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Une directrice d’école maternelle se suicide en accusant l’Education Nationale !!!

jeudi 26 septembre 2019

Une directrice d’école maternelle se suicide en accusant l’Education Nationale !!!

La directrice de l’école maternelle Méhul, à Pantin en Seine-Saint-Denis, a été retrouvée morte lundi 23 septembre 2019, dans l’enceinte de l’établissement.

Elle met directement en cause la hiérarchie. « Les directeurs sont seuls. Seuls pour apprécier les situations, seuls pour traiter la situation (…) Tout se passe dans la violence de l’immédiateté. Ils sont particulièrement exposés et on leur demande de plus en plus sans jamais les protéger. »

Voici sa lettre et elle n’a pas besoin de commentaire !!!

Messages

  • Christine, notre collègue, la directrice de l’école Méhul, enseignante à Pantin depuis 30 ans, s’est suicidée, samedi 21 septembre, dans le hall de son école. Elle y a côtoyé de nombreuses générations d’enfants et de nombreuses familles. Toujours présente. Elle était une figure du quartier. Elle s’est toujours profondément investie dans son métier, probablement au point de ne plus parvenir à supporter la multiplication et la lourdeur des tâches exigées en permanence.

    Avant de mettre fin à ses jours, elle a pris soin d’envoyer une lettre qui nous était adressée ainsi qu’à l’inspecteur de la circonscription. Elle y fait état de sa rentrée, des difficultés accumulées qu’elle a rencontrées et de l’impossibilité pour elle de bien accomplir ses missions. Le contenu de son courrier fait écho à notre quotidien de directeurs·trices d’école, au regard de la dégradation de nos conditions de travail et de toutes les responsabilités qui reposent sur nos épaules.

    Parce qu’il y a l’organisation de l’école.

    Il y a la sécurité des bâtiments et des personnes, les relations et le travail avec la mairie, la médecine scolaire, les services sociaux, les partenaires de soin, les équipes d’animation, les accompagnant·e·s des élèves en situation de handicap...

    Il y a l’organisation du temps de service, d’animation pédagogique avec nos équipes. Il y a la coordination des projets divers, la continuité et la cohérence des apprentissages.

    Il y a les enseignant·e·s débutant·e·s, parfois nommé·e·s le jour de la rentrée.Les signataires de la tribune

    Il y a les étudiant·e·s stagiaires qui conjuguent formation chronophage et classe, et que nous devons épauler. Il y a les enseignant·es contractuel·les parachuté·es dans une classe sans aucune formation.

    Il y a les relations quotidiennes avec les parents dans toute leur complexité.

    Il y a les relations compliquées avec la municipalité, qui prend des décisions unilatérales qui impactent nos conditions de travail sans nous concerter, dont les rythmes scolaires.

    Il y a, depuis sept ans, des relations à reconstruire chaque année avec un·e nouvel·le inspecteur·trice.

    Il y a tous ces conflits qu’on tente de désamorcer pour préserver la sérénité de l’école. Il y a tous ces dysfonctionnements matériels et humains, qui nous mettent dans des situations parfois très compliquées.

    Il y a toutes ces tâches matérielles qui nous transforment tour à tour en comptable, manutentionnaire, gardien·ne, intendant·e, secrétaire, gestionnaire. Il y a notre département, qui cumule les difficultés économiques et sociales. Il y a un contexte social souvent difficile, qui nous transforme en assistant·e social·e, infirmier·e, cellule d’écoute, médiateur·trice...

    Il y a ces élèves mal logés ou sans abri, qui dorment dans la rue avec leurs familles.Les signataires de la tribune

    Il y a ces élèves en situation de handicap, inclus dans les classes avec des moyens très insuffisants.

    Il y a nos salaires très bas, comme ceux de l’ensemble des enseignant·e·s, au regard des responsabilités qui nous incombent et de notre charge de travail. Il y a la pression institutionnelle permanente et ses injonctions parfois contradictoires, qui nous font perdre le sens de notre cœur de métier.

    Il y a, comme l’écrit Christine, "toujours des petits soucis à régler (…) et à la fin de la journée, on ne sait plus trop ce que l’on a fait." Il y a le manque de reconnaissance du rôle essentiel que nous jouons au sein des écoles.

    Et il y a notre solitude face à tout cela. Les signataires de la tribune

    L’Education nationale, le ministre et ses représentants, doivent urgemment prendre acte du geste désespéré de notre collègue et de son dernier témoignage et réagir en conséquence.

    Son geste ne peut pas être minoré, parce qu’il est révélateur de la souffrance au travail partagée par l’ensemble des personnels de l’Education nationale au regard de la dégradation continue et permanente de leurs conditions actuelles de travail, en Seine-Saint-Denis et au-delà.

    Les signataires : Le collectif des directeurs·trices de Pantin.

  • A Nice, un enseignant s’est suicidé le même jour que la directrice d’école de Pantin !

  • 2e journée d’inaction syndicale organisée suite au suicide de Christine Renon. Autrement dit, le mépris syndical face aux conditions de travail.

    La première journée (3octobre) pour le jour de commémoration de la mort de Christine Renon : il s’agissait de faire semblant de réagir à la mort de notre collègue. Pourquoi pas une semaine ou un mois ?

