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Le caractère dialectique de la stratégie du prolétariat révolutionnaire
mardi 30 septembre 2025, par ,
Le caractère dialectique de la stratégie du prolétariat révolutionnaire
Nous vivons une époque où nombre de leçons tirées dans le passé par les dirigeants révolutionnaires ont été presque effacées, où les mouvements qui se réclament de la révolution prolétarienne communiste ont eux-mêmes volontairement "oublié" la signification de la politique révolutionnaire. La stratégie révolutionnaire fait partie de cet effaçage volontaire et systématique comme on vient de le voir dans les derniers mouvements sociaux dans le monde.
La stratégie dialectique dans les mouvements actuels de la période pré-révolutionnaire, c’est partir d’aspirations revendicatives (apparemment réformistes parfois) pour leur donner un contenu transitoire (transition du capitalisme au socialisme) en constituant les embryons des futurs soviets qui prennent la tête des luttes afin de prendre conscience qu’ils devront prendre la tête de toute la société, C’est affirmer que le but des luttes actuelles est le pouvoir des assemblées et des comités du mouvement qui renverse la dictature des milliardaires et sa fausse démocratie parlementaire, c’est rompre avec les bureaucraties syndicales tout en s’adressant à la base des syndicats et en tentant de les organiser avec nous, dénoncer les forces de répression tout en tentant de s’adresser à la base de la police et de l’organiser avec nous, C’est aussi transformer les luttes nationales en luttes internationales. C’est permettre aux travailleurs et à toutes les couches sociales révoltées de se pénétrer du programme révolutionnaire que des décennies de réformisme ont effacé, dévoyé, trahi.
La dialectique d’un mouvement comme les Gilets jaunes, c’est d’être à la fois légal et illégal, revendicatif et révolutionnaire, économique et politique, s’adressant aux paysans, aux petits patrons, aux petits pêcheurs, aux petits artisans, aux autoentrepreneurs, aux couches moyennes appauvries, tout en ayant un caractère de classe prolétarien, à la fois national et international, des femmes et des hommes, des actifs et des chômeurs, des jeunes et des vieux, n’opposant pas de manière diamétrale ce qui doit se composer, s’unir, se renforcer mutuellement, même s’il s’agit de contraires. Une telle dialectique politique révolutionnaire s’oppose aussi bien aux extrême gauches opportunistes qu’aux courant ultragauches sectaires, autant à la fausse extrême gauche qu’aux gauches communistes, aux ultra défenseurs du parti qu’aux ultra défenseur du spontanéisme. Mais elle s’adresse aussi à leur base militante tout en la critiquant.
Le caractére dialectique de la stratégie du prolétariat résulte directement de la dialectique de la lutte des classes. Mais que signifie ce terme de dialectique et que serait une stratégie récusant la dialectique ? Cela signifierait opposer diamétralement les situations révolutionnaires et contre-révolutionnaires alors qu’elles s’opposent mais se composent et se transforment les unes dans les autres. Cela signifierait les isoler les unes des autres et ignorer qu’on peut se servir des unes contre les autres mais aussi pour susciter, développer, rendre conscientes et faire grandir les autres. La contre-révolution capitaliste s’en sert et le prolétariat a besoin d’une stratégie révolutionnaire pour réaliser ce renversement dialectique. Eh oui ! changer la contre-révolution en révolution, ce n’est pas de la magie mais de la politique révolutionnaire et on appelle cela de la stratégie. Ce n’est ni des manœuvres, ni des magouilles, ni des petits calculs sans fondements, ni des justifications pour soutenir d’autres forces sociales que le prolétariat, ni pour développer d’autres perspectives que celle, socialiste et communiste, de la révolution prolétarienne.
Le caractère dialectique de la lutte de classes est inséparable des révolutions sociales dans lesquelles il ne s’agit pas d’un remplacement des personnels au pouvoir mais d’un changement radical de type d’Etat, le remplacement d’une classe dominante par une autre. Le caractère brutal, discontinu, de ce changement social est le produit de la rupture dialectique.
La lutte des classes entre prolétariat et classe capitaliste a toujours eu un caractère dialectique. Rappelons que la dialectique suppose l’unité dynamique des contraires menant à des sauts dans la progression historique, à des ruptures et à des bonds, à des changements qualitatifs. Le réformisme et l’opportunisme ne peuvent que nier la dialectique, la mépriser ou faire semblant de s’en passer. Les révolutionnaires en font la pierre angulaire de leur politique. Par opposition à la tactique, ils appellent cette politique la stratégie et elle se passe avant et au-dessus de la tactique. La stratégie se base sur des analyses des fondements même de la situation historique.
Le premier pas de cette stratégie découle non seulement de l’expérience actuelle du prolétariat mais aussi d’un élément qui lui est extérieur : l’étude historique et théorique et même la philosophie. C’est un des points du « Que faire » de Lénine le plus souvent oublié sciemment par les extrêmes gauches pseudo révolutionnaires.
https://www.marxists.org/francais/lenin/works/1902/02/19020200.htm
La stratégie se fonde sur l’étude des bases de la situation mondiale, qui ne débute pas par le sort du prolétariat mais par l’appréciation de l’état du système d’exploitation dans ses buts et perspectives pour lui-même.
La stratégie ne commence pas par se demander « à quel stade en est le prolétariat » mais « à quel stade en est le capitalisme ». Certes, le capitalisme ne pourra être renversé et remplacé par le socialisme que par une action consciente et organisée du prolétariat révolutionnaire. Cependant, cela n’est possible que si le système est au bout du rouleau, complètement dépassé historiquement, incapable de fonctionner et pas seulement « en crise ». Il ne faut pas d’abord se demander « est-ce que le prolétariat est prêt pour la révolution et le socialisme ? » mais « est-ce que le capitalisme est mûr pour chuter ».
