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Les problèmes des paysans de Mauritanie
dimanche 13 octobre 2024, par ,
Les zones agricoles de Mauritanie
voir ici : Mauritanie rapport de la mission d’évaluation pour la sécurité alimentaire 2020
file :///C :/Users/Dell/Downloads/Rapport%20Evaluation%20SAME%202020%20v18mars.pdf
Les problèmes des paysans de Mauritanie
Les campagnes de Mauritanie sont si pauvres que les paysans en partent massivement, augmentant la misère dans les villes et l’émigration...
Mais des investisseurs financiers y arrivent, estimant le placement rentable, et accaparent les terres, disposant de tous les moyens de culture que les paysas mauritaniens n’ont pas. Cherchez l’erreur...
Les paysans pauvres ne voient jamais l’Etat pour éduqer leurs enfants, pour soigner, pour donner des routes, pour aider l’irrigation, les semences, les troupeaux, pour soutenir les paysans face aux difficultés climatiques et météorologiques...
L’Etat, loin d’aider la population des campagnes, la rançonne par ses contrôles incessants visant à faire payer les pauvres sous prétexte de vérification d’identité...
Les paysans pauvres de Mauritanie n’en peuvent plus des difficultés qu’ils subissent et le climat est loin d’être le seul ni le pire ennemi… La situation devient carrément explosive !
La Mauritanie hypothèque ses terres et sacrifie ses paysans
https://www.boolumbal.org/La-Mauritanie-hypotheque-ses-terres-et-sacrifie-ses-paysans_a7048.html
Accaparement des terres agricoles de Mauritanie
https://www.youtube.com/watch?v=xSWWt3eThgo
https://www.youtube.com/watch?v=Edsbnm-1U0c
Des milliers de paysans mauritaniens agissent contre l’accaparement de leurs terres
https://www.rfi.fr/fr/afrique/20200823-milliers-paysans-mauritaniens-accaparement-leurs-terres
Des paysans menacés à nouveau d’expropriation de leurs terres
Les paysans des communes de Wolobirom, Dar El Avia et Dar Elbarka dans le sud la Mauritanie ont dénoncé le projet d’octroi de 31 000 ha de leur espace agropastoral au Groupe saoudien Al-Rajihi.
"Le projet ne prenne pas en considération les intérêts des milliers de paysans qui dépendent de ces terres, ni nos écoles et non encore nos puits", a dénoncé Abeid Ould Mohamed Abd, en conférence de presse jeudi dernier à Nouakchott.
Ould Mohamed Abd s’exprimait au nom du collectif des paysans qui exigent la suspension du projet. Le collectif, appuyé par le Réseau des ONG sur la sécurité alimentaire (ROSA), est en tournée à Nouakchott pour sensibiliser autorités, députés et presse sur la question.
Le ministre mauritanien du Développement rural, Ibrahim Ould Mohamed M’Bareck, a informé jeudi que le Groupe saoudien Al-Rajihi va promouvoir l’agriculture en Mauritanie en investissant 400 Milliards de Dollars américains dans le secteur.
Abeid Ould Mohamed affirme le contraire. "L’Etat va céder notre espace agropastoral pour une période renouvelable de 99 ans à des étrangers sans notre consentement, regrette-t-il. Les autorités veulent nous faire ensuite des ouvriers sur les terres héritées de nos ancêtres !"
"Nous n’allons jamais permettre à des tracteurs de déterrer nos ancêtres de leur tombe" ont menacé les femmes du collectif.
https://cridem.org/imprimable.php?article=655566
Les paysans mauritaniens manquent de semences et d’engrais de qualité. Ils disposent de systèmes d’irrigation peu nombreux et inefficaces. Ils rencontrent des difficultés liées à la conservation et au stockage des produits, rapidement périssables. Ils sont peu organisés pour vendre leur production auprès des consommateurs locaux.
https://www.cfsi.asso.fr/projet/mauritanie-defis-dune-production-agricole-locale/
Les paysan∙ne∙s sont régulièrement soumis·es à des situations de fortes incertitudes, qu’il s’agisse de droits et d’accès à la terre, de risques liés au changement climatique, de l’instabilité des prix sur les marchés, des difficultés d’investissement, ou de la qualité incertaine des semences disponibles. Ces contraintes sont autant de facteurs empêchant les paysan∙ne∙s de s’investir pleinement dans l’activité agricole, certain∙e∙s privilégiant des stratégies de diversification familiale des revenus comme le travail urbain intermittent, le travail dans les mines, ou la migration nationale et internationale.