    Par pur calcul !!!

    Le communiqué d’appel à la prochaine journée d’inaction indique qu’un courrier a été envoyé au ministère : c’est le ministère qui organise une politique de harcèlement, depuis des années, c’est la bourgeoisie depuis 15 ans au moins qui mène une politique, entreprise par entreprise, politique de harcèlement systématique de tous les salariés du pays, de tous les salariés du monde et les syndicats, là encore font semblant de faire quelque chose ! Écrire au ministre, c’est écrire écrire à l’assassin pour lui demander de ranger son fusil !!! Et puis quoi encore ? On se croirait dans un film pour enfant : il suffit de demander au méchant d’arrêter pour qu’il arrête ! Et depuis quand ça fonctionne qu’un harceleur arrête gentiment quand on lui demande ?

    Il s’agit d’une politique organisée, systématique de toutes les entreprises et services d’état. Les suicides ont été connus pour France Télécom, Renault, les hôpitaux, l’Éducation nationale, depuis des années. Et la même politique est menée. Toutes les grèves tenues ou organisées par les syndicats depuis des années, particulièrement au niveau national on eu le même effet : échec du monde du travail, renforcement de la bourgeoisie. Le seul mouvement qui a abouti ces dernières années a été réprimé dans le sang. Le mouvement des Gilets Jaunes a été discrédité par les syndicats et tous les partis politiques. Pourtant, grâce à lui, une défiscalisation des primes a eu lieu et nombre d’entreprises on filé du fric à leurs salariés. La bourgeoisie a peur elle achète le monde du travail. On distribue des miettes on recule les attaques contre les retraites, mais le cap reste le même : harceler, pousser à la dépression, au suicide. Et on demande maintenant que l’état propose : « l’organisation d’un travail plus collectif et à des rythmes plus respectueux de la qualité de vie au travail ». Ce type de revendications, auprès de l’employeur criminel ne peut qu’aboutir à encore plus de flicage. Et là, non plus par les garde-chiourmes directement, mais par une organisation horizontale d’espionnage et de flicage des salariés entre eux ! Un peu comme la Stasi qui faisait participer la société civile à la surveillance des citoyens entre eux. En clair, le communiqué syndical, évitant d’analyser l’état des lieux d’une situation organisée par l’employeur et par la classe capitaliste, abouti tout simplement à proposer que l’état organise le travail comme sous Vichy !

    « Communiqué commun des organisations Sgen-CFDT, FSU, UNSA-Education, FERC-CGT, SUD-Education
    Communiqué
    Nos organisations syndicales, FSU, UNSA-Education, SGEN-CFDT, FERC-CGT et SUD-Education ont adressé, le 8 octobre dernier, un courrier au Ministre de l’Education nationale à ce jour sans réponse. Elles lui demandaient des actes suite au malaise, à l’émotion et à la colère exprimées par les personnels après l’acte dramatique de Christine Renon.
    C’est pour exprimer fortement nombre de revendications que ces organisations syndicales appellent à faire du 6 novembre prochain une journée de mobilisation (rassemblements, conférences de presse, demandes d’audience…).
    Elles demandent :
    une réelle amélioration des conditions de travail des directeurs et directrices d’école, des enseignant-es et de tous les personnels qui font vivre les écoles, les établissements et les services,
    une meilleure reconnaissance de leurs professionnalités,
    des mesures pour garantir la santé, la sécurité et le bien-être au travail et le développement des services de médecine de prévention,
    une organisation moins verticale et moins injonctive des écoles, établissements et services. L’organisation d’un travail plus collectif et à des rythmes plus respectueux de la qualité de vie au travail,
    les moyens utiles indispensables au bon fonctionnement des écoles, des établissements et des services ainsi que les créations d’emplois nécessaires pour l’ensemble des personnels.
    Enfin, ces organisations syndicales dénoncent, une nouvelle fois, la suppression programmée des CHSCT qui aggravera la prise en charge de celles et ceux qui sont en souffrance.
    Les Lilas, 17 octobre 2019 »

    Voir ici : https://www.sudeducation.org/Appel-commun-au-6-novembre.html

  • Et les suicides d’étudiants démunis ou de salariés, de chômeurs continuent ! C’est ce monde qui est désespérant pour les plus démunis et pour tous les exploités, même ceux qui sont devant un clavier !!!

  • La responsabilité de l’administration a été reconnue dans le suicide de Christine Renon, cette directrice d’école de Pantin (Seine-Saint-Denis) qui avait dénoncé dans une lettre ses conditions de travail avant de se donner la mort. Le 23 septembre dernier, son corps était retrouvé dans le hall de son école maternelle de Pantin. C’est une décision « coutumière » dans ce genre de circonstances selon le ministère

    Dans un courrier envoyé, deux jours avant son suicide, à de multiples destinataires, cette femme de 58 ans mettait en cause l’Education nationale et ses conditions de travail, détaillant « son épuisement », la solitude des directeurs, ou encore les réformes incessantes et contradictoires.

