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La guerre qui vient et les prochains mouvements de masse révolutionnaires
jeudi 19 septembre 2024, par ,
Face à la guerre, préparons-nous aux prochains mouvements de type Gilets jaunes, interclassistes et auto-organisés, imprévisibles mais seuls porteurs de la future révolution prolétarienne mondiale !
La perspective d’attaques de plus en plus fréquentes et intenses de l’Ukraine sur le territoire russe avec la bénédiction de l’OTAN rend l’entrée en guerre officielle de pays d’Europe occidentale comme la France de plus en plus à l’ordre du jour.
Seuls les Gilets jaunes, en se remobilisant aux côtés de comités de travailleurs des entreprises et des quartiers, de conseils d’habitants du peuple travailleur, entrainant tous ceux qui ne vivent que de leur travail, tous les petits, qu’ils soient paysans, artisans, pêcheurs, autoentrepreneurs, jeunes, femmes, retraités, seuls eux peuvent renverser Macron et la dictature du grand capital, et donc la guerre qui est à leur programme.
Or les guerres sont des accélérateurs de l’histoire, des mouvements de masse sont donc à l’ordre du jour. Imprévisibles, auto-organisés, poussant un parti au-devant de la scène puis le mettant rapidement au rebus dans un processus de révolution permanente, c’est ce à quoi peuvent être confrontés les militants ouvriers révolutionnaires, comme des mouvements type Gilets jaunes en réaction à la guerre dans divers pays, peut-être ennemis les uns des autres .
Les partis ouvertement bourgeois, du RN à ceux du NFP, ont déjà signé pour toute guerre lors des Législatives anticipées. De faux opposants à la guerre de l’OTAN, comme le LFI et le RN, ont dû déposer leurs costumes d’opérette afin de rester des aspirants crédibles aux postes gouvernementaux. C’était peut-être la raison principale de dissolution de l’Assemblée nationale prise par Macron. Le 9 juillet au sommet de l’OTAN, Macron a pu déclarer que tous les partis étaient derrière lui.
Les partis électoraux se prétendant anti-guerres et révolutionnaires comme Lutte Ouvrière (LO, NPA-révolutionnaires) ne le font pas sur le terrain du mouvement ouvrier révolutionnaire, car ils ne se réclament plus des résolutions des Congrès de Stuttgart ou de Bâle d’avant 1914, lors desquels les révolutionnaires de la IIème Internationale (R. Luxemburg et Lénine appuyés par Jaurès) avaient voté des résolutions anti-militaristes et anti-guerre.
Ces organisations comme LO et le NPA-révolutionnaires ont d’ailleurs été parmi les plus anti-Gilets jaunes (GJ), leur reprochant de n’avoir pas fait ceci, de n’avoir pas compris cela, essentiellement d’avoir déclenché un mouvement interclassiste sans avoir demandé l‘autorisation des partis ou des syndicats.
Or Lénine dont ces groupes se réclament parfois, avait justement écrit : ce qui nous intéresse dans un mouvement n’est pas ce qui lui a manqué par rapport aux besoins de l’époque, mais ce qu’il apportait de nouveau.
Les GJs étaient justement porteurs d’une nouveauté : un mouvement de protestation qui se démarque des journées d’inactions syndicales ; un mouvement qui était fondamentalement insurrectionnel car chaque rond-point était un lieu de discussion pris illégalement mais légitimement sur l’espace public ; un mouvement qui réunit fraternellement des électeurs de tous les bords, y compris d’extrême droite et d’extrême gauche, que cela ne gênait pas car les GJ ne croyaient plus dans les partis. La lutte électorale « à la vie à la mort » entre le NFP et le RN n’a eu lieu que pour ceux qui continuent à voter, une minorité des travailleurs.
Lénine, son parti bolchevik et la classe ouvrière de l’empire russe ont montré en 1917 comment mettre fin à la guerre impérialiste. C’est en vue de cette tâche d’arrêter la guerre que le prolétariat donna au parti bolchevik la majorité dans les soviets. Avant toute guerre impérialiste, c’est cet exemple unique dans l’histoire moderne que les opprimés doivent comprendre.
