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La situation au Mali

vendredi 22 janvier 2010

La situation au Mali

article de Keita

Introduction

Le Mali est dans une phase difficile par rapport aux dix dernières années qui ont précédé la chute du dictateur Moussa Traoré. Politiquement, le pouvoir en place est totalement discrédité par la corruption, le clientélisme grandissant, par une dégradation totale de l’éducation nationale, par des querelles politiciennes entre clans du pouvoir qui n’intéressent qu’eux-mêmes et par sa maladresse politique : une tentative de changer le code de la famille. Quant à la politique étrangère, on a dit mal à connaître la position du gouvernement malien par rapport à la junte guinéenne ou par rapport au « guide » Libyen. La situation économique ne s’est guère améliorée, car il n’y a pas des créations d’emploi, pas d’usine, mais par contre les dirigeants s’enrichisses de plus en plus, ce qui explique les trous dans le budget de l’Etat qui ses chiffres en milliards de Francs CFA, la braderie des entreprises publiques aux capitalistes de tous continents, une politique agraire inchangée et la vente des centaines de milliers d’hectares aux capitalistes des tous bords ; bref, c’est la misère.

Dans un premier temps, nous commencerons par décrire la situation politique actuelle du Mali puis nous évoluerons vers l’économie du pays et nous terminerons par la politique agraire de la sous-région ouest africaine.

Le pouvoir et ses frasques

Actuellement, le Mali est dirigée par le général Amadou Toumani Touré, dit ATT, qui fut le président du CTSP (conseil de transition pour le salut du peuple), après la révolte de 1991. Il est dans son second mandat, car il est revenu au pouvoir en 2002, puis a été réélu en 2007, en se présentant comme « candidat indépendant », soutenu par … son association. Il est entouré d’une bande de copains et des anciens ministres de Alpha Omar Konaré qui l’a précédé au pouvoir. Plusieurs conseillers et ministres ont été accusés par le vérificateur général d’avoir détourné des centaines de millions de francs, mais leur dossier est resté sans suite, sur ordre du général. En 2008, un de ses conseillers a été désavoué par une commission de l’UE pour gaspillage inutile, car il pilotait un projet qu’elle avait financé. Le même conseiller s’est retrouvé au ministère des finances comme conseiller du ministre et a dépensé neuf millions de Francs CFA pour la réparation de son Land Cruiser 4x4. Son gendre, Mohamed, et sa fille sont devenus riches, en créant des sociétés comme DEFA Communication, crée à la veille du sommet France-Afrique organisé à Bamako en 2005, qui s’en sont vues attribuer la communication, ainsi que d’autre sociétés fictives pour s’accapare des marchés publics sans autre forme d’appel. Récemment, le DAF du ministère de la santé a été arrêté pour avoir détourné 500 millions de francs Cfa destinés aux malades du sida et du diabète. Ces ministres et anciens ministres, ainsi que le président lui-même, sont ainsi devenus des milliardaires.

Sur le code de la famille

Ce gouvernement est incapable d’assumer ses projets de loi, même une fois adoptés par une grande majorité des députés. C’est ce qui vient de se passer pour le code de la famille. Avant l’élection de 2007, des organisations non gouvernementales (ONG) ont tenté de faire signer une proposition de code de la famille aux candidats. Seul le candidat ATT avait signé ce texte et, à son arrivée au pouvoir, il voulait le faire adopter pour plaire à la « communauté internationale » sans tenir compte de l’opinion publique … ce qui a suscité une réaction des milieux musulmans qui ont organisé une manifestation monstre au stade Modibo Keita. Ce qui a poussé le régime en place a renvoyé à une deuxième lecture ce nouveau code bien qu’il ait été adopté par une grande majorité des députés. Ce qui choque un certain nombre de musulmans dans ce nouveau code, c’est simplement que la femme y est reconnue comme égale de l’homme dans la famille, dans l’héritage des biens. Et que la femme est libre de disposer de sa vie conjugale comme elle l’entende. D’autre part, ce code place à égalité les enfants nés hors mariage et ceux des épouses légitimes. Ce code n’est pas totalement nouveau 95% de ce code existe déjà dans l’ancien code de la famille. Mais cela n’a pas empêché le président de reculer et ses ministres ainsi que une grande majorité des députés en rejettent la faute les uns sur les autres, alors que, pour une fois, ce régime avait pu pondre une idée véritablement démocratique qui aurait pu constituer une avancée sociale importante ! Conclusion : le pouvoir a voulu montrer à la communauté internationale qu’il voulait bien être ouvert, moderne et démocratique mais … que c’est la population qui ne voulait pas ! Sauf que ce pouvoir n’a jamais appuyer le combat réel des femmes pour leur émancipation, ce qui se voit à la place donnée à la femme en politique alors que chacun au Mali se souvient de la très grande place des femmes dans le renversement du dictateur Moussa Traoré. Donc, une fois encore, on n’a assisté qu’à de la poudre aux yeux qui a un résultat final réactionnaire.

Un guide … vers quoi ?

Par ailleurs ce gouvernement ne tarit pas d’éloges dès qu’il parle du « guide » libyen (Mohamad Kadhafi) qui continue pourtant de refouler des Maliens, le dernier refoulement ayant eu lieu en septembre 2009. Un contingent de 156 personnes ont été torturées en Lybie, sans qu’aucune voix ne proteste, ni du côté du gouvernement Malien ni dans le média publics. Seuls les média privés en ont parlé.

Quant à la junte guinéenne, le capitaine Dadis, avant d’être mis à l’écart, citait le général ATT comme un modèle. Du coup, ce dernier, trop content d’être considéré comme un symbole, ne se prononçait jamais une parole à son encontre. Mais, après le massacre des centaines des civils guinéens par la junte lors de la manifestation organisée par l’opposition guinéenne, le président de l’assemblée Nationale du Mali a déclaré que « le capitaine Dadis n’est pas un démocrate et que ce n’est pas quelqu’un avec qui on peut dialoguer. » Même après ce déclaration, le président de la république du Mali se taisait comme si de rien n’était.