    « Tout ce que Christine Renon a dénoncé est reconnu »

    Selon un communiqué du Snuipp-FSU (premier syndicat du primaire) en Seine-Saint-Denis, la direction des services départementaux de l’Education nationale a reconnu, dans un courrier adressé à sa famille le 11 décembre, « l’imputabilité au service » pour son décès.

    « Cela veut dire que l’administration est reconnue responsable du décès de Christine Renon », a expliqué à Marie-Hélène Plard, cosecrétaire départementale du syndicat.

  • Dans l’enseignement, Blanquer et ses séides affichent le même mépris de classe en pénalisant des enseignants coupables de s’être rendus à un hommage public rendu à Christine Renon, la directrice d’école qui s’était suicidée en dénonçant ses conditions de travail. Le 3 octobre 2019, dans une importante manifestation, de très nombreux enseignants se rassemblent, choqués et en colère, devant le rectorat de Bobigny. Leur collègue, C Renon, directrice d’école vient de mettre fin à ses jours, expliquant dans une lettre les raisons de son terrible geste par ses conditions de travail. Ce rassemblement avait lieu alors qu’un CHSCT extraordinaire se tenait, à la demande des syndicats pour que ce suicide soit reconnu comme causé par le travail. Eh bien les enseignants présents ce 3 octobre ont été sanctionnés. Le ministre Blanquer et ses recteurs et autres Dasen (dont on vient d’apprendre qu’ils touchent des primes de 50 000 € pour massacrer l’Éducation Nationale en appliquant avec zèle les contre-réformes préparant sa privatisation) ont eu la morgue de retirer un jour de paye à ces enseignants.

  • Reçu ce message sur la liste Auber en colère. Il semble que ce soit un message qui transite via Sud Education.

    Un message des collègues de Pantin qui concerne aussi Aubervilliers. Si des profs ou des parents d’élèves d’Aubervilliers souhaitent s’y rendre ce serait une très bonne chose ! N’hésitez pas !

    Bonjour
    Le collectif Christine Renon de Pantin qui regroupe des enseignants et des parents d’élève (beaucoup de parents d’élèves)
    souhaite inviter les différents collectifs de Parents et d’enseignants du 93 mercredi 5 février à la salle André Breton à 19h ( 25 rue du pré St Gervais métro Hoche) pour échanger et proposer une marche départementale à la date "anniversaire" de la mort de Christine Renon en faisant le lien avec les lycéens tués des Lilas, Aubervilliers, St Ouen. Ce serait samedi 28 mars.
    Elle partirait des Lilas pour finir à D’Alembert à Aubervilliers par une conférence de presse /meeting qui porterait sur le fait qu’il n’y a eu aucun réponse politique et institutionnelle à la mort de Christine et les questions soulevées dans sa lettre.
    L’idée étant de mettre en avant l’absence de moyens pour l’éducation dans le 93, la politique éducative qui met les personnels en danger et les dépossèdent de leurs missions, l’abandon de la jeunesse du département en général.

    Solidairement
    Sabine (professeure du 1er degré à Pantin)

  • Bonjour,

    Une collègue de Pantin est convoquée à la DSDEN mardi 25 février suite à des remarques qu’elle a faites au représentant de la mairie de Pantin concernant les rythmes scolaires et le suicide de Christine Renon.

    Un rassemblement est organisé pour la soutenir contre cette attaque de la municipalité de Pantin.

    Communiqué intersyndical du 17 février 2020

    Une collègue de Pantin convoquée mardi 25 février par la DSDEN

    Cette convocation initialement prévue le 9 janvier a été reportée 2 fois. Elle lui est parvenue sans aucun motif sur l’objet de cette convocation.
    A la demande de la collègue, l’IEN de Pantin a indiqué qu’il s’agissait de l’entendre pour évoquer son point de vue sur « les relations avec la mairie ».

    Il semble que cette convocation fasse suite à une intervention en conseil d’école, adressée au représentant du maire, à propos d’une motion sur le retour à la semaine de 4 jours et suite au décès de Christine Renon.

    Dans sa réponse écrite au conseil d’école, le maire et son adjoint à l’éducation indiquent : « Enfin nous tenons à préciser que les propos à l’égard des élus, tenus par un enseignant pendant le conseil d’école ne sont ni dignes ni acceptables, ils ont fait l’objet d’un signalement auprès des autorités compétentes. »

    Ces propos sont abusifs et dénigrants.

    Les enseignant.es comme les parents présents au conseil d’école n’ont pourtant pas entendu, les propos qui lui sont prêtés.
    Cette convocation s’inscrit dans un cadre global de relations tendues et très détériorées entre la mairie de Pantin et l’ensemble des personnels enseignants de la ville de Pantin. Cette dégradation des relations avec la municipalité étant attestée par le rapport de l’IGESR qui a fait suite au suicide de Christine Renon.

    Ce que la DSDEN ne peut ignorer.

    Dans un contexte où l’émotion reste vive sur la ville de Pantin suite au suicide de Christine Renon que la collègue connaissait depuis plus de 15 ans, cette convocation nous interroge sur son motif et ne laisse pas présager d’une amélioration et d’un apaisement de ces relations avec la mairie et ses élu.es en particulier, pour des sujets telles que l’organisation du temps scolaire qui est un sujet pour lequel les conseils d’école sont compétents pour émettre un avis.

