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TROUPES INTERNATIONALES ET FRANCAISES, HORS D’HAITI OU VOUS NE SEMEZ QUE DICTATURE ET MISERE !!!

mardi 12 janvier 2010

Quelle intervention internationale après le séisme ?

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Que font les troupes internationales en Haïti ? Quel paix viennent-elles soi-disant sauver ? Certainement pas la paix pour les masses pauvres et opprimées du pays ! Bien au contraire, si elles sont là c’est pour saigner à blanc un peuple et des travailleurs qui ont montré à plusieurs reprises qu’elles étaient capables, seules, de se débarrasser de leurs dictateurs, de leurs forces armées et forces supplétives fascistes... C’est justement parce que les travailleurs et le peuple haïtien ont su dans le passé se montrer révolutionnaires que les armées impérialistes ont cru nécessaire d’intervenir puis de maintenir leur occupation !!

Deux jours plus tard et un tremblement de terre est venu se rajouter à la misère et à la dictature :

Haïti vient d’être frappé par une catastrophe naturelle mais ce qui n’a rien de naturel c’est qu’Haïti est frappée d’abord et avant tout par les classes dirigeantes et non seulement celles de cette partie d’une ile mais aussi celles des pays les plus riches du monde. Et cela pose question.

Il ne suffit pas de dire : c’est le capitalisme.

Aux USA aussi, c’est le capitalisme. Le monde entier, c’est le capitalisme.

Mais tous les pays du monde ne sont pas occupés militairement par des milliers de militaires et de policiers des pays riches.

Les forces de l’ONU, la MINUSTAH, ne sont pas des forces d’aide à l’économie, à la nourriture et à la santé. Non, ce sont des forces armées.

S’y rajoutent des forces américaines, françaises et autres.

A remarquer que depuis la catastrophe du tremblement de terre, le peu de témoignages qui parviennent disent que la population s’auto-organise pour des secours mais qu’on ne voit aucun secours des armées, ni haitienne ni étrangères, pourtant nombreuses, aucun secours officiel ni de la minustah ni d’autres forces de l’Etat haïtien.

Il est nécessaire de rappeler que les révoltes sociales révolutionnaires menées par le peuple haïtien avaient été non seulement jusqu’à renverser des dictateurs mais même jusqu’à supprimer totalement les forces armées. l’armée était disparue de ses quartiers et ne les aréintgré que ces dernières années grâce à l’aide internationale.

Ces forces sont là pour aider les classes dirigeantes locales trop pourries pour être capables seules de rester au pouvoir face au peuple haïtien.

Elles sont là pour éteindre la flamme révolutionnaire du peuple haïtien.

Pour notre part, nous ne pleurons pas pour les peuples, nous sommes du côté de leur révolte !

Nous n’estimons pas que ce sont de "pauvres haïtiens" mais que ces prolétaires nous offrent une démonstration de courage dans leur lutte. malgré cette occupation militaire, malgré ces dictatures féroces comme celles des macoutes, celle de papa doc et bébé doc, vous avez mené vis luttes et vous êtres aussi révolté récemment contre la faim !

mais, en même temps, nous n’ignorons pas qu’ils ont été limités politiquement dans cette lutte par les forces politiques qui les dirigeaient, que ce soient des syndicalistes, les staliniens du parti dit communiste, des "démocrates" ou des religieux à la Aristide.

Du coup, ils n’ont pas pris le pouvoir qui était quasiment entre leurs mains.

Mais, s’ils n’ont pas pris le pouvoir, ils ont été assez loin pour se faire craindre des classes dirigeantes du monde. Et c’est cela qu’ils paient par l’occupation militaire.

FRÈRES HAITIENS, NOTRE COEUR SAIGNE AVEC VOUS ET NOTRE VICTOIRE FUTURE NE PEUT QU’ETRE LA VOTRE, CELLE DE TOUS LES OPPRIMES DU MONDE CONTRE TOUTES LES FORCES CAPITALISTES DU MONDE !

POUR SE SOUVENIR DES ÉVÈNEMENTS RÉVOLUTIONNAIRES, UN TEXTE DE L’EPOQUE :

LA REVOLUTION PROLETARIENNE EN HAITI

J.C. DUVALLIER CHASSE ... L’ARMEE AU POUVOIR

L’absence de direction révolutionnaire se fait immédiatement, douloureusement sentir en Haïti. Dans ce petit pays de 6 millions d’habitants se développe une authentique et profonde révolution prolétarienne. Toutes les couches exploitées et opprimées sont en mouvement. Sans quoi Jean‑Claude DUVALLIER n’aurait pu être chassé du pouvoir et contraint de fuir Haïti le 7 février (après trente ans de dictature de la famille DUVALLIERs il s’appuyait sur 200.000 "tontons‑ macoutes"). Sans quoi 18 mois après sa chute les puissantes grèves générales qui ont commencé le 22 juin contre le Conseil National de Gouvernement et celui qui le dirige, le général NAMPHY, qui ont succédé à J.C. DUVALLIER, n’auraient pas eu lieu.

Chasser DUVALLIER était indispensable. ‑ Tout devait commencer par là. Mais cela n’a pas suffi et ne pouvait suffire. Dans ce qui en constitue l’essentiel, l’armée et le corps des officiers, la police et ses détachements spéciaux, l’Etat bourgeois est resté en place. Y compris les prétoriens du régime DUVALLIER, les "tontons‑macoutes" n’ont pas été disloqués, liquidés. Le Conseil National de Gouvernement, le général NAMPHY, qui ont succédé au pouvoir à DUVALLIER, représentent le corps des officiers et les bandes d’anciens " tontons‑macoutes". Ils s’appuient sur eux. Comme le régime de DUVALLIER, ils bénéficient du soutien de l’impérialisme américain qui considère Haïti ainsi qu’une colonie. Le gouvernement en place dans le pays doit l’administrer à son compte et selon ses directives.

Suite à sa chute et à la fuite de J.C. DUVALLIER, le CNG et le général NAMPHY étaient par contre incapables d’éviter la floraison d’innombrables organisations politiques, la constitution de syndicats, une extraordinaire liberté d’expression, la naissance de multiples journaux, de postes d’émission de radio. Conjointement une formidable aspiration de changement radical de leurs conditions d’existence économique et politique anime le prolétariat, la population laborieuse, la jeunesse.

L’euphorie due à la chute de DUVALLIER et à sa fuite a rapidement pris fin. La déception, l’amertume et la colère ont suivi. Aucune des revendications économiques, sociales et politiques des masses populaires n’ont été satisfaites. Le CNG a plutôt aggravé leur situation économique et sociale et il veut imposer un cadre politique contraignant qui sauvegarde les intérêts de l’impérialisme américain et de l’oligarchie bourgeoise compradore.
CONTRE LA TERRIBLE MISERE DES MESURES D’URGENCE

Les conditions de vie du peuple de Haïti sont effroyables. L’économie de Haïti est non seulement de type colonial mais elle a été soumise au pillage des DUVALLIER et de quelques familles. Cela allait jusqu’à : la vente de corps de Haïtiens morts aux universités américaines pour leurs classes d’anatomie ; la vente d’organes et du sang de Haïtiens aux laboratoires américains ; des Haïtiens étaient pour ainsi dire vendus en République Dominicaine comme coupeurs de canne à sucre. L’aide étrangère était en partie détournée dans les caisses des DUVALLIER et compagnie. DUVALLIER empochait 1 dollar sur chaque sac de farine sortant de la minoterie nationale d’Haïti et 50 cents sur chaque sac de ciment produit par la Société "Les ciments d’Haïti".