La dialectique de la stratégie se déploie pleinement quand elle expose comment utiliser toutes les faiblesses du système pour transformer les faiblesses du prolétariat en forces actives, permettant de dissoudre, de casser, de fracturer celles de l’ennemi capitaliste, de lui faire perdre ses moyens étatiques, ses alliés, ses armes de combat.
Une stratégie, c’est une idée théorique cohérente du chemin à parcourir pour que toutes les faiblesses du capitalisme soient changées en forces du prolétariat et que toutes les faiblesses du prolétariat soient activement combatues et réparées. La stratégie est un terme militaire car elle correspond aux questions suivantes :
– Les forces adverses
– Les faiblesses adverses
– Les armes adverses et les moyens de les annihiler
– Les alliés de l’adversaire et les moyens de les gagner ou de les affaiblir
– Les ennemis de l’adversaire et les moyens de les utiliser
– Les craintes de l’adversaire et les moyens de les aiguiser
– Etc, etc…
Vue d’ensemble de la stratégie militaire :
https://www.persee.fr/doc/polit_0032-342x_1962_num_27_5_2331
La stratégie dans le domaine de la guerre des Etats capitalistes est elle-même dialectique comme le rappelle, à sa manière capitaliste, le spécialiste en stratégie militaire américain Edward N. Luttwak dans « Le paradoxe de la stratégie » :
« Si la nature de la stratégie est ce qu’elle est, elle le doit à l’inéluctabilité d’une réaction hostile à toute action entreprise. »
Il expose ce qui en résulte : il n’y a aucune linéarité, les effets ne sont pas proportionnels aux causes et peuvent même être inverses de ceux souhaités, c’est-à-dire favoriser de manière inattendue l’adversaire. Ce n’est pas la même logique linéaire que celle couramment employée dans la vie. Ce n’est pas le bon sens qui prime en stratégie. Il en ressort des paradoxes avec des inversements brutaux de situations. Le positif devient négatif et inversement. La logique linéaire ne doit pas servir ici.
« Il s’agit d’une interaction dynamique des contraires qui conduit du succès à l’échec et de l’échec au succès. »
On voit bien qu’il ne s’agit pas seulement d’une terminologie militaire mais d’une philosophie politique à buts de guerre.
Pour le prolétariat, cela consiste à considérer la lutte comme une guerre entre les classes, guerre dans laquelle la politique (et d’abord la philosophie, la théorie) se transforme en armes.
La première manifestation du caractère dialectique de la lutte des classes (du côté du prolétariat comme du côté de la classe capitaliste) est la présence, souvent manifestée, de paradoxes apparents, en fait des contradictions internes réelles de la situation, que la politique d’un des adversaires peut ou pas exploiter, s’il les comprend et sait en tirer profit. Prenons en quelques exemples historiques connus.
Premier paradoxe. C’est dans le pays capitaliste le plus en retard de l’époque, la France de 1871, et non le plus en avance l’Angleterre, qu’a eu lieu la première expérience de pouvoir aux travailleurs. C’est encore dans le pays capitaliste le plus en retard de l’époque, la Russie de 1917, qu’a eu lieu la seconde. C’est encore dans des pays où le capitalisme était à peine apparu, la Chine de 1925 et l’Espagne de 1936, et pas dans les grands pays capitalistes d’Amérique, de France ou d’Angleterre, que les manifestations de force et de dynamisme des soviets ont été les plus impressionnants.
D’autres paradoxes des situations révolutionnaires frappent. Ce n’est pas dans les pays où le prolétariat était le plus organisé en syndicats et partis ouvriers, Angleterre et Allemagne qu’il a mené les plus grandes luttes.
C’est dans le moment où le prolétariat était le plus désespéré, désorganisé, trompé, frappé à mort, du fait de la guerre, des sacrifices et de la défaite se rajoutant à la misère que les exploités ont manifesté les plus extraordinaires capacités de lutte révolutionnaire, allant jusqu’à l’insurrection, jusqu’à renverser le pouvoir. Et aussi les plus étonnantes capacités d’auto-organisation.
C’est aux pires moments d’offensive contre-révolutionnaire des exploiteurs et de leurs classes dirigeantes que les exploités sont passés à l’offensive révolutionnaire, renversant la situation au moment crucial : la contre-révolution de Kérensky suivie du putsch de Kornilov se transformant en contre-offensive des soviets, bloquant le coup d’état militaire fasciste, puis en révolution d’Octobre 1917, les soviets prenant tout le pouvoir. Là encore, au moment où les travailleurs semblaient le plus déboussolés, désorganisés, démoralisés, quand leurs leaders bolcheviks étaient calomniés, arrêtés, pourchassés et que leurs autres leaders les trahissaient honteusement.
Autre paradoxe dialectique : c’est la guerre révolutionnaire des travailleurs russes et des peuples de l’empire russe révoltés qui a non seulement transformé la guerre impérialiste en lutte internationale pour renverser tous les impérialismes, entrainant notamment la révolution des soviets en Allemagne et, du coup, imposé aux puissances impérialistes d’arrêter la guerre. La seule vraie « guerre pour la paix » n’est pas celle des armées bourgeoises ni des pacifistes mais la lutte révolutionnaire du prolétariat. Ce n’est donc pas le pacifisme bourgeois qui produit la paix, pas plus que ce n’est la lutte de la démocratie bourgeoise qui combat la marche à la dictature, mais la « dictature » du prolétariat qui n’est dictatoriale que contre les exploiteurs et oppresseurs…
Mais ce renversement dialectique de l’Histoire ne s’est pas fait entièrement de manière spontanée. Les travailleurs ont eu besoin pour cela de la dialectique stratégique de Lénine et Trotsky pour transformer la contre-révolution en révolution, le négatif en positif, les dominés en dominants, les battus en vainqueurs.