La situation

Quant à la politique économique du pays, elle est désastreuse. L’état malien a entrepris depuis une dizaine d’année la liquidation des grandes entreprises nationales, qu’il distribue aux capitalistes de tout bord. Voici quelques exemples : il a vendu en 2003 le chemin de fer du Mali à Transrail, un groupe Franco-canadien, et la COMATEX à une société chinoise, l’hôtel de l’amitié à la Libye, la société HUICOMA à un entrepreneur malien Tomota, et, plus récemment, la SOTELMA au Maroc pour la modique somme de 186 Milliards de franc CFA. Ces 186 Milliards de Franc CFA ne figurent pas dans le budget 2009. Quand les journalistes ont posé la question pourquoi le 186 Milliards ne figure pas dans le budget 2009 au Ministre de l’économie et des finances du Mali, M. Sanousi Touré disait qu’il ne peut rien dire à ce sujet. Les députés ont, pour le moment, refusé d’adopter ce budget et demandent que toute la lumière soit faite sur ces milliards volatilisés. Le chômage augmente. Tous les ans des jeunes diplômés viennent grossir le lot de précaires dans le secteur commercial. Voila comment l’économique ne va pas guère mieux.

Quant à l’éducation nationale, l’état malien l’a volontairement bafouée en ne payant pas bien les profs et en retirant petit à petit la bourse aux étudiants qui étaient boursier. Le gouvernement à favorisé la création des écoles privées, dans ses écoles privées elles embauchent à tour des bras des enseignants non qualifiés, sans critères de diplôme ni contrôle de la part de l’académie.

La situation agraire ne va pas non plus mieux : pas de politique d’auto suffisance alimentaire, malgré les marches contre la faim dans plusieurs pays de la sous-région. Mais, au contraire, elle s’empire, car, au Sénégal, le président Wade a entamé une spoliation des paysans sénégalais en vendent des terres fertiles aux Chinois. Au Mali, pour le moment, ils n’ont pas spolié les paysans, mais l’Etat à vendu des centaines de milliers d’hectares aux investisseurs libyens et à des princes du Golfe. C’est le cas de pays comme la Guinée Conakry et d’autres pays de la sous-région. Au de la de la sous région ouest africaine on peut cite le Madagascar dont le gouvernement a vendu 1millions d’hectare aux investisseurs étrangers cette superficie est supérieure ou égale à certain pays européenne.

Les différents maux dont souffre le mali et tous les autres pays d’Afrique dont le sous sol et riches en matière première et des minerais vient tout simplement du capitalisme, de l’impérialisme, qui met en place des hommes de mains pour leur servir en mieux, imposent des dictateurs aux peuples, formes et armes de groupes rebelles pour bien profiter des ressources de ces pays.

Voila pourquoi peuples d’Afrique et d’ailleurs nous continuerons a souffrir tant que la classe ouvrière ne se lève pas pour renverser le système capitaliste ces gouvernants véreux qui sont là pour s’enrichir dans le dos de la population et appliquer les recommandations qu’ils reçoivent de la FMI, de la banque mondiale et des pays impérialistes .

La misère, les guerres, l’exploitation continueront, car il y a que nous-mêmes pour nous sauver.

Messages

  • L’article est très importante ! je réagirais sous peu.
    Après tout un ami persiste en disant que la démocratie est au Mali. Cela est il tangible ? Qu’en pensez vous Robert, MOSHE ?
    A mon avis, rien ne marche à bon train avec un pays en voie de sous développement. Quelles solutions préconez-vous pour atténuer cette altération ?

  • Je ne vois surtout aucune altération, rien à atténuer, rien d’accidentel, rien à améliorer car il n’y a là qu’un fonctionnement et non un dysfonctionnement.

    Ce fonctionnement n’est certes pas celui de la France ou des USA parce que le monde obéit à une loi du capital qui répartit les marchés et qui s’appelle le développement inégal et combiné. Et cette loi attribue un certain rôle à diverses régions.

    La démocratie n’est qu’un vernis pour pays riches, qui cache leur rôle criminel sous des dehors de liberté civile tant que la situation sociale ne s’aggrave pas trop.

    La véritable démocratie n’est pas possible en régime capitaliste, pas plus en France qu’en Haïti ou au Mali...

    Le monde n’est pas là pour nous faire plaisir. Mais, nous, voulons-nous vraiment comprendre comment il fonctionne ou continuer à nous raconter des bobards ?

    Si c’est des bobards pour faire de bons petits politiciens, ce n’est pas la peine : il en existe déjà suffisamment en Afrique comme ailleurs.

    Si nous voulons changer les choses, il faut commencer par comprendre que ce qui se passe ne provient pas de telle ou telle mauvaise politique ou de tel ou tel homme politique. Au contraire, c’est la situation générale et les lois de la société qui mettent en avant tel ou tel type d’homme politique.

  • Cher Keita, et chers lecteurs et intervenants,

    je voulais avoir plus de détails par rapport à ton introduction :

    "Le Mali est dans une phase difficile par rapport aux dix dernières années qui ont précédé la chute du dictateur Moussa Traoré"

    Quels points essentiels retiens tu des dix dernières années précédent le renversement d’une dictature coorganisée par l’impérialisme et le pouvoir local ?

    Pourquoi les femmes et les étudiants ont joué un rôle important dans cette révolution ?

    Est ce que les ouvriers maliens sont devenus des bras nus, comme ceux de la révolution française ?
    C’est à dire est ce que les ouvriers minoritaires ont tenté de pousser plus loin la révolte sociale, comment ?

    Est ce que les paysans ont réquisitionnés des terres, les ont collectivisés même peu de temps ?

    ESt ce que des symboles politiques, économiques de l’impérialisme ont été attaqués ?

    Qu’est ce qui permet avec du recul de dire que les dix ans précédents 1991, ont été annonciateur de la fin de la dictature ?

    Voilà quelques petites questions mais je ne suis pas pressé et surtout j’espère avoir pleins de réponses de tous les camarades qui sont loin et proche grace au Net.

  • Le monde n’est pas là pour nous faire plaisir. Mais, nous, voulons-nous vraiment comprendre comment il fonctionne ou continuer à nous raconter des bobards ?