L’agriculture et l’industrie dépérissaient : l’agriculture ne satisfait plus que 60 % de la consommation d’une population mal nourries ; le revenu annuel par habitant (donc une moyenne qui comprend les revenus des plus riches et des plus pauvres) a baissé de 9 % entre 1980 et 1985 ; l’endettement extérieur atteint 1 milliard de dollars pour 5,4 millions d’habitants dans un pays où le revenu national par habitant (moyenne) était de 360 dollars en 1984, le plus bas d’Amérique latine. Le chômage touche 60 % de la population "active". Sur un autre plan : 80 % de la population est analphabète.

Seules les mesures économiques, sociales et politiques peuvent faire diminuer l’énorme et terrible misère populaire, réorganiser, réorienter et impulser la production. Expropriation de tous les spéculateurs, les prévaricateurs, les profiteurs d’hier et d’aujourd’hui. Mesures d’urgence qui permettent à chacun de satisfaire ses besoins élémentaires aussi bien par le paiement de salaires et l’attribution de ressources nécessaires que par la répartition des produits de première nécessité. Pas de superflu, de gros revenus, de grande richesse particulière alors que la classe ouvrière, la population laborieuse, la jeunesse souffrent de la faim, sont plongées dans la misère. Un emploi, un travail pour tous ceux qui peuvent travailler.

Rien que la réalisation de ces mesures exige l’organisation, l’intervention, le contrôle des travailleurs à tous les niveaux et dans tous les rouages de l’économie et de la finance et sans de profondes incursions dans la propriété privée des moyens de production et d’échange. D’emblée se pose la question : quelles décisions politiques sont indispensables pour appliquer ces mesures. En premier lieu, bien que cela ne suffise pas, tous les participants, les soutiens de la dictature, les profiteurs doivent être éliminés et châtiés. A l’évidence la bourgeoisie, compradore ou non, ne s’inclinera pas devant la brûlante nécessité de ces mesures d’urgence indispensables pour réduire dans l’immédiat la terrible misère populaire. L’impérialisme américain ne les acceptera pas non plus.
LA POLITIQUE DU CONSEIL NATIONAL DE GOUVERNEMENT

Le CNG est l’instrument de défense de la bourgeoisie et de l’impérialisme. "Le Monde Diplomatique" de novembre 1986 écrivait :

" Si le rançonnement des patrons à pris fin, d’une certaine manière les postes clés sont toujours entre les mains des duvaliéristes. Et les structures des monopoles, de la contrebande et de la corruption demeurent en place solidement implantées. Elles peuvent réduire à néant les timides efforts d’assainissement conduits par le CNG. Ces effets sont notoirement insuffisants en matière d’épuration puisque jusqu’à présent, seuls deux grands tortionnaires de l’ancien régime ont été jugés : M. Edouard CLAUL, condamné à trois ans de prison et M. Luc DESYE condamné à mort ".

" Cette faiblesse à l’égard des hommes de main de la dictature est perçue par la plupart des citoyens comme un flagrant manque d’autorité et de légalité pour remettre de l’ordre dans la maison de fond en comble. Et tout est à faire : l’administration ne possède pas de fichier fiscal, il n’y a pas de registre de la fonction publique, aucun contrôle des fonds budgétaires ; bref, deux siècles après son indépendance, l’Etat haïtien reste effectivement à construire.

Les plus importantes décisions dans ce sens ne paraissent pas forcément heureuses, en particulier le projet de réduire de moitié le nombre des fonctionnaires et de renforcer, en revanche, les effectifs et la puissance des forces armées avec l’aide des USA. Cette dernière mesure, surtout, est interprétée par certains comme un moyen détourné d’intégrer les impopulaires "tontons‑macoutes" dans l’armée. Il va sans dire qu’un tel soupçon n’est pas de nature à calmer les esprits ni à apaiser les tensions sociales".

En quels termes ces choses‑là sont dites ! Le CNG ne fait aucun effort, même timide, d’assainissement sinon au compte du capital : privatisation et fermeture des sociétés d’Etat déficitaires sont à son programme. Les "citoyens" n’estiment pas que le CNG et le général NAMPHY manquent "d’autorité". Tout au contraire. Dès les mois de mars‑avril 1986 des manifestations, des grèves contre le CNG ont eu lieu. Le 26 avril 1986, devant la prison de Fort‑Dimanche, l’armée tirait : 7 morts. Une tentative de grève générale était sabotée par le PC d’Haïti et toutes les forces politiques bourgeoises pour qui, comme pour le PCH :

"le CNG est un gouvernement provisoire. Nous constatons qu’il est relativement paralysé à cause des contradictions internes, mais en même temps il réagit aux pressions des mouvements populaires et est amené à faire des concessions. Il est juste de parler d’apprentissage de la démocratie ; cela est également valable pour le CNG lui‑même. Avant de songer à l’élection présidentielle nous pensons qu’il serait préférable d’élire une Constituante qui pourrait elle‑même se convertir en Assemblée Nationale et désigner l’exécutif en attendant une normalisation".

Le CNG a tenté d’établir sa propre "légalité". Le 8 juin 1986, il annonçait que le 19 octobre aurait lieu l’élection d’une Assemblée Constituante. Il décidait que sur 61 "constituants", 20 seraient désignés par le CNG lui‑même. Les conditions d’élection éliminaient nombre d’électeurs et de partis. Les différents partis ont appelé au boycott des élections. 95 % des électeurs n’ont pas voté. Le CNG en a tiré la conclusion que le peuple haïtien n’était pas mûr pour la démocratie. L’ensemble des partis dont le Vent Communiste d’Haïti, l’église, ont appelé à voter "oui" au référendum du 29 mars organisé pour ratifier la "constitution". La fraude électorale éhontée s’ajoutant, il y eut 99,81 % de "oui", on ne sait cependant pas sur quel pourcentage de votants. La "constitution" prévoit l’élection d’un président de la République et d’une Assemblée. Le président de la République ne peut dissoudre le parlement. Le parlement ne peut renvoyer le président de la République. L’arbitre est de facto l’armée qui jouit de l’immunité. Elle constituera de fait le pouvoir réel. L’élection présidentielle devrait avoir lieu le 29 novembre 1987, le président élu entrer en fonction le 7 février 1988.

A peine la constitution était‑elle "ratifiée" dans ces conditions que le CNG dissolvait la Centrale autonome des travailleurs haïtiens pour avoir appelé à une grève générale à partir du 22 juin. La CATH appelait à la grève générale pour exiger la réouverture des entreprises d’État liquidées pour cause de déficit, la subvention du prix du riz récolté en Haïti, le dédommagement des planteurs frappés par la fermeture des sucreries, le doublement des salaires ouvriers (de 3 à 6 dollars par jour), etc... Il interdisait également toute manifestation commémorative de l’assassinat de manifestants par l’armée, le 26 avril 1986.
LA GREVE GENERALE SABOTEE.