Les communautés rurales sont également piégées dans des situations de dépendance vis-à-vis de l’aide extérieure (distributions de semences, d’intrants, d’aliments), souvent entretenues par les politiques publiques et des services techniques sous-dotés, ainsi que par certaines organisations internationales. La mise en place d’infrastructures sans impliquer au préalable les futur∙e∙s usager∙e∙s ou la diffusion de bonnes pratiques agricoles sans prendre en compte les réalités paysannes sont autant de freins pour les agriculteur∙rice∙s et les autorités locales pour continuer à investir durablement dans les activités agricoles, tandis que le faible intérêt des politiques publiques pour les produits agricoles locaux (hormis le riz produit dans la basse vallée du fleuve Sénégal) bloque les velléités de production locale durable.
https://gret.org/concertation-et-autonomisation-des-communautes-agro-pastorales-en-mauritanie/
Au cours de ces dernières années, les problèmes fonciers sont apparus au premier plan de l’actualité mauritanienne en raison des bouleversements en cours dans la vallée du fleuve Sénégal liés à trois facteurs principaux.
En premier lieu, l’aggravation de la sécheresse a accentué la pression sur les terres de la vallée du fleuve Sénégal, où se concentre l’essentiel des potentialités agricoles et pastorales du pays. Face aux
effets de la crise climatique, des milliers de personnes et notamment des éleveurs sont venus se réfugier dans la zone du fleuve, non sans attiser les compétitions relatives à l’exploitation des ressources de plus
en plus rares.
En second lieu, le développement de l’irrigation dans le cadre du programme de l’organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal (OMVS) n’a fait qu’accroître les tensions. Selon ce programme, la réalisation sur le Sénégal des deux grands barrages hydro-agricoles de Diama près de l’embouchure du fleuve et de Manantali au Mali, achevés respectivement en 1986 et 1988, doit servir à l’aménagement de 375 000 ha de terres agricoles irriguées sur les deux rives (126 000 ha en Mauritanie), à la production de 1’électricité et à la navigabilité du fleuve Sénégal. L’enjeu est de taille pour les populations riveraines car à terme les cultures de décrue apparaissent menacées par la régularisation du débit du fleuve. Mais en attendant la généralisation de la culture irriguée dans la vallée, le programme de I’OMVS prévoit des crues artificielles pour permettre l’exploitation des terres de waalo.
Enfin, le troisième facteur important de changements dans la vallée est lié à l’application de nouvelles lois foncières au début des années 1986 qui a favorisé l’intervention de 1’État et I’arrivée de nouveaux
propriétaires.
Ces bouleversements dans la vallée ont une lourde responsabilité dans le déclenchement des événements sanglants de 1989, entre la Mauritanie et le Sénégal, au cours desquels on a assisté à l’exode de plusieurs
milliers de personnes de part et d’autre du fleuve. Ils sont également à l’origine du racisme d’Etat avec l’aggravation du problème des nationalités en Mauritanie entre les deux grandes composantes de peuplement : les Maures arabo-berbères, de tradition pasteurs nomades et les Négro-africains qui
regroupent par ordre d’importance les Haalpulaar’en (comprenant les Peuls et ceux que la littérature coloniale a appelé Toucouleurs), les Soninkés et les Wolofs répartis le long du fleuve Sénégal. Il s’agit de
populations d’agriculteurs mais aussi de pasteurs chez les Peuls.
L‘analyse des relations de pouvoir autour de la terre en Mauritanie montre que le foncier, défini au sens large « comme l’ensemble des rapports entre les hommes impliqués par l’organisation de l’espace »
(Le Bris et al., 1982), recoupe de multiples questions (création d’un marché foncier, rôle de l’Etat dans le développement rural, litige frontalier, crise des nationalités, production de l’ethnicité.. .).
https://horizon.documentation.ird.fr/exl-doc/pleins_textes/pleins_textes_6/colloques2/42961.pdf
Des perspectives de mauvaises récoltes pluviales prolongent la période de soudure dans la majeure partie des zones affectées par les intempéries de janvier. L’appel lancé par le Gouvernement le 1er septembre 2002 n’a pas encore suscité des réactions pratiques de la part des partenaires de développement. Les aides alimentaires apportées par le Commissariat à la Sécurité Alimentaire (CSA) et le Programme Alimentaire Mondial (PAM) sont trop insuffisantes pour résoudre la crise alimentaire qui affecte les ménages d’agriculteurs dans l’Aftout, la vallée du fleuve Sénégal et dans le plateau central des deux Hodh.
