Accueil > 02 - Livre Deux : SCIENCES > Réchauffement anthropique ou pas ?

Réchauffement anthropique ou pas ?

jeudi 27 mai 2010

L’évolution de la température du globe

.

.. Et ces dernières années ?

en haut les mesures et en dessous les projections théoriques des prétendus partisans du réchauffement :

Et le lien prétendu entre réchauffement et CO² anthropique ?

Observez bien car la chose est ténue bien que visible. On constate que les courbes en rouge (la concentration de gaz carbonique) sont légèrement mais systématiquement décalées vers la droite par rapport aux courbes en bleu (la température). Cette impression visuelle a bien sûr été confirmée par des études statistiques approfondies. Autrement dit, et je ne vois pas comment on peut sortir de là, la variation de température a précédé ( de quelques 800 ans, quand même !) pendant ces quatre cent mille ans, la variation de la concentration de gaz carbonique. Personne, même pas les "effet-de-serre-réchauffistes" ne conteste plus cette évidence expérimentale même si Al Gore continue de l’ignorer dans son célèbre opus "an unconvenient truth". Il est donc impossible d’affirmer que c’est le CO2 qui est la cause du réchauffement climatique. Plutôt doit-on en conclure que c’est l’inverse : Lorsque la température augmente, il en résulte un accroissement de la proportion de CO2 dans l’atmosphère.

Dans « Nouveau Voyage au centre de la Terre » (1)., le géophysicien Vincent Courtillot critique la thèse largement admise sur les causes du changement climatique

Le Nouvel Observateur.Selon vous, depuis une dizaine d’années, la température moyenne de la planète est... en baisse ?
Vincent Courtillot. C’est sûr, attesté, personne ne peut le nier : la température moyenne baisse depuis 1998, date d’une valeur maximale qui n’a plus été retrouvée. On ne peut pas en déduire que le réchauffement observé depuis un siècle et demi ne va pas se poursuivre : ce réchauffement moyen a toujours été très irrégulier, en dents de scie, et variable en fonction des régions. Après cet épisode, la température moyenne va peut-être recommencer à monter, ou la baisse se poursuivre un certain temps. On ne peut pas savoir. On peut juste remarquer que, depuis une dizaine d’années, l’activité du Soleil est en baisse avec, depuis plus d’un an, presque plus une tache sur la surface de l’astre. Alors il y a peut-être une corrélation. La seule certitude, c est que le gaz carbonique et l’effet de serre ne peuvent pas être seuls en cause : à l’échelle globale, la température avait déjà baissé entre 1940 et 1970, sans que pour autant le taux de CO2 atmosphérique ait cessé de croître. Grâce à Emmanuel Le Roy Ladurie, on sait aussi que, dans un passé pas si lointain -entre les années 900 et 1100 -, la Terre était au moins aussi chaude qu’aujourd’hui.

N. O.- Des chercheurs ont montré que, dans l’histoire climatique de la planète, l’augmentation du taux de gaz carbonique a généralement suivi de mille ans - et non pas précédé - celle de la température.

V. Courtillot. - Il s’agit d’une loi physicochimique : plus la température monte, moins l’eau est capable d’absorber des gaz en solution. Quand ça chauffe, les océans relâchent du CO2. Ce n’est pas le gaz carbonique qui module en premier ressort les variations de la température, mais plutôt le Soleil ( parce que l’orbite de la Terre varie très légèrement sous l’influence de l’attraction de planètes géantes) qui entraîne des variations de température de l’atmosphère et - avec un certain décalage - de l’océan. Quand ce dernier est réchauffé, il dégaze du CO2 comme une bouteille d’eau pétillante ; quand il se refroidit, il dissout une quantité plus importante de gaz et en appauvrit l’atmosphère.