    • A mon humble avis,l’afrique ne doit pas gaspiller ces sommes astronomiques pour la célébration du cinquanténaire.IL bon de fêter le cinquanténaire,en organisant des conférances sur l’education,la santé,lepatriotisme ;sinon la celebration du cinquantenaire est une honte pour l’afrique,pour pouvoir fêter il faut poser des actes,Alorsque les pays ki sont entrait de le fêter n’ont poser aucun acte ki fait la fierté de leur pays,Moi je ne dirai pas le cinquanténaire de l’afrik,mais plutôt l’humiliation de l’afrik,

  • C’est les bourgeoisies africaines qui dépensent ces sommes aux côtés des politiciens à leur solde et ils fêtent leur domination. On ne peut pas leur conseilelr de ne pas fêter de nous exploiter. Cela ne nous concerne pas. Conseillons-nous à nous-mêmes de cesser de tourner notre regard vers eux. Cessons d’attendre de ces pantins un avenir. Cessons aussi de les stipendier au lieu de nous occuper de comprendre pourquoi ils agissent ainsi. Il ne sert à rien de faire la liste de tous les maux que ces gens-là nous procurent. Cherchons plutôt à comprendre ce qui les motive eux, comment ils concçoivent leur politique, afin de cesser d’être, nous les opprimés, sans cesse trompés et surtout trompés dès que l’un des oppresseurs aura un discours ayant un semblant de préoccupation à notre égard ou un discours démagogique.

  • Front social : Capitulation et complicité de la société civile PDF Imprimer Email
    Écrit par Toure Sambi

    Alors que le bateau Mali tangue péniblement sur l’océan des affres de la vie chère et des dérives institutionnelles, organisations de la société civile et syndicale, comme gagnées par une mystérieuse aphonie, rangent soigneusement leurs arsenaux. Les quelques voix discordantes sont étouffées par la force répressive publique. Et le peuple souffre sa passion ; les yeux rivés sur des lendemains meilleurs toujours plus lointains.
    L’année qui vient de s’achever, à l’instar de celle qui a précédé, a été marquée par une hausse généralisée des prix des produits de grande consommation. Il s’agit certes de la résultante d’une « conjoncture internationale particulièrement défavorable », en raison de la conjugaison de nombreux paramètres négatifs, mais dont notre pays a payé et continue à payer l’un des plus lourds tributs du fait de son impréparation et de sa faible capacité d’anticipation et de réaction. Les ressources disponibles étant très loin d’être intarissables pour combler le gouffre révélé au grand jour. Aussi, le Mali est-il assailli par cette crise qui n’a fait que rendre davantage précaire les conditions d’existence des pauvres populations dont le pouvoir d’achat était déjà largement en deçà des niveaux des marchés.

    Dans ce tourment d’une rare violence et où le désemparement est total, les réponses envisagées au pied levé par le régime ont surtout brillé par leur inefficience. L’approvisionnent correct et régulier du marché, qui était la priorité des priorités du Gouvernement malien, a pu être assuré dans une large mesure au prix d’exonérations accordées généreusement à des opérateurs céréaliers. Le résultat attendu de ce sacrifice, qui a coûté au Trésor public un manque à gagner de plusieurs milliards de nos francs, était logiquement la réduction des prix au consommateur, du moins son maintien dans des proportions raisonnables comparativement au pouvoir d’achat des populations. Hélas, il en a été tout autre et les seuls véritables bénéficiaires de la saignée du Trésor public auront été finalement ces opérateurs qui ont fait de leurs choux gras la crise.

    D’autre part, la Commission nationale des prix qui est une émanation du Forum national sur les produits de première nécessité, de décembre 2008 (dont la société civile est partie prenante avec le Gouvernement), n’a jamais véritablement joué le rôle de supervision et de régulation des marchés qui était attendu de lui. Les étiquetages des produits et l’affichage des prix des produits annoncés, après un début d’application partielle, en l’absence de suivi rigoureux, ont été abandonnés par les commerçants qui ont vite perdu de vue le sérieux de la mesure. Par incurie, refus de s’assumer des pouvoirs publics, les populations sont devenues les acteurs frénétiques d’un bal orchestré par la horde opportuniste. Faute de toute contrainte officielle, il revient à chacun d’appliquer son prix. Et c’est le prix fort qui est appliqué, précipitant alors des populations très éprouvées dans le tréfonds de la pauvreté. Et la société civile malienne, à la différence notoire de toutes les sociétés civiles africaines, brille par un silence sépulcral qui ressusciterait un mort. Comme si tout baignait en la république.

    Le leurre du PDES

    Le Projet de développement économique et social (PDES) sur la base duquel le président ATT a été élu en 2007, avec le score que l’on sait et qui se passe de tout commentaire, prend pourtant un sérieux coup ; alors que les pouvoirs publics incitent démagogiquement les populations à scruter un horizon toujours plus sombre et plus lointain. En effet, dans tous ses segments le PDES, devenu le bâton de Moïse pour la traversée de la Mer rouge, prend de l’eau. La démocratie et la gouvernance pour le renouveau de l’action publique ; une croissance forte et soutenue pour améliorer le niveau de vie et le bien-être des Maliens ; le développement des ressources humaines et les réformes de sociétés ; l’intégration ouest africaine et africaine s’étant vite révélés des challenges difficilement accessibles pour le régime dont les multiples convives au banquet se sont montrés de redoutables granivores loin des préoccupations du peuple.

    Il serait fastidieux de faire un état des lieux détaillé de l’application des principaux axes du PDES même s’il est permis de relever, à titre indicatif, quelques dérives qui sont de nature à battre en brèche les grandes ambitions affichées dans le cadre du fameux projet de développement dont on remarquera qu’il se distingue d’un programme comme on était en droit de l’attendre en raison de toute la publicité tapageuse qui l’entoure et surtout des défis qui se posent au pays sur le plan du développement.

    La justice qui est le dernier recours des citoyens est encore loin de justifier du crédit qui lui sied de droit. Eclaboussée par de nombreux scandales, elle est devenue l’instrument dont tous les faibles, pourtant meurtris et floués au quotidien, préfèrent se détourner. L’interpellation lors de la dernière EID, le 10 décembre, d’un capitaine de police à la retraite, résidant à Kati, au sujet de la création d’un titre sur son titre foncier, est suffisamment édifiante quant au tripatouillage dont la justice de notre pays sait se rendre coupable et complice. Les circonstances ayant conduit à la démission avec fracas d’un jeune magistrat de la même circonscription de Kati en disent également long sur l’état d’une institution dont la gangrène ouvre la voie royale à tous les dérapages.

    A ce niveau, la construction de nouveaux édifices ou le recrutement de quelques auxiliaires n’y fait fichtre rien. Parce que ce qui est en cause, ce sont des hommes indéboulonnables toujours en place et des habitudes connues bien ancrées que les arrivants n’ont d’autre choix que de respecter sous peine d’être la victime expiatoire du système. « Qui s’y frotte s’y pique » est la règle d’or en la matière. Le cas du jeune magistrat, qui a suscité l’émoi et la consternation, est d’autant plus interpellateur que la justice de notre pays, qui traîne la mauvaise réputation de lenteur, a brillé cette fois-ci par une diligence jamais égalée pour vider en quelques jours le dossier et mettre sur la touche la démissionnaire. Vite et bien fait ! Comme quoi, malgré le manque de moyens, on peut vite faire ; pourvu que cela soit d’un certain intérêt privé.