    Malgré nos demandes d’annulation et la nécessité de rappeler à la municipalité de Pantin les limites statutaires des prérogatives qui incombent à ses élu.es dans leurs échanges avec les personnels de l’éducation nationale et de faire respecter leurs droits en tant que fonctionnaire d’état, le directeur académique maintient cette convocation.

    L’intersyndicale appelle à un rassemblement devant la DSDEN 93

    mardi 25 février à partir de 16 h 30

    afin de soutenir notre collègue lors de sa convocation.

  • Un compte rendu d’enquête EN est critiqué par un syndicat :

    https://www.sudeducation93.org/Rapport-d-enquete-sur-le-suicide-de-Christine-Renon-La-contre-analyse-de-Sud.html

    Rapport d’enquête sur le suicide de Christine Renon : La contre-analyse de Sud éducation 93
    Article publié le 14 septembre 2021

    Le rectorat de l’académie de Créteil a rendu public le rapport d’enquête sur le suicide de notre collègue Christine Renon le 7 juillet 2021, jour des vacances scolaires. Sud éducation 93 propose son analyse des conditions de l’enquête, de la méthode et de ses conclusions.

    "Monsieur l’inspecteur, Mesdames et Messieurs les Directeurs,

    Aujourd’hui, samedi, je me suis réveillée épouvantablement fatiguée, épuisée après seulement trois semaines de rentrée.[...]"

    "[…] Je laisse à la cellule de l’éducation nationale le soin de gérer au mieux le mal-être qui va suivre suite au choix du lieu de ma fin de vie …"

    Rappel du fait et de ses suites

    Le 21 septembre 2019, Christine Renon directrice de l’école Méhul à Pantin, se suicide dans son école, un samedi. Son corps est retrouvé le lundi matin, à l’ouverture de l’école.

    Elle a envoyé une lettre à chacun⋅e de ses collègues directeurs·trices de Pantin et à sa hiérarchie, la veille de son suicide. Elle y explique les raisons de son geste. Elle y retrace la série de problèmes qu’elle a rencontrés depuis la rentrée et l’absence de réponses institutionnelles, malgré ses alertes. Ses collègues directeurs⋅trices d’école reçoivent cette lettre le mardi 24 septembre.

    Le mercredi 25 septembre, les directions d’école sont invitées à se réunir par l’inspecteur de circonscription avec le Directeur Académique des Services Départementaux de la Seine Saint Denis (DASEN). Après quelques minutes d’activation du protocole compassionnel de circonstance pour assurer les directeurs⋅trices du soutien de l’éducation nationale, le DASEN demande aux directeurs·trices de remettre la lettre à la police car elle ne doit pas être rendue publique. La lettre est finalement diffusée via les réseaux sociaux le soir-même.

    Les directions d’école ont prévu de faire un rassemblement le lendemain à la mémoire de Christine Renon. Elles en sont dissuadées par la DSDEN : la famille pourrait s’opposer et attaquer juridiquement. Les directions d’école demandent alors à la DSDEN d’informer la famille du rassemblement. Cela n’est pas fait. Les contacts entre les directions d’école et la famille de Christine sont établis hors voie hiérarchique.

    Le jeudi 26 septembre, Jean Michel Blanquer se rend à l’école Méhul pour rencontrer les enseignant⋅es de l’école. Cette visite n’est pas médiatisée. Alors qu’on lui reproche son silence depuis l’annonce du suicide, il déclare « [être] allé à l’écoute des équipes. Un questionnement est apparu, que nous avions déjà identifié : celui d’une évolution de la gouvernance du premier degré et la place du directeur d’école. »

    L’administration pressée d’ouvrir une enquête face à une mobilisation historique

    Le rassemblement de plusieurs centaines de personnes, prévu le jeudi soir devant l’école Méhul a bien lieu. Le samedi 28 septembre, une nouvelle manifestation, organisée par l’assemblée générale des parents et des enseignant·es de la ville avec l’intersyndicale du 93, réunit à nouveau plusieurs centaines de personnes, malgré la pluie. La municipalité est sifflée et doit s’exfiltrer.

    La semaine suivante, le 3 octobre, la profondeur du malaise des enseignant·es et des directions d’école est telle que le Comité d’Hygiène, de Sécurité et des Conditions de Travail (CHSCTD) est réuni sous la pression des organisations syndicales et des personnels. La reconnaissance de l’acte suicidaire en accident de travail et l’ouverture d’une enquête y sont votés à l’unanimité. Pour la première fois, les données concernant les suicides sur le lieu de travail « éducation nationale » ou lui étant imputables y sont révélées : 58 suicides et 21 tentatives pour l’année 2018-19.

    Une grève massive rassemble plusieurs milliers d’enseignant·es du 93 et de l’ensemble de la France. Plus de la moitié des écoles du département sont fermées.