La grève générale lancée par la CATH pour la réintégration des travailleurs licenciés était largement suivie. A la suite de la promulgation d’un décret électoral réglementant les élections à venir et qui ne laissait qu’un rôle secondaire au Conseil électoral provisoire pourtant prévu par la constitution, la grève générale rebondissait et s’étendait. Un "comité de grève" constitué de "57 partis et organisations" lançait alors un mot d’ordre de grève générale à partir du 26 juin. Tout en annulant le décret et en relâchant des syndicalistes arrêtés, le CNG déclenchait la répression : en quelques jours l’armée et la police tuaient au mains 20 personnes et en blessaient des centaines d’autres. Après avoir suspendu, le vendredi 4 juillet# le mot d’ordre de grève générale, le comité des 57 appelait à une nouvelle grève relançant la semaine suivante un nouveau mot d’ordre de grève générale, grève ’qui allait, au cours des semaines suivantes, être interrompue, puis reprise, puis interrompue et ainsi de suite. C’est une technique soigneusement étudiée pour disloquer la grève générale.

Au lendemain des massacres par l’armée le "comité de grève" a "radicaliser" sa position. Il a réclamé le départ du général NAMPHY du CNG. Un de ses porte‑paroles précisait :

"Nous voulons rester dans le cadre de la constitution et nous sommes à la recherche d’une solution alternative démocratique".

Le "comité de grève" était à la recherche d"’un militaire patriote". Quant au Parti Unifié Communiste de Haïti, dès le début du mouvement, il définissait ainsi sa position :

Le Parti unifié des communistes haïtiens, quant à lui, fait remarquer que s’il reconnaît l’institution CNG, le gouvernement doit être composé d’autres personnes que des gens discrédités. Le PUCH met l’accent sur trois objectifs immédiats : le CNG doit retirer le décret de dissolution du syndicat (CATH) ; il doit revenir sur le décret anticonstitutionnel qui restreint les droits de Comité Electoral (CEP) ; enfin le PUCH demande que ce soit la CEP qui rédige le décret électoral puisque c’est la seule instance habilitée à organiser les élections. " ("L’Humanité" du 1/7/87.)

Depuis, la plupart des partis et, des organisations qui ont composé le "comité de grève" sont à la recherche, par la médiation de l’église catholique qui prêche le calme, d’un "compromis".
UNE REVOLUTION PROLETARIENNE

La volonté de combat du prolétariat, de la jeunesse, de la population laborieuse est inappréciable, de même que leur capacité révolutionnaire. Mais tout est fait pour les désarmer politiquement. Aucune organisation ne défend le programme, la politique, n’ouvre la perspective qui leur sont indispensables pour vaincre. Les masses populaires de ce pays, constamment écrasées sous une dictature, connaissent le prix des libertés démocratiques. En opposition à la tradition dictatoriale, elles sont pour une représentation démocratique et une Assemblée Nationale souveraine. Encore que l’usage fait par le général NAMPHY et le CNG du mot d’ordre d’Assemblée Nationale souveraine, ou constituante, n’est certainement pas sans l’hypothéquer. Contre la dictature ouverte des DUVALLIER, celle du CNG, combattre sur ces mots d’ordre et pour ces objectifs est indispensable.

Mais les libertés démocratiques sont nécessaires à la classe ouvrière, à la population laborieuse, à la jeunesse. Pourquoi ? Sinon pour s’organiser elles‑mêmes et comme moyens et instrument de leur lutte de classe en vue d’atteindre leurs objectifs de classe. Une représentation démocratique de toutes les classes de la société, une Assemblée Nationale souveraine ne sauraient se maintenir longtemps en période de révolution, alors que les antagonismes entre les classes s’exaspèrent et deviennent inconciliables, lorsque dans un délai proche une des classes fondamentales doit l’emporter sur l’autre. Qui peut nier qu’il en soit ainsi actuellement en Haïti ?

Les mesures économiques et sociales évoquées plus haut ne sont que des mesures d’urgence. Elles exigent déjà une profonde incursion dans la propriété privée des moyens de production et d’échange et seul un gouvernement ouvrier et paysan porté au pouvoir par le prolétariat, la population laborieuse et s’appuyant sur eux peut les prendre. Satisfaire les énormes besoins populaires exige de réorganiser, de réorienter la production, de l’impulser selon un plan élaboré et réalisé sous le contrôle des travailleurs. C’est pratiquement l’ensemble des grands moyens de production, les banques, les assurances qu’il faut exproprier, c’est une réforme agraire radicale qu’il faut réaliser, c’est la dette extérieure qu’il faut annuler. Un gouvernement ouvrier et paysan, l’organisation et l’action révolutionnaire des masses, sont indispensables.

D’autant plus que, tant du point de vue économique que politique, la révolution en Haïti ne peut être considérée et n’a d’avenir que dans la perspective de la révolution prolétarienne dans les Caraïbes et en Amérique latine qui dresse les masses de ces pays contre l’impérialisme américain notamment, et les bourgeoisies compradores, subordonnées, ou au moins étroitement liées, au système impérialiste.

Les mots d’ordre démocratiques, y compris celui d’une Assemblée Nationale souveraine, sont des mots d’ordre transitoires et subordonnés au mot d’ordre et au combat pour le gouvernement ouvrier et paysan. Ils doivent être des leviers aidant le prolétariat la population laborieuse, la jeunesse à s’organiser, à constituer leurs comités, à les centraliser, à former leur propre parlement, leur propre exécutif ‑ comme doivent y contribuer tous les mots d’ordre et revendications de transition. L’objectif c’est : la prise du pouvoir par le prolétariat, la destruction de l’Etat bourgeois, la construction de l’Etat ouvrier fonctionnant selon les normes de la démocratie ouvrière.
L’ARMEMENT DES OUVRIERS ET DES PAYSANS

Quelque soit le pays où elle se produit, dans toute grande lutte de classe, le prolétariat, la population laborieuse, la jeunesse sont généralement confontés à la police et à ses détachements spéciaux, lorsqu’ils ne les affrontent pas. Depuis longtemps la bourgeoisie évite autant que possible d’engager l’armée, lorsque c’est une armée de conscription, contre la classe ouvrière en mouvement : elle craint que les soldats ne se souviennent qu’ils sont des prolétaires sous l’uniforme. De plus, souvent l’armée semble avoir d’autres "missions" qu’une mission de guerre civile : la défense du pays. La fonction fondamentale de l’armée et du corps des officiers est très souvent masquée. En réalité dans tous les pays impérialistes, la fonction de l’armée et du corps des officiers est toujours la défense, à l’intérieur et à l’extérieur des frontières, des intérêts du capitalisme du pays qui est le leur. En cas de révolution prolétarienne# dans tous les pays, l’armée et le corps des officiers a comme tâche essentielle, la guerre civile au compte du capital, contre la classe ouvrière, la population laborieuse, la jeunesse, pour noyer dans le sang, si nécessaire# la révolution. Il faut remarquer d’ailleurs que la tendance actuelle des bourgeoisies des différents pays capitalistes et notamment impérialistes# est de revenir à une armée de métier, instrument beaucoup plus maniable entre les mains du corps des officiers que l’armée de conscription.

Dans la plupart des pays semi‑coloniaux, notamment en Amérique latine, Caraïbes comprises, l’armée a une fonction et une seule, évidente à tous : la guerre civile, le maintien de « l’ordre » impérialiste et bourgeois dans le pays. Une fois encore, en Haïti elle remplit cette unique fonction. Il ne peut y avoir d’authentique combat pour les libertés démocratiques, une Assemblée Nationale, et bien sûr pour les revendications du prolétariat, que sur la ligne qui mène au gouvernement ouvrier et paysan qui inclut une politique de liquidation de l’armée, du corps des officiers, de la police, de ses détachements spéciaux, des "tontons‑macoutes". Jamais la bourgeoisie, jamais aucune organisation ou parti de la bourgeoisie ne s’engageront sur cette voie. Tout juste parleront‑ils, s’ils ne peuvent faire autrement et pour faire illusion "d’épuration".