1917 : le prolétariat russe prend le pouvoir et retire la Russie de la guerre
C’est en prenant le pouvoir, en renversant le gouvernement provisoire de la gauche bourgeoise (Kérensky) qui ne tenait pas ses promesses que le prolétariat de l’Empire russe (dont les ukrainiens) mit fin à la boucherie impérialiste commencée en 1914. Ce prolétariat eut l’appui de la paysannerie révolutionnaire en soutenant le partage des terres que les soldats déserteurs avaient déjà déclenchée dans les villages.
C’est donc un mouvement auto-organisé interclassiste (ouvriers, paysans, petits cosaques) qui fut donc capable de donner le pouvoir aux opprimés dans le but d’arrêter la guerre.
Mais les bolcheviks n’auraient jamais pu le faire s’ils n’avaient tiré les leçons de toutes les guerres précédentes qui touchèrent la Russie directement ou indirectement.
Les décembristes (1825)
Lénine expliquait sa méthode pour juger un mouvement, rappelée plus haut, à propos du mouvement des décembristes. Ce mouvement, comme beaucoup de révolutions, fut lui-même la conséquence d’une guerre. Ses participants étaient « pires » que les Gilets jaunes du point de vue des « révolutionnaires cultivés » : de jeunes privilégiés, militaires formés lors des guerres de l’Empire russe contre la révolution française puis Napoléon. Mais le contrecoup de ces guerres fut partout en Europe une vague de révolutions :
L’armée napoléonienne fut complètement détruite au passage de la Bérézina (…) Mais il fut impossible d’éteindre le flambeau de la liberté allumé par la Révolution française. Une nouvelle vague révolutionnaire déferla sur l’Europe en 1820. A la suite de la révolution en Espagne, un coup d’Etat eut lieu au Portugal puis des émeutes populaires éclatèrent à Naples et dans le Piémont, la guerre d’indépendance grecque commença. L’agitation révolutionnaire se fit sentir en Russie où eut lieu la première révolution contre le tsarisme, la révolte des décembristes (décembre 1825). C’est dans la haine du peuple contre le servage, dans la tradition libératrice de Raditchev, dans les événements de la guerre patriotique de 1812 (…) qu’il faut rechercher les sources du mouvement des décembristes. « Nous étions les enfants de 1812 », écrivit par la suite un des décembristes.
Histoire de l’URSS (Editions de Moscou)
Quel impact final la guerre de la Russie contre l’Ukraine aura-t-elle et dans ces pays, et dans un autre comme la France si elle s’y implique ? Cette question de la destruction d’une armée réactionnaire de l’intérieur se posa pour les révolutionnaires russes depuis 1825. En France, N. Arthaud et P. Poutou, suivant la CGT, n’ont aucun point de leur programme concernant l’armée.
Biélinski et Herzen
Ces deux révolutionnaires aujourd’hui inconnus en France furent pourtant à l’origine de tous les futurs partis révolutionnaires de Russie. Herzen était un fils de la noblesse, mais l’écrasement des décembristes mit fin à toute possibilité de l’émergence d’un parti libéral de notables. Herzen, issu de la noblesse, se convertit donc directement au socialisme, sans passer par la case bourgeoise ! Il transmit le flambeau de la jeunesse nobiliaire révolutionnaire à son ami Bielinski, roturier, qui à travers ses critiques littéraires, mena une campagne d’idée qui forma une génération de révolutionnaires dans l’intelligentsia.
Vieillots, les écrits de Bielinski qui commenta les livres de Pouchkine, Tourgueniev ou Gogol ? Lénine, comme tous les révolutionnaires russes, se forma pourtant dans jeunesse à la lecture de la lettre ouverte de Bielinski à N. Gogol (1848), manifeste de la démocratie révolutionnaire pour toute une génération.