La plupart des ménages, des zones citées, sont sans réserves de céréales depuis plusieurs années et ont perdu, avec les intempéries de janvier, tout le petit cheptel autour duquel ils avaient l’habitude de développer leurs traditionnelles stratégies de vie et de survie. Sur les marchés, la constante hausse des prix limite les capacités de ces ménages à accéder aux denrées alimentaires de première nécessité. La faiblesse du recours à l’écologie locale est telle que les envois des immigrés entretiennent ceux qui sont restés au terroir. La famine a déjà touché une bonne partie des ménages de l’Aftout enclavé, où les ménages restent plusieurs jours sans avoir un repas consistant. Dans la vallée du fleuve et dans le plateau central des deux Hodh, elle n’est ralentie que par l’amélioration des conditions d’accessibilité à l’eau.
Depuis plusieurs décennies, dans la région du Sahel, les hommes en âge de travailler quittent leur village pour aller chercher un emploi dans les villes régionales ou les capitales. Lorsqu’ils en ont la possibilité, ils rentrent chez eux pour planter ou récolter leurs cultures. La Mauritanie ne fait pas exception, mais le phénomène est particulièrement marqué dans ce pays, indiquent plusieurs organisations d’aide humanitaire ; les uns après les autres, les villages sont désertés par les hommes en âge de travailler et cette dynamique commence à avoir des implications au niveau social.
Les organisations non gouvernementales (ONG) Caritas et Action contre la faim (ACF) estiment que, dans les villages des régions de Guidimakha et Gorgol, plus de 75 pour cent des hommes en âge de travailler sont partis s’installer dans les villes régionales ou à Nouakchott, la capitale. Ils travaillent sur les chantiers de construction ou dans les ports de Nouakchott et Nouadhibou, dans les centres agricoles, comme Rosso, Kaédi ou Selibaby, sont conducteurs de voitures à cheval ou tiennent de petits commerces.
Depuis une quarantaine d’année, l’exode rural est un phénomène « généralisé » dans ces régions ainsi que dans le Hodh El Gharbi et le Hodh el Chargui.
voir la carte ici : https://fews.net/sites/default/files/documents/reports/Mauritania_200412fr.pdf
Dans les zones de transhumance (zone 4), agropastorale (zone 5), de cultures pluviales (zone 6), et dans la vallée du fleuve (zone 7), de nombreux ménages ont déjà commencé à développer des stratégies de survie (Carte 1). Faute de pouvoir recourir aux apports de l’écologie (cueillette), les ménages multiplient les ventes (ménages pauvres et moyens des zones 5 et 6) et intensifient la transhumance et l’exode (ménages pauvres des zones 5 et 6 et ménages moyens des zones 4 et 5). Dans la vallée (zone 7), les ménages pauvres et moyens ont commencé à vendre leurs biens d’équipements et leurs bijoux. Dans tous les marchés ruraux, l’offre en produits agricoles locaux (sorgho, mil, niébé, feuilles comestibles et graine de pastèques) est faible et la hausse constante du prix des denrées alimentaires de base limite les capacités des ménages à recourir aux denrées alimentaires importées. Les ventes de gros bétail se développent au Brakna et au
Trarza mais elle est encore modeste du Gorgol au Hodh El Chargui où les conditions pastorales sont encore bonnes. La plupart des transhumants du nord et de l’ouest sont encore au sud du
Brakna et progressent vers la réserve de Haddad au sud-est de la moughataa de Kaédi
Les conditions d’accès alimentaires sont de plus en plus difficiles, dans tout le pays en raison de l’importance du déficit de la production agricole (zones 5,6 et 7), des difficultés d’accès à l’eau (zones 4 et 5) et de la rupture des traditionnels mécanismes d’échanges internes et interrégionaux (zones 1 et 2).