Seuls le prolétariat, la population laborieuses la jeunesse peuvent s’y engager. En Haïti, rien de plus urgent aujourd’hui que de développer une agitation politique, en relation avec les autres mots d’ordre, face à la répression et aux fusillades de l’armée, pour l’armement des ouvriers et des paysans. Commencer à organiser des groupes d’auto‑défense de travailleurs armés, s’orienter vers les milices ouvrières et paysannes, contre l’armée, le corps des officiers, la police, les " tontons‑macoutes" est une impérieuse nécessité. Attendre du pouvoir bourgeois leur liquidation est vain et dangereux. Espérer qu’ « ils » se désagrégeront du seul fait de la grève générale ou de tout autre mouvement n’est pas moins dangereux. Par une politique résolue, en commençant à s’organiser en milices et à s’armer, seuls les travailleurs les feront se disloquer, éclater, les liquideront.

Voilà qui situe bien la nature de la révolution en cours en Haïti : une révolution prolétarienne. Elle s’oppose radicalement aux gouvernements, au pouvoir, à l’État bourgeois. Pour le prolétariat une seule issue positive : prendre le pouvoir en s’appuyant sur les couches exploitées et opprimées, détruire l’Etat bourgeois jusqu’en ses fondements, constituer un Etat ouvrier. Aucune organisation ne l’explique et ne pratique une politique en conséquence. Aucune organisation ne développe d’agitation pour l’armement des ouvriers et des paysans et n’agit pour la constitution de la milice ouvrière et paysanne. Là réside une des faiblesses de la révolution en Haïti.

Les troupes françaises dehors, elles aussi !

Les troupes impérialistes, notamment françaises et américaines se disent troupes de la paix en Haïti, mais ce sont des troupes de guerre contre le peuple haïtien. Celui-ci s’était battu contre la dictature et les impérialisme n’ont eu de cesse que de le réprimer de cet acte révolutionnaire. Une fois que la révolution a été endormie par le religieux Aristide qui se disait l’ami du peuple, ils ont pu reprendre pied et remettre en place de nouvelles forces de l’ordre, et même une armée sans pour autant faire disparaitre les anciennes milices d’Aristide ! Et ils laissent le peuple haïtien crever de misère ! l’occupation française et américaine doit être dénoncée haut et fort !

Les troupes de l’ONU en pleine action contre les quartiers populaires

Des militants haïtiens déclarent : « N’écoutez pas ceux qui vous disent que ces soldats ont été envoyés pour la paix ! En réalité depuis 4 ans certains ont pris part à de multiples exactions dans les quartiers populaires. Des soldats et régiments entiers sont accusés et assignés en justice, de crimes, de vols et de viols.
Alors qu’en avril dernier le riz et les céréales avaient doublées de prix sous l’effet de la spéculation internationale et que notre peuple comme dans 40 autres pays du monde est descendu dans la rue pour protester, ce sont ces soldats de la MINUSTAH qui ont réprimé et tiré sur le peuple qui avait faim, faisant 6 morts et 190 blessés par balles. Au nom de quoi devrait-on accepter que ces exactions et que cette occupation militaire continuent, que soient foulées aux pieds l’intégrité, la souveraineté et la constitution même de notre nation ? »

Ils poursuivent « Comme vous le savez, notre pays vient de subir en moins de 2 semaines le passage des ouragans Fray, Gustav, Hanna, el Ike. Tous les départements de notre pays ont été gravement atteints, certains complètement ravagés, faisant officiellement plus de 600 morts, 50 disparus et 800 000 sinistrés.
Cette situation se trouve aggravée par le fait que Ies quelques services publics qui subsistent et n’ont pas été privatisés ou liquidés par les plans d’ajustement structurels sont aujourd’hui debordés ne pouvant pas réellement venir en aide à la très grande majorité de la population... Que les 40 gouvernements qui maintiennent ces régiments d’occupation, qui coûtent annuellement 540 millions de dollars US (chiffre publié sur le site de la MINUSTAH) retirent immédiatement ces régiments et s’ils veulent vraiment aider le peuple haïtien, qu’ils utilisent ces 540 millions de dollars pour remplacer ces soldats par des pompiers, des médecins, des personnels de la Sécurité civile, des techniciens, des ouvriers pour reconstruire les routes et toutes les infrastructures détruites. »

Considérant que Haïti – la première république noire – a subi les occupations étrangères au cours de toute son histoire, y compris l’occupation US d’une façon presque continue depuis le 29 juillet 1915, et

Considérant que les Etats-Unis ont fomenté deux coups d’Etat contre le président légitimement élu d’Haïti, Jean Bertrand Aristide, une première fois le 30 septembre 1991 et ensuite le 29 février 2004, et

Considérant que ces deux coups d’Etat ont été menés pour promouvoir les intérêts des entreprises multinationales US et les privilèges de l’oligarchie et assurer le remboursement de la dette extérieure contractée par les Duvalier, et pour maintenir les conditions de travail inhumaines permettant la surexploitation du peuple haïtien, et

Considérant que depuis le reversement d’Aristide en 2004, Haïti a été occupée par une force de soi-disant « maintien de la paix » de l’ONU — la MINUSTAH – qui n’est rien d’autre qu’une force d’occupation dirigée par les Etats-Unis contre les intérêts et la souveraineté du peuple haïtien, et

Considérant que les troupes de la MINUSTAH ont tué des travailleurs haïtiens et des militants qui luttaient pour le retour de la démocratie et la fin des conditions de travail semblables à l’esclavage imposées par les entreprises multinationales,

Ils réclament le départ de toutes les troupes d’occupation.

suite à venir...

Texte du GSI - LITCI :

Les troupes de l’ONU hors d’Haïti !

Récemment, de terribles nouvelles ont commencé à être connues révélant le caractère des forces d’occupation des casques bleus de l’ONU en Haïti (MINUSTAH). Durant l’attaque commandée par le Conseil de sécurité de l’ONU dans la nuit du 24 janvier (ainsi que les nuits suivantes), 400 soldats, soutenus par des hélicoptères, ont pénétré les quartiers les plus pauvres de Port Prince, la capitale, avec des véhicules blindés et des fusils automatiques d’un haut potentiel de feu. On estime que cette attaque a causé au moins 70 morts et des dizaines de blessés, bon nombre d’entre eux étant des enfants. (Rebelión, 10/02/07).

Un des secteurs les plus affectés a été Cité Soleil, où 300 000 personnes vivent dans des conditions de pauvreté extrême. Non contents d’assassiner des habitants sans défense, les hélicoptères de l’ONU ont détruit tous les réservoirs fournissant l’eau pour la région. La MINUSTAH a des camions-citerne pour le transport, mais l’organisation HIP (Haïti Information Project) a révélé qu’ils avaient confié la gestion de l’eau à des spéculateurs privés qui la revendent, ce qui oblige la population à marcher plusieurs kilomètres pour remplir un sceau d’eau.

