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10 septembre ! Quel objectif numéro un pour le mouvement des Gilets jaunes ?

dimanche 3 août 2025, par Karob, Robert Paris

Quel objectif numéro un pour le mouvement des Gilets Jaunes du 10 septembre ?

Le 10 septembre, laissons éclater notre révolte mais commençons aussi LA REVOLUTION SOCIALE ET POLITIQUE !

Bien sûr, on appelle tous les travailleurs, tous les chômeurs, tous les retraités, tous les jeunes, toutes les femmes, tous ceux que le pouvoir vole et opprime, à la lutte, aux ronds-points, aux assemblées, à la grève, aux manifestations mais il faut dès maintenant expliquer ce que sont les objectifs et les perspectives, c’est-à-dire s’en prendre au pouvoir des milliardaires.

Le mouvement des Gilets jaunes peut redémarrer en prenant en compte les leçons de son premier mouvement : à savoir l’inutilité de se contenter de faire pression sur le pouvoir des milliardaires, de chercher à se faire entendre de lui, de le contraindre à effectuer des transformations nécessaires au peuple travailleur. Car on ne peut pas compter sur les responsables de la catastrophe pour corriger la situation.

Au lieu de s’adresser à nos ennemis au pouvoir, il nous faut les renverser et les remplacer par le pouvoir du peuple travailleur.

C’est surtout pour cela qu’il est indispensable de nous organiser de manière autonome par rapport à toutes les organisations et institutions qui ont des liens avec ce pouvoir.

C’est pour cela qu’il est indispensable que notre organisation mène à l’élection de conseils qui se fédèrent dans tout le pays, qui prennent des décisions sur la lutte mais aussi sur l’avenir de la société et qui les mènent à devenir un pouvoir parallèle au pouvoir actuel et finalement qui deviennent le nouveau pouvoir des travailleurs.

Faire reculer le pouvoir des milliardaires, le faire réfléchir, le faire changer, ce ne sont que des illusions, il faut le renverser et le remplacer.

Ce n’est pas des individus qu’il faut renverser, c’est un système social et politique.

Bien des Gilets jaunes et bien des travailleurs sont d"accord avec le slogan tant repris "A bas le pouvoir des milliardaires ! Démocratie directe !" mais ils supposent un nouveau pouvoir du peuple travailleur auto-organisé...

Le premier rôle de l’organisation autonome et indépendante des Gilets jaunes est de proclamer que nous visons le pouvoir des conseils de Gilets jaunes, premier acte de la révolution sociale indispensable.

On ne s’adresse pas aux ennemis du peuple, on les démet et on défait leur mode de domination, on le remplace par notre propre pouvoir, celui du peuple travailleur.

Il ne sert à rien de cacher que cet objectif n’est pas encore dans toutes les têtes. Mais la minorité qui pense ainsi doit défendre partout son point de vue, doit faire la démonstration de sa nécessité.

Ce sont les faits, l’effondrement économique et social de la société dominante qui démontrera la validité de notre perspective.

En nous donnant cet objectif, nous nous armons contre nos ennemis car nous donnons à tous nos amis et nos alliés présents et futurs des raisons de nous soutenir puisque nous visons à être le nouveau pouvoir.

En restant un simple pôle de contestation, nous annonçons par avance que nous sommes aussi désarmés et sans perspective, sans alternative au monde capitaliste s’effondrant, que les syndicats, que les partis et associations de gauche, de la gauche de la gauche et de l’extrême gauche opportuniste.

Bien sûr, ceux que ces derniers influencent parmi nous crieront à l’hérésie, au mensonge, à la division, à l’isolement, à l’affaiblissement du mouvement, à la perte de signification du message des Gilets jaunes.

Il n’en reste pas moins que la force des Gilets jaunes n’est pas seulement dans leur nombre mais dans leur capacité à offrir une perspective complètement en dehors du système social et politique, contre le système, pour en finir définitivement avec le système.

