Accueil > 10 - Livre Dix : SYNDICALISME ET AUTO-ORGANISATION DES TRAVAILLEURS > Syndicats / travailleurs : Un fossé grandissant

Syndicats / travailleurs : Un fossé grandissant

samedi 12 décembre 2009

Syndicats / travailleurs : Un fossé grandissant

A la tête des luttes, mais pour quelle fin ?

Mis en ligne le 5 octobre 2002

Bien des syndicalistes qui se heurtent quotidiennement aux patrons et subissent des discriminations dans l’avancement et les salaires, qui ont été parfois licenciés de certaines entreprises pour leur activité syndicale, sont souvent ulcérés par les critiques adressées aux syndicats par les révolutionnaires. Comment peut-on accuser les syndicats de freiner, et même trahir les luttes alors qu’ils sont à la tête de l’énorme majorité d’entre elles, voire les initient ? Les mêmes ne sont d’ailleurs pas moins ulcérés par les critiques des travailleurs du rang, qui sont souvent encore plus directs et méfiants. N’ont-ils pas un mal fou à trouver parmi ces travailleurs justement ceux qui veulent bien prendre un peu de temps pour s’occuper des affaires des salariés ?

Effectivement, les syndicats ont un rôle contradictoire dont tous les militants ouvriers ont intérêt à bien avoir conscience. Même si nombre de syndicalistes ont finalement plus de contacts avec les employeurs qu’avec les salariés, même s’ils recherchent systématiquent l’entente avec les capitalistes, cela ne les empêche pas de prendre la tête de luttes, en particulier quand il n’y a personne pour la leur contester, ce qui fut généralement le cas ces dernières décennies. Mais ce rôle contradictoire est aussi une bonne raison en période de mobilisation des salariés, pour que ceux-ci ne leur confient pas aveuglément et sans contrôle la direction de ces luttes.
Bref rappel du passé

Les syndicats essaient de faire ce qu’il faut pour ne pas perdre leur influence, pour ne pas se mettre trop visiblement au travers des aspirations des travailleurs. Même pour en être les interlocuteurs obligés, ils doivent justifier leur importance auprès des patrons et de l’Etat. Ils utilisent du coup des tactiques diverses et peuvent être amenés à généraliser une lutte pour mieux la contrôler tout aussi bien que l’émietter pour empêcher son développement.

Depuis près d’un siècle les syndicats ont contribué à lancer ou étendre tous les grands mouvements qui ont mis en branle de larges masses ouvrières de ce pays. Mais pas une de ces grandes luttes, de la grève des fonctionnaires de 1953 à celle des cheminots de 1995 en passant par celle des mineurs de 1963, pour ne pas parler des grèves générales de juin 1936 ou mai 1968, qui n’ait été à un moment freinée, canalisée ou dévoyée par les directions syndicales.

En 1936, la CGT a pu ainsi permettre au patronat de mettre un coup d’arrêt au mouvement général, tout en bénéficiant de l’engagement de larges masses dans l’action collective et d’un gonflement des adhésions multipliées par cinq en un an ! En fait, si le rôle de la direction de la centrale CGT dans le déclenchement et l’extension de la vague de grèves de mai-juin 1936 a été quasi-nul (aucun appel à la grève générale), cela ne l’a pas empêché de se propulser comme l’interlocuteur indispensable du patronat et d’apparaître comme le représentant des intérêts ouvriers, celle qui avait su négocier les accords Matignon (et alors que, on l’apprit par la suite, certains patrons n’en revenaient pas de s’en être tirés à si bon compte).

Chez les mineurs en 1963, c’est la surenchère de FO et de la CFTC sur la prudence de la CGT, majoritaire dans la branche, qui déclencha la grève illimitée. Mais c’est la concertation des trois qui permit de mettre fin au conflit au mécontentement d’une bonne partie des grévistes.

