vendredi 8 janvier 2010
En Guadeloupe, un an après le début d’une crise sociale sans précédent aux Antilles. Le mécontentement est à nouveau monté dans la classe ouvrière et dans les milieux populaires parce que l’engagement d’une augmentation de 200 euros n’a pas été tenu et que le prix de l’essence augmente à nouveau.
Bien entendu, tous les ennemis des travailleurs se déchaînent d’avance contre la reprise de la lutte en Guadeloupe. Le mouvement ne devrait pas atteindre une ampleur comparable à celle de l’an dernier, ont affirmé les responsables gouvernementaux, misant sur la méthode Coué pour discréditer d’avance le mouvement.
Dénonçant la hausse de quatre centimes du prix des carburants au 1er janvier décidée par le gouvernement, survenant après une hausse de six centimes en septembre, Domota, leader du LKP, collectif de syndicats et d’associations qui a dirigé la grève générale de 44 jours qui avait abouti le 4 mars à un accord portant sur de nombreux points, dont une baisse des prix des produits de première nécessité et une hausse salariale de 200 euros pour de nombreux salariés, a appelé à manifester ce samedi à Pointe-à-Pitre où il attend 20.000 personnes, en pleine période de Carnaval.
Domota a déclaré vendredi dans une interview au Parisien que "l’arrêté du préfet (était) en contradiction avec le décret de 2003" fixant la procédure de hausse.
"Le préfet augmente l’essence pour permettre à des sociétés comme Total de s’en mettre plein les poches, nous n’avons toujours pas de date d’audience pour le recours que nous déposé en septembre, ça se passe comme ça sous les cocotiers", affirme le secrétaire général de l’UGTG, principal syndicat de Guadeloupe.
Criant misère pour ne pas payer ce qu’ils doivent, les deux-tiers des chefs d’entreprise antillais signalaient au 4e trimestre 2009 que six mois après, la crise avait encore un effet défavorable fort sur leur activité, selon l’Institut d’émission des départements d’outre-mer (IEDOM). Dans le tourisme, 90% environ des entreprises déclaraient subir des retombées encore négatives. Les pauvres !
Le nombre d’inscrits à Pôle emploi a augmenté de 12% en novembre sur un an alors que le taux de chômage atteignait déjà 22% en 2008, et de nombreux dépôts de bilan ont été prononcés.
Les reports de charges sociales ont permis de limiter les licenciements mais "ceux-ci pourraient intervenir au cours des trimestres à venir si l’activité tardait à reprendre", a prévenu l’IEDOM.
Plusieurs responsables politiques, faisant la grimace comme le gouvernement français, ont estimé vendredi qu’il pourrait y avoir de nouvelles manifestations, mais qu’elles n’atteindront pas l’ampleur de celles de 2009, et suggérant que le LKP était en perte de vitesse. Ils ne peuvent pas empêcher le mécontentement de s’exprimer mais tentent de le discréditer par avance…
Marie-Luce Penchard (Outre-mer) a estimé que les Guadeloupéens "n’ont pas envie aujourd’hui de repartir sur un mouvement qui va détruire ce territoire" et que "seul l’Etat apporte des réponses". Sauf que ces réponses sont la misère pour le plus grand nombre…
Victorin Lurel, président PS du conseil régional, "a l’impression que l’appel à la grève ne prendra pas". "Les gens sont conscients que le pays est à genoux, ils sont fatigués de tout ça". Encore un qui croit ainsi décourager la lutte…
A propos du prix de l’essence, que l’Etat avait réduit de 43 centimes pendant la crise, l’obligeant à verser des compensations aux compagnies pétrolières, Mme Penchard a souhaité qu’il "corresponde à la réalité économique". Traduisez que les patrons békés veulent récupérer leurs bénéfices maintenant qu’on s’éloigne de la lutte. Raison de plus pour … s’y remettre !
Depuis la dernière grève, l’essentiel n’a pas changé. ce sont les m^mes qui profitent et les mêmes qui souffrent. Les békés tiennent toujours le haut du pavé, possèdent les richesses du pays, imposent leurs prix et leurs profits.
IL FAUT QUE ÇA CESSE !
C’EST UNE LUTTE D’AMPLEUR MAIS ELLE EST INÉVITABLE !