Ce massacre est dans la continuité de l’action répressive que la MINUSTAH mène dans le pays. Cette fois elle est allée plus loin au point que, indépendamment des révélations faites par les organisations des droits de l’homme, l’ancien ambassadeur américain, James Foley, a mis en garde son gouvernement contre « l’utilisation démesurée de la force de la part de l’ONU ».

Un régime colonial

Haïti est l’un des pays les plus pauvres d’Amérique avec des indicateurs sociaux-économiques semblables à ceux des régions les plus pauvres d’Afrique. Sur ce continent, le destin du pays et de sa population serait probablement condamné à l’oubli. Mais Haïti fait partie des Caraïbes, une région clé pour l’impérialisme américain, qui la considère comme son « arrière-cour », où il se donne le droit d’intervenir politique et militairement. La précédente invasion des « marines » a eu lieu en 2004 pour renverser le Président Jean-Bertrand Aristide, un prêtre catholique qui, en 1986, avait gagné en prestige dans les quartiers pauvres de Port Prince, pendant la lutte qui avait jeté à bas la dictature sanguinaire de Duvalier.

Voilà comment un régime colonial sous occupation militaire a été installé. Peu de temps après cela, et afin de permettre à Bush de concentrer son effort militaire en Irak, les marines ont été retirés et remplacés par les casques bleus de l’ONU (environ 10 000 soldats amenés par le Brésil avec la participation de troupes venant d’Argentine, du Chili, et de l’Uruguay, entre d’autres). L’intention était de déguiser l’occupation impérialiste au moyen de troupes de « pays frères » venus du continent.

En 2006, dans le cadre de l’occupation et comme un moyen de déguiser le caractère colonial de la vraie situation, des élections présidentielles ont eu lieu. René Préval a battu le candidat soutenu par l’impérialisme (Leslie Manigat) ce qui a signifié - dans les faits - une défaite pour l’impérialisme. Défaite qui a été possible parce que les haïtiens se sont mobilisés massivement. Aussi bien les résultats électoraux que la mobilisation, ont démontré qu’il y avait une vraie colère contre l’occupation. Même si Préval agit en tant que marionnette de l’occupation, la résistance est toujours présente.

Les vraies raisons de ces massacres

Le prétexte utilisé par l’ONU pour justifier cette attaque est « la chasse aux bandes de criminels » qui agissent dans ces quartiers. Mais dans la réalité, ces bandes ont « le feu vert » des casques bleus pour que régulièrement elles agissent en tant qu’escadrons de la mort contre les activistes qui se battent contre l’occupation, et c’est, avec la complicité de la MINUSTAH.
La haine de l’occupation s’est constamment accrue et elle est devenue manifeste lors des actions de masse contre la MINUSTAH et le gouvernement de Préval. Par exemple : le 16 décembre dernier, comme nous pouvons le voir dans une vidéo de la HIP, « plus de 10 000 personnes se sont mobilisés dans Cité Soleil en criant : « A bas Preval ! », et en exigeant le retour d’Aristide, la fin de l’occupation militaire et la libération des prisonniers politiques ». Des manifestations semblables ont eu lieu dans d’autres quartiers de la capitale et dans plusieurs autres villes dans le pays. La presse étrangère rapporte aussi le renforcement du mouvement de Lavala, liée à l’ancien Président Aristide. En conclusion, les massacres font partie de l’effort pour accroître l’occupation et contrôler le pays contre une situation que Le Monde (27/12/06) décrit comme « Le chaos règne en Haïti ».

Les laquais de Bush

Nous considérons particulièrement révoltant le fait que la majorité de troupes de la MINUSTAH ont été fourni par les gouvernements de Lula, Kirchner, Bachelet et de Tabaré Vázquez, et que celle-ci soit sous commandement du général brésilien José Elito Carvalho Siqueira. Les peuples latino-américains ont une grande dette historique de gratitude envers Haïti, la première nation indépendante sur ce continent (grâce à une révolution de ses esclaves noirs), et qui a octroyé l’asile et l’aide financière aux leaders de la lutte contre la colonisation espagnole tel Francisco Miranda et Simon Bolivar. Maintenant les présidents de ces pays, comme de véritables laquais de l’impérialisme payent leurs dettes en participant à l’invasion militaire et à la répression criminelle de la population haïtienne. Même l’administration d’Evo Morales fait partie de ce crime. Andrés Solís Rada, ancien ministre bolivien des hydrocarbures et de l’énergie, dénonce qu’Evo « a bloqué toutes tentatives d’empêcher les troupes boliviennes d’être envoyé au Congo et en Haïti » (Rebanadas de realidad, 19/01/07).

La MINUSTAH dehors !

La Ligue Internationale des Travailleurs - Quatrième Internationale exprime sa solidarité et son soutien le plus total dans la lutte de la population haïtienne contre l’occupation par la MINUSTAH et pour restaurer la souveraineté du pays. Nous dénonçons et condamnons ces massacres comme étant une nouvelle preuve du degré de cruauté que peut atteindre l’impérialisme pour la défense de ses intérêts. De ce point de vue, nous sommes totalement en accord avec le rapport émis par le coordonnateur du Comité Démocratique Haïtien en Argentine lorsqu’il exige « la fin des massacres et le retrait immédiat du MINUSTAH ».

Nous appelons toutes les organisations qui se réclament anti-impérialistes et démocratiques, a mettre en oeuvre une campagne unitaire d’information, de rassemblements et de manifestations sur ces points. Nous appelons tout ceux qui condamnent l’invasion de l’Irak à répéter la même unité pour Haïti contre l’occupation impérialiste qui est identique, même si pour Haïti elle est déguisée avec des casques bleus.

Cette campagne est particulièrement nécessaire dans des pays latino-américains tels que le Brésil, l’Argentine, l’Uruguay, le Chili et la Bolivie pour exiger que leurs gouvernements cessent d’agir en tant que laquais de Bush et retirent leurs contingents armés. Nous nous adressons très particulièrement aux centrales ouvrières dans ces pays (CUT brésilienne, COB bolivienne, CTA argentine et PIT-CNT uruguayenne) lesquelles, indépendamment de leur position générale en ce qui concerne ces gouvernements, occupent une place centrale dans cette campagne.

Sao Paulo, 14 Février 2007

Secrétariat International de la Ligue Internationale des Travailleurs - Quatrième Internationale

La MINUSTAH hors d’Haïti !

Exigeons des gouvernements Lula, Kirchner, Bachelet, Tabaré et Evo, le retrait immédiat de ses soldats !

Vive la lutte du peuple haïtien !

Messages

  • Movilizaciones tuvieron lugar en Les Cayes, Petit Goave, Jeremie, Port-au-Prince. en contra del alto costo de la vida. El pueblo esta cansado. Tenemos hambre y la miseria nos va a matar a todos, poco a poco. La movilizacion hizo moverse el poder un tanto pero, hasta ahora, sentimos que nada se ha hecho para nosotros. Las supuestas "medidas" se hicieron con un asistencialismo y un paternalismo que nos dejan todavia aun suspendidos y en el aire. Es mas : no van a durar. Segun los mismos miembros del gobierno, estan para uno, dos meses. En otras palabras : no tenemos nada en la mano ! La razon profunda : el sistema de explotacion no se ha tocado. De hecho, con suscribir a los dictados de la OMC y firmar la ley HOPE, el poder ha aceptado no tocar los precios de las mercancias importadas. Es decir : no tocar los beneficios de los capitalistas. Como podemos entonces comprenderlo muy claramente : no tienen solucion para nosotros. No pueden tener solucion para nosotros. No son nosotros.