    L’enquête entravée dès sa mise en place

    Il faut attendre septembre 2020, soit 1 an, pour que le CHSCTD acte le recours à un cabinet d’expertise indépendant pour assister ses délégué·es dans leur enquête. Le cabinet SECAFI est choisi unilatéralement par l’administration pour former les représentant·es du CHSCTD et les outiller sur le protocole à mettre en œuvre. La composition de la délégation est limitée en nombre. Les personnes ayant pu avoir un rapport professionnel direct avec Christine Renon et les parents d’élèves élus qui la connaissaient bien, ne sont pas sollicités.

    Les deux derniers IEN de Pantin, ses supérieurs hiérarchiques directs, refusent de répondre. L’accès à la boite mail de l’école et les échanges avec les IEN ne sont pas recherchés.

    La mairie de Pantin pourtant mentionnée dans la lettre de Christine Renon comme co-responsable de certains dysfonctionnements n’est pas auditionnée et refuse que ses employés municipaux répondent.

    Le 17 décembre 2020, un pré-rapport rédigé par le cabinet SECAFI est présenté aux membres du CHSCTD. Le rapport final, accompagné de propositions et préconisations doit être présenté en CHSCTD. La DSDEN annonce qu’il sera présenté en CHSCT Académique…où Sud Éducation, n’ayant pas de siège, ne peut qu’être « invité » et n’a pas le droit de vote. L’intersyndicale demande à convoquer un CHSCTD extraordinaire, ce qui lui est refusé. Elle demande alors de l’ajouter à l’ordre du jour du CHSCTD ordinaire du 26 avril (initialement prévu le 15 avril).

    La lettre de Christine Renon, absente

    Cette pièce maîtresse fait partie du « corpus documentaire » (liste des documents à analyser lors de l’enquête). Christine Renon interroge l’administration sur sa responsabilité dans la dégradation des conditions de travail : "[…] Il n’y a que les Inspecteurs⋅trices généraux⋅les qui annoncent en réunion la voix légère que les directeurs ont de très lourdes responsabilités et qu’il vaut mieux être à leur place qu’à la nôtre, mais comment pensent-ils à améliorer nos conditions d’exercice ? [...]"

    Elle pointe les causes de la pénibilité de son travail et de celui de ses collègues : rythmes scolaires qui épuisent et qui ont fait fuir de nombreux·ses collègues expérimenté·es de la ville de Pantin, turn-over des IEN, gestion catastrophique des ressources humaines, heures supplémentaires non rémunérées, tâches administratives lourdes et inutiles, absence ou manque d’outils professionnels fournis par l’employeur dans l’Education Nationale.

    Elle dénonce les réformes néo-libérales successives qui détruisent le service public d’éducation et détériorent les conditions de travail des enseignant·es et d’apprentissage des enfants : réforme des rythmes scolaires inégalitaires et laissés à la responsabilité des mairies, APC qui ne respectent pas le rythme des enfants et ne permettent pas de les faire progresser, manque de moyens de remplacement, menaces permanentes de fermeture de classe, culture de l’évaluation dès la maternelle.

    Elle fait part de la détresse de directions d’école, en première ligne et livrées à elles mêmes :

    "[...]Mais les Directeurs sont seuls ! Seuls pour apprécier les situations, seuls pour traiter la situation car les parents ne veulent pas des réponses différées, tout se passe dans la violence de l’immédiateté.[…] les soucis depuis bien avant la rentrée se sont accumulés, c’est le sort de tous les directeurs malheureusement.[…] on leur en demande de plus en plus sans jamais les protéger. […] Je dois dire que je n’ai pas confiance au soutien et à la protection que devrait nous apporter notre institution ».

    Elle témoigne de son état de santé dégradé par ces conditions de travail et « la perspective de devoir attendre plusieurs jours pour voir mon médecin. » Difficile de ne pas faire le lien avec l’état de la médecine de prévention dans notre département...

    Elle dénonce la politique « pas de vague » de l’institution dans la gestion des violences faites aux enfants et combien dans ces situations, il ne s’agit pas pour l’institution de protéger les enfants ou les enseignant·es mais bien de protéger son image.

    Des documents accablants pour l’administration, évacués

    Christine Renon a laissé un autre écrit, transmis par son frère à l’administration et versé au dossier administratif de la victime : « Ma rentrée et les trois premières semaines... »,

    Elle y relate l’accumulation de faits qui, avant même la pré-rentrée la mettent dans un état de stress intense : les postes d’enseignant·es non pourvu·es, la menace de fermeture d’une classe à la rentrée, le déménagement de salles dans l’école, des faits d’attouchements entre élèves à l’extérieur de l’école, les problèmes de bâtiments dans la cour, la livraison tardive de matériel scolaire. Dès la rentrée, les problèmes s’intensifient. Elle se retrouve seule à gérer deux faits d’attouchements, survenus cette fois dans l’école. Elle écrit sa solitude, son absence de formation à la gestion des informations préoccupantes et le manque de soutien.

    Elle mentionne une lettre, qu’elle a envoyée à l’Inspecteur… mais la délégation d’enquête n’a pas eu l’occasion d’avoir entre les mains.

    Une méthode d’analyse rudimentaire

    Le rapport s’appuie sur les travaux de Jennifer White, psychologue spécialiste de la prévention du suicide chez les enfants et adolescents, qui définit des facteurs de risques suicidaires prédisposant certains individus au suicide…. certains individus, comme Christine Renon ?

