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Le mode d’organisation des luttes : une question de perspective

dimanche 14 novembre 2010

Qui doit diriger les luttes actuelles ? Une intersyndicale nationale avec des assemblées locales ? Ou des comités de grève émanant d’assemblées interprofessionnelles, élus et révocables par elles et se fédérant à l’échelle nationale ?

Quelle est la différence en termes de dynamique de la lutte mais surtout en termes politiques ?

Si on choisit de laisser la direction aux centrales syndicales en ne choisissant de décider localement que ce qui est fait localement, on obtient le mouvement des retraites de 2010. Et on va immanquablement à la défaite...

La réponse dépend, en fait, de ce qu’on perçoit comme perspectives des mouvements actuels de la classe ouvrière.

Dans un cas, on choisit de donner comme perspective une bonne réforme obtenue en forçant éventuellement au dialogue en vue d’un consensus. On efface ainsi que nous sommes en pleine crise déterminante pour le système capitaliste à l’échelle mondiale. Dans l’autre, il s’agit d’un mouvement qui ne peut que mener à un affrontement avec la classe dirigeante et son Etat.

Dans le premier cas, on confie la direction aux syndicats réformistes parce qu’on estime qu’il s’agit d’une lutte économique et que sa partie politique doit être gérée par... des élections en votant pour les partis bourgeois de gauche.

Dans le deuxième, on se prépare non seulement à se battre avec l’Etat, à frapper la grande bourgeoisie, mais surtout, on se prépare à prendre toutes les décisions de la lutte et de l’avenir de la société.

Réformistes et révolutionnaires ont des perspectives opposées et cela se manifeste dans la manière d’organiser leur lutte. Pour les révolutionnaires, le caractère politique du mouvement de la classe ouvrière se manifeste dans la volonté d’aller au socialisme par le pouvoir aux travailleurs que préparent les comités de lutte. Pour les réformistes, la lutte prépare les élections pour changer de gouvernement sans changer de société. Les syndicats expriment ce refus d’une rupture avec la bourgeoisie au nom de la responsabilité, de l’opinion, du choix des citoyens.

Le refus de mener une lutte de classe, le refus de s’attaquer à la classe dirigeante, le refus de renverser le capitalisme sont également exprimés par le choix de conserver la direction des luttes aux centrales syndicales liées par mille miens avec la bourgeoisie et son Etat.

La crise rend objectivement inévitable de mener une lutte de classe allant vers la révolution. les militants révolutionnaires, qui renonceraient à contester dès maintenant la direction bureaucratique des luttes, renonceraient également à toute perspective révolutionnaire.

Mais l’opposition entre réformistes et révolutionnaires n’est pas a seule à déterminer le type des mode d’action en liaison avec le type de mode d’organisation.

Les anarchistes, anarcho-syndicalistes, syndicalistes purs, syndicalistes révolutionnaires ou autonomes ont en commun avec les autres révolutionnaires de vouloir s’attaquer à la classe dirigeante et à son Etat mais ils ne veulent pas constituer une nouvelle direction qui sont embryonnairement le début du futur pouvoir aux travailleurs.

Suite à venir...

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