Ces deux dirigeants étaient, tout comme Marx et Engels, théoriquement préparés à la dialectique historique de la lutte des classes et à la stratégie de guerre du prolétariat dans ces conditions d’exception que sont les situations révolutionnaires, celles où le rapport des forces peut s’inverser en quelques heures et pour quelques jours, celles où un créneau peut s’ouvrir à l’insurrection prolétarienne prenant le pouvoir à des classes possédantes installées au sommet de l’Etat pendant des décennies.
La théorie dialectique de la stratégie, Trotsky la possédait déjà entièrement dès 1905 et l’avait développée par écrit en 1906. Il l’avait appelé la théorie de la révolution permanente. Elle était loin d’être reconnue alors, même des militants les plus révolutionnaires de l’époque, souvent bolcheviques, même de Lénine.
Cette stratégie révolutionnaire a permis, en bloquant les organisations réformistes, opportunistes et nationalistes et en les dénonçant sans se couper des aspirations des travailleurs, sans diviser la lutte, sans isoler les plus radicaux des autres travailleurs, de transformer des revendications, actions et des organisations défensives des travailleurs en revendications, actions et organisations offensives en démontrant que la seule perspective des luttes économiques, politiques et sociales est le pouvoir des conseils ouvriers, la division profonde entre les prolétaires et la petite bourgeoisie, cette dernière visant d’abord à devenir grande et non pas à contester la propriété privée et le fonctionnement du capitalisme, étant transformée par cette politique en une alliance contre la grande bourgeoisie, et, l’oppression nationale, raciale, interethnique ou interreligieuse se transformant en union contre l’Etat oppresseur, enfin, la guerre barbare permettant l’union des prolétaires et de la base des forces armées de l’Etat capitaliste, les soviets de travailleurs appelant les petits soldats à se constituer eux-mêmes en soviets et à refuser d’obéir à leur hiérarchie et s’unissant pour s’opposer à la répression de la révolution puis pour renverser le pouvoir capitaliste. La stratégie de révolution permanente a servi à transformer la lutte des paysans pour la terre en soutien au pouvoir des soviets de travailleurs visant pourtant à la propriété collective, à transformer la lutte sur la question nationale en soutien à la révolution prolétarienne internationale. Elle a ainsi permis que les peuples opprimés de Russie se retrouvent en masse dans l’armée rouge des travailleurs des villes et des campagnes, faisant basculer le rapport de forces contre les armées du tsar, les armées des partis sociaux-démocrates et nationalistes, les armées impérialistes et autres armées bourgeoises des pays voisins.
Ainsi, le prolétariat russe, classe très minoritaire, a pris le pouvoir avec le soutien de la grande majorité du peuple travailleur. Seule la stratégie de révolution permanente est capable de telles prouesses !
Toutes les oppositions diamétrales (démocratie/dictature, prolétaires/petite bourgeoisie, internationalisme/nationalisme, villes/campagnes, démocratie/dictature du prolétariat, communisme/propriété privée, russes/nationalités opprimées, oppositions interreligieuses, etc.) ont été bousculées, renversées même par la dialectique de la révolution. La réaction contre-révolutionnaire a ainsi servi à armer… la révolution, transformant même les victimes des pogromes en l’une des ailes marchantes de la révolution socialiste !
Le prétendu « réalisme » des fausses extrêmes gauches qui oppose diamétralement (et non dialectiquement) offensive et défensive des travailleurs, situations révolutionnaires et situations contre-révolutionnaires, aspirations nationales des peuples opprimés et internationalisme, revendications et luttes défensives et offensives, aspirations réformistes et auto-organisations révolutionnaires est bousculé, dénoncé et renversé.
Certes, ce combat, mené par Marx, Engels, Lénine ou Trotsky, doit à nouveau être mené. Il faut se réapproprier la théorie, se battre contre les nouveaux réformismes, opportunismes et purismes gauchistes et sectaires. Le stalinisme a discrédité la révolution russe aux yeux de bien des travailleurs. Mais personne ne peut dire que le stalinisme est le produit de la politique de révolution permanente tant Staline et ses sbires ont fait d’efforts pour en combattre publiquement la théorie, faisant de la construction prétendument nationale du socialisme l’opposé diamétral de la stratégie révolutionnaire.
Oui, la révolution permanente est aussi la dénonciation permanente du stalinisme et tous ses adeptes en même temps que du réformisme et des faux dirigeants du prolétariat.
Pour conclure : la révolution permanente est notre philosophie permanente de la stratégie révolutionnaire du prolétariat...
https://www.matierevolution.fr/spip.php?article8008
Références
La stratégie révolutionnaire du prolétariat selon Marx en 1850 :
https://www.marxists.org/francais/marx/works/1850/03/18500300.htm
Trotsky en 1906 expose la stratégie d’Octobre 1917 dans « Bilan et perspectives » :
https://www.marxists.org/francais/trotsky/livres/bilanp/bpsomm.htm
« Lénine expliquait aux amateurs de "problèmes politiques concrets" que notre politique n’est pas de caractère conjoncturel mais principiel ; que la tactique est subordonnée à la stratégie ; que, pour nous, le sens fondamental de chaque campagne politique est de mener les travailleurs des questions particulières aux problèmes généraux, c’est-à-dire de les amener à la compréhension de la société moderne et du caractère de ses forces fondamentales. »
Léon Trotsky dans "Défense du marxisme" dans le paragraphe "contre le pseudo "réalisme" politique"
https://www.marxists.org/francais/trotsky/livres/defmarx/dma6.htm
« Le concept de stratégie révolutionnaire ne s’est formé que dans les années de l’après-guerre, sous l’influence initiale, sans doute, de la terminologie militaire. Mais ce n’est pas par hasard qu’il s’est affirmé. Avant la guerre, nous ne parlions que de la tactique du parti prolétarien, et cette conception correspondait exactement aux méthodes parlementaires et syndicales qui prédominaient alors et qui ne dépassaient pas le cadre des revendications et des tâches courantes. La tactique se limite à un système de mesures se rapportant à un problème particulier d’actualité ou à un domaine séparé de la lutte des classes. La stratégie révolutionnaire couvre tout un système combiné d’actions qui, dans leur liaison et leur succession, comme dans leur développement, doivent amener le prolétariat à la conquête du pouvoir.