En mai 1968, tout en organisant de fait la grève générale afin d’empêcher de se laisser déborder par le mouvement spontané, la CGT a dans le même temps démobilisé en s’opposant à l’occupation massive et effective des usines comme en juin 1936. Du coup, il ne lui a pas été trop difficile de faire reprendre le travail malgré la minceur des concessions patronales et gouvernementales, malgré aussi l’échec politique puisque le ras-le-bol du régime gaulliste qui était pour une bonne part dans le déclenchement de la révolte n’eut aucun débouché immédiat.
Mettre l’organisation du combat sous le contrôle des travailleurs

Quelques exemples – et on pourrait les multiplier - qui montrent que les directions syndicales, si promptes à se plaindre de l’indifférence des travailleurs en temps ordinaire, n’ont rien de plus pressé lorsque ces travailleurs passent à l’action que d’agir, de parler, de négocier en leur nom mais par-dessus leur tête. C’est pourquoi dans les moments, peut-être rares mais fondamentaux, où la classe ouvrière se mobilise, elle n’a pas intérêt à remettre aveuglément son sort à ses directions patentées. Mais caussi alors qu’il devient possible que les salariés se dotent d’organisations qui représentent bien plus étroitement leur état d’esprit, leurs aspirations et leur volonté du moment. L’histoire a d’ailleurs montré amplement que pour mener les luttes, les plus limitées comme les plus grandioses, jusqu’au maximum de leurs possibilités, ces comités ouvriers, démocratiques, représentatifs et sous contrôle de leurs mandants, qu’on les ait appelés comités de grève, coordinations ou même soviets, sont absolument nécessaires.

Les militants ouvriers n’ont pour le moment en France pas bien souvent l’occasion de participer à ce type d’organisation. Ce n’est pourtant pas une raison de s’adapter au syndicalisme tel qu’il se pratique actuellement, c’est-à-dire quasiment en dehors de la participation des travailleurs du rang. Même dans les luttes élémentaires, la tâche des révolutionnaires est de préparer leurs camarades de travail à diriger eux-mêmes leurs luttes, à contrôler leurs organisations et à prendre conscience de leurs intérêts de classe en opposition au respect de l’ordre établi cultivé par l’appareil syndical.

Robert PARIS

Messages

  • En 2002, l’analyse générale des syndicats est que depuis 70ans, ils essayent de ne pas trop se couper de la classe ouvrière.

    Mais aujourd hui en 2009, je pense que cette contradiction qui est défendue dans ce texte de C.R., est en passe d’être dépassée.

    Beaucoup de travailleurs s’interrogent et essayent de comprendre le double discours des syndicats.

    Pourquoi les lignes entre syndicats et patrons, ne sont plus celles qu’ils prétendaient être ?
    Pourquoi ces syndicats font la bise aux gouvernements, et aux patronnat.

    Pourquoi une CGT fait elle des alliances avec des organisations "jaunes" ou défendant les cadres ?

    Pourquoi les syndicats d’habitude contestataires dans les paroles, signent ils des accords pro patronnaux ?

    Pourquoi des syndicats ou syndicalistes minoritaires vont ils devant les tribunaux pour avoir fait grève, ou défendu le droit des salariés contre la passivité des grandes centrales syndicales ?

    Comment ces soit disant représentants du personnel, sont quasi invisibles toute l’année et au moment ou les travailleurs commencent à s’organiser pour montrer leur mécontentement, ces mêmes "élus" rappliquent pour encadrer tout ce petit monde.

    Comment ses "représentants " ne cherchent plus à cacher d’aucune façon leur lien avec le patron, leur idéologie et pratique de collaboration, leur volonté de maitrîser les travailleurs.

    Seule la colère des exploités en lutte , les obligent à nouveau à la prudence et alors les" représentants" se font plus malins dans leurs agissements.

    Mais ils en va alors de la survie de leurs propres intérêts.

    Car évidemment leur existence dépend de leur utilité pour le patronnat et celle ci est dépendante aussi du rôle que leur confère les travailleurs.

    Tant que le fétichisme, et il existe vraiment, est présent dans la tête des exploités par rapport à une fonction d’amortisseur que joueraient les syndicats ; alors tant que cette idée que les syndicats auraient un rôle réformiste en soi, un peu comme le père Noèl à la vie dure même après qu’on est découvert la moustache de son pater derrière le costume ; et bien tant qu’on ne s’est pas arraché cette idée soi même et en même temps collectivement, on n’avancera pas d’un millimètre.

    Car au contraire plus les syndicats font perdurer cette situation de confusion et plus la crise s’approfondit et les solutions politiques de la bourgeoisie se réduisent aussi.

    Je pense qu’en 2009, la bourgeoisie est en train de passer à un autre stade : si la guerre se rapproche au niveau mondiale et vu la situation économique, c’est le plus problable, alors les syndicats ne sont plus des moyens pour les bureaucrates et l’Etat d’encadrer les luttes, car ces dernières, au sens traditionnelle de la période des années d’après guerre 45 jusqu au lutte de 1995 , sont terminées.