    Le lecteur est prévenu d’emblée, que le rapport « s’appuiera exclusivement sur des faits" et "écartera les interprétations". Ce qui expliquerait l’absence de référence à la lettre de Christine Renon ? L’absence de référence aux entretiens et témoignages ? Que l’on ignore les problématiques locales, et les relations exécrables entre la mairie, les directions et les enseignant·es ? Que le rôle de l’employeur dans l’organisation du temps de travail ne soit pas un sujet ? Que l’on se contente des « faits » sans jamais chercher à les expliquer, les analyser, en comprendre les causes ?

    On constate par exemple, que la boite mail de l’école est inopérante alors que rien n’a été fait pour avoir accès à cette boite mail. Des réponses totalement fantaisistes sont apportées par la DSDEN du 93 pour justifier de l’impossibilité d’accéder à son contenu, dont l’éducation nationale est pourtant propriétaire.

    Autre « fait » : la seule longue absence non liée au travail, sans commentaire. Que conclure ? Que pas d’absence = bonnes conditions de travail ? Le présentéisme est précisément, une des manifestations de la souffrance au travail. Une étude sérieuse ne peut se contenter de conclure quoi que ce soit à partir du nombre de jours d’absence dans un département tellement sous-doté en médecin·e de prévention (1 pour 11 000 enseignant·es), que ses agent·es n’ont pas de rendez-vous tous les 5 ans comme prévu par la loi. Comment ne pas penser que ce drame aurait été évité si Christine Renon avait bénéficié d’une médecine de prévention digne de ce nom ?

    Le rapport conclut avec une liste des préconisations ou « plan d’actions », inventaire de vœux pieux qui neutralisent les responsabilités institutionnelles.

    La réponse de l’administration aux directions d’école : Plus de missions, plus de hiérarchie

    Après le suicide de Christine Renon, des demandes de mesures et de réponses concrètes pour alléger les missions des directions d’école et améliorer leurs conditions d’exercice sont formulées de toute part. En vain.

    En mai 2020, en pleine crise sanitaire, la députée Cécile Rilhac LREM propose une loi créant la fonction de directeur·trice d’école. Pourtant, quelques mois auparavant, son amendement pour inscrire dans la loi " pour une école de la confiance ", la création " d’établissements publics des savoirs fondamentaux " où directeurs·trices d’école deviendraient des adjoint·es des chef·fes d’établissement, n’avait pas abouti suite à la mobilisation des personnels.

    Le 10 mars 2021, le Sénat adopte en première lecture la proposition de loi Rilhac « créant la fonction de directrice ou de directeur d’école » votée à l’assemblée nationale le 24 juin 2020. Il amende, avec la bénédiction du ministre de l’Éducation Nationale la loi en y ajoutant que « le directeur dispose d’une autorité fonctionnelle permettant le bon fonctionnement de l’école et la réalisation des missions qui lui sont confiées ». Une attribution à laquelle l’Assemblée Nationale avait pourtant renoncé. Les directeurs·trices d’école se voient ainsi doté·es d’une autorité fonctionnelle et d’une délégation de compétences de l’autorité académique mettant fin à plusieurs décennies de gestion collégiale de l’école. La loi devra repasser en seconde lecture à l’Assemblée Nationale, à une date qui n’est pas encore déterminée. On est donc loin, très loin de l’amélioration des conditions de travail des directions d’école.

    Sud éducation, pour une gestion collégiale des écoles

    La situation actuelle est loin d’être satisfaisante : d’un côté, des enseignant·es qui regrettent le manque de temps de concertation pour discuter collectivement des problèmes de l’école ; de l’autre, des directeurs et directrices d’école de plus en plus isolé·es et débordé·es.

    Pour Sud Éducation, la solution n’est pas de créer une hiérarchie entre les collègues d’une même école, mais dans des directions collégiales d’école, qui permettent une juste répartition des tâches, des relations de travail horizontales, la concertation des équipes. Pour Sud Éducation, il faut affirmer la gestion collective des écoles en conseil d’équipe. Cela doit être partie intégrante de la formation initiale des enseignant·es.

    Sud Éducation 93 revendique dans l’immédiat :

     un allègement des tâches administratives

     une définition claire des missions et responsabilités en termes de sécurité des DASEN, IEN et des collectivités

     une augmentation du temps de décharge, planifié à l’avance et indemnisé dans le cas où il n’aurait pas lieu faute de remplacements. Dans un souci de gestion coopérative et collective des tâches de direction, ce temps devrait pouvoir être partagé entre les collègues d’une même école en fonction des souhaits exprimés : direction unique, co-direction, direction collégiale, direction alternée, etc.