    El desempleo esta aun mas presente. Es que dicen que, para que haya empleo, tenemos que quedarnos quietos, sin "molestar", en fin, sin reivindicar. En realidad, es porque quieren venir a explotarnos como les da la gana. Y entonces pretenden que, si manifestamos, somos los responsables del desempleo. En realidad es porque las clases dominantes y su estado podrido no han podido resolver el como de la superexplotacion que tienen planeado. Para realizarla, tendriamos que estar al maximo tranquilos, y sufrir callados la explotacion. Sin embargo aquella ha llegado a un extremo tan extraordinario que nos deja practicamente sin vida. Entonces nosotros no vamos a aceptar nada de esto ! Esa es la contradiccion.

    Por eso no se ha tocado al salario minimo todavia. La burguesia nos quiere insultar y humillar con proponer nada mas que un 5 a 10 % de ajuste. El ministerio de asuntos laborales, luego de calcular el mismo una canasta minima, pretende proponer como salario minimo : ?la mitad !

    Salario de miseria, desempleo, alto costo de vida, son tres fundamentos de la explotacion. Hoy en dia, esta combinacion esta trancada, es la verdadera razon de la crisis que dio el estallido reciente.

    La MINUSTAH, los gobiernos burgueses de los paises extranjeros la mandaron para defender sus hermanos de clase. Por eso disparan solamente sobre nosotros del pueblo.

    Frente a todo esto, nosotros en BATAY OUVRIYE, declaramos :

    · Fuera la MINUSTAH ya ! Abajo la ocupacion !

    · Es necesario otro sistema, completamente diferente, para salir del trancazo donde la burguesia y su Estado reaccionario nos han puesto. Para esto, necesitamos otro Estado ! Un estado que defienda nuestros derechos y, con todos nosotros del pueblo, siga arrancando nuestro porvenir, sin demagogia.

    · Solamente nuestra movilizacion, nuestra batalla puede sacarnos de esta situacion de bloqueo.

    · La movilizacion debe seguir ! Nuestra movilizacion acaba de empezar ! Hasta obtener satisfaccion de nuestros reales intereses !

  • 24 mars 2004

    Des organisations Haïtiennes des Droits de l’homme

    dénoncent "l’occupation d’Haïti par des troupes étrangères"

    Port-au-Prince, 23 mars 2004 -(AHP)-

    La Plateforme des organisations Haïtiennes des Droits de l’homme (POHDH), a dénoncé mardi l’occupation d’Haïti par les forces françaises, américaines et canadiennes à la suite du départ du président Jean Bertrand Aristide.

    Dans une interview à l’AHP, le secrétaire général de la POHDH, Eliphète St Pierre, a appelé à la conjugaison des efforts de tous les secteurs en vue de la désoccupation au plus vite du pays.

    "La plupart des secteurs vitaux du pays sont contre l’occupation étrangère, elle nous a été imposée et nous sommes en face d’une situation de fait accompli", a lancé Eliphète St Pierre qui déclare souhaiter la mobilisation des haïtiens pour la reconquête de la souveraineté nationale.

    Parallèlement, le responsable de la POHDH s’est déclaré profondément préoccupé par les exactions commises, a-t-il dit, par les militaires de la force internationale sur la population civile. "Les troupes étrangères ont déjà commis plusieurs meurtres depuis leur débarquement dans le pays et jouissent d’une totale impunité", a lancé Eliphète St Pierre.

    Il invite les parents de victimes d’exactions des militaires étrangers à s’organiser pour porter plainte tout en déclarant reconnaitre que cette démarche est difficile compte tenu, dit-il, de la conjoncture actuelle. Eliphète St Pierre a dit également encourager les organisations de défense des droits de l’homme à accompagner les victimes dans leur quête de justice.

  • "Il interdisait également toute manifestation commémorative de l’assassinat de manifestants par l’armée, le 26 avril 1986. LA GREVE GENERALE SABOTEE.

    La grève générale lancée par la CATH pour la réintégration des travailleurs licenciés était largement suivie. A la suite de la promulgation d’un décret électoral réglementant les élections à venir et qui ne laissait qu’un rôle secondaire au Conseil électoral provisoire pourtant prévu par la constitution, la grève générale rebondissait et s’étendait. Un "comité de grève" constitué de "57 partis et organisations" lançait alors un mot d’ordre de grève générale à partir du 26 juin. Tout en annulant le décret et en relâchant des syndicalistes arrêtés, le CNG déclenchait la répression : en quelques jours l’armée et la police tuaient au mains 20 personnes et en blessaient des centaines d’autres. Après avoir suspendu, le vendredi 4 juillet# le mot d’ordre de grève générale, le comité des 57 appelait à une nouvelle grève relançant la semaine suivante un nouveau mot d’ordre de grève générale, grève ’qui allait, au cours des semaines suivantes, être interrompue, puis reprise, puis interrompue et ainsi de suite. C’est une technique soigneusement étudiée pour disloquer la grève générale.

    Au lendemain des massacres par l’armée le "comité de grève" a "radicaliser" sa position. Il a réclamé le départ du général NAMPHY du CNG. Un de ses porte‑paroles précisait :

    "Nous voulons rester dans le cadre de la constitution et nous sommes à la recherche d’une solution alternative démocratique".

    Le "comité de grève" était à la recherche d"’un militaire patriote". Quant au Parti Unifié Communiste de Haïti, dès le début du mouvement, il définissait ainsi sa position :

    Le Parti unifié des communistes haïtiens, quant à lui, fait remarquer que s’il reconnaît l’institution CNG, le gouvernement doit être composé d’autres personnes que des gens discrédités. Le PUCH met l’accent sur trois objectifs immédiats : le CNG doit retirer le décret de dissolution du syndicat (CATH) ; il doit revenir sur le décret anticonstitutionnel qui restreint les droits de Comité Electoral (CEP) ; enfin le PUCH demande que ce soit la CEP qui rédige le décret électoral puisque c’est la seule instance habilitée à organiser les élections. " ("L’Humanité" du 1/7/87.)

    Depuis, la plupart des partis et, des organisations qui ont composé le "comité de grève" sont à la recherche, par la médiation de l’église catholique qui prêche le calme, d’un "compromis".

  • "La volonté de combat du prolétariat, de la jeunesse, de la population laborieuse est inappréciable, de même que leur capacité révolutionnaire. Mais tout est fait pour les désarmer politiquement. Aucune organisation ne défend le programme, la politique, n’ouvre la perspective qui leur sont indispensables pour vaincre."

    Aujourd hui l’extrème gauche en France désarme les travailleurs en leur cachant l’objectif essentiel de l’intervention impérialiste et les raisons de celle ci.

    Faire croire qu’il y a une dose d’humanitaire même si on sait que le rétablissement de l’ordre est le but, est une manière de contribuer à embrouiller les consciences.

    Ne pas raconter simplement dans un édito en quelques lignes la lutte révolutionnaire contre la dictature et son détournement par les organisations ouvrières haitiennes est un choix.

    C’est celui qui ne veut pas démasquer les faux amis des travailleurs.

    C’est celui qui ne veut pas se démarquer politiquement de la gauche réformiste en France et ailleurs.

    Se dire communiste révolutionnaire les jours de fête et donc ceux ou il ne se passe rien, c’est facile.