    LA bataille entre classes n’est plus sur le terrain économique : elle passe en direct avec l’Etat.

    C’est même l’Etat qui va le plus provoquer dans ce sens et les syndicats seront des spectateurs de ces confrontations avant de choisir définitivement leur place.

    Mais ont ils le choix de leur place ?

    Tels qu’ils sont, ces derniers ne peuvent évoluer dans le sens des intérêts des travailleurs. Ce serait croire que le plomb peut se changer en or.

    Hors l’alchimie est peut être séduisante mais elle n’expliquera jamais des transformations élémentaires.

    Si les travailleurs se réapproprient réellement les syndicats comme moyens de s’organiser, alors les syndicats deviendront des soviets, comités etc..c’est à dire autre chose que ce qu’ils sont aujourd hui, car ils seront politiquement marqué par la volonté des exploités de transformer sincèrement leur condition d ’existence.

    ( d’ailleurs, les travailleurs pourraient aussi se servir de bien d’autres moyens pour s’organiser, car les lieux de travail ne sont plus un lieu de concentration automatique des masses travailleuses.)

    Mais alors les syndicats seraient vidés entièrement de leur substance et nous aurions affaire à un changement complet de nature des syndicats.

    Quand de l’eau gèle nous appelons cela de la glace : il y a une modification essentielle de la structure et de l’organisation moléculaire.

    Quand des travailleurs s’organisent eux même c’est un changement tout aussi fondamental car dans l’instant qui précédait ils ne l’étaient tout simplement pas.

    Comme la température extérieure et la pression, ce ne pourra venir que des conditions générales et non pas de l’action infinitésimale de paramètres non déterminants.

    Le changement de structure est pourtant aussi un évènement propre aux molécules d’eau qui se réorganisent. Donc ce sont en même temps les mêmes molécules H²O et pourtant pas les mêmes.

    Il semble que la transformation induite par la crise mondiale accélère les processus comme un catalyseur dans une réaction chimique.

    Seulement la France retarde cette réaction au maximum en soutenant les économies nationales et internationales.

    Les dirigeants du monde entiers s’entraident et s’endettent mutuellement, en même temps qu’ils se réarment pour taper sur leur propre population ou sur des peuples à l’autre bout du monde.

    Les syndicats du monde sont à l’unisson avec ces politiques : en ce sens ils sont un relais de plus des Etats dans cette union sacrée.

    Je pense que les Etats sont déjà dans une phase ou leur problème va être de nous faire accepter une nouvelle boucherie mondiale.

    Les syndicats ne doivent donc plus faire aucun obstacle, même minime, qui pourrait laisser envisager qu’une autre perspective est possible.

    Car il n’y aurait pas ou la perspective de la guerre ou celle du réformisme et ça les syndicats le savent évidemment.

    • "Sur l’histoire de justifier leur inluence( les syndicats) auprès des patrons et de l’Etat"
      Cette idée, qu’on retrouve souvent dans les éditos de Lo qui précèdent les journées syndicales, est à mon avis de moins en moins juste en raison du degrès de collaboration qui existe entre les sommets de l’Etat et les patrons avec les directions syndicales. Ces dernières n’ont plus à démontrer leur influence sur les travailleurs pour êtres admises à une quelconque discussion ou négociation. Tout au contraire ! On l’a vu avec les journéés du 29 janvier du 19 mars etc. Les directions syndicales n’avaient pas pour objectif de s’appuyer sur ces journées pour démontrer leur utiliuté aux yeux de l’Etat et des patrons, mais plutôt celui de canaliser le mécontentement et de le désamorcer.

    • Sabotage de la lutte à la SNCF !
      Par exemple, en ce moment à la SNCF, il y’a des grèves dans plusieurs régions et qui touchent plusieurs catégories de cheminots. Et quitte à se couper des travailleurs, que font les syndicats ? D’abord, ils ont organisé une manif bidon le 8 décembre sans avoir fait le moindre boulot, puis ils ont appelé à faire grève le 12... avant de retirer leurs préavis sous prétexte que la direction de la SNCF allait les recevoir. Cela s’appelle bien désorganiser la lutte des cheminots de manière consciente !

  • Cher Marcus,

    Je pense que le degré de collaboration des syndicats et de l’Etat, n’est pas le seul thermomètre et n’est même plus le bon instrument de mesure dans certaine situation.