• Plus que le syndrome du criquet pèlerin, aujourd’hui, ce sont les difficultés qu’ont les paysans à disposer de l’eau courante, leur incapacité d’acheter des semences et du matériel horticole et leur crainte des nombreux animaux des transhumants en divagation qui bloquent les initiatives de réalisation de cultures maraîchères.
• La hausse des prix des petits ruminants s’est accouplée avec celle des prix des denrées alimentaires de base dans tous les marchés ruraux. La fièvre de la fête de Tabaski pourrait expliquer cette subite nouvelle hausse.
Dans toutes les zones du pays, les niveaux de l’insécurité alimentaire sont en hausse.
https://fews.net/sites/default/files/documents/reports/Mauritania_200412fr.pdf
Des années après les événements sanglants d’avril 1989 et les expulsions violentes de part et d’autre de la frontière sénégalo-mauritanienne, de nombreux réfugiés attendent toujours sur la rive gauche du fleuve Sénégal un éventuel retour au pays.
Officiellement, le « problème » est clos pour les dirigeants des deux pays concernés. Pour les institutions internationales, ces réfugiés ne sont ni assez nombreux, ni assez démunis pour que leur aide puisse se prolonger, d’autant qu’il y a trop à faire ailleurs ... Or les réfugiés mauritaniens ne veulent pas retourner chez eux à n’importe quel prix.
https://horizon.documentation.ird.fr/exl-doc/pleins_textes/pleins_textes_7/autrepart/010013209.pdf
Malgré les énormes ressources (poisson, fer, pétrole, or, etc.) dont dispose le pays, plus de 16,6 % de la population vit en dessous du seuil d’extrême pauvreté. Les ressources forestières et pastorales du sud de la Mauritanie constituent les moyens de subsistance de base de la population rurale mais les changements climatiques, l’incohérence des politiques et la mauvaise gouvernance peuvent expliquer la persistance de cette extrême pauvreté.
Le pays a connu un « boom minier » entre 2008 et 2014. L’essentiel des revenus de l’État provient des exportations minières mais son économie reste très tributaire des cours des matières premières. La Société nationale industrielle et minière (SNIM) est l’un des premiers employeurs du pays et exploite trois mines à ciel ouvert (Kedietej Jill, Guelb El Rhein et M’Haouadat depuis 1994) dans la région de Fdêrik et de Zouerat, non loin de la frontière septentrionale.
L’extrême pauvreté se concentre surtout dans la capitale Nouakchott. Ville créée durant la colonisation française, elle a vu affluer une population nomade nombreuse, en raison de la sécheresse qui a accablé l’arrière-pays dans les années 1970. Elle concentre aujourd’hui près d’un tiers des Mauritanien·nes avec un million d’habitant·es. Seulement 55 % des enfants de 6 à 11 ans y sont scolarisé·es et un tiers des ménages vit dans des logements précaires.
https://www.ritimo.org/Une-precarite-persistante-malgre-des-richesses-naturelles
En 2020, 14 000 Mauritanien·nes vivent encore au Sénégal dans des camps de réfugié·es situés au bord du fleuve Sénégal, comme celui de Thiabakh dans la ville de Richard-Toll. Ils·elles ne peuvent demander la citoyenneté sénégalaise ni retourner en Mauritanie, n’ayant pas les documents administratifs nécessaires. Depuis 2016, le gouvernement sénégalais ne renouvelle plus automatiquement les documents d’identité, fabriquant ainsi des réfugié·es apatrides. On compte également 14 000 Mauritanien·nes dans la même situation au Mali. Faute de terres à cultiver et faute d’argent, ces réfugié·es vivent dans une extrême pauvreté et ne survivent qu’avec l’aide de la Croix-Rouge et des Nations unies.