N. O. - Vous niez donc le phénomène actuellement invoqué - que vous qualifiez de « politiquement correct » - de réchauffement causé par le CO2 anthropique ?
V. Courtillot. - Non. Car il n’est pas impossible que ce phénomène nouveau contribue au réchauffement constaté. J’ai tendance à le considérer comme relativement mineur, même si je peux me tromper. De toute façon, il n’est probablement pas seul en cause. Le climat terrestre est soumis à de nombreux facteurs, dont l’activité solaire, qui a été à mon avis sous-estimée, et commence à être réévaluée : sur les cent dernières années, la lente évolution de la température moyenne peut être corrélée avec l’évolution du Soleil (mesurée par exemple par le nombre des taches à sa surface). Jamais le climat terrestre n’est resté stable sur de longues périodes. On note un petit nombre de grandes glaciations, assez régulièrement séparées par des périodes d’environ 100 000 ans. Dans l’intervalle de ces glaciations, la Terre a été le plus souvent une planète chaude - parfois plus qu’aujourd’hui.

N. O.- Ces fluctuations climatiques étant naturelles et inévitables, il n’y aurait pas lieu de prendre des mesures pour, par exemple, diminuer les émissions de CO2 ?
V. Courtillot. - Peut-être que si, mais pour d’autres raisons. Les réserves de combustibles fossiles n’étant pas inépuisables, il est sage d’apprendre à s’en passer. Mais le réchauffement intense que l’on nous annonce n’est pas certain. Les prévisions du Giec sont trop souvent basées sur des modèles mathématiques nourris de données imprécises et incomplètes. Et si le réchauffement devait se poursuivre selon ces prévisions douteuses, au lieu d’en dénoncer toujours les inconvénients, on devrait également songer aux avantages comme un accroissement de la production agricole. Le CO2 accélère la croissance des plantes, ce qui devrait permettre de nourrir davantage de monde. Le niveau de la mer monte (très modérément et très régulièrement) depuis cent ans. Rien ne permet donc de craindre que cette hausse dépasse 25 ou 30 centimètres d’ici la fin du siècle - pas de quoi s’affoler vraiment. Bref, l’humanité se trouve face à des problèmes beaucoup plus angoissants que le réchauffement climatique. Citons le traitement des déchets massifs, dans des civilisations de plus en plus urbaines. Ou encore l’accès à l’eau potable, qui constitue l’enjeu le plus redoutable de ce XXIe siècle. Là se situent les vrais défis qui devraient nous mobiliser de toute urgence, et pour lesquels les géologues sont susceptibles de devenir des fournisseurs de solutions.

N. O.-Justement, vous êtes géologue, spécialiste de la « Terre solide » comme vous dites, et surtout de ses grandes profondeurs. C’est pourquoi certains vous reprochent de vous mêler de climatologie.
V. Courtillot. -Je crois avoir contribué avec mes collègues à suggérer que les phénomènes qui se déroulent dans les grandes profondeurs - et même au centre de la Terre, avec le magnétisme du noyau - influencent le climat. La description de ces phénomènes profonds occupe les trois quarts de mon livre. Songez qu’on a pu relier chacune des quatre dernières grandes extinctions - dont l’une a concerné jusqu’à 99% des espèces vivantes, éradiquées assez brutalement - à de gigantesques éruptions volcaniques (les « traps »). Les incroyables quantités de laves ainsi crachées des entrailles de la Terre ont empoisonné l’atmosphère et modifié le climat pendant des milliers, voire des centaines de milliers d’années, notamment par leur teneur en soufre. On a retrouvé ces laves basaltiques épaisses de plusieurs kilomètres, solidifiées sur d’immenses régions, par exemple en Inde ou en Sibérie. Beaucoup plus récemment, en 1783, l’éruption du Laki, en Islande - une sorte de mini-trap -, a craché en moins d’un an 12 kilomètres cubes de lave, dont l’odeur sulfureuse a été reniflée au moins jusqu’au sud de la France. Je pense que le géologue a décidemment beaucoup à apporter à ceux qui étudient le climat...

