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Yémen : intervention croissante des USA

vendredi 5 février 2010

Le Pentagone s’apprête à envoyer plus de troupes spéciales au Yémen

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Par YOCHI J. DREAZEN

WASHINGTON - Le Pentagone affecte plus de personnel des forces spéciales au Yémen, en tant qu’élément d’une large accélération de la formation des forces contre-terroristes du pays, à la suite de l’attaque échouée de Noël sur un avion de ligne des États-Unis.

Les officiers militaires au courant de la question ont déclaré que les États-Unis commenceront à faire tourner les mêmes groupes de personnel des forces spéciales à travers le Yémen et à prolonger le séjour de certaines des troupes d’élites, changements conçus pour aider les entraîneurs américains à développer des rapports plus étroits avec leurs homologues yéménites.

Les fonctionnaires ont refusé de spécifier combien de nouvelles troupes arriveront au Yémen, mais ont déclaré que ce serait une augmentation significative des (approximativement) 200 personnels de forces spéciales qui sont actuellement au Yémen en temps réel.

"Leur nombre va certainement augmenter", a dit un officier militaire du plan naissant, qui est attendu d’être formellement approuvé dans les semaines qui viennent. "Ce sera un effort beaucoup plus solide d’un bout de l’affaire à l’autre".

Les mouvements surviennent tandis que les États-Unis intensifient leur aide militaire et financière au Yémen, le bastion de la filiale d’Al-Qaeda qui a revendiqué la responsabilité de l’attentat raté du jour de Noël. Le suspect unique dans l’attaque, Umar Farouk Abdulmutallab, est actuellement prisonnier aux États-Unis en attendant un procès.

L’administration d’Obama prévoit d’augmenter son appui anti-terroriste au gouvernement du Président yéménite Ali Abdullah Saleh de 70 millions de $ en 2009 à approximativement 190 millions de $ cette année, et les États-Unis et le Royaume-Uni ont accepté de placer conjointement une nouvelle force de police anti-terroriste à l’intérieur du Yémen.

Le porte-parole Geoff Morrell du Pentagone a dit que le Yémen sera soutenu par États-Unis "de beaucoup de manières différentes" et a attribué au gouvernement de M. Saleh "une réponse agressive et puissante à cette menace grandissante du terrorisme dans leur pays".

M. Morrell, parlant aux journalistes au Pentagone, a dit que les États-Unis fournissaient déjà au Yémen l’aide financière, la formation et d’autres formes d’aide militaire.

"Si c’est quelque chose que le gouvernement yéménite continue à trouver utile, nous rechercherons des manières de continuer à faire cela, sinon de l’élargir, mais c’est évidemment une question sensible pour le gouvernement yéménite et nous sommes conscients de leur souveraineté", a-t-il dit.

La participation des militaires des États-Unis au Yémen a déjà commencé à se développer. Pendant les semaines depuis l’attaque de Noël, les États-Unis ont augmenté le nombre de drones de surveillance volant au-dessus du Yémen, ainsi que le nombre d’avions non-pilotés équipés de missiles capables de frapper des cibles au sol, selon un haut fonctionnaire des États-Unis ayant une connaissance directe des déploiements.

La plupart des drones fonctionnant en dehors de l’Irak et de l’Afghanistan sont contrôlés par la CIA, mais le fonctionnaire a déclaré que les drones fonctionnant au-dessus du Yémen appartiennent au commandement commun des opérations spéciales réservé des militaires.

Les forces U.S. ne sont pas impliquées dans le combat direct au Yémen, mais les troupes des forces spéciales aident le personnel yéménite de contre-terrorisme à planifier des attaques contre les cibles d’Al-Qaeda dans la péninsule Arabe (AQAP)* à l’intérieur du pays, selon des officiers militaires ayant la connaissance de leurs activités.

Les troupes des forces spéciales travaillent également comme liaisons entre le commandement militaire yéménite et le Pentagone, qui a commencé à transmettre par relais le renseignement glané par les drones, les satellites et les interceptions des appels téléphoniques et des e-mails des militants.

Un officier militaire des États-Unis a déclaré que les forces yéménites ont monté approximativement 30 frappes contre les groupes de terroristes depuis fin décembre. Plusieurs des leaders suprêmes de l’AQAP à l’intérieur du Yémen auraient été tués dans les assauts soutenus par les Etats-Unis, a-t-il dit.

"Il commence à y avoir des progrès significatifs", a-t-il dit. "Mais il y a beaucoup de combats encore à venir".

*NDLR : alors que les contradictions entre puissances impérialistes s’aiguisent, la recherche de prétextes à la guerre s’accélère. On ne peut plus (après les mouvements de contestation de masse engendrés par la Première Guerre Mondiale, les guerres d’Algérie, d’Indochine et bien sûr du Vietnam) faire la guerre "parce que c’est comme ça" : il faut des prétextes pour mobiliser les "opinions publiques" et recruter des troupes dans des armées de plus en plus professionnelles.

Al-Qaeda est un de ces prétextes.

Al-Qaeda n’est pas un mouvement révolutionnaire, mais une fraction dissidente du Capital arabe, et une armée de mercenaires (contre l’URSS en Afghanistan) retournée contre ses anciens maîtres. Il ne vise pas la libération des Peuples musulmans, mais une base d’accumulation (le "califat") pour son projet grand-capitaliste arabe. Projet irréaliste peut-être, mais ils se battent pour ça.

Cependant, ils choisissent "idéalement" leurs terrains d’action dans des régions stratégiques : Irak, Afghanistan et Asie centrale, Sahara, ou encore le Yémen qui, avec la Somalie, contrôle l’accès à la Mer Rouge et au canal de Suez. Permettant aux impérialistes US et occidentaux d’intervenir militairement dans ces régions.

Outre "Al-Qaeda", le Yémen abrite (surtout) une guérilla chiite soutenue (ou réputée soutenue) par l’Iran, et une guérilla séparatiste dans le Sud (liée à la Russie ?), se réclamant de l’ancienne république sudiste pro-soviétique...

PSLP

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  • 542 278 cas, 2 003 morts. Le Yémen, accablé par deux années et demie de guerre, affichait lundi le triste record de la plus grande épidémie de choléra enregistrée depuis 1949 – année de la mise en place de recueils de données. Des chiffres obsolètes dès le lendemain : le choléra se propage encore.

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