Il est évident que les principes fondamentaux de la stratégie révolutionnaire ont été formulés depuis que le marxisme a posé devant les partis révolutionnaires le problème de la conquête du pouvoir sur la base de la lutte des classes. Mais la I° Internationale a seulement réussi à formuler ces principes sur le plan théorique et à les contrôler en partie, grâce à l’expérience de différents pays. L’époque de la II° Internationale a fait naître des méthodes et des conceptions telles que, dans leur application, suivant la fameuse expression de Bernstein, " le mouvement est tout, le but final n’est rien ". En d’autres termes, le problème de la stratégie s’est réduit à rien, il a été noyé dans le " mouvement " quotidien avec ses mots d’ordre relevant de la tactique journalière. C’est la III° Internationale seulement qui rétablit les droits de la stratégie révolutionnaire du communisme et lui subordonna entièrement les méthodes de la tactique. »
Léon Trotsky, 1928, L’Internationale communiste après Lénine
https://www.marxists.org/francais/trotsky/livres/ical/ical222.html
Trotsky en 1928 dans « L’Internationale communiste après Lénine » expose comment le stalinisme rompt complètement avec la stratégie du léninisme :
« Si l’on ne comprend pas de façon large, généralisée, dialectique, que l’époque actuelle est celle des brusques retournements, on ne saurait éduquer vraiment les jeunes partis, diriger judicieusement la stratégie de la lutte des classes, en combiner valablement les procédés tactiques, ni surtout changer d’armes brusquement, audacieusement, résolument, lors de chaque nouvelle situation. Or deux ou trois jours de changement brusque décident parfois du sort de la révolution internationale pour des années. »
« La révolution permanente, au sens que Marx avait attribué à cette conception, signifie une révolution qui ne veut transiger avec aucune forme de domination de classe, qui ne s’arrête pas au stade démocratique mais passe aux mesures socialistes et à la guerre contre la réaction extérieure, une révolution dont chaque étape est contenue en germe dans l’étape précédente, une révolution qui ne finit qu’avec la liquidation totale de la société de classe.
Pour dissiper la confusion créée autour de la théorie de la révolution permanente, il faut distinguer trois catégories d’idées qui s’unissent et se fondent dans cette théorie.
Elle comprend, d’abord, le problème du passage de la révolution démocratique à la révolution socialiste. Et c’est là au fond son origine historique.
L’idée de la révolution permanente fut mise en avant par les grands communistes du milieu du XIX° siècle, Marx et ses disciples, pour faire pièce à l’idéologie bourgeoise qui, comme on le sait, prétend qu’après l’établissement d’un Etat " rationnel " ou démocratique, toutes les questions peuvent être résolues par la voie pacifique de l’évolution et des réformes. Marx ne considérait la révolution bourgeoise de 1848 que comme le prologue immédiat de la révolution prolétarienne, Marx s’était " trompé ". Mais son erreur était une erreur de fait, non une erreur de méthodologie. La révolution de 1848 ne se transforma pas en révolution socialiste. Mais c’est la raison pour laquelle elle n’aboutit pas au triomphe de la démocratie. Quant à la révolution allemande de 1918, elle n’est pas du tout l’achèvement démocratique d’une révolution bourgeoise : c’est une révolution prolétarienne décapitée par la social-démocratie ; plus exactement : c’est une contre-révolution bourgeoise qui, après sa victoire sur le prolétariat, a été obligée de conserver de fallacieuses apparences de démocratie.
D’après le schéma de l’évolution historique élaboré par le " marxisme " vulgaire, chaque société arrive, tôt ou tard, à se donner un régime démocratique ; alors le prolétariat s’organise et fait son éducation socialiste dans cette ambiance favorable. Cependant, en ce qui concerne le passage au socialisme, les réformistes avoués l’envisageaient sous l’aspect de réformes qui donneraient à la démocratie un contenu socialiste (Jaurès) ; les révolutionnaires formels reconnaissaient l’inéluctabilité de la violence révolutionnaire au moment du passage au socialisme (Guesde). Mais les uns et les autres considéraient la démocratie et le socialisme, chez tous les peuples et dans tous les pays, comme deux étapes non seulement distinctes, mais même très écartées l’une de l’autre dans l’évolution sociale. Cette idée était également prédominante chez les marxistes russes qui, en 1905, appartenaient plutôt à l’aile gauche de la II° Internationale. Plekhanov, ce fondateur brillant du marxisme russe, considérait comme folle l’idée de la possibilité d’une dictature prolétarienne dans la Russie contemporaine. Ce point de vue était partagé non seulement par les mencheviks, mais aussi par l’écrasante majorité des dirigeants bolcheviques, en particulier par les dirigeants actuels du parti. Ils étaient alors des démocrates révolutionnaires résolus, mais les problèmes de la révolution socialiste leur semblaient, aussi bien en 1905 qu’à la veille de 1917, le prélude confus d’un avenir encore lointain.
La théorie de la révolution permanente, renaissant en 1905, déclara la guerre à cet ordre d’idées et à ces dispositions d’esprit. Elle démontrait qu’à notre époque l’accomplissement des tâches démocratiques, que se proposent les pays bourgeois arriérés, les mène directement à la dictature du prolétariat, et que celle-ci met les tâches socialistes à l’ordre du jour. Toute l’idée fondamentale de la théorie était là. Tandis que l’opinion traditionnelle estimait que le chemin vers la dictature du prolétariat passe par une longue période de démocratie, la théorie de la révolution permanente proclamait que, pour les pays arriérés, le chemin vers la démocratie passe par la dictature du prolétariat. Par conséquent, la démocratie était considérée non comme une fin en soi qui devait durer des dizaines d’années, mais comme le prologue immédiat de la révolution socialiste, à laquelle la rattachait un lien indissoluble. De cette manière, on rendait permanent le développement révolutionnaire qui allait de la révolution démocratique jusqu’à la transformation socialiste de la société.