(1) Odile Jacob.

Vincent Courtillot

Vincent Courtillot est directeur de l’Institut de Physique du Globe et membre de l’Académie des Sciences.

Messages

  • Eruption volcanique sans précèdent au fin fond du Pacifique.

    Se pourrait-il que de telles éruptions soient une cause de changement de teméprature de la planète ?

  • Ce qui est certain, c’est que les m^mes qui nous prédisent le réchauffement parlaient des risques imminents de la glaciation avec la même assurance pseudo-scientifique dans les années 70 !!!

    Michael Oppenheimer, Environmental Defense Fund, 1970 :

    “Le refroidissement rapide que la terre connaît depuis la deuxième guerre mondiale est cohérent avec la pollution de l’air associée avec l’industrialisation, la mécanisation, l’urbanisation et l’explosion démographique.”

    Paul Ehrlich,1969 :

    “Dans dix ans, toute vie animale importante dans la mer aura disparu. De grandes zones côtières devront être évacuées à cause de la puanteur du poisson mort”

    Et même, en 1976, soit 9 ans après, toujours le même Erlich :
    “ Cette tendance au refroidissement va réduire la productivité agricole pour le reste du siècle”

    Et encore Ehrlich, toujours aussi malthusien :

    “Je serais prêt à parier de l’argent que l’Angleterre n’existera plus en 2000.”

    "Donner à la société une énergie abondante serait la même chose que de donner une mitraillette à un enfant idiot " Ehrlich cité par R. Emmett Tyrrell dansThe American Spectator, September 6, 1992

    Eh bien, maintenant ce malthusien glaciaire est devenu un malthusien réchauffiste anthropique :

    "Du fait du réchauffement planétaire, des centaines de millions de personnes vont bientôt périr lors des désastres dus aux fumées de New York et de Los Angeles" et aussi que " l’espérance de vie des américains retombera à 42 ans en 1980 à cause d’épidémies de cancer"...

    Toujours très sûr de lui, Paul Ehrlich avait aussi prédit que certains métaux d’usage courant disparaîtraient, à court terme, du fait de l’épuisement des ressources. C’est alors qu’un économiste, Julian L. Simon, proposa un pari à Paul Ehrlich dans les colonnes du Social Quaterly Journal. Simon pariait que les prix de cinq métaux courants (chrome ; cuivre, nickel , étain et tungstène) diminueraient dans les 10 années à venir. Simon gagna le pari aisément et Ehrlich lui remit la somme de 576,07 dollars qui représente la différence entre les prix combinés des métaux en questions.
    De fait, et heureusement, toutes les prédictions d’Ehrlich se révélèrent erronées... Ehrlich fait actuellement des prédictions sur les conséquences du réchauffement climatique... Comme Al Gore et James Hansen aux USA, Jouzel et le Treut (avec Greenpeace) en france et Rahmstorf en allemagne...

    Georges Wald 1968 , prix Nobel de physiologie et de Médecine, déclarait que la fin du monde était pour 1985. En 1975, il consentit à repousser la date jusqu’en 1990. (The progressive, Décembre p. 22). Plus tard, il revint à sa première "prédiction" de la fin du monde pour 1985.

    Un livre (1977) : "Genesis Strategy, climate and global survival " par Stephen Henry Schneider qui prophétisait lui aussi avec beaucoup de schneidervéhémence, les graves dommages que subirait la planète du fait du nouvel âge glaciaire. Il est amusant (?) de noter que Schneider est à présent en tête des personnalités qui supportent la théorie du réchauffement climatique généré par les activités humaines. Il réclame à cors et à cris des mesures internationales sévères pour réduire les gaz à effet de serre. Dans les années 70, il conseillait de faire des stocks de boites de conserves pour résister au refroidissement. C’est le même qui déclarait en 1989, de manière péremptoire " Pour capturer l’imagination de la population, nous devons présenter des scénarios effrayants, proférer des affirmations simplistes et catastrophiques sans prêter attention aux doutes que nous pourrions avoir. Chacun d’entre nous doit choisir entre l’efficacité et l’honnêteté."
    NDLR : Il tempère cette déclaration inquiétante en ajoutant qu’il espère que ce sera les deux. Mais pour un scientifique la question de l’efficacité relève de la politique, pas de la science, et seule l’honnêteté est primordiale.