Bielinski en Russie, Herzen exilé, animaient chacun leur journal. Un journal socialiste quasi clandestin en Russie, un journal légal en exil (La cloche de Herzen) diffusé clandestinement en Russie. Bien avant la social-démocratie de l’Empire allemand, c’est à Bielinski et Herzen que Lénine empruntera son modèle décrit dans Que faire ? (1902) : organiser un parti autour d’un journal écrit à l’étranger, diffusé clandestinement en Russie. Ce modèle reste actuel. En 1914 la guerre française « pour la démocratie » … commença par la mise en place de la censure.
Un parti comme le NPA qui prétend aider l’Ukraine en applaudissant l’OTAN, commencerait à être un véritable soutien s’il aidait des ukrainiens révolutionnaires en exil à animer un journal comme celui de Herzen, opposé à Zelenski comme à Poutine. Faute de cela, le programme du NPA pour l’Ukraine est celui de l’OTAN, l’adhésion du NPA au NFP l’a confirmé.
La devise du Tsar Nicolas 1er qui écrasa les décembristes était la « théorie du nationalisme officiel » qui avait pour devise : « Orthodoxie, Autocratie, Nationalisme ». C’est cette devise qui semble avoir inspiré V. Poutine, mais pas seulement lui. Mohammed VI roi du Maroc a fait inscrire en lettres géantes au flanc de la montagne surplombant la longue plage d’Agadir la devise copiée des tsars : « Dieu, le Pays, le Roi », s’adressant ainsi aux touristes impérialistes et à ses sujets qui nettoient leurs hôtels.
Toute la lutte pour le matérialisme philosophique, contre le clergé que mena Tchernychevski, le successeur d’Herzen, est donc d’actualité. Aucun parti ou syndicat de gauche ou d’extrême gauche ne mène plus de telles luttes en France notamment dans le prétendu mouvement pro-Palestine, ou en direction des travailleurs marocains. Poutou s’est présenté en Belgique aux élections européennes sans mettre en cause la monarchie. La gauche qui se prétend anticapitaliste n’est même plus antimonarchique !
La guerre de Crimée (1855)
Ce sont les héritiers de Herzen et Bielinski, Tchernychevski (1826-1889) et son compagnon Dobrolioubov qui menèrent cette lutte des idées, groupant un véritable parti autour du journal Le Contemporain :
C’est une guerre qui en fit véritablement les dirigeants du parti révolutionnaire en Russie : la guerre de Crimée qui mit fin au règne de Nicolas 1er, l’assassin des décembristes, obligeant son successeur Alexandre II à abolir le servage :
Les hostilités commencèrent sur le Danube. Une escadre anglo-française entra dans la mer Noire et en mars 1854, l’Angleterre et le France déclarèrent la guerre à la Russie. La Russie, techniquement et économiquement arriérée, devait combattre les deux plus fortes puissances d’alors pourvue d’une industrie bien développée. La marche des opérations militaires dévoila l’incapacité des généraux de Nicolas I er, qui savaient juste briller pendant les parades. La guerre de Crimée a été le prologue d’événement importants dans l’histoire de la Russie. A la fin de 1857, Alexandre II promulgua des rescrits sur « l’aménagement et l’amélioration de la vie des paysans ». Sous la pression des soulèvements paysans, le tsarisme dut revoir les bases de la réforme. En 1858 et 1859, un mouvement éclata englobant des centaines de milliers de paysans. L’abolition du servage (1861) a été le premier pas d’importance dans la voie de la transformation de la monarchie féodale en monarchie bourgeoise.
Histoire de l’URSS
Là encore, c’est une guerre inter-impérialiste avant l’heure par laquelle le Tsar « organisa » (malgré lui) une révolution politique, pas un parti révolutionnaire.
Les guerres italiennes sous Napoléon III
Des guerres sont à l’œuvre à Gaza, en Ukraine.