Sous son deuxième aspect, la théorie de la révolution permanente caractérise la révolution socialiste elle-même. Pendant une période dont la durée est indéterminée, tous les rapports sociaux se transforment au cours d’une lutte intérieure continuelle. La société ne fait que changer sans cesse de peau. Chaque phase de reconstruction découle directement de la précédente. Les événements qui se déroulent gardent par nécessité un caractère politique, parce qu’ils prennent la forme de chocs entre les différents groupements de la société en transformation. Les explosions de la guerre civile et des guerres extérieures alternent avec les périodes de réformes " pacifiques ". Les bouleversements dans l’économie, la technique, la science, la famille, les mœurs et les coutumes forment, en s’accomplissant, des combinaisons et des rapports réciproques tellement complexes que la société ne peut pas arriver à un état d’équilibre. En cela se révèle le caractère permanent de la révolution socialiste elle-même.
Sous son troisième aspect, la théorie de la révolution permanente envisage le caractère international de la révolution socialiste qui résulte de l’état présent de l’économie et de la structure sociale de l’humanité. L’internationalisme n’est pas un principe abstrait : il ne constitue que le reflet politique et théorique du caractère mondial de l’économie, du développement mondial des forces productives et de l’élan mondial de la lutte de classe, La révolution socialiste commence sui le terrain national, mais elle ne peut en rester là. La révolution prolétarienne ne petit être maintenue dans les cadres nationaux que sous forme de régime provisoire, même si celui-ci dure assez longtemps, comme le démontre l’exemple de l’Union soviétique. Dans le cas où existe une dictature prolétarienne isolée, les contradictions intérieures et extérieures augmentent inévitablement, en même temps que les succès. Si l’Etat prolétarien continuait à rester isolé, il succomberait à la fin, victime de ces contradictions, Son salut réside uniquement dans la victoire du prolétariat des pays avancés. De ce point de vue, la révolution nationale ne constitue pas un but en soi ; elle ne représente qu’un maillon de la chaîne internationale. La révolution internationale, malgré ses reculs et ses reflux provisoires, représente un processus permanent.
La campagne des épigones staliniens est menée, sans arriver cependant à avoir toujours le même degré de netteté, contre les trois aspects de la théorie de la révolution permanente. C’est tout naturel, car il s’agit de trois parties indissolublement liées et formant un tout. Les épigones, par un procédé mécanique, séparent la dictature démocratique de la dictature socialiste, comme ils séparent la révolution socialiste nationale de la révolution internationale. Pour eux, la conquête du pouvoir dans les cadres nationaux représente, au fond, non pas l’acte initial, mais bien l’acte final de la révolution : ensuite s’ouvre la période des réformes qui aboutissent à la société socialiste nationale.
En 1905, ils n’admettaient même pas la possibilité pour le prolétariat russe de conquérir le pouvoir avant le prolétariat de l’Europe occidentale. En 1917 ils prêchaient la révolution démocratique en Russie, comme fin en soi, et repoussaient l’idée de la dictature du prolétariat. En 1925-1927, en Chine, ils s’orientèrent vers une révolution nationale sous la direction de la bourgeoisie. Ils lancèrent ensuite, pour la Chine, le mot d’ordre de la dictature démocratique des ouvriers et des paysans, qu’ils opposèrent à la dictature du prolétariat. Ils proclamèrent qu’il était tout à fait possible de construire dans l’Union soviétique une société socialiste isolée se suffisant à elle-même. La révolution mondiale, cessant d’être une condition indispensable pour le triomphe du socialisme, ne devint plus pour eux qu’une circonstance favorable. Les épigones en arrivèrent à cette rupture profonde avec le marxisme au cours de leur lutte permanente contre la théorie de la révolution permanente.
Cette lutte, commencée par la résurrection artificielle de certains souvenirs historiques et la falsification du lointain passé, conduisit à une révision complète des idées du groupe dirigeant de la révolution. Nous avons déjà expliqué maintes fois que cette révision des valeurs fut provoquée par les nécessités sociales de la bureaucratie soviétique : devenant de plus en plus conservatrice, elle aspirait à un ordre national stable ; elle estimait que la révolution accomplie, lui ayant assuré une situation privilégiée, était suffisante pour la construction pacifique du socialisme, et elle réclamait la consécration de cette thèse. Nous ne reviendrons plus ici sur cette question, niais nous nous bornerons à souligner que la Bureaucratie est parfaitement consciente de la liaison qui existe entre ses positions matérielles et idéologiques et la théorie du socialisme national. C’est précisément aujourd’hui que cela devient très clair bien que ou, peut-être, parce que l’appareil stalinien, assailli par des contradictions qu’il n’avait pas prévues, tourne de plus en plus à gauche et porte des coups sensibles à ses inspirateurs d’hier, appartenant à la droite. Comme on le sait, l’hostilité des bureaucrates envers l’opposition marxiste, à laquelle ils ont pourtant emprunté en hâte ses mots d’ordre et ses arguments, ne faiblit point. Lorsque des oppositionnels, voulant prêter leur appui à la politique de l’industrialisation, soulèvent la question de leur réintégration dans le parti, on leur demande, avant tout, de renier la théorie de la révolution permanente et de reconnaître, même indirectement, la théorie du socialisme dans un seul pays. En cela, la bureaucratie stalinienne trahit le caractère purement tactique de son tournant à gauche, tout en laissant intactes les bases stratégiques de son national-réformisme. L’importance de ce fait est évidente ; en politique, comme dans la guerre la tactique est en fin de compte subordonnée à la stratégie. La question qui nous occupe a, depuis longtemps, dépassé les cadres de la lutte contre le " trotskysme ". S’étendant de plus en plus, elle embrasse maintenant littéralement tous les problèmes de l’idéologie révolutionnaire. Révolution permanente ou Socialisme dans un seul pays, cette alternative embrasse les problèmes intérieurs de l’Union soviétique, les perspectives des révolutions en Orient et, finalement, le sort de toute l’Internationale communiste. »