    Défis persistants

    Le projet de transition pour le salut du peuple ambitionne également de renforcer la gestion publique en vue d’améliorer quantitativement et qualitativement les services offerts aux populations en prenant appui sur le Programme de développement institutionnel (PDI). Paradoxalement, c’est maintenant plus que jamais que des documents s’éternisent durant plusieurs mois sur la table pour une simple signature où l’administration, au nom de la loi, se livre à des brigandages d’Ephèse sur les faibles au profit des plus nantis de la société, notamment dans la course effrénée à toujours plus de lots et de parcelles…

    Pour ce qui est de la lutte contre la corruption, trois étapes ont été identifiées dans ce projet de développement économique et social : la mise en place du Bureau du vérificateur général ; les Etats généraux de la lutte contre la corruption ; l’opérationnalisation des recommandations des Etats généraux. A l’évidence, il s’agit là de l’une des plus belles farces à la quelle il est donné au peuple malien d’assister, tant le dispositif est impressionnant d’assurance et de volonté de combattre le phénomène. Parce que autant les rapports du Végal, une institution, n’ont produit aucun résultat, autant des Etats généraux réunissant une foule hétéroclite n’augurent de rien de meilleur.

    Sur le plan sécuritaire, malgré un calme apparent, le pays est toujours pris à la gorge par un certain Ibrahim Ag Bahanga qui continue d’en imposer aux généraux de la république. La paix et la stabilité tant recherchées pour impulser véritablement le développement demeurent toujours hypothétiques, une gestion de la crise en solo de la part des généraux ayant balisé la voie à une situation de non droit difficilement rémissible en cause à présent et dont les rebelles tirent le meilleur parti possible. Ainsi si du côté de l’Alliance du 23 mai se dégagent des signaux qui nourrissent des espoirs de paix, pour ce qui est du chef des « adultes égarés de la république », nul ne saurait parier de la réaction ni à quel moment cela pourrait intervenir, laissant planer une menace perpétuelle d’insécurité pour un pays qui a payé le prix fort du sang versé de ses fils et de ses maigres ressources financières.

    Avec beaucoup de réserve cependant, l’on peut s’aventurer à soutenir, avec des pincettes, que seule la stratégie de puissance agricole de notre pays est sur les rails. C’est ce que laisse penser les résultats de l’initiative riz du Premier ministre Modibo SIDIBE. Dans une certaine mesure, l’on peut également évoquer la politique de désenclavement intérieur et extérieur du pays qui connaît plus ou moins de bonheur grâce au financement des partenaires financiers.

    Pour autant, l’on est loin d’être sorti de l’auberge pour l’un et l’autre des exemples qualifiables d’heureux dès lors que la machine est exposée à se gripper à tout moment du fait de la meute à l’affût, notamment de l’initiative riz dont la gestion de la réussite pose autant d’équations que sa mise en œuvre.

    Dans cette situation de péril général, il serait autant coupable de passer sous silence la désertion du terrain par la société civile. Jadis bruyamment présente sur tous les fronts, particulièrement pour l’inauguration de chrysanthèmes, pour chanter louanges et honneurs du pouvoir, elle est devenue aphonique comme par enchantement lorsque la menace venant de toutes parts s’est précisée et que l’heure est venue pour elle d’interpeller, de dénoncer et de condamner la gestion de la chose publique, conformément à sa vocation première. Une capitulation en règle qui trahit tout l’espoir qu’elle était censée incarner pour la défense de la cause du peuple. Là hélas, il n’y a plus de place au doute que nous avons à faire à une société civile plutôt publique qui perd tout son latin dès lors qu’il est question d’ergoter ou de remettre en cause la gestion des affaires publiques. Une hérésie à laquelle répond l’auteur français qui criait malheur au poète qui s’exile ou se tait pendant que Rome brûle.

    La grande déception

    Pourtant, une « société civile consciente » s’est refusée de tout temps à trinquer à la coupe traîtresse des Judas de la république. Malgré sa limitation numérique et de moyen, elle s’est efforcée de jouer le rôle qui est sien sans jamais réussir à inverser en réalité la tendance plus que braquée. Parce qu’une force répressive veillait jalousement à réduire au silence toute voix discordante. Du refus d’accéder aux demandes de marches pacifiques, à la dispersion sans ménagement des mouvements de protestation pacifique, rien n’a été épargné par le régime pour imposer la pensée unique au sujet d’une situation de crise qui ne fait que diviser chaque jour davantage.

    La plus grosse déception vient cependant des syndicats travailleurs, notamment l’Untm qui a semblé tout à fait étrangère à ce que les travailleurs endurent au quotidien pour la survie. En effet, si des accords ont été trouvés sur l’essentiel des points contenus dans le cahier de charges, force est d’admettre que très peu de ses points connaissent une application effective et satisfaisante. Comme le Gouvernement, le syndicat travailleur se complait dans une maigre augmentation de 5% sur les salaires dont l’incidence est quasi nulle en terme d’augmentation du niveau de vie des travailleurs. Pour les travailleurs partants volontaires à la retraite, moins que pour les compressés, c’est toujours l’espoir reporté sine die quand le bout du tunnel se profile. Il y a une nette impression que l’on s’accommode de cette impasse du côté de la principale centrale syndicale dont l’exutoire est de ne pas charger davantage les pouvoirs publics en temps de crise comme s’il était de sa mission de participer à la gestion des affaires. Certains discours trahissent la pensée. A force de s’accoquiner avec le pouvoir, le syndicat a fini par s’y assimiler.

    La centrale syndicale est d’autant plus indexée qu’elle a effectué un revirement assez spectaculaire au sujet de l’épineux dossier de privatisation de la CMDT au point d’en ravaler sa langue et sa religion. Il y a encore deux ans, son mot d’ordre était sans ambages : plus de nouvelle privatisation dans ce pays sans publication préalable du bilan de celles qui sont déjà faites. Une position qui avait tout son bien-fondé lorsqu’on sait que dans très peu de cas, le remède miracle des privatisations a sorti les sociétés concernées de l’ornière. Mais progressivement et pour le cas spécifique de la CMDT, elle n’était plus opposée au principe de la privatisation, mais exigeait un plan social pour sécuriser les travailleurs.