Cependant, discutons un peu la question : faire reculer momentanément les classes dirigeantes sur leur attaque (face à une crise aigüe de la domination de la bourgeoisie, la menace de la guerre, du fascisme, des sacrifices multiples pour faire payer par une austérité accrue les dettes au peuple travailleur) est-il possible ?

En réalité, oui, c’est possible. C’est arrivé quand ces classes dirigeantes se sont trouvées en face d’une montée populaire de masse, avec des manifestations monstres, la grève générale avec occupation des usines, avec des comités de grève, le peuple partout mobilisé aux côtés des grévistes…

Que s’est-il passé alors ? Eh bien, les travailleurs n’ont pas été vers ce que nous proposons aujourd’hui. Ils n’ont pas été vers la prise de pouvoir par les comités ouvriers, vers la chute de l’Etat capitaliste et son remplacement par le pouvoir aux travailleurs auto-organisés. Les faux amis des travailleurs, gauche, gauche de la gauche, fausse extrême gauche, syndicats et associations de gauche les ont convaincus de faire confiance à la démocratie capitaliste, à un nouveau gouvernement capitaliste de gauche, au « front populaire » qui était en fait encore un adversaire du front des comités ouvriers.

Eh bien, le résultat, c’est que l’attaque a été retardée mais non annulée et elle en a été encore plus forte trois ans plus tard, en 1939-1940 : à nouveau face à une crise aigüe de la domination de la bourgeoisie, la menace de la guerre, du fascisme, des sacrifices multiples pour faire payer par une austérité accrue les dettes au peuple travailleur.

Et le front populaire n’a pas levé le petit doigt pour l’empêcher. Ce n’était que des faux amis.

Bien peu sont ceux qui, aujourd’hui, se souviennent d’une telle leçon. On leur raconte, au contraire, que le front populaire a été un gouvernement bourgeois de gauche qui aurait été du côté du peuple travailleur.

En fait toute la tâche de ce gouvernement de gauche a consisté à désarmer la révolution ouvrière montante. Une fois que cela a été fait, ce même font populaire a fait tirer sur une manifestation ouvrière à Clichy, puis a remis ses pouvoirs à l’extrême droite, la majorité des élus front populaire votant pour Pétain qui allait gouverner avec Laval (ex front populaire devenu fasciste).

Si nous avons besoin de nous organiser, de constituer nos comités, de les fédérer, c’est pour préparer un nouveau pouvoir diamétralement opposé à celui des capitalistes. Mais c’est aussi pour que les plus éclairés des éléments du peuple travailleur puissent être choisis pour diriger cette lutte menant à une insurrection et une prise du pouvoir et amenant la destruction du pouvoir des milliardaires.

Cet objectif peut paraître trop avancés à certains participants aujourd’hui. Mais quand la lutte avec nos ennemis se sera radicalisée, quand ils fermeront les banques, quand ils ne paieront plus les salaires, quand ils ne paieront plus les retraites, qui ils nous tirerons dessus dans les rues, le penseront-ils encore ?

Et, dès aujourd’hui, croient-ils que c’est avec des démonstrations pacifiques, juste en marchant nombreux dans la rue et en bloquant, qu’on va empêcher une classe possédante d’aller jusqu’au bout de projets qui lui semblent indispensables pour garder le pouvoir et l’argent ?

Non ! La constitution du peuple travailleur en future classe dominante est dès maintenant indispensable et l’affirmation de cet objectif doit devenir le but numéro un du mouvement qui doit être discuté dans toutes les assemblées des Gilets jaunes et dans tous les ronds-points.

Dire non à l’austérité, non aux sacrifices, non au fascisme, non à la guerre, c’est dire oui aux comités de Gilets jaunes, élisant des comités de lutte et de grève se fédérant dans tout le pays et même au-delà, contestant puis renversant le pouvoir des milliardaires…

Pour se défendre, le monde du travail doit gouverner lui-même !

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