https://www.ritimo.org/Les-droits-humains-ebranles-par-le-racisme-et-l-esclavage
Mauritanie : selon un rapport de l’ONU, les trois quarts du pays vivent dans une extrême pauvreté
Un rapport de l’ONU pointe l’extrême pauvreté dans laquelle vivent les trois quarts de la population et l’exclusion qui frappe les Haratines. Mais les cercles du pouvoir persistent dans le déni…
C’est un rapport sévère que présentera à la 35e session du Conseil des droits de l’homme de l’ONU (6-23 juin) Philip Alston, rapporteur spécial sur les droits de l’homme et l’extrême pauvreté en Mauritanie, où il a effectué une mission du 2 au 11 mai 2016. Les conclusions qu’il en a tirées ne sont pas réjouissantes, constatant que « si la Mauritanie avait réalisé des progrès notables dans la lutte contre la pauvreté ces dernières années », les trois quarts de la population vivent « dans un état de pauvreté multidimensionnelle ou dans un état proche ». Outre l’insuffisance de leurs revenus, ils affrontent des difficultés multiples.
• Revenus
Selon une enquête gouvernementale de 2014, la pauvreté (revenu d’un ménage inférieur à 1,34 dollar par jour) a été ramenée de 42 % en 2008 à 31 % cette année-là ; 74 % des pauvres vivent dans les zones rurales. Le taux de pauvreté des ménages grimpe à 59,6 % quand le chef de famille est agriculteur.
• Accès à l’eau
« Dans les zones rurales où le rapporteur spécial s’est rendu, il constituait un problème majeur et persistant » : niveau des puits très bas contraignant les villageois à faire de longues queues, sources à des kilomètres du village, points d’eau partagés souvent à sec et hors de prix (504 dollars par an, soit plus que le seuil de pauvreté national, fixé à 474 dollars).
• Alimentation
« Selon le Programme alimentaire mondial, le pays serait en proie à une insécurité alimentaire chronique et à une forte prévalence de la malnutrition » : d’après l’enquête de suivi de la sécurité alimentaire réalisée en juillet 2015, 26,8 % des ménages étaient confrontés à une insécurité alimentaire durant la période de soudure.
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En zone rurale, ce taux montait à 34,7 %. Les wilayas de Hodh el-Charghi, Assaba, Gorgol, Brakna, Tagant et Guidimagha affichent des taux de malnutrition aiguë supérieurs au seuil d’urgence de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
• Éducation
« Sur le plan international, la Mauritanie se situe dans la moitié inférieure des pays en ce qui concerne les dépenses consacrées à l’éducation en pourcentage du PIB. » Le taux de scolarisation dans le primaire était de 81,1 % en 2014-2015 et de 26 % dans le secondaire. La même année, seulement 380 écoles primaires sur 4 430 disposaient de l’électricité.
• Santé
« Les difficultés pour accéder aux installations de santé ont été citées à maintes reprises parmi les préoccupations majeures », notamment en zone rurale : dispensaire très éloigné ou fermé et personnel de santé rare font que « le taux de mortalité maternelle est parmi les plus élevés du monde : d’après le recensement de 2013, il s’élève à 582 décès pour 100 000 naissances vivantes ». Le taux – « accablant » – de mortalité en 2015 chez les enfants de moins de 5 ans est de 84,7 décès pour 1 000 naissances, alors que le plan d’action 2010-2015 prévoyait 45 pour 1 000.
• Exclusion sociale
Philip Alston analyse ensuite l’exclusion qui frappe les Haratines (Maures noirs descendants d’esclaves) et les Afro-Mauritaniens (Peuls, Soninkés, Wolofs). Alors qu’ils représentent plus des deux tiers de la population, ces deux groupes « sont systématiquement absents des postes de responsabilité et constamment exclus de nombreux aspects de la vie économique et sociale », écrit-il.
Il s’appuie sur un rapport de 2014 d’après lequel « seulement 5 des 95 sièges à l’Assemblée nationale étaient occupés par des Haratines et un seul sénateur sur 56 appartenait à ce groupe. De plus, seulement 2 des 13 gouverneurs régionaux et 3 des 53 préfets régionaux sont haratines ». Les proportions sont comparables chez les officiers de l’armée et les gradés de la police. La domination des Beydanes (Maures blancs) est écrasante.
Trois facteurs perpétuent cette exclusion : la langue, le régime foncier et l’état civil.
Le rapporteur écrit que « les responsables gouvernementaux n’ont cessé [de lui] répéter qu’il n’existait pas de discrimination en Mauritanie » et de prétendre que « les statistiques citées plus haut n’avaient pas un caractère scientifique, mais sans en proposer d’autres ». Il en conclut que « le fait de nier l’importance que revêtent les origines ethniques et d’affirmer que tous les citoyens sont traités sur un pied d’égalité, en ne faisant aucun effort pour cibler spécifiquement les groupes désavantagés, permet de maintenir en place le système actuel ».