    Mais l’on tombe de Charybde à Scylla en constatant le silence radio complet de la centrale syndicale à l’heure de la privatisation. Aucune objection au sujet de quoi que ce soit comme si elle donnait son entière bénédiction à un processus biaisé dès le départ par les arguments évoqués pour liquider et les promesses irréalistes selon lesquelles il n’y aura pas de licenciement. Le projet de loi de privatisation a donc été voté en l’absence du plan social dont la mouture de 2003 a vite été remise en cause par la nouvelle administration de la CMDT.

    Hier, c’étaient les partis politiques qui faisaient la file tels des canetons derrière la mère canne pour assouvir leur intérêt de l’heure. Mais l’on tombe à la renverse lorsqu’une société civile jeune, censée être pleine de dynamisme et de vitalité, décide volontairement de manquer les grands rendez-vous de la Nation. Ceci exige une introspection et peut-être une remise en cause du nouvel ordre issu de la Révolution de Mars 91 dont l’esprit est dévoyé et prostitué par ceux-là mêmes qui sont en charge de sa préservation. A moins qu’il ne s’agisse dès le départ d’une grande comédie. Auquel cas, les martyrs sont morts pour RIEN…

  • Licenciés de manière dite « abusive, en violation flagrante de l’article 47 et 48 du Code du travail et de la Convention collective », les désormais ex-travailleurs de la mine d’or de Morila et leur ex-employeur seront de nouveaux face à face devant la justice. Le procès qui s’ouvre ce jeudi matin, connaîtra certainement de chaudes empoignades entre la défense et la partie civile.

    Nous sommes le 30 avril 2009, 99 travailleurs de la Mine d’or de Morila (dans la région de Sikasso) viennent d’être licenciés par la direction générale. Majoritairement composés de leaders syndicaux dont 75% sont délégués de la Confédération Syndicale des Travailleurs du Mali (CSTM), les licenciés crient à un règlement de compte. La crise financière internationale motive cette décision de licenciement, soutient la direction de la mine. Faux, rétorquent les travailleurs licenciés qui crient à un règlement de compte contre les leaders syndicaux qui venaient d’observer une grève de 48 heures à cause des doléances restées jusque là sans réponses. Il s’agit, entre autres, de l’octroi d’indemnités aux travailleurs des zones dites à risque, l’augmentation des salaires à 50% proportionnellement aux bénéfices de production, la prise en charge médico-social des parents des travailleurs, le paiement de l’allocation d’ameublement (payé à une partie du personnel) conformément aux dispositions de l’Article 125 du Code minier et de la Convention collective, etc.

    En battant en brèche les arguments de licenciement fournis par la direction, les désormais ex-travailleurs estiment qu’il s’agit tout simplement d’une volonté de museler les syndicalistes. A en croire M. Ismaël Mamadou Doumbia, qui était lundi dernier à la CSTM face à la presse, « aucun plan social n’a accompagné les licenciements ». Pire, explique M. Doumbia, non moins ex-porte-parole des délégués CSTM du personnel de Morila S.A, « l’attitude adoptée par les autorités dans le contentieux suscite bien des interrogations ». De la direction régionale de l’Inspection du travail de Sikasso, au Tribunal de première instance de la localité, « le droit n’a été dit », estime-t-il.

    « Nous avons été surpris, malheureusement, que le Contentieux de l’Etat malien ait envoyé un représentant à bord d’un véhicule de Morila S.A pour défendre cette société au motif que l’Etat détient 20% des actions », a déploré Ismaël Mamadou Doumbia qui regrette que malgré les appels lancés aux autorités, et aux élus de l’Assemblée nationale, rien ne semble présager une sortie de crise heureuse entre les protagonistes. Dans les rangs des licenciés on dénonce l’attitude du juge Tiékoura Mallé. Celui-ci, dit-on, semble confirmer la thèse qu’il la justice a déjà pris position en faveur des miniers.

    Pour les ex-travailleurs de Morila, l’argument de la crise financière internationale comme motif de ces licenciements ne tient pas la route. Car, disent-ils, l’expérience a toujours prouvé qu’en cas d’une telle crise, le secteur de l’or est le secteur qui en ressent le moins. Surtout qu’en son temps, poursuivent-ils, l’or n’a connu aucune dépréciation. Qu’à cela ne tienne, arguent-ils, au moment de leur licenciement, la direction de Morila-Sa envoie à la l’Inspection du travail une demande d’heures supplémentaires. Bref, pour les 99 ex-travailleurs de la mine, il n’y a pas de doute que le prétexte de crise financière est un argument fallacieux dont l’objectif est de casser le mouvement syndical.

    N’ayant pas donc obtenu gain de cause en première instance, le Collectif des délégués du personnel de Morila-Sa, par le biais de son conseil d’avocats, a décidé d’interjeter appel. Le procès qui s’ouvre ce jeudi matin à la Cour d’Appel de Bamako prévoit de chaudes empoignades entre la défense et la partie civile.

    Issa Fakaba SISSOKO

    Plus de 500 travailleurs mis à la porte par les sociétés minières

    Le licenciement des 99 travailleurs en avril 2009 relance une fois de plus le débat sur le traitement infligé par des multinationales à leurs ouvriers. Les mines d’or de notre pays, notamment celle de Morila en témoigne.

    On se rappelle du contentieux opposant la SOMADEX (Société Malienne d’Exploitation) aux 331 ex-travailleurs de cette mine. Licenciés depuis 2005, ils courent encore derrière leurs droits. Et les actions judiciaires intentées devant les tribunaux n’ont nullement apporté de solutions. Ce licenciement de 331 personnes est parti en effet de la découverte, en 2005, de cas de falsification de contrats de travail des employés.

    Suite à cette découverte, pour se protéger le chef du personnel en son temps a fait circuler une pétition au nom des travailleurs contre le secrétaire général du syndicat. C’est la goûte d’eau qui fera déborder le vase. A partir de cette cabale injustifiée contre leur leader, les 500 travailleurs de la SOMADEX, c’est-à-dire la presque totalité des travailleurs de la société, ont décidé de décréter une grève de protestation de 72 heures. Et cela, précise-t-on, 15 jours après avoir déposé le préavis conformément aux dispositions prévues par le code du travail.

    Le seul tort de ces travailleurs a été de démasquer une mafia et de revendiquer leurs primes de rendement et d’exiger une meilleure protection dans le travail.

