Accueil > 16- EDITORIAUX DE LA VOIX DES TRAVAILLEURS > A l’heure des guerres et des affaires Bétharram, à bas l’union sacrée (…)

A l’heure des guerres et des affaires Bétharram, à bas l’union sacrée derrière les papes et tous les religieux !

mardi 29 avril 2025, par Alex, Waraa

A l’heure des guerres et des affaires Bétharram, à bas l’union sacrée derrière les papes et tous les religieux !

On n’avait sans doute jamais vu dans l’histoire politique française une unanimité dans les hommages, pareille à celle qui vient de suivre le décès de l’Argentin Jorge Mario Bergoglio (1936-2025), dit pape François depuis 2013 , le lundi de Pâques 21 avril 2025.

Dès sa nomination, en 2013, nous dénoncions :

Le nouveau pape François 1er est élu mais la papauté est loin d’être sauvée... Tant mieux : qu’elle crève ! Ce pilier de la réaction mondiale, hostile aux droits des femmes, aux travailleurs, aux droits sociaux, haut lieu de tous les complots fascistes, pilier de l’homophobie, réseau pédophile mondial, réseau de la finance véreuse mondiale, véritable verrue sur le monde issue d’un passé hideux, n’a qu’à tomber...

(...)

Le pape et la dictature militaire argentine :

En 1976, le pouvoir d’Isabel Peron est fragilisé pas tant par les noyaux de guérilla que par la double nature de l’héritage de Péron. D’un côté des généraux d’extrême droite, de l’autre une organisation ouvrière, puissante, la CGT argentine. La CIA redoute l’arrivée au pouvoir d’une gauche péroniste, nationaliste, qui pourrait fédérer, en Amérique Latine, les opposants à la domination des Etats-Unis et se rapprocher de l’ennemi obsessionnel, Fidel Castro. Les Américains choisissent évidemment les militaires, qui prennent le pouvoir en mars 1976. L’opération Condor commence. Les escadrons de la mort liquident en quelques semaines les cadres du PC, les syndicalistes et péronistes de gauche et les mouvements castristes. Mais la junte est instable. Après quatre coups d’Etats interne, le général Videla s’empare du pouvoir.

La haute hiérarchie de l’église d’Argentine, comme Bergoglio un de ses responsables, a été complice du coup d’état, des exactions, des assassinats, des enlèvements.

Sa dénonciation de deux jésuites engagés contre la dictature a permis de les éliminer...

L’organisateur en chef du coup d’Etat fasciste Massera, notamment organisateur de tortures et enlèvements, était reçu par le pape Paul VI...

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article2656

La mort du pape et les scandales de Bétharram et l’Abbé Pierre

Les apologies de ce pape sont d’autant plus choquante qu’elle rejoignent, à l’heure de sa mort, à la une des media bourgeois, les scandales de Bétharram et de l’Abbé Pierre, protégés par les chefs successifs du Vatican :

Notre-Dame de Bétharram a été un enfer pour beaucoup d’enfants. C’est désormais aussi celui de François Bayrou. Jeudi paraît « Le Silence de Bétharram », un livre choc sur l’affaire de violences et de pédophilie qui secoue la France actuellement. Parmi les victimes qui témoignent figure Hélène Perlant, la fille aînée du premier ministre français, qui est accusé depuis des mois de n’avoir pas réagi

Le Temps, 24 avril 2025

A propos des agressions sexuelles de l’Abbé Pierre, le quotidien bourgeois Le Monde évite pudiquement de mentionner le nom d’un pape :

Abbé Pierre : le Vatican savait dès 1955 et a tenté d’alerter l’Eglise de France
Un livre, paru jeudi 17 avril, fait état d’une réunion au Vatican dès le milieu des années 1950. L’appel du Saint-Siège à l’ouverture de « poursuites judiciaires » n’avait alors pas été suivi par l’Eglise de France.
Le livre-enquête signé par les journalistes Laetitia Cherel et Marie-France Etchegoin, "L’Abbé Pierre, la fabrique d’un saint" apporte à cet égard des éléments nouveaux.

Le Monde 17 avril

Les papes ont donc, avec les évêques de Versailles, couvert un criminel pendant plus de 70 ans. Mais en 1955, Henry Grouès était définitivement devenu l’Abbé Pierre, qui par son appel de 1954, était devenu un homme-sandwich de l’Eglise décidée à ne pas renoncer à profiter de la popularité d’un de ses membres. Rassembler le peuple en cas d’union sacrée, bénir les mitraillreuses, l’Etat en a besoin, et la popularité de cadres supérieurs de l’Eglise, dont le pape, est un outil qui en permanence est entretenu par l’Etat bourgeois. Besancenot du NPA-A a bien compris que sa conversion à la social-démocratie du NFP a pour complément l’apologie qu’il vient de faire du pape François.