    Sud Éucation 93 revendique à plus long terme :

     une autre organisation de l’école qui irait dans le sens d’une meilleure coopération au sein des équipes et, par conséquent, d’une réelle appropriation par chaque enseignant∙e du projet de son école.

     l’autogestion des équipes : le ou la directeur.trice est un membre à part entière de l’équipe enseignante. C’est donc en son sein qu’elle ou il doit être désigné∙e, par les personnes présentes, en fonction du contexte de l’école. Pour cela, il faut donner plus de pouvoir au conseil des maitre·sses et lui donner du temps de réunion pour s’organiser et faire le choix de sa direction. Cela implique que celui ­ci se positionne sur la répartition : du temps de décharge, des tâches prises en charge par la direction, de l’indemnité.

     la suppression des primes, qui n’allègent pas la charge de travail, et mettent les personnels en concurrence.

    A l’éducation nationale, on meurt de son travail, sur son lieu de travail, mais chut ...

    Le suicide de Christine Renon est un acte politique. L’éducation nationale l’a transformé en fait divers.

    Sud Éducation 93 poursuivra sa lutte pour des meilleures conditions de travail, pour une école et une société émancipatrices, plus justes et égalitaires, débarrassées de toutes les oppressions.

    "Je remercie l’institution de ne pas salir mon nom. Christine Renon, directrice épuisée"

    • Le présentéisme est précisément, une des manifestations de la souffrance au travail.

      A tous les travailleurs qui souffrent au travail, il faut dire et redire la phrase majeure de cette critique. Cette critique pointe magistralement la fausse enquête servant à couvrir l’institution Éducation nationale de ses crimes envers tous les suicides dont elle est responsable.

      Tous les rouages de l’administration relayant la volonté de casser les individus devront rendre des comptes !

      Le problème de Sud c’est son programme syndicaliste de réforme de l’Éducation sans casser l’appareil d’État.

      Une autre éducation et une autre instruction seront possibles quand on en aura fini avec toutes les institutions d’État (Police, armée, gendarmerie, gouvernement, parlements, justice), y compris l’Éducation nationale issue des lois de 1882.

  • Après l’expérience de la création du Collège Gisèle Halimi et du sabordage de la volonté d"une autre éducation, Sud veut encore croire à la possibilité de réforme de l’École de la République.

    Les camarades de Sud ont pleinement participé à cette expérience d’un collège respectant les élèves, évitant les sanctions proposant des conseils d’élèves.

    Cependant, ces méthodes d’inspirations de Célestin Freinet et Fernand Oury ne tiennent pas compte d’une chose fondamentale.

    L’Éducation d’État a poussé Freinet à la démission, parce que Freinet a laissé passer un article d’élève dans un journal de classe qui critiquait le Maire de la commune où Freinet exerçait.

    Oury recommandait à ses collègues avec qui il s’organisait d’éviter de se faire trop connaître auprès de la hiérarchie dans les méthodes de pédagogie institutionnelle appliquées dans leurs classes.

    C’est pour cela que Oury a pu tenir. Cela n’a rien à voir avec le prétendu héroïsme d’un Oury contre un Freinet.

    Les deux étaient communistes, d’inspiration soviétique que seuls défendaient les trotskystes après 1927-1933.

    Les militants de Sud croient à la possibilité de développer une école alternative au sein de la République bourgeoise et de son école répressive.

    En cela, ces camarades plein d’énergie et d’illusions se fourvoient depuis trop longtemps. Ils s’épuisent dans des combats qui ne les mènent nulle part ailleurs qu’à la répression d’État.

    Un autre école est possible : oui ! une autre éducation est possible : oui ! Mais il faut pour cela détruire toutes les institutions bourgeoises : parlements, gouvernement, police, armée, gendarmerie, justice, et surtout, la plus importante des institutions relayant l’idéologie bourgeoise : l’École de la République depuis la maternelle jusqu’à l’Université et ses grandes écoles.
    Il faudra remplacer ces institutions par une école qui forme à la prise de décision collective dès le plus jeune âge, en lien avec les enfants et adolescents plus âgés.

    La figure du Maître ou de la Maîtresse ne devra plus avoir lieu dans les écoles-casernes de la République bourgeoise. Le rôle des adultes devra servir d’encadrement technique. Le rôle politique doit être donné aux élus adolescents représentant les comités d’enfants et d’adolescents au sein des établissements d’instruction.

    L’instruction aura pour fondement l’apprentissage à l’économie et à la production en organisant des ateliers de travaux manuels : forge, menuiserie, charpenterie, électricité, électronique, par exemple, en même temps que les savoirs intellectuels fondamentaux : langues, lecture, calcul, philosophie, critique de l’économie politique, littérature, histoire, géographie, sans fermeture ni exhaustivité de ces listes.

    Ce programme d’instruction ne peut être réalisé au sein de l’École de la République. Il faut fermer cette institution, licencier sans exclusion tous ses personnels déformés par une machine répressive, et réemployer les volontaires d’un autre programme d’instruction. Il faut réquisitionner les établissements scolaires et universitaires, en faire l’école des enfants et des adolescents, créer des soviets d’enfants et d’adolescents qui participent à la vie de leur instruction contre l’asservissement proposé de l’école actuelle.

    C’est le fondement d’une autre instruction liée à une société qui recherche son émancipation.

  • Le seul plan d’urgence pour l’École : organiser des comités pour fermer l’Éducation nationale, licencier tous les personnels, et créer des écoles au volontariat d’un engagement au sein de Fédérations de communes révolutionnaires.