Introduction à « La révolution permanente » de Trotsky (1929)
https://www.marxists.org/francais/trotsky/livres/revperm/rp01.html
Une école de Stratégie révolutionnaire (Trotsky en 1921)
https://www.marxists.org/francais/trotsky/oeuvres/1921/08/lt19210819b.htm#4
La ligne stratégique de la révolution prolétarienne en Russie, exposée par les trotkistes en 1932
https://www.marxists.org/francais/4int/urss/1932/00/opposition.htm
La pensée stratégique dans le marxisme
https://www.youtube.com/watch?v=w_w50_aIcJo
La révolution permanente, stratégie du prolétariat
https://www.matierevolution.fr/spip.php?rubrique79
Staline contre la révolution permanente de Trotsky
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k4800541c.texteImage
Ceux qui veulent révolutionner la société doivent raisonner dialectiquement
https://www.matierevolution.fr/spip.php?article5643
Lire encore
La conception de certains groupes d’extrême gauche n’a rien à voir avec ce qui précède. Le lecteur appréciera…
La stratégie révolutionnaire pour le NPA
https://lanticapitaliste.org/actualite/strategie/pour-une-strategie-revolutionnaire-au-21e-siecle
La stratégie pour le groupe Révolution permanente
https://www.revolutionpermanente.fr/Quel-parti-pour-quelle-strategie
La stratégie, chez Lutte ouvrière ? Néant ! Cherchez à « stratégie » dans le moteur de recherche de LO :
Pour le POI : c’est aussi le néant !
https://partiouvrierindependant-poi.fr/?s=strat%C3%A9gie
Pour la Fraction Etincelle du NPA c’est aussi le néant !
https://www.convergencesrevolutionnaires.org/spip.php?page=recherche&recherche=strat%C3%A9gie
Pour les maoïstes…
https://materialisme-dialectique.com/
Pour WSWS
Messages
1. Le caractère dialectique de la stratégie du prolétariat révolutionnaire, 1er octobre, 05:36, par Kb
.
La manière dont LFI, les syndicats de gauche et l’extrême gauche ont noyauté les assemblées du mouvement persiste dans son rôle négatif. L’appel du 14 octobre n’y change rien.
Toujours pas de discussion dans leurs AG désertes sur les revendications. Toujours une seule méthode tout bloquer tout en suivant l’intersyndicale
Cet appel du 14 octobre prétend « ne plus payer pour le 1 % », mais sans jamais s’en prendre à leur pouvoir économique et politique. Il réclame la fin des guerres et du génocide à Gaza, mais sans attaquer les marchands d’armes, les donneurs d’ordres ni l’armée française. Aucune dénonciation de l’impérialisme, aucun mot d’ordre en direction des soldats, aucune politique insurrectionnelle. Les formules vagues comme « lever la tête » ou « se faire entendre » ne visent qu’à peser pour négocier et obtenir quelques miettes, exactement comme les syndicats. Derrière le ton radical, cet appel reste réformiste et se refuse à poser la seule question décisive : celle du pouvoir.
14 OCTOBRE – ON BLOQUE TOUT, EN FRANCE ET EN EUROPE !
Appel émergeant du groupe de travail Inter AGs Indignons-nous Bloquons Tous. Nous invitons chacune des AG qui le souhaite à faire sien cet appel et choisir les modalités d’action
Le 14 octobre, partout en Europe, nous le peuple, levons la tête.
Les dernières réformes imposées partout rognent toujours un peu plus le droit des travailleurs-euses et détruisent les acquis sociaux alors que les profits explosent. Les peuples d’Europe refusent de payer la crise climatique, sociale et politique pendant que les plus riches s’enrichissent et ils refusent d’être complice de leurs guerres.
Nous exigeons ensemble, un avenir meilleur :
• L’abrogation des récentes réformes des retraites et la retraite à 60 ans
• La revalorisation des salaires des services publics et privés, pour vivre dignement
• Une véritable bifurcation écologique, planifiée et juste, pour offrir un monde vivable aux générations futures
• La fin des politiques d’austérité et de privatisation
• La fin de la soumission à l’OTAN et à Trump
• La fin de la complicité avec le génocide à Gaza, l’embargo immédiat sur Israël, notamment de vente d’armes
• L’abandon des traités de libre-échange destructeurs, dont le Mercosur
• Le départ de Emmanuel Macron et Ursula Van der Leyen, tous deux sous la menace d’un vote de censure
Les peuples d’Europe ne veulent plus financer la richesse des 1 % qui détruisent notre planète et écrasent les plus démunie.s !
Comme en Italie, comme en Belgique, le 14 octobre en France : on bloque tout !
Grèves, blocages, désobéissance : organisons-nous et faisons entendre nos voix
Le mouvement de base ne doit pas se laisser bloquer par les initiatives et fausses propositions des "gauches" et prétendues extrêmes gauches.
Ne nous laissons pas bloquer par les "gauches" syndicales et politiques !
Décidons nous-mêmes dans nos AG et élisons nos comités !
Bloquons les banques, les institutions financières et l’Etat !
Mettons en place la désobéissance civile qui va jusqu’à demander aux petits soldats et petits policiers de s’organiser et de passer dans le camp du peuple !
Mettons en place nos comités du mouvement des grandes entreprises aux petites, des artisans aux paysans, des hommes aux femmes, des jeunes aux vieux !