    Par contre quand ceux qui se prétendent bolchéviques choisissent de ne pas raconter le fond politique et social des évènements importants, alors on peut juger de leur vrai nature politique.

    En politique mentir est un choix conscient et cela se vérifie même pendant de petite lutte, comme des grèves.

    Ne pas dire la vérité aux travailleurs sous n’importe quel prétexte- ne pas casser l’unité des travailleurs, ne pas démoraliser les travailleurs..- est toujours le choix conscient que les intérêts supérieurs du syndicats, de l’entreprise, du parti, de l’Etat , priment devant ceux des travailleurs.

    CEs militants sont les mêmes qui sont capables de dire une chose et son contraire pour garder l’attention des travailleurs, et l’emprise sur un mouvement.

    Les derniers éditos de LO qui expliquent en 2 phrases que l’ONU intervient pour éviter les explosions sociales, mettent toujours en avant ce que les impérialistes devraient faire s’ils étaient du côté du peuple.

    CEtte édito ne développe pas pourquoi les impérialistes pourraient craindre les travailleurs et les victimes d’un séisme.
    Donc le fait d’écrire en une phrase qu’il ne faut pas compter sur la France, USA etc..pour aller sauver le peuple, est un cache sexe pour se donner bonne conscience.

    Car cela ne convaincra pas le travailleur qui ne connait rien d’Haiti et de son histoire.

    C’est une manière de discréditer l’idée que les impérialistes interviennent uniquement pour réprimer et enfermer les paauvres en attendant que l’ Etat Haitien soit reconstruit.

    En mettant un bout de phrase sans aller au fond de l’explication , c’est la majorité de l’édito qui ressort et qui reproche à l’impérialisme son manque d humanité !

  • Ce qu’était la situation d’Haïti en 2004 et le point de départ de l’intervention impérialiste :

    4 mars 2004
    APRÈS LE DÉPART FORCÉ D’ARISTIDE
    En Haïti, un Etat à reconstruire
    L’Etat haïtien n’existe plus. Ce qui en restait, de plus en plus limité à sa force répressive, s’est effondré en quelques semaines. Dans la période d’incertitudes qui s’ouvre, quatre grandes forces haïtiennes tenteront de s’imposer :

    — Lavalas, le parti du président déposé Jean Bertrand Aristide, est affaibli ; mais il n’est toutefois pas tout à fait hors-jeu, car il continue à être soutenu par des membres de la fonction publique et des cadres provinciaux ;

    — l’opposition démocratique, formée contre M. Aristide, est constituée de plusieurs dizaines de partis politiques sans troupes et souvent sans programme. Elle est confrontée à un risque d’éclatement face à la perspective du pouvoir. Réunissant différents partis, certains de type social-démocrate, d’autres clientélistes voire macoutes, elle est dans l’impossibilité de s’unir durablement sur un programme commun, le seul élément ayant permis son rassemblement étant la volonté de chasser le despote Aristide ;

    — une troisième force, beaucoup plus intéressante, a émergé depuis dix-huit mois, du côté de ce que l’on appelle la « société civile », qui exige pour fonctionner les cadres d’un Etat de droit - une première dans l’histoire d’Haïti, où la politique a toujours été monopolisée par des professionnels douteux. Cette mouvance est elle-même très hétérogène, puisque s’y retrouvent aussi bien les Eglises et une nouvelle classe patronale acquise au néolibéralisme qu’un mouvement étudiant, des syndicats paysans, des associations communautaires et un mouvement féministe en plein développement. Ces derniers étaient par exemple présents aux forums sociaux mondiaux, aussi bien à Porto Alegre qu’à Bombay. Croissant ces derniers mois, leur rôle dans la « société civile » reste tout de même minoritaire ;

    — enfin, les « barbares du nord ». L’« armée cannibale » au service des basses œuvres de M. Aristide s’est retournée contre lui et a aggloméré toute la lie des régimes précédents, des « attachés » (paramilitaires) de la période de la dictature de M. Raoul Cedras (1991-1994) aux macoutes de la fin du duvaliérisme. L’ancien officier Guy Philippe, qui commande l’ensemble, est lui-même impliqué dans le trafic de drogue, et plusieurs de ses lieutenants ont été condamnés à la peine maximale pour des massacres commis dans les bidonvilles.

    Le fer de lance de cette milice devenue « front de libération » est constitué des anciens du FRAPH (1), pour la plupart agents de la CIA, deux cents à trois cents hommes tranquillement réfugiés depuis 1994 en République dominicaine ou aux Etats-Unis... L’état de désespérance de la population haïtienne explique qu’ils aient malgré tout été accueillis comme des sauveurs.

    Sur le plan diplomatique, deux surprises sont à noter : d’une part, les Etats-Unis ont peiné à définir leur politique haïtienne. Le puissant lobbying mené par M. Aristide à Washington - à travers le Black Caucus (2) mais aussi directement auprès de la conseillère à la sécurité nationale Condoleezza Rice - l’a longtemps préservé du pire. Par ailleurs, les Etats-Unis étaient reconnaissants au président haïtien d’avoir su les préserver d’un afflux de boat people. L’arrivée massive d’Haïtiens sur les côtes américaines est en effet le motif habituel du réveil de Washington face à Port-au-Prince. Quoi qu’il en soit, les Etats-Unis se sont assuré des soutiens dans toutes les factions, aussi bien au sein de l’opposition démocratique que des « barbares du nord ». Toute évolution de la situation peut leur permettre d’agir très vite puisqu’ils peuvent solliciter leurs alliés dans tous les camps.

    D’autre part, la seconde surprise, c’est le rôle exceptionnellement actif de la France, qui n’avait plus de politique haïtienne depuis 1994, et s’était alignée - tout comme l’Union européenne - sur les résolutions de l’Organisation des Etats américains (OEA). Au-delà de la solidarité francophone, et du plus grand intérêt manifesté par le Quai d’Orsay depuis 2002, le bicentenaire de la révolution haïtienne fut l’occasion, pour l’opinion publique, d’une révélation du rôle historique de la France (notamment à travers le rapport de la commission Régis Debray sur 200 ans de relations franco-haïtiennes). On peut à ce propos s’interroger sur la place exceptionnelle donnée à Haïti par les médias français - une place que ce pays n’avait jamais eue depuis 1991 lors de l’émergence d’Aristide, son élection à la présidence et le coup d’Etat.

    Il faut ajouter à cela le fait que les forces armées américaines sont fortement impliquées sur d’autres terrains, et que la campagne présidentielle s’annonce plus difficile que prévu pour le président George W. Bush. Le problème haïtien pèse en effet sur le vote de cet Etat déterminant qu’est la Floride, où réside une forte minorité haïtienne et où la population (floridienne et cubaine) fait preuve d’une forte hostilité à la perspective d’un nouveau flux d’immigration.

    Cependant, ce sont aujourd’hui les Etats-Unis qui vont former le nouveau pouvoir. M. Boniface Alexandre, le gouverneur par intérim, est un homme de paille. Les élections seront très difficiles à organiser dans un délai de moins de trois mois, et il ne serait pas étonnant que des « gouvernements provisoires » se prolongent. L’opposition démocratique, après avoir juré le contraire, semble prête à faire sa place, de manière officielle ou occulte, à M. Guy Philippe, l’homme fort du nord. Ce type d’alliance paraît contre-nature, et constituerait un nouveau et dramatique retour aux vieilles habitudes de la « gouvernance » haïtienne. Un gouvernement mariant les contraires ramènerait Haïti aux pires ornières de son histoire.