Trois facteurs perpétuent cette exclusion : la langue, le régime foncier et l’état civil. La langue officielle est l’arabe, que de nombreux Mauritaniens ne parlent pas. Ils ne comprennent donc aucune communication officielle et, souligne Philip Alston, « il n’est pas difficile de déterminer qui profite et qui pâtit d’une telle politique ».
Des situations inextricables
Ensuite, l’abolition du régime foncier traditionnel en 1983 associée à l’expulsion en 1990 vers le Sénégal de 50 000 Afro-Mauritaniens de la vallée du fleuve Sénégal puis à leur retour progressif ont créé des situations inextricables. Sans titre de propriété ni pièce d’identité, ils ne peuvent obtenir de prêts pour les semences et les engrais et sont souvent menacés d’éviction sans indemnisation par des propriétaires beydanes ou de grands groupes du Golfe.
Enfin, « les Haratines et les Afro-Mauritaniens constituent l’écrasante majorité de ceux qui n’ont pas pu obtenir une carte d’identité nationale, sans laquelle on ne peut pas faire grand-chose en Mauritanie », insiste le rapporteur. Sans carte d’identité, pas d’école après le primaire, pas de droit de vote, pas de droit de propriété, pas d’aides publiques.
« De nombreuses démarches administratives ont été introduites en droit et dans la pratique, ce qui a pour effet de dissuader un grand nombre de demandeurs, essentiellement des Haratines et des Afro-Mauritaniens », ajoute-t il.
Préalablement à toute stratégie de lutte contre la pauvreté, le pays se dote d’une base de données de recensement
En conclusion, Philip Alston préconise que, préalablement à toute stratégie de lutte contre la pauvreté, le pays se dote d’une base de données de recensement « qui reconnaisse l’appartenance ethnique ». Cette stratégie suppose aussi des « consultations approfondies et authentiques avec un large éventail de la société civile », dont le pouvoir a trop tendance à se méfier.
Enfin, il propose d’organiser « un dialogue national sur les questions foncières » qui donnerait à toutes les personnes concernées la possibilité de dire leurs difficultés. Ce dialogue devrait déboucher sur « une importante révision du cadre juridique du régime de la propriété foncière ».
L’esclavage à la campagne
https://shs.cairn.info/revue-l-ouest-saharien-2020-1-page-125?lang=fr
40 % de la population vit en dessous du seuil de pauvreté et le RNB (Revenu National Brut) par habitant est l’un des plus bas du monde en Mauritanie. La pauvreté est très alarmante dans les villages plus retirés dans lesquels elle n’épargne aucun habitant.
https://www.humanium.org/fr/mauritanie/
CONCLUSIONS
Ce n’est pas sur la « bonne volonté » des gouvernements et de l’Etat que les populations pauvres des campagnes pas plus que celles des villes, ne peuvent compter. Travailleurs des villes et des campagnes, tous les exploités, les jeunes, les femmes doivent s’unir pour en finir avec la misère et la surexploitation !
En prenant la totalité du pouvoir, en contrôlant l’ensemble des richesses qu’ils produisent, les prolétaires des villes et des campagnes réaliseront le seul programme qui puisse redonner vie à la population pauvre et notamment redonner les terres aux paysans, leur donner les moyens de les irriguer, de les cultiver, de vendre leurs produits, de pratiquer les cultures vivrières nécessaires à la population et, pour cela, de bénéficier des produits de l’industrie et des mines, de l’énergie, des pêcheries et de l’agriculture. Le mot d’ordre du pouvoir des ouviers et de paysans est : « le travail au seul profit des travailleurs !
Messages
1. Les problèmes des paysans de Mauritanie, 29 octobre, 05:53, par Karim
.
C’est le peuple mauritanien qui paie pour la corruption de son appareil d’Etat...
https://www.asso-sherpa.org/wp-content/uploads/2017/09/Sherpa-La-Corruption-en-Mauritanie_Un-gigantesque-syst%C3%A8me-d%C3%A9vaporation-2017.pdf