    En effet, la collaboration des syndicats et de la CGT (PC) par exemple en 1936, en 45, 47 , 56 ,60 68 n’est pas en dessous de celle de 1995, 2005, 2007, 2009. DAns ces années d’après guerre, la collaboration a soit freinée soit empêchée des grèves générales en métropole, ou des situations révolutionnaires dans les pays ou iles colonisées, d’aller au bout de leurs possibilités.

    Non la mesure n’est pas uniquement le lien entre l’Etat et les organisations ouvrieres, il est aussi dans les changements profonds de nature de ces organisations car elles vont défendre jusqu’au bout le système économique pourrissant.

    Comment imaginer la CGT et la SFIO de 1914, en train d’appeller à la guerre contre l’Allemagne ?

    Comment imaginer le PC, CGT, appeller à reprendre le travail en 36 alors qu’ils savent par la politique de front populaire avec Blum, qu’ils cassent le seul réel soutien de la révolution ouvrière et paysanne en Espagne, et la seule possibilité de combattre la montée du fascisme en combattant le système capitaliste dans son propre pays ?

    Non je crois que les liens avec l’Etat sont toujours présent à différent degré mais qu’à certain moment, les syndicats ont une politique qui est consciente et qui prépare les travailleurs à être non plus "derrière les syndicats" comme en temps normal, mais directement derrière l’Etat.

    Nous avons des exemples récents par exemple dans l’automobile aux USA et en France,surtout mais aussi partout ou les trusts auto sont présents : derrière une floppée d’accords anti grève (G.M.) sous prétexte de sauver des emplois ou des accords de chomage technique, les syndicats s’en remettent d’office aux Etats .

    Ces derniers font la publicité de centaines de milliards injectés pour sauver les pays...La machine étatique fonctionne à plein régime, et les syndicats ne tolèrent plus le moindre écart : "la grève des Conti ce n’est pas nos méthodes " B.Thibeaut à propos de la lutte des ouvriers de l’usine de Pneu continental qui fermait.

    A la limite l’Etat lui, est plus prudent dans ces déclarations !

  • Il est par exemple intéressant de constater comment la lutte des enseignants chercheurs, universitaires, personnels techniques, étudiants et dans une moindre mesure les enseignants des autres secteurs, ont été laissé seul face au gouvernement et à leur employeur : l’Etat.

    Il fallait vraiment chercher pour trouver la moinndre déclaration de soutien de la FSU et il ne fallait pas attendre la mobilisation du SNES.

    Est ce réellement les coordinations qui ont effrayé les syndicats : oui et non car si les centrales se mouillaient alors elles auraient pu déclencher des réactions .

    Elles ont choisi de laisser le mouvement s’éteindre de lui même .

    Les enseignants ont été trompés à plusieurs niveaux :

    par leurs propres illusions :

    défendre leurs intérêts particuliers leur semblaient un objectifs plus raisonnables alors même que les attaques sont générales. Pourtant des enseignants ont réellement dépassé ses frontières et ont défendu l’élargissement du mouvement.

    par tous les syndicats et mouvement politique :

    qui ont tenté de leur mettre des oeillères alors que leur mouvement trouvait de l’écho chez nombre de travailleurs/chomeurs et qu’il trouvait du répondant en Espagne, Allemagne, Belgique etc..

    L’Etat a joué biensûr le pourrissement jusqu’à la période des examens, en continuant à payer les personnels enseignants.
    Aujourd ui certains grévistes sont très amères de leur mouvement .

    6 mois de lutte pourquoi ?
    Alors ce n’est pas l’arrêt des suppressions de postes qui les rassurent même si c’est directement le produit des grèves.

    Ou sont les syndicats quand les petits agriculteurs décident de s’organiser.

    Ou sont les syndicats quand les usines ferment ? A part dans les bureaux des patrons pour signer des accords ou les protéger des salariés en colères (Sony, Katerpillar etc..)

    Ou sont les syndicats quand il y a la grève générale aux Antilles ?

    Ou sont les syndicats quand des sans papiers ne sont pas d’accord avec eux : derrière des matraques pour leur dire que les U.L. ne sont pas des lieux pour des travailleurs et des familles ouvrières en lutte.

    Cela rappelle une époque en France ou les syndicats ont attendu la fin de la guerre d’Algérie pour organiser symboliquement une manifestation en 1962 contre l’extrème droite et l’OAS, qui était donc un soutien indirect à Degaulle.