    Le seul programme à proposer pour l’organisation et l’instruction de la jeunesse doit s’inspirer de la Colonie Gorki fondée sous la direction de Anton Anton Semionovitch Makarenko.

    Les élèves étaient des pupilles, en internat, ils organisaient sous la responsabilité de quelques éducateurs, avec des conseils et détachements une hiérarchie de commandant adolescents élus et révocables par leurs camarades.

    La seule éducation qui permettra de casser toutes les velléités de détruire l’individu propre à l’École de la République, ne peut et ne doit s’inspirer que de telles expériences. Cette expérience a gêné le stalinisme. Makarenko a démissionné suite à l’épuisement de son combat contre la bureaucratie triomphante. C’est pourquoi le témoignage de Makarenko est si fondamental.

    Rappelons que « l’École de la République » a été créée après les massacres de la semaine sanglante, après les déportations de milliers d’enseignantes de la commune comme la célèbre Louise Michel.

    Durkheim prétendait que l’école était la « socialisation systématique de la jeune génération ». Par cette prétendue « socialisation », il fallait entendre toutes les brimades des Gavroche de l’époque. Cette socialisation bourgeoise signifiait et signifie encore aujourd’hui mise au pas, asservissement, apprentissage de la soumission.

    Rappelons que le personnage de Hugo, Gavroche, est présent sur les barricades des révoltes parisiennes. Dans Les Misérables, Gavroche n’a pas la taille pour tenir le fusil de ses cousins et grands frères. Il peut malgré tout remplir un rôle fondamental : il recharge les fusils en insérant les cartouches une à une.

    La bourgeoisie sait historiquement comme actuellement le rôle fondamental de fossoyeur de leur classe que peuvent être les jeunes et les très jeunes prolétaires.

    Le rôle de « l’École de la République », sous la troisième, la quatrième, et la cinquième République, est de casser toute possibilité d’organisation autonome et révolutionnaire de la jeune génération.

    Proposer des plans de réforme de l’Éducation nationale qui a brimé depuis 1882 tant d’enfants, d’adolescents, d’adultes et d’étudiants, profs, soignants, médecins, psy, infirmiers ou administratifs ne servira qu’à laisser les criminels au pouvoir.

    Alors qu’il s’agit aujourd’hui plus que jamais de donner le pouvoir aux gosses en les organisant dès l’apprentissage de la lecture pour qu’il puissent prendre leur destin en mains et s’organiser en conseils d’enfants et d’adolescents.

  • Facile quand on est a l extérieur de l enceinte des établissements de reclamer le licenciement des profs. Vas le dire devant une grille ou dans une AG..et on verra si le reste de ton discours est audible.
    Franchement tu dérailles un peu...

  • Tes derniers écrits, cher Kletz contiennent un point plus que litigieux.

    En effet, écrire :

    « licencier sans exclusion tous ses personnels déformés par une machine répressive »,

    Ou encore « Le seul plan d’urgence pour l’École : organiser des comités pour fermer l’Éducation nationale, licencier tous les personnels, et créer des écoles au volontariat d’un engagement au sein de Fédérations de communes révolutionnaires. »

    Tous ces licenciements imaginaires bidons, c’est nul et ça discrédite malheureusement du coup tout le reste de ton école qui se voulait utopiste révolutionnaire ! Supprimer l’école de classe, comme supprimer le salariat, ce n’est pas licencier les salariés !

    Tu aurais licencié la directrice avant qu’elle ne se suicide !

    • Merci de cette remarque concernant le terme de licenciement.

      En effet, le mot licenciement est bien loin d’être adapté à la suppression du salariat. Le licenciement est précisément ce qui supprime les conditions de vie d’un individu. Ce n’est pas le but du communisme, ni de la révolution, ni de la suppression de l’état bourgeois. Ce mot est donc contraire aux perspectives que je défends.

      Il reste donc à réfléchir à la manière de mener la suppression d’une instance d’état. Une telle suppression nécessitera de se pencher sur la question de savoir à qui confier l’instruction selon les principes et les idées directrices que j’évoquais.

      Je reviendrais très probablement sur la question de la suppression des instances d’état, car vos remarques m’ont fait réfléchir à cette question concernant les institutions d’état bourgeois à supprimer, telles que : gouvernement, parlements (sénat, assemblée nationale, conseils municipaux, départementaux, régionaux), police, armée, gendarmerie, justice.

      Je tiens également à dire que ces remarques et perspectives que je défends, il n’est pas tout-à-fait adapté de dire qu’elles sont utopiques. En effet, c’est par l’étude de longue date de l’expérience de la colonie Gorki que ma pensée d’une instruction communiste s’est forgée. Sans cette expérience, j’aurais été bien en peine d’y réfléchir et d’élaborer des choses aussi précises.

  • L’utopisme n’est pas péjoratif pour des marxistes. Cela signifie seulement que la thèse en question vise à transformer de manière socialiste la société sans référer à une révolution sociale réalisée par les prolétaires eux-mêmes.

    Ceci dit, les Etats ouvriers réels n’ont jamais licencié les fonctionnaires mais leur ont proposé de participer à l’ordre nouveau.

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