Ces guerres prennent une forme nationale ou religieuse, seulement parce que les courants bourgeois qui les dirigent ont peur des opprimés de leur propre pays, préférant perdre la guerre nationale que de la gagner sous une forme trop populaire qui serait le prélude d’une révolution. Tchernychevski en 1859, avait critiqué Cavour et Mazzini, les dirigeants des guerres d’unification de l’Italie contre l’Autriche :
Si [l’Autriche] veut revenir en Lombardie, si elle veut punir de façon effroyable les hautes classes et les gens des villes de leur infidélité, elle n’a qu’à promettre aux paysans des réformes dans les rapports agraires, et ceux-ci se soulèveront pour un terrible massacre des propriétaires, comme ils l’ont fait justement en Galicie… Cette masse sombre - presque muette, presque morte dans les époques ordinaires - ne joue aucun rôle dans les événements actuels de l’Italie, de même qu’elle n’a aucune voix dans les autres affaires politiques de l‘Europe occidentale. Ses tendances, sourdes et muettes, sont si peu semblables aux tendances historiques des réformateurs des classes cultivées, des modérés et même des révolutionnaires, que ces derniers eux-mêmes osent bien rarement les appuyer ouvertement. La masse, ne trouvant rien dans leur programme qui corresponde à ses propres pensées, demeure en général indifférente aux réformateurs et adoptent même une attitude hostile … Ces partis ne connaissent même pas l’existence de pareilles tendances ou tout au moins ne comprennent pas que pour la masse, seuls comptent les bouleversements qui intéressent les rapports matériels de la possession de la terre ou de la dépendance du travail par rapport au capital. Elle reste indifférente, en voyant que sa propre cause n’est pas représentée, et elle finit par tomber entre les mains des réactionnaires, lesquels au moins lui promettent de maintenir l’ordre extérieur, cet ordre qui lui assure son maigre pain quotidien … C’est ainsi que vont les choses en Italie aussi.
Tchernychevski
Cette ignorance des « révolutionnaires cultivés » (qui comme N. Arthaud déplorent le « manque de conscience » des travailleurs) vis-à-vis des masses muettes qui seules font la force motrice d’une révolution, le révolutionnaire russe semblait déjà les adresser à toute cette extrême gauche qui injuria les Gilets jaunes en imitant la CGT.
C’est à l’occasion des guerres de libération de l’Italie qu’elles furent écrites, mais elles s’appliquent à la guerre en Ukraine et à Gaza.
Tchernychevski à propos de ces guerres nationales de libération expliquait donc aux révolutionnaires qu’ils ne devaient pas chercher à « organiser » les opprimés par de savant programmes, mais aux contraire à se mettre à leur écoute. Son camarade Dobrolioubov, témoin direct en Italie, arriva aux mêmes conclusions, créant de fait le courant populiste :
Le plus vivant des articles de Dobrolioubov se trouve dans les pages qu’il a consacrées à la force morale de Mazzini, à l’esprit de sacrifice des Bandiera et de Pisacane, tous opposés à la « sagesse » de Cavour. Comme il l’écrivait en 1860, la devise mazzinienne de « Dieu et le peuple » était « erronée pour moitié ». Une fois Dieu éliminé, il restait le peuple.
Histoire du populisme russe (F. Venturi, 1952)
Quels groupes de gauche ou d’extrême gauche, du NPA à LO et LFI, osent porter une critique contre la religion comme le fit Dobrolioubov contre Mazzini ? Aucun, surtout pas dans la question de la Palestine. Les idées sont inutiles, a déclaré N. Arthaud lors de sa réunion publique électorale le 22 juin dernier, car « ce ne sont pas les idées qui mènent le monde, mais la lutte des classes ». Dobrolioubov est mort à 25 ans, mais sa critique des nationalistes bourgeois italiens dirigeants les guerres de libération nationales aboutirent à la création vers 1860 du mouvement révolutionnaire des populistes, qui engendra à son tour les marxistes comme Plekhanov en 1883.