Cette coïncidence de la mort du pape avec une nouvelle vague de révélations de la complicité de la papauté dans les pires crimes, est une occasion pour les révolutionnaires de dénoncer les institutions de l’Eglise, qui ne sont qu’un chapitre de la lutte contre les Etat bourgeois et leurs reliques féodales.

L’Eglise institution des Etats féodaux et bourgeois

L’Eglise chrétienne est née, officiellement en 313 par l’Edit de Milan de l’empereur romain Constantin, et n’a subsisté que comme organe de l’appareil d’Etat de classe. L’Eglise et l’Etat romain esclavagiste ont une histoire consubstantielle depuis son premier concile, à Nicée en 325 à la fin de l’Empire romain byzantin en 1453. C’est un un édit de l’empereur Valentin III en 445, et non une quelconque autorité purement chrétienne, qui instaure la primauté de l’évêque de Rome sur tous les autres. Le pape est appelé souverain pontife en souvenir des fonctionnaires romains en charge de s’occuper du Pont Sublicius, le plus ancien de Rome (équivalent du Pont-neuf à Paris), et pour cela objet d’un culte. Leur chef, le grand Pontife (pontifex maximus) était celui qui portait le titre le plus élevé de la religion romaine.

Les huit premier conciles oecuméniques furent avant tout des conférences politiques, convoqués par les empereurs romains. Pendant des siècles, l’Etat des sociétés divisées en classes avait pour idéal : un roi, un dieu, une religion. La double nature de Jésus (dieu et homme), devint un point de dogme, dans le but de faire admettre l’équivalence entre le roi et dieu.

Le vocabulaire dont les media saturent en ce moment nos oreilles semble religieux mais est en fait politique, la hiérarchie chrétienne étant structurée par ou calquée sur celle l’organisation de l’Empire. Un diocèse était une circonscription fiscale de l’Empire. Un exarque (aujourd’hui évêque à la tête d’un exarchat, l’Eglise catholique en comptant 22 aujourd’hui) était un haut fonctionnaire délégué dans un territoire éloigné de la capitale, détenant les pouvoirs civils et militaires, qui étaient séparés dans le reste de l’Empire,comme les gouverneurs de nos colonies :

En organisant le premier concile oecuménique et en accordant à tous les évêques le statut civil de haut fonctionnaire de l’Empire, donc sujet à ratification, pour les sièges principaux, nous dirions aujourd’hui les sièges "politiques", de leur nomination ou élection par l’empereur, Constantin inspire pour un peu plus de 1500 ans tous les régimes impériaux et royaux qui lui succéderont en Europe. Si en France, aujourd’hui, il est encore nécessaire qu’un accord, ou une ratification [de l’Etat français] intervienne pour la nomination par Rome d’un candidat au siège archiépiscopal de Paris, l’origine de cette disposition date de 325, et est l’oeuvre juridique et politique de l’Empereur Constantin. Qui s’en souvient ? Dans ce seul exemple concernant les premiers instants de l’existence d’une église légale, nous sommes déjà au coeur de la notion de « racines chrétiennes de l’Europe »

Métropolite Michel Laroche - Les racines chrétiennes de l’Europe

La Revue des sciences religieuses publia en 1986 l’article : « Le Président de la République française, dernier et unique chef d’État au monde qui nomme les évêques » !

Ce religieux nous donne une vision correcte des racines chrétiennes de l’Europe, concept agité par des politiciens réactionnaires qui ne croient en rien : ces racines sont les morceaux de l’Etat antique récupérés par les Etats bourgeois, et sont donc à identifier, dénoncer et détruire comme ces Etats. Le Vatican est un Etat bourgeois, dont l’appareil a des ramifications dans le monde entier, maintenues par des hiérarchies et disciplines de type militaire, comme celles de tout appareil d’Etat.

L’exemple des Prêtres du Sacré-Cœur de Jésus de Bétharram

L’ l’institution Notre-Dame de Bétharram est gérée par la congrégation des Pères de Bétharram, qui fut reconnue par le pape Pie IX en 1877, Son siège est au Vatican, elle gère des établissements sur les cinq continents.

Son chef est est le Père Gustavo Agín, argentin comme le pape François.
L’Union des supérieurs généraux, organisation internationale gérée par le Vatican, faisait son apologie lors de sa réélection :

Le Père Gustavo Agín fait son bis et dirigera la Congrégation du Sacré-Cœur de Jésus de Bétharram pour six années supplémentaires. C’est ce qu’ont décidé les délégués des nations réunis au chapitre général de Chiang Mai, en Thaïlande, qui ont accepté au premier tour de scrutin de reconduire l’Argentin dans ses fonctions de supérieur général.