    Les menaces et tentatives de récupération n’ont, dès lors, pas cessé. Finalement, la liste officielle des 311 licenciés a été imprimée et affichée. Ils ont ainsi reçu leurs lettres de rupture de contrat signée par un huissier.

    Comme si cela ne suffisait pas, dans la nuit du 13 au 14 septembre 2005, deux bus bien gardés dans la cour de la gendarmerie, ont explosé. Sans mandat, et contre l’absence de toutes preuves, les gendarmes ont mis aux arrêts et déféré à la prison de Bougouni une trentaine de grévistes. L’affaire avait en son temps défrayé la chronique à Bamako. Après avoir fait un mois et six jours en prison, 23 d’entre eux ont été mis en liberté provisoire. Deux autres grévistes furent ensuite appréhendés. Ils feront 14 mois de détention, soit un an et deux mois, avant d’être mis en liberté provisoire. Car aucune preuve n’a établi leur implication dans l’incendie desdits véhicules de la société. Mais à la suite de la grève, 331 personnes seront mises à la porte sans autre forme de procès.

  • Salut Robert

    je t’envoie cette "parodie des récitations du laboureur" et ses enfants et "Afrique mon Afrique" de David Dioup
    écrits pour parodier la situation politique du Sénégal (les noms Karim et Idy sont les enfants du président Wade).

    Dans le style « le laboureur et ses enfants »

    Mentez, prenez de la peine :

    C’est la compétence qui manque le moins.

    Maitre Wade, sentant sa mort prochaine,

    Fit venir Idy et Karim, leur parla sans témoins.

    Gardez-vous, leur dit-il, de vendre le pouvoir

    Que nous a laissé le parti socialiste.

    Un trésor est caché dedans.

    Je sais bien l’endroit ; mais un peu de complicité

    Vous le fera trouver, vous en viendrez à bout.

    Tripatouillez la constitution comme je faisais.

    Mentez, leurrez, corrompez ; ne laissez nulle place

    Où l’opposition ne passe et repasse.

    Wade mort, Idy et Karim s’accaparent du pouvoir

    Deçà, delà, partout ; si bien qu’au bout d’un temps

    Ils n’en rapportent rien.

    Beaucoup de volonté mais point de succès.

    Mais Wade ne fut pas sage

    De leur avouer avant sa mort

    Que le peuple ne voulait plus d’eux...

    Dans le style « Afrique mon Afrique »

    Afrique mon Afrique

    Afrique des malheureux sénégalais dans les
    inondations et le chômage

    Afrique que chante la famille Wade...

    Au bord du palais de la République.....

    Je ne t’ai jamais connue

    Mais mon regard risque d’être plein de ton sang

    Ton vilain sang noir s’apprêtant à être répandu

    à travers les rues de Dakar

    Le y’en a marre des sénégalais

    L’incompréhension des opposants

    L’insouciance du vieux Wade

    La mal gouvernance du pouvoir libéral

    Afrique dis-moi Afrique

    Est-ce donc toi ce Wade fils qui nomme

    Et dégomme les ministres comme il veut

    Ce Wade fils, incapable et chauve

    Qui dit oui à la dilapidation des biens publics

    pour se faire un nom

    Alors gravement une voix me répondit

    Enfant gâté

    du président de la République

    Ce chauve métisse là bas

    Illégalement nommé ministre par son père

    Désolant et fâcheux

    C’est l’Afrique ton Afrique qui recule

    Qui recule monarchiquement et anticonstitutionnellement

    Dont l’amer gout de monocratie se sent

    Peu à peu à travers la gorge des sénégalais.

  • Emeute à Sogoniko hier matin :

    Nouvel Horizon,
    01/04/2010

    Rien ne va plus entre les jeunes de Sogoniko, notamment les partisans de Bakary Coulibaly dit « Bako » et le maire de la commune VI, El hadj Souleymane Dagnon. Hier matin, les jeunes insurgés ont affronté les policiers qui n’ont pas hésité à ouvrir le feu en blessent grièvement certains individus paisibles jusque dans leur maison. Suite à ces blessures, les manifestants ont demandé la démission du Maire Dagnon.

    C’est aux environs de 5 heures du matin, hier que des gendarmes sont allés arrêter le jeune « Bako » à son domicile à Sogoniko. En effet, « Bako » était intervenu il y a quelques jours sur la radio Kayira sur le conflit qui l’oppose au maire de la commune VI notamment le litige foncier à propos du terrain de football appelé « BAKOTERRAIN ».

    En effet, « Bako » et les siens affirment haut et fort que Souleymane Dagnon a donné ce terrain de la jeunesse du quartier, lors des campagnes électorales de 2009. Mais, il y a seulement quelques mois, un richissime s’est présenté avec un titre foncier et a d’ailleurs commencé à réaliser son bâtiment, toute chose qui a provoqué l’ire des jeunes de Sogoniko. Il y a quelques semaines, les jeunes qui avaient été arrêtés ont été relâchés avec en leur tête, l’inamovible « Bako ».

    DES BLESSES GRAVES

    Après l’éclatement du conflit à la mairie entre les jeunes et le chef de quartier, Lassine Sangaré, amené de force pour exiger au maire de faire libérer « Bako », les agents du 7ème arrondissement ont voulu repousser les manifestants. Ces derniers ont fait pleuvoir les cailloux sur les flics qui battaient à retraite. Peu de temps après, les renforts sont venus des commissariats et postes de police plus proches. Cela a permis aux flics de prendre de l’ascendance sur les manifestants contraints désormais à se camoufler dans les maisons proches du carrefour de Magnabougou, où les policiers ont ouvert le feu.

    Les balles ont atteint 4 personnes à savoir deux filles dans leur chambre dans la famille de feu Germain Samaké. La "Bonne", Faty Doumbia de Mme Samaké Djénéba Doumbia a eu la jambe ouvertement fracturée. Une fille du nom de Batoma qui était avec elle a été légèrement touchée. Le hic est que Mme Samaké Djénéba Doumbia ne sait même pas comment informer les parents de Faty à Sidoba.

    Dehors, une aide–ménagère revenant du marché de Sogoniko a été touchée ainsi qu’un garçon répondant au nom de Diakalia. Bien avant, les gendarmes qui ont procédé à l’arrestation de « Bako » auraient frappé sa femme enceinte puis saccagé la maison, selon la victime.

