le mode d’action qui différencie les Gilets jaunes des syndicats : l’occupation des ronds-points était en soi un acte illégal, la tenue d’AGs permanentes la contestation de la tutelle des partis et syndicats. C’est cette rébellion contre les tutelles de l’Etat bourgeois que les media bourgeois qualifient de violence. C’est le refus du carcan légaliste. C’est cette "violence" de caractère insurrectionnel qui fit la force du mouvement. Les media bourgeois tendent aujourd’hui d’identifier cette force à une violence qui prendrait la forme des "incendies de poubelles", dirigeant les manifestants d’aujourd’hui vers une impasse pseudo-radicale.

Les deux méthodes du syndicaliste révolutionnaire Griffuelhes

En 1904 lors d’une conférence organisée par La Jeunesse syndicaliste de Paris, G. compare les deux méthodes fondamentales à la disposition des ouvriers

« La question ouvrière est posée par nous, syndicalistes révolutionnaires, de la façon suivante lutter contre le patronat pour obtenir de lui, et à son désavantage, toujours plus d’améliorations, en nous acheminant vers la suppression de l’exploitation. Pour les camarades syndicalistes réformistes, avec lesquels nous sommes en opposition, la même question ouvrière se pose comme suit : se grouper pour établir une entente avec le patronat, ayant pour but de lui démontrer la nécessité d’accorder quelques satisfactions, n’entamant en rien le
privilège patronal. »

C’est à cette époque que le gouvernement tente d’intégrer le mouvement syndical en créant un ministère du travail, des conseils réunissant ouvriers et patrons, offrant de plans de carrière pour les cadres syndicaux.Ces organismes permettaient alors comme aujourd’hui que la collaboration de classe soit pratiquée avec l’Etat , représentant supposé de l’intérêt général, en réalité porte-parole du patronat.

Or dans le mouvement contre la réforme des retraites, c’est cette collaboration que prône ouvertement l’intersyndicale, une victoire du mouvement « n’entamant en rien le privilège patronal ». C’est un mouvement placé sous le signe de la collaboration de classe.

L’opposition entre les deux méthodes n’est pas celle entre les manifestations pacifiques et celles qui paraissent violentes. C’est l’opposition entre la lutte de classe et la collaboration de classe.

L’accélération de la marche à une révolution ou contre révolution ne viendra pas forcément de l’issue de mouvements tels celui des retraites. C’est la faillite du capitalisme en 2008, ajournée pour quelques années, qui accélèrera sans doute la marche de l’histoire.

La faillite de la banque SVB (Silicon Valley Bank), la plus importante faillite d’une banque depuis 2008, a été suivie de paniques bancaires et boursières. Le sursit que les Banques centrales ont tenté de donner au capital financier en déversant des milliards d’euros et de dollars transformés gratuitement en capital fictif peut accélérer du jour au lendemain la marche vers une guerre générale des bourgeoisies contre leurs prolétariats, sous la forme d’affrontement limités entre bourgeoisies voisines comme celle de Russie et d’Ukraine.

Ou bien le pays tombera sous la coupe d’un régime bourgeois destructeur, "totalitaire", destructeur de tout le mouvement ouvrier, ou bien le prolétariat préparera sa lutte, combattra et vaincra, imposant à la minorité d’exploiteurs bourgeois la dictature de l’immense masse prolétarienne opprimée.

La force des travailleurs contre le 49-3, c’est la grève, nous disent la CGT et l’extrême gauche opportuniste. Non la force des travailleurs, c’est leur capacité à construire leur le pouvoir politique à la tête de tous les exploités, dans cette phase d’effondrement du capitalisme, sous la forme de la dictature du prolétariat, de république ouvrières dans chaque pays, qui se fédèrent en une république internationale des travailleurs.

La grève générale, n’ayant pour but que de peser sur le calendrier gouvernemental, sans la mise en place d’assemblées générales souveraines et structurées en coordinations, maintient la classe ouvrière dans le cadre de la collaboration de classe. Des grèves générales dirigées pas les réformistes sont les pires défaites de la classe ouvrière ! Celle de 1920 en Italie fut le prélude au fascisme.

Il serait criminel de ne pas permettre aux travailleurs de donner un caractère insurrectionnel au mouvement initié par l’intersyndicale s’ils le souhaitent. Seule leur organisation en soviets permettrait à cette tendance de s’exprimer, de s’organiser.

Mais il serait autant criminel de pousser les travailleurs à donner un caractère insurrectionnel au mouvement initié par l’intersyndicale, alors qu’ils ne le souhaitent pas. Seule l’organisation des travailleurs en assemblées générales démocratiques permettrait de détecter cette limitation du mouvement.

Les AGs rassemblent actuellement dans ce mouvement peu de travailleur, ou sont verrouillées par les bureaucraties syndicales. Populariser l’idée de véritables AGs, les organiser quand c’est possible, dénoncer les fausses AGs est le premier pas pour faire vivre une perspective de lutte de classes dans un mouvement lancé sur le terrain de la collaboration de classe.

C’est une tâche indispensable pour les travailleurs révolutionnaires conscients, bien plus que de propager le mythe de la grève générale au profit de l’intersyndicale !

La seule démocratie qui reste possible en période d’effondrement du capitalisme est celle des conseils ouvriers révolutionnaires et plus tôt les travailleurs la mettront en place moins le changement social sera coûteux et difficile.

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