    jan77La National Academy of Sciences (Américaine), 1975

    "Le climat présente actuellement des symptômes alarmants. Il y a tout lieu de craindre que la Terre subira un refroidissement dramatique de ses températures au cours des cent prochaines années." En 2008, elle dit très exactement le contraire.

    Kenneth E. F. Watt, lors d’une conférence sur la pollution et le refroidissement de la planète, "Jour de la Terre" en 1970, repris par Lowell Ponte dans le livre intitulé “Le refoidissement” en 1976 :

    "En supposant que la tendance actuelle se maintienne, la Terre aura une température moyenne plus froide de quatre degrés en 1990 et de 11 degrés en 2000. Ces chiffres sont deux fois supérieurs au modèle d’une ère glaciaire".

    Du magazine américain Newsweek (28 avril 1975) , un texte à lire soigneusement parce qu’il nous rappelle quelque chose de très actuel :

    “Des signes de mauvaise augure montrent que les tendances météorologiques ont commencé à changer brutalement et que ces changements présagent une diminution radicale de la production alimentaire, avec de sérieuses implications politiques pour toutes les nations de la planète. La chute de la production de nourriture pourrait commencer bientôt (...) Les preuves de ces prédictions commencent à s’accumuler massivement (...)
    Pour les scientifiques, ces incidents, apparemment isolés, représentent les signaux avancés de changements fondamentaux dans le climat mondial. Le fait central est qu’après trois quart de siècle de conditions extraordinairement douces, le climat de la terre semble se refroidir. Les météorologistes ne sont pas d’accord sur la cause et la rapidité du refroidissement (...) mais ils ont presque unanimes sur le fait que cette tendance va réduire la production agricole pour le reste du siècle. Si le changement climatique est aussi profond que certains pessimistes le craignent, les famines qui en résulteraient pourraient être catastrophiques Un récent rapport de l’Académie des Sciences américaine (NDLR : Encore elle. Elle est actuellement à la pointe du réchauffement climatique.) avertit : “ Un changement climatique majeur pourrait forcer à des ajustements socio-économiques à l’échelle mondiale “(...) Une étude menée par Murray Mitchell de la NOAA ( NDLR : National Oceanic and Atmospheric Administration, le pendant américain de l’IPSL, l’Institut Pierre Simon Laplace des Sciences de l’Environnement dirigé par Jean Jouzel, représentant de la france au GIEC) révèle une chute d’un demi degré dans les températures moyennes de l’hémisphère nord entre 1945 et 1968 "...Plus grand sera le retard pris par les décideurs, plus il leur sera difficile de prendre les mesures nécessaires pour contrer ce changement climatique quand la dure réalité sera devant eux".

    Et encore, du même tonneau, des phrases que l’on répète de nos jours, dans un contexte inversé :

    Lowell Ponte en 1976 : "C’est une évidence brute : le refroidissement global de la planète représente pour l’humanité le défi le plus important qu’elle ait dû relever depuis dix mille ans, sur les plans social, politique et adaptatif. Votre engagement en faveur des décisions que nous allons prendre concernant ce problème est d’une importance vitale. Il s’agit de notre survie, et de la survie de nos enfants comme de toute l’espèce humaine."

Un message, un commentaire ?

modération a priori

Ce forum est modéré a priori : votre contribution n’apparaîtra qu’après avoir été validée par un administrateur du site.

Qui êtes-vous ?
Votre message

Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.