    Le moins qu’on puisse dire, c’est que cette affaire risque d’aller plus loin qu’on ne le pense car, certains jeunes ont laissé entendre qu’ils préfèrent mourir que de laissez-passer cette affaire. Tant qu’il n y a pas de solution durable, d’autres émeutes sont à prévoir.

    Signalons qu’il est prévue une marche de protestation le 8 Avril prochain. Vont-il y renoncer ? En tout cas, les jeunes réclament le départ de Souleymane Dagnon qu’ils ont insulté grossièrement hier en le traitant de tous les pêchés d’Ismaël.

    B.S

    • Le quartier de Sogoniko, hier matin, a été le théâtre d’affrontement entre jeunes et forces de l’ordre. D’abord à la suite de l’enlèvement du chef de quartier de Sogoniko et ensuite quand les jeunes ont tenté de passer leur colère sur les usagers de la mairie en les empêchant d’y accéder.

      Cette situation intervient après la libération, il y a quelques jours, de 26 jeunes par le tribunal de première instance de la commune VI qui leur reprochait un refus d’obtempérer aux injonctions des forces de l’ordre.

      En effet, le litige foncier qui oppose le maire, Souleymane Dagnon, à la jeunesse de Sogoniko, n’a pas encore connu son épilogue. La jeunesse est encore revenue à la charge en organisant une expédition punitive qui a vu l’enlèvement du chef de village dudit quartier, Lanséni Sangaré dit Pascal, qu’ils ont taxé de complicité avec le maire Dagnon. Cette autorité coutumière se fera libérer plus tard par les policiers du septième arrondissement qui l’ont mis à l’abri de tout danger.

      Faut-il le rappeler, l’atmosphère est devenue caduque entre l’instance communale et les jeunes de Sogoniko qui estiment être expropriés d’un terrain, à eux, attribués par le maire, au profit d’un richissime de la place dont le nom reste à vérifier. De source bien introduites, il s’est avéré que cet espace serait une propriété privée dotée d’un titre foncier dont le maire Dagnon dit n’être pas au courant de l’existence d’un tel document, car avant cette information le maire aurait délivré une lettre d’attribution sur la parcelle, faisant de cette jeunesse le plein propriétaire de la dite parcelle. La nouvelle portant sur l’existence de titre foncier est tombée comme un couperet, car elle a coupé du sommeil à la jeunesse qui a eu du mal à accepter la nouvelle donne. Chose qui a donné lieu à des conciliabules entre le maire et le nouvel acquéreur qui avaient entrepris des négociations pour mettre une portion de la parcelle à la disposition des jeunes. Une solution qui a été catégoriquement refusée par les jeunes. De ce fait, ils ont décidé de prendre à bras le corps leur sort en main. C’est pourquoi les populations assistent à de scènes de protestations de la part des jeunes contre la mairie de Sogoniko. Comme en témoigne le cas d’hier matin, où les jeunes ont pris d’assaut la devanture de la mairie, empêchant les usagers d’y accéder. Devant cette situation, les éléments du Commissariat du 7è Arrondissement, ceux de l’unité cynophiles et ceux de la brigade territoriale de la gendarmerie de Faladiè ont tenté de disperser les jeunes, une tentative qui s’est soldée par de sérieux affrontements. Ce bras de fer a provoqué un embouteillage indescriptible, car le trafic sur la voie express était perturbé à cause des jets de pierres provenant des jeunes ainsi que des pneus brûlés sur le goudron. Les forces de sécurité ont à leur tour fait usage des gaz lacrymogènes et de balles blanches pour disperser la foule. Au final, les forces de sécurité ont procédé à des arrestations parmi des jeunes de Sogoniko. En tout cas ce bras de fer ne pourra durer éternellement, il est temps pour les plus hautes autorités de s’impliquer dans la gestion d’un problème (né d’une machination politique selon certain) pour éviter d’éventuels drames.

      A suivre…

      Ben Dao

  • Vers une pénurie du gaz domestique au Mali. Le groupement des professionnels décrète un arrêt de travail - En cette période de saison de pluies qui va coïncider aussi avec le mois de carême, les Maliens risquent de vivre un véritable calvaire.

    Le gaz domestique qui est en effet très sollicité en lieu et place du charbon de bois va manquer criardement. Raison : le groupement des professionnels du gaz domestique composé de Fasogaz ; Sodigaz ; Total Mali, Sigaz et Coumba-Gaz qui assure les 100% de la distribution de gaz domestique au Mali a décrété un arrêt de travail depuis le 09 juillet dernier.

    Dans ces entreprises gazières, les travailleurs étant désormais en chômage technique, aucune bonbonne de gaz ne sort plus.

    Pourquoi cet arrêt de travail ?

    Selon le président du groupement des professionnels du gaz domestique, le gérant de Sodigaz Oudiary Diawara, la faute incombe à l’Etat malien qui confisque tous leurs moyens aujourd’hui.

    Tout en précisant qu’ils ne sont pas en grève, le président dudit groupement fera savoir qu’ils ont des problèmes de disponibilité de produits dans leurs dépôts. « En fait, les membres de notre profession sont dans l’impossibilité de travailler parce que nous ne sommes plus des industriels et des commerçants normaux. Notre industrie et notre commerce ont été simplement étatisés », expliqua-t-il. A en croire, Oudiary Diawara, c’est l’Etat qui calcule le montant de tous les frais qu’ils déboursent pour réaliser une opération de production ou d’importation à travers ce qu’on appelle la structure de prix du mois ; c’est l’Etat qui fixe la marge commerciale qu’il croit bon devoir leur accorder et c’est le même Etat qui leur impose un prix de vente deux fois inférieur à celui qu’il a lui même fixé par arrêté. Il en veut pour preuve le prix du kilogramme de gaz du mois de juin 2010 arrêté à 860 Fcfa, par arrêté N° 1658/MEI-SG du 11 juin 2010 qui cependant leur impose de le céder à 320 Fcfa/kg soit la bonbonne à 1920 Fcfa au lieu de 5160 Fcfa.