    Mais certains secteurs de la société civile, et surtout les centaines de journalistes de radio, très mobilisés et très ouverts sur les pratiques démocratiques hors d’Haïti constituent l’un des meilleurs remparts contre les dérives envisageables. Dans un pays analphabète comme Haïti, un seul média pèse vraiment, les radios, accessibles partout. Elles étaient d’ailleurs la cible préférée d’Aristide au cours des deux dernières années.

    L’intervention militaire des Etats-Unis, du Canada et de la France ne paraît pas avoir fixé clairement ses objectifs. Certes, il s’agit de « sécuriser » le pays livré à des bandes plus ou moins contrôlables. Il s’agit aussi d’éviter une catastrophe alimentaire - Haïti étant complètement dépendante de l’aide extérieure. Mais pour le moyen terme, quelles pressions communes faut-il exercer sur la constitution d’un nouveau pouvoir ? Les Etats-Unis d’une part, et les autres membres de la communauté internationale n’ont peut-être pas des pratiques démocratiques souhaitables la même conception.

    Pour le secrétaire d’Etat Colin Powell, il s’agit de faire émerger « une nouvelle culture politique en Haïti ». Il s’agirait d’un changement de cap, quand les Etats-Unis n’ont cessé, depuis la chute de Duvalier, d’essayer de prolonger les vieilles pratiques. N’oublions pas qu’ils ont participé au coup d’Etat contre Aristide (1991), qu’ils l’ont ramené au pouvoir (1994), soutenu contre tous (2002-2003), et enfin enlevé et chassé manu militari (2004). Ce que les quinze pays membres de la Communauté économique de la Caraïbe (Caricom) dénonçaient, le 3 mars, en se déclarant « extrêmement déçus » de l’implication des « partenaires occidentaux » en lieu et place des soldats de l’Organisation des Nations unies (ONU).

    Les grandes puissances devront rapidement décider si elles se contentent d’une opération de « police » et d’aide humanitaire, ou si elles entendent renouer avec le travail mené par l’ONU entre 1995 et 1997 pour créer les fondations d’un Etat de droit : police, justice et administration. Si elle veut alors pouvoir s’appuyer sur des forces locales, la communauté internationale devra soutenir les mouvements communautaires, seuls capables d’amorcer une démocratie participative - et surtout de contrôler les fonds qui pourraient être injectés dans le pays.

    Dans ce cas, une intervention de longue haleine avec des forces nombreuses sera nécessaire. Sa composition - pour la rendre crédible - devra comporter le moins possible d’éléments américains. Ce qui sera toujours difficile à faire accepter dans une zone considérée à Washington comme son arrière-cour.

    Christophe Wargny
    (1) M. Louis-Jodel Chamblain, notamment, fut l’un des dirigeants du Front pour l’avancement et le progrès en Haïti (FRAPH), milice paramilitaire au service de M. Cedras. Ces escadrons de la mort se sont rendus coupables de nombreux assassinats sous la direction d’Emmanuel « Toto » Constant, lui aussi de retour en Haïti.

    (2) Le groupe des parlementaires afro-américains.

  • Les hésitations de la MINUSTAH
    Pour « pacifier » le pays, on dépêcha en Haïti 9 000 soldats et 6 000 policiers internationaux, ainsi que plus de 10 000 gardes d’agences de sécurité privées. Des centaines de policiers haïtiens jugés trop

    « politiques » seront congédiés et remplacés par plus de 1 000 anciens soldats. Rapidement, tous les chefs de police seront d’anciens militaires, alors qu’il n’y en avait que deux avant le coup d’État.

    Selon Peter Hallward, la répression fut aussi sévère que celle qui suivit le premier coup d’État et se compare à la situation au Chili lors du coup d’État de 1973. Il cite une enquête qui évalue à 8 000 le nombre de morts et à 35 000 les agressions sexuelles.

    Les forces policières voulaient terroriser les populations des bidonvilles en se servant des soldats de la mission des Nations unies pour la stabilisation en Haïti (MINUSTAH) comme couverture. Cependant, pour la plus grande partie de 2004, les soldats de la MINUSTAH résistèrent à ce que leur commandant général Augusto Heleno Ribeiro condamnait comme « les pressions extrêmes exercées par les États-Unis, la France et le Canada à utiliser la violence ».

    Quelques mois plus tard, suite à des opérations menées dans l’immense bidonville Cité Soleil, le général Ribeiro démissionne. Il est remplacé par un militaire au cœur moins tendre, un autre général brésilien, Urano Teixera da Matta Bacellar. Six mois plus tard, Bacellar est retrouvé tué par balle dans sa chambre d’hôtel, au lendemain d’une rencontre houleuse avec des membres des familles Boulos et Apaid, la crème de l’élite haïtienne. La théorie du suicide ne convainc personne.

    La presque reine
    Il est intéressant de noter que c’est au beau milieu de cette campagne de terreur contre les populations pauvres d’Haïti menée avec les encouragements du Canada que le Premier ministre Paul Martin nomme une canadienne d’origine haïtienne au poste de Gouverneur général du Canada. La perspective haïtienne permet également de mieux comprendre l’accueil triomphal réservé par le gouvernement français à la « presque reine » du Canada, descendante d’esclaves de l’ancienne colonie française.

    Que ceux qui se sont offusqués que le traitement réservé à Michaëlle Jean ait occulté l’objet de sa visite, soit la célébration du 400e anniversaire de la fondation de Québec, se rappellent qu’au terme de la Guerre de Sept Ans, la France avait préféré la possession de ses colonies antillaises et caribéennes aux « quelques arpents de neige » du Canada.

    Toujours vivant
    Malgré l’ampleur de la répression, le mouvement démocratique du peuple haïtien est toujours vivant. Il l’a démontré dès le 30 septembre 2004 avec une manifestation de plusieurs dizaines de milliers de personnes pour commémorer l’anniversaire du premier coup d’État. Il l’a exprimé à nouveau lors des élections du 7 février 2006.

    Après beaucoup de débats, Fanmi Lavalas a décidé de participer aux élections et d’appuyer René Préval, l’ancien premier ministre d’Aristide. Bien qu’on ait multiplié les obstacles—par exemple, en réduisant le nombre de bureaux de votation de 10 000 à 500, dont aucun près de Cité Soleil—les gens se sont rendus voter en grand nombre. Même si les « exit polls » attribuaient la victoire à Préval avec de 60% à 70% des suffrages, les premiers résultats de la Commission électorale lui accordaient un peu moins de 50% des votes, ce qui aurait nécessité un deuxième tour de scrutin.

    Sentant la magouille, des dizaines de milliers de partisans d’Aristide et de Préval prirent d’assaut les rues de Port-au-Prince. La Commission électorale se ravisa. Préval fut déclaré élu avec 51% des suffrages. Les autres candidats soi-disant « progressistes », chouchous des ONG, durent se contenter de scores tous inférieurs à 3% des suffrages.

    Le livre de Peter Hallward deviendra sûrement un classique de l’analyse des politiques et des méthodes de déstabilisation. Il devrait être objet d’étude pour tous ceux qui luttent contre l’empire, particulièrement ceux qui sont dans son voisinage immédiat. Espérons qu’il sera rapidement traduit en français.

    — Pierre Dubuc 13 juin 2008

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