Mettons en place nos comités de contrôle des finances publiques, des impôts, des banques, des trusts, des lobbys, des gouvernants !
Imposons des mesures économiques qui s’en prennent aux milliardaires et contrôlons nous-mêmes leur application par notre organisation à la base.
Et allons vers le renversement du pouvoir des milliardaires et la mise en place du pouvoir du peuple au travers de ses comités !
2. Le caractère dialectique de la stratégie du prolétariat révolutionnaire, 2 octobre, 05:32, par Camille
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Voici un exemple de la "stratégie politique" d’une organisation qui se prétend communiste révolutionnaire...
https://www.lutte-ouvriere.org/journal/article/apres-2nbspoctobre-partager-efforts-faire-payer-lespatrons-187442.html
Commentant la journée de l’intersyndicale du 2 octobre qui fait suite aux autres manœuvres de ce regroupement de hauts bureaucrates syndicaux, alternant journées d’inaction et négociations, l’organisation qui se dit trotskyste Lutte ouvrière écrit :
Les confédérations syndicales programment certes des journées comme celle du 2 octobre, pour rappeler au gouvernement qu’il convient de compter avec elles. Mais les travailleurs doivent les utiliser pour se préparer aux combats qui sont devant eux, combats qui se feront sans, et même très probablement contre, les directions syndicales.
Cela a un petit air de critique radicale des bureaucraties syndicales...
Voici les critiques :
Ni le communiqué de l’intersyndicale, ni l’appel commun au 2 octobre, ni même les interventions publiques des deux dirigeantes ne mentionnent les revendications essentielles des travailleurs : l’augmentation immédiate des salaires, pensions et allocations, et leur indexation sur le coût de la vie ; l’interdiction des licenciements et l’embauche massive dans les services publics utiles à la population comme dans les usines où l’on crève au travail.
Mais ce passage n’indique pas les vraies raisons qui amènent à considérer les journées de l’intersyndicale comme des adversaires réels de la lutte. Il ne dit pas que l’intersyndicale n’a choisi de lancer des journées successives que pour contrer le mouvement de révolte venu de la base, à l’origine issu de la base, succédant au mouvement des Gilets jaunes. Lutte ouvrière se garde de rappeler l’ensemble de l’historique de cette lutte. Il ne défend nullement l’organisation à la base de la lutte qu’il ne cite même pas. Il parle de lutte contre les appareils mais, quand cette lutte existe, il ne la soutient pas, il ne l’appuie pas, il ne la défend pas dans les entreprises où sont ses militants.
Et dans les aspirations révolutionnaires de ces mouvements de la base (des Gilets jaunes au 10 septembre), Lutte ouvrière se garde de dire qu’il y a le renversement du pouvoir des milliardaires et son remplacement par le pouvoir du peuple travailleur.
3. Le caractère dialectique de la stratégie du prolétariat révolutionnaire, 2 octobre, 05:53, par Laurence
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On peut aussi examiner la stratégie politique d’un groupe qui se prétend encore plus "à gauche" que Lutte ouvrière, le groupe dit "Révolution permanente"...
Voici son analyse et ses perspectives face à la situation critique de la France :
https://www.revolutionpermanente.fr/Theses-sur-la-situation-en-France-et-les-taches-des-revolutionnaires
On remarquera que, en plein mouvements de la base du peuple travailleur, ce groupe ne place nullement la lutte des travailleurs comme premier point de son analyse. Il considère essentiellement les luttes politiciennes. La situation critique ne prend pas davantage en compte l’effondrement économique capitaliste et ses causes profondes, la crise des investissements capitalistes, la chute de l’accumulation. Il n’avance pas du tout la perspective du renversement du pouvoir des milliardaires ni la mise en place d’un pouvoir issu des comités du mouvement de la base.
Pour ce groupe, la crise sociale et politique en France débute par... la dissolution de l’assemblée nationale par Macron !
4. Le caractère dialectique de la stratégie du prolétariat révolutionnaire, 3 octobre, 08:51, par Florent
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"Ce que l’on trouve surtout, à notre époque de capitalisme pourrissant, ce sont des situations intermédiaires, transitoires, entre une situation non révolutionnaire et une situation prérévolutionnaire, entre une situation prérévolutionnaire et une situation révolutionnaire ou … contre-révolutionnaire. Ce sont précisément ces états transitoires qui sont d’une importance décisive du point de vue de la stratégie politique. "
Léon Trotsky
dans « Encore une fois où va la France ? »
(mars 1935)
5. Le caractère dialectique de la stratégie du prolétariat révolutionnaire, 7 octobre, 09:19, par Laurence
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Les contradictions du système amènent les classes dirigeantes à se tirer des balles dans le pied...
Lecornu démissionne avant d’avoir gouverné… L’instabilité politique cache l’instabilité économique, financière et sociale…
https://www.lesechos.fr/finance-marches/marches-financiers/la-demission-de-lecornu-fait-flamber-le-spread-sur-la-dette-francaise-2190265
Macron n’est capable que de… faire monter Le Pen…
https://www.politis.fr/articles/2024/05/macron-et-lextreme-droite-histoire-dun-naufrage/
Et de faire monter les aides aux capitalistes et, du coup, les dettes de l’Etat…
https://www.lemediatv.fr/podcasts/2025/211-milliards-deuros-ce-rapport-explosif-qui-revele-comment-la-macronie-gave-les-entreprises-nKO5zfrsSiig_eUlXoepZQ
6. Le caractère dialectique de la stratégie du prolétariat révolutionnaire, 8 octobre, 07:03, par Robert
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La stratégie révolutionnaire, c’est la théorie de la guerre de classes.
https://www.marxists.org/francais/trotsky/oeuvres/1921/08/lt19210819b.htm
Et notamment la stratégie de la guerre révolutionnaire contre la guerre impérialiste qu’ils nous préparent...
