Accueil > 0 - PREFACE > Tunisie : répression d’une révolte sociale à Sidi Bouzid

Tunisie : répression d’une révolte sociale à Sidi Bouzid

mercredi 29 décembre 2010

Les manifestations de colère se poursuivent samedi 25 décembre à Sidi Bouzid pour le 6eme jour consécutif. Des affrontements ont également éclaté entre les habitants de Meknassi et les forces de l’ordre. Un civil a été tué et plusieurs personnes ont été blessées vendredi 24 décembre lorsque la police a ouvert le feu pour disperser des manifestants dans cette ville située à 265 kms au sud de Tunis.

Une voiture de police a été incendiée et plusieurs manifestants ont été interpelés. Des jets de pierres et des cocktails Molotov ont ciblé les locaux du parti au pouvoir et ceux de la commune et de la délégation. Les forces anti-émeute ont répliqué en intensifiant l’utilisation des bombes lacrymogènes. Des sources ont confirmé qu’à la Délégation de Menzel Bouziane, les manifestants ont mis le feu au siège de la délégation, puis ont assiégé le commissariat.

A Kasserine, 15 avocats ont organisé un sit-in de protestation qui s’est transformé en marche vers le siège de l’Union régionale du travail, pour exprimer leur solidarité avec les habitants de Sidi Bouzid. Le service de communication de l’Union générale du travail de Sidi Bouzid a déclaré que des négociations ont eu lieu, le 21 décembre, entre le gouverneur et deux membres de l’UGTT, Mohammed Saàd et Mouldi Jendoubi, qui se sont rendus à Sidi Bouzid le 20 décembre.

Elles se sont soldées par un accord concluant à la libération de tous les manifestants, au nombre de 34, à l’exception de 3 pour des raisons sécuritaires. Les syndicalistes ont rendu visite à Mohammed Al Bouazizi, qui a tenté de se suicider, et qui reste hospitalisé au centre des brulures graves à Ben Arous. Ils ont confirmé que ce dernier est en vie, contrairement aux informations relayées par les medias faisant état de sa mort.

Des militants du parti au pouvoir agressent des manifestants sous l’œil des forces anti émeutes

Par ailleurs des sources ont signalé que l’ampleur des manifestations a diminué à Sidi Bouzid, et qu’une cinquantaine de militants du parti au pouvoir ont agressé des manifestants sous l’œil complice des forces anti émeutes. Par contre, d’après d’autres sources, les manifestations ont atteint la ville de Djelma qui se trouve à 26 kilomètres de chef-lieu du gouvernorat de Sidi Bouzid.

Toute a commencé le 17 décembre quand Mohamed Bouazizi, 26 ans, vendeur ambulant, diplômé de l’université et seul soutien de famille, s’est fait confisquer sa marchandise par la police municipale, n’ayant pas les autorisations nécessaires. En désespoir de cause, le jeune homme a tenté de s’immoler devant la préfecture pour protester contre la saisie de sa marchandise. Grièvement brûlé, il a été transféré dans un centre médical près de Tunis. Cet incident a mis le feu aux poudres puisque des protestations des habitants de la ville ont dégénéré en affrontements avec la police.

Selon la version officielle, des agents de la garde nationale, après avoir vainement tenté de dissuader les manifestants, ont été amenés « à recourir aux armes dans le cadre de la légitime défense ». Des renforts de police dépêchés de Sidi Bouzid ont encerclé la ville de Menzel Bouziane en interdisant les accès, selon des sources syndicales, citées par AFP. Les forces de l’ordre ont procédé à une vague d’arrestation, ajoute la même source. Les autorités tunisiennes, ont qualifié lundi dernier les troubles d’« incident isolé » non sans avoir dénoncé leur « exploitation malsaine » par l’opposition.

« Pas de misère, plus de chômage »

Mercredi, un jeune homme de 24 ans, aurait escaladé un pylône électrique, à Sidi Bouzid, avant de s’électrocuter en touchant les câbles. Il criait qu’il ne voulait « pas de misère, plus de chômage », rapportait vendredi AFP, citant Ali Zari, un dirigeant syndicaliste. La Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH) qui exprimait mercredi « sa vive inquiétude » réclamait « la libération des derniers détenus » et « une enquête impartiale ».

Messages

  • Deux semaines après le début du mouvement de protestation général en Tunisie, la population ne décolère pas. Des affrontements entre manifestants et policiers et des arrestations ont eu lieu hier dans plusieurs régions.

    Hier, des manifestants ont tenté de se rassembler à Bab Djezira (Tunis), à 13h, mais leur regroupement a été interdit. Selon des témoins oculaires, la police a bloqué toutes les entrées de la place et les quelques manifestants qui ont réussi à s’y rendre se sont retrouvés face à 300 policiers en tenue noire et une centaine en civil. Les mêmes manifestants s’apprêtaient en début d’après-midi à rejoindre un autre rassemblement, celle de l’Association tunisienne des femmes démocrates. Si aucun incident majeur n’est à déplorer dans la capitale, à Djerba et Djendouba les manifestations auraient été sévèrement réprimées par les forces de l’ordre