    Ainsi pendant les 8 années de guerre, un peuple colonisé a été bombardé, torturé, avec une armée de travailleurs français et les syndicats qu’on t’il fait pour s’y opposer ?

    Ou était les syndicats le 17 octobre 1961 et les jours qui ont suivi .

    Aujourd hui tous les travailleurs et chomeurs du monde sont des algériens d’octobre 61, car ils sont seul face au pouvoir d’Etat.

    Les syndicats ne soutiennent aucun prolétaire qui a décidé de lutter réellement et de ne pas se satisfaire de la soupe syndicale.

    Les syndicats combattront évidemment tout ceux qui ne respecteront pas cette ordre sociale qui place les syndicats comme le contremaître des ouvriers.

    Les syndicats laisseront seuls face à l’état capitaliste, toute union de salariés qu’ils soient métallos, postiers, profs, infirmières etc.. qui décident simplement d’engager une lutte déterminée.

    La classe ouvrière est placé devant un choix : la soumission aux syndicats qui la conduit dans le fossé, ou la lutte contre l’Etat et le patronnat indépendamment des syndicats qui lui évitera non pas les sacrifices, mais les désillusions amères.

  • Routiers : les syndicats quittent la table (article tiré du Gaulois)

    AFP
    10/12/2009 |

    "La perspective d’éviter une grève s’éloigne. Peu avant minuit mercredi soir, après dix heures de discussions, les syndicats de routiers ont quitté en colère la table des négociations salariales. Ils réagissaient ainsi à la proposition de Dominique Bussereau, de réduire d’environ 100 millions d’euros la taxe carbone pour les entreprises du transport routier.

    Le secrétaire d’Etat aux transports a présenté sa proposition comme "un geste de l’Etat pour faciliter le dialogue". Les organisations patronales avaient demandé des aides au niveau des charges sociales, une défiscalisation des heures supplémentaires et une remise sur la taxe carbone, qui s’éleverait selon la FNTR, première organisation patronale du secteur, à 400 millions d’euros.

    "On nous prend pour des cons, on va aller au conflit, c’est tout", s’est exclamé Gérard Martinez (FO). Selon lui, les 100 millions proposés permettraient au patronat d’augmenter les salaires de seulement 1%, alors que les syndicats réclament des hausses minimales de 4% des salaires. Le patronat se dit prêt à concéder une augmentation de l’ordre de 2%."On a affaire comme d’habitude à des patrons qui se comportent comme des chasseurs de primes", qui "ne pensent qu’à une seule chose : se faire payer les salaires par quelqu’un d’autre", a lancé Maxime Dumont (CFDT). "Ils n’ont fait aucune proposition, aucune concession (...) Les salariés ont fait des propositions, l’Etat en a fait, de l’autre côté on a un mur".

    Plus tôt dans la journée, les négociations semblaient pourtant bien s’engager. Les médiateurs, nommés par Dominique Bussereau, auraient proposé comme base de discussion des augmentations de salaires de 3% et de 4%, selon les coefficients horaires, et de 2% pour les frais de déplacement. Le secrétaire d’Etat avait également proposé la tenue "d’états-généraux du transport" en janvier, pour mettre à plat l’ensemble des problèmes du secteur.

    Les syndicats doivent se réunir aujourd’hui à 14h, pour décider s’ils reviennent ou non à la table de négociations pour une nouvelle séance, prévue à 16h. Faute d’accord avant vendredi, les routiers menacent de bloquer à partir de dimanche soir des entrepôts de la grande distribution. Un mouvement que le gouvernement souhaite empêcher, à quelques jours des fêtes de fin d’année. "

    .
    Que de discussions pour éviter une grève, à laquelle les salariés des autres secteurs ne sont pas du tout hostiles, même s’ils craignent la paralysie des routes en plus des intempéries.

    Mais au fait entre les grèves des RER et celle possible des routiers, la crainte réelle des patrons et du gouvernement/syndicats, n’est elle pas de dégouter définitivement les travailleurs de se lever le matin pour aller au turbin ?

    Comme dirait Prévert :"pourquoi donner une journée pareil à un patron, restons entre amis faire du ski"

Un message, un commentaire ?

modération a priori

Ce forum est modéré a priori : votre contribution n’apparaîtra qu’après avoir été validée par un administrateur du site.

Qui êtes-vous ?
Votre message

Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.