La Suède se prépare à la guerre
https://www.ouest-france.fr/europe/russie/face-a-la-russie-les-suedois-se-preparent-au-pire-3d2ad3e4-a156-11f0-8eef-81f701b5b4bd
L’Allemagne se prépare à la guerre
https://www.courrierinternational.com/article/une-du-jour-drones-missiles-cyberdefense-l-allemagne-prepare-la-guerre_229324
La Pologne se prépare à la guerre
https://www.lavoixdunord.fr/1632401/article/2025-10-05/guerre-en-ukraine-la-pologne-en-alerte-mobilise-des-avions-et-des-systemes-au
La Finlande se prépare à la guerre
https://fr.euronews.com/my-europe/2024/12/16/la-finlande-intensifie-sa-preparation-militaire
La Tchéquie se prépare à la guerre
https://francais.radio.cz/chef-de-letat-major-larmee-tcheque-doit-se-preparer-a-un-conflit-de-grande-8767680
L’Angleterre se prépare à la guerre
https://www.lefigaro.fr/international/face-aux-menaces-montantes-le-royaume-uni-entend-etre-pret-pour-la-guerre-20250602
La Roumanie se prépare à la guerre
https://fr.euronews.com/my-europe/2025/04/17/les-troupes-roumaines-simulent-une-guerre-urbaine-a-bucarest-pour-renforcer-la-preparation
Et le prolétariat, il ne se prépare à rien ?!
En tout cas, ses syndicats et partis de gauche (ou de fausse extrême gauche) ne le préparent à rien !
7. Le caractère dialectique de la stratégie du prolétariat révolutionnaire, 20 octobre, 05:48, par Myriam
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Madagascar, Maroc, Côte d’Ivoire, Guinée-Bissau : les peuples mixtent une lutte internationale avec une aspiration à la lutte nationale anti-impérialiste. Seule la dialectique révolutionnaire peut répondre à une telle volonté des peuples.
https://lequotidien.sn/madagascar-maroc-cote-divoire-guinee-bissau-memes-causes-memes-effets/
8. Le caractère dialectique de la stratégie du prolétariat révolutionnaire, 15 novembre, 06:14, par Florent
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Marx :
Les petits bourgeois démocratiques, bien loin de vouloir bouleverser toute la société au profit des prolétaires révolutionnaires, tendent à modifier l’ordre social de façon à leur rendre la société existante aussi supportable et aussi commode que possible. Ils réclament donc avant tout que l’on réduise les dépenses publiques en limitant la bureaucratie et en reportant les principales impositions sur les grands propriétaires fonciers et les bourgeois. Ils réclament ensuite que la pression exercée par le grand capital sur le petit soit abolie par la création d’établissements de crédit publics et des lois contre l’usure, ce qui leur permettrait, à eux et aux paysans, d’obtenir, à des conditions favorables des avances de l’Etat, au lieu de les obtenir des capitalistes. Ils réclament enfin que, par la suppression complète du système féodal, le régime de propriété bourgeois soit partout introduit à la campagne. Pour réaliser tout cela, il leur faut un mode de gouvernement démocratique, soit constitutionnel ou républicain, qui leur assure la majorité, à eux-mêmes et à leurs alliés, les paysans, et une autonomie administrative, qui mettrait entre leurs mains le contrôle direct de la propriété communale et une série de fonctions actuellement exercées par les bureaucrates.
Quant à la domination et à l’accroissement rapide du capital, on aura soin de faire obstacle, soit en limitant le droit de succession, soit en remettant à 1’Etat autant de travaux que possible. Pour ce qui est des ouvriers, il est avant tout bien établi qu’ils resteront, comme avant, des salariés ; mais ce que les petits bourgeois démocratiques souhaitent aux ouvriers, c’est un meilleur salaire et une existence plus assurée ; ils espèrent y arriver soit au moyen de l’occupation des ouvriers par l’Etat, soit par des actes de bienfaisance ; bref, ils espèrent corrompre les ouvriers par des aumônes plus ou moins déguisées et briser leur force révolutionnaire en leur rendant leur situation momentanément supportable. Les revendications résumées ici ne sont pas défendues en même temps par toutes les fractions de la démocratie petite-bourgeoise, et rares sont ceux pour qui elles apparaissent, dans leur ensemble, comme des buts bien définis.
Plus des individus ou des fractions vont loin, et plus ils feront leur une grande partie de ces revendications ; et les rares personnes qui voient, dans ce qui précède, leur propre programme, se figureraient avoir ainsi établi le maximum de ce qu’on peut réclamer de la révolution. Ces revendications toutefois ne sauraient en aucune manière suffire au parti du prolétariat. Tandis que les petits bourgeois démocratiques veulent terminer la révolution au plus vite et après avoir tout au plus réalisé les revendications ci-dessus, il est de notre intérêt et de notre devoir de rendre la révolution permanente, jusqu’à ce que toutes les classes plus ou moins possédantes aient été écartées du pouvoir, que le prolétariat ait conquis le pouvoir et que non seulement dans un pays, mais dans tous les pays régnants du monde l’association des prolétaires ait fait assez de progrès pour faire cesser dans ces pays la concurrence des prolétaires et concentrer dans leurs mains au moins les forces productives décisives. Il ne peut s’agir pour nous de transformer la propriété privée, mais Seulement de 1’anéantir ; ni de masquer les antagonismes de classes, mais d’abolir les classes ; ni d’améliorer la société existante, mais d’en fonder une nouvelle.
https://www.marxists.org/francais/marx/works/1850/03/18500300.htm
Stratégie révolutionnaire du prolétariat, selon Marx
https://www.matierevolution.fr/spip.php?article7198
https://www.matierevolution.fr/spip.php?article4825
https://classiques-garnier.com/revue-d-histoire-de-la-pensee-economique-2017-1-n-3-varia-les-strategies-revolutionnaires-du-proletariat-chez-marx-1845-1883.html?displaymode=full