La guerre russo-turque de 1878-79
C’est également lors d’une guerre et de l’agitation révolutionnaire que s’ensuivit que Plekhanov, né en 1856, entra en politique :
Le mouvement révolutionnaire atteignit son apogée à la fin des années soixante-dix, qui marqua la deuxième période de crise révolutionnaire depuis la réforme paysanne. Cette aggravation fut pour beaucoup due à la guerre russo-turque de 1877-1878 qui, bien que victorieuse, fit comprendre à quel point le régime tsariste était pourri. Elle fit voir quelle négligence et quels abus présidaient à l’approvisionnement des troupes, combien arriéré était l’armement. On fut déçu et indigné par les erreurs grossières commises au moment des opérations militaires, par les sacrifices inutiles des soldats, et le mécontentement s’accrut dans toutes les couches de la société. Celui-ci fut également suscité par les conséquences économiques désastreuses de la guerre : augmentation des impôts et ruine de l’économie paysanne. La guerre avait mis en branle les paysans, leur faisant espérer un nouveau partage des terres. Des grèves relativement importantes eurent lieu à Pétersbourg.
Histoire de l’URSS –Editions de Moscou.
L’économie de guerre aura des conséquences analogues en France. Le programme du NFP, avec le soutien dans un de ses paragraphes, se rallie à cette économie de guerre. Au lieu de campagnes électorales stériles, les partis qui se disent révolutionnaires pourraient, dans et hors des syndicats, mener cette propagande contre la vie chère, contre le triomphalisme du gouvernement face au « ralentissement de l’inflation ».
La guerre de 1905 et la révolution de 1917
Les conséquences révolutionnaires de la défaite de la Russie face au Japon en 1905, puis face à l’Allemagne et l’Autriche en 1917 sont plus connues. Mais des militants comme Lénine et Trotsky avaient avant 1905 étudié toutes les guerres précédentes du même point de vue révolutionnaire qu’Herzen et Tchernychevski.
Entre la bataille de Moscou-Borodino (1812) et la révolution d’Octobre (1917) s’écoula plus d’un siècle. Mais l’expérience de toutes ces guerres est la nôtre, tout comme celles des révolutions de 1789, 1830, 1848, 1871 en France furent étudiées par Lénine et Trotsky qui ne firent pas la « leçon » à ces soulèvements, mais se mirent à leur école.
Conclusion
Les « révolutionnaires cultivés » (LO, NPAs) dénoncés par Tchernychevski comme des libéraux bourgeois, à l’occasion des guerres d’Italie, souhaiteraient que les bataillons du prolétariat, enfin « conscients », se mettent enfin à leurs ordres, déjà « organisés » en brigades, compagnies, régiments et bataillons dûment numérotés, venant enfin prendre les ordres des « chefs » des « organisations ».
Dans ce cas la révolution serait gagnée d’avance, de par la suprématie numérique des classes opprimées. La révolution serait alors pacifique, c’est ce que souhaitent ces pseudo-révolutionnaires. « La force du prolétariat c’est le nombre, pas les armes » a annoncé le NPA-révolutionnaires lors de sa récente université d’été. C’est le programme du NFP, sans adhésion au NFP.
Mais ce sont comme toujours des mouvements imprévisibles, auto-organisés sous des formes inattendues. Lénine n’a pas créé les soviets en 1905. Trotsky, quoiqu’ayant vu naître et se diffuser l’automobile, n’avait pas prévu les Gilets jaunes. Les révolutionnaires n’« organisent » pas la révolution. Mais grâce à leur compréhension des luttes de classes de tous les types qui ont marqué l’histoire de l’humanité, ils peuvent s‘orienter dans la plupart des tempêtes politiques provoquée par les guerres, s’ils comprennent que c’est la classe ouvrière qui doit créer son propre pouvoir qui, quoi qu’il arrive, sera la seule perspective porteuse d’une société socialiste.
Permettre au prolétariat auto-organisé de faire triompher sa révolution prolétarienne, est le seul rôle que les révolutionnaires peuvent remplir. Programmer des insurrections armées comme Octobre 1917 est certes au programme des révolutionnaires authentiques, mais c’est justement cette dernière étape qui aboutit à la dictature du prolétariat que les révolutionnaires « organisateurs » de la classe ouvrière (NPA, LO) ont banni de leurs programmes. De tels partis prétendument révolutionnaires n’organiseront plus la révolution, mais le réformisme, celui de partis bourgeois dans les futurs soviets !