Un concept que le Supérieur général nouvellement réélu a également exprimé de manière concrète en lavant les pieds de douze religieux représentant toutes les régions et vicariats de la congrégation, conformément au cérémonial de l’élection.

Pour le Père Agín, 61 ans et 28 ans de messe, il s’agit de son deuxième mandat de Supérieur général. Il sera accompagné pour les six prochaines années - ce qui est tout à fait inhabituel - pratiquement par le même conseil général que celui qui l’a accompagné jusqu’à présent. En effet, le chapitre général a reconfirmé pour un second mandat le père Jean-Dominique Delgue comme vicaire général et comme économe et secrétaire général le père Graziano Sala, pour un troisième mandat consécutif de six ans. Le père Stervin Selvadass continuera également son travail actuel de premier conseiller et de coordinateur de la formation. La seule nouveauté au Conseil général est le Père John Chan Kunu (actuellement Vicaire régional en Thaïlande), qui remplace le Père Tobia Sosio comme deuxième conseiller et coordinateur de la coopération missionnaire.

USG, 22 juin 2023.

On ne change pas une équipe qui gagne ! Cette maffia religieuse est internationale, il est facile de déplacer un prêtre criminel d’un pays à l’autre pour le recycler, ce qui fut fait pour l’un des coupables de Bétharram envoyé à Jerusalem.

Négligeable, cette internationale chrétienne institutionnelle ? Réducibile à un folklore sympathique comme celui des funérailles du pape pour lesquelles la presse écrite, les radios et les télés veulent susciter notre l’empathie ? Bétharram est un démenti : la violence contre les enfants a pu y régner pendant des décennies par la confiance des enfants dans les autorités religieuses, appuyée par les institutions de l’Etat : rectorat , conseil départemental :

Depuis la loi de décentralisation de 1983, la protection de l’enfance est une compétence confiée aux conseils départementaux. Reposant sur un ensemble de mesures judiciaires, éducatives et sanitaires, cette politique fait cependant aussi intervenir les services nationaux et territoriaux de l’Etat.

LOI n° 2022-140 du 7 février 2022 relative à la protection des enfants
Exposé des motifs

Les partis politiques de gauche et de droite, les syndicats qui cogèrent l’Etat bourgeois sont dans l’affaire Bétharram complice avec le Vatican, au moins par non assistance à personne en danger. Rien que cela est une raison pour expliquant que seuls les révolutionnaires prolétariens sont capables de mener la lutte contre ces institutions de l’Eglise catholique, qui est d’actualité autant que la lutte contre les mollahs en Iran, les émirs de la Péninsule arabique les contrairement à ce que veulent faire croire les réformistes.

L’extrême gauche électoraliste des NPA-R et LO n’évoque même pas la mort du pape dont parle le monde entier dans ses éditoriaux du 21 avril ! Aucune critique envers la CFTC, confédération chrétienne qui dans sa presse a fait l’apologie du pape François.

Conclusion

Mais la religion dans tout cela ? La lutte contre l’Etat qu’est le Vatican et ses ramifications comme les congrégations ne doit pas être confondu avec l’aspect philosophique de la religion :

Mais puisqu’il en est ainsi, pourquoi ne nous déclarons-nous pas athées dans notre programme ? Pourquoi n’interdisons-nous pas aux chrétiens et aux croyants l’entrée de notre Parti ?

La réponse à cette question fera ressortir la différence très importante des points de vue de la démocratie bourgeoise et de la social-démocratie sur la religion.

Notre programme est fondé tout entier sur une philosophie scientifique, rigoureusement matérialiste. Pour expliquer notre programme il est donc nécessaire d’expliquer les véritables racines historiques et économiques du brouillard religieux. Notre propagande comprend nécessairement celle de l’athéisme ; et la publication à cette fin d’une littérature scientifique que le régime autocratique et féodal a proscrite et poursuivie sévèrement jusqu’à ce jour doit devenir maintenant une des branches de l’activité de notre Parti. Nous aurons probablement à suivre le conseil qu’Engels donna un jour aux socialistes allemands : traduire et répandre parmi les masses la littérature française du XVIII° siècle athée et démystifiante.

Propagande pour la dialectique matérialiste, pour la destruction des Etats bourgeois dont le Vatican, solidarité avec leurs victimes qui se sont auto-organisées dans le cas de Bétharram, tel est notre programme contre les papistes de l’extrême gauche électorale à l’extrême droite religieuse !

Messages

Un message, un commentaire ?

modération a priori

Ce forum est modéré a priori : votre contribution n’apparaîtra qu’après avoir été validée par les responsables.

Qui êtes-vous ?
Votre message

Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.