    Plus de 2 milliards d’arriérés de paiement

    Il faut reconnaître que le groupement des professionnels de gaz domestique a tout le temps été confronté à cette grave crise de trésorerie due au non paiement de la subvention du gaz butane qui perdure depuis des années, malgré toute leur démarche auprès des services techniques et financiers. Si leur créance envers l’Etat s’élevait à 1 570 499 805 Fcfa en 2006, quatre ans après c’est-à-dire en 2010, elle avoisine voire même dépassé les 3 milliards de Fcfa. En 2009 d’ailleurs, ils ont tiré la sonnette en faisant savoir au ministre de l’Economie, de l’industrie et du commerce qu’en « l’absence de ces ressources financières essentielles à l’exploitation de nos entreprises, nous informons que nous sommes quasiment contraints de surseoir à la déduction de la subvention sur les bouteilles de 6kg et 2,75kg à compter du 1er mars 2009 ».

    Plus d’une année après ce cri de cœur, le groupement des professionnels du gaz domestique n’a enregistré aucun début d’exécution de règlement sur leurs factures de subventions.

    Ce qui est surtout révoltant, fera savoir le président du groupement, est le fait que le différentiel de prix est non seulement soumis à la fameuse programmation du trésor alors qu’ils n’ont jamais demandé à être fournisseurs de l’Etat mais ce paiement arrive plus de dix (10) mois après le dépôt des factures. Et quand le paiement intervient, il est fait sur la base du nominal de la facture déposée depuis plus de dix mois sans intérêt ni majoration pour retard de paiement. Les entreprises gazières dont la trésorerie souffre de ce retard payent au prix fort les intérêts bancaires, leurs fonds subissent une dévaluation forcée.

    « Au jour d’aujourd’hui, on est complètement étouffé par ce mécanisme de règlement. On refuse, on dit non à la programmation du trésor », martèle le gérant de Sodigaz. Et de relever que le montant de leurs arriérés était de 2 164 067 458 Fcfa à la date de la fermeture de leurs dépôts.

    Le président du groupement tiendra à dire qu’ils ne sont pas des affameurs du peuple. Selon lui, il y a simplement une sorte de dévaluation forcée à laquelle on soumet leur trésorerie.

    « On est en train de s’engluer d’année en année », dira t-il tout en ajoutant qu’en 2011, ils ne savent même pas quoi faire.

    « Ce n’est plus du commerce. C’est de l’étatisation pure et simple. On est très préoccupé par ce problème qui perdure », affirme t-il. Selon lui, il y a aujourd’hui de gros risques de pénurie parce que leurs moyens sont limités, en matière d’importation et de fonctionnement de leurs entreprises.

    Les doléances

    Le groupement des professionnels du gaz domestique exige pour reprendre le travail, trois choses :

    le règlement intégral des arrières du différentiel de prix

    la mise en place de crédits supplémentaires pour la couverture de la subvention jusqu’à la fin de l’année et enfin la mise en place d’un système de règlement fluide pour soulager leurs trésoreries afin de pouvoir satisfaire la demande des consommateurs surtout en cette période de pluie et pour le mois béni du carême.

    Birama Fall

  • Les grévistes de Huicoma, après un abandon de travail de 9 mois autour du plan social et le paiement des arriérés de salaires, ont fini par avoir gain de cause à travers la signature d’un protocole d’accord entre l’Etat et l’UNTM, le patronat et le Groupe Tomota. La signature d’Alou Tomota, PDG du Groupe Tomota étant intervenue le 15 juin 2010, aucun obstacle ne s’opposait désormais à la fin de ces 9 mois de grève qui paralysait le fonctionnement de l’Huicoma-SA.
    A notre passage à Huicomabougou (Bourse du travail), les ex-travailleurs de l’Huicoma-SA réfugiés sont toujours sur pied de guerre.

    Quaand l’argent divise

    Selon nos sources, c’est l’argent du protocole d’accord qui serait à la base de cette profonde divergence entre les ex-travailleurs, les saisonniers et les retraités de Huicoma-SA. En effet, ledit protocole d’accord signé entre les différentes parties que la dimension sociale du problème sera gérée par l’Etat malien. Et à ce titre, l’Etat s’est engagé à payer la somme de 2,1 milliards de FCfa aux ex-travailleurs de l’Huicoma-SA au titre de règlement du plan social. En plus, il a été convenu que l’Etat prendra en compte 4 mois d’arriérés de salaires équivalents à 300 millions de FCfa à ceux qui sont en sit-in à la Bourse du travail de Bamako depuis 9 mois.

    Arriérés de salaires

    Est-il besoin de rappeller qu’en janvier 2010, le Groupe Tomota avait payé le même montant de 300 millions de FCfa représentant 4 mois d’arriérés de salaires. Outre le règlement de la dimension sociale du problème, les ex-travailleurs ont pu imposer au patron du Groupe Tomota la nomination d’un Directeur à la tête de l’Huicoma-SA. Ce qui ressemble curieusement à l’installation d’une administration provisoire à la tête de l’Huicoma-SA. Et fort logiquement, le PDG Alou Tomota, bien qu’ayant accepté de signer le protocole d’accord pour montrer sa bonne foi, a émis cependant des réserves. Mais le hic dans cette histoire, c’est que tous les habitants de Huicomabougou ne sont pas des travailleurs de l’Huicoma-SA. Pour faire aboutir leurs revendications, les 163 vrais travailleurs de l’Huicoma-SA ont fait appel aux agents saisonniers et à certains travailleurs retraités. Ce qui fait qu’aujourd’hui, ce sont près de 200 personnes qui sont en sit-in à la Bourse du travail depuis 9 mois. Ils ont partagé ensemble les affres de la grève sans pour autant penser aux conséquences qui en découleront.C’est tout ce beau monde qui réclame aujourd’hui leur part du gâteau sur les 2,1 milliards de FCfa du plan social.

    163 travailleurs lésés

    Concernant les travailleurs restés à la bourse du travail pendant 9 mois, leur cas reste très delicat. Et pour cause, les 163 vrais travailleurs en abandon de travail veulent non seulement avoir l’argent de la réinsertion sociale, mais aussi et surtout continuer à travailler à Huicoma-SA. En clair, ils veulent aujourd’hui leur arriéré et en même temps leur réinsertion dans la société.
    Toujours est-il que l’Etat est incohérent dans la gestion des crises sociales. Il faut reconnaître que dans cette affaire de l’Huicoma-SA, il y a deux poids, deux mesures.

    Il faut aussi noter que le fondement du plan social est faux dans cette crise. Il n’a en effet aucune base légale d’autant plus qu’il n’y a eu aucun licenciement. En d’autres termes, ce sont les travailleurs qui ont refusé de travailler, qui sont en abandon de service. Selon nos informations, ce plan social n’est donc ni plus, ni moins qu’un bien public qui a été débloqué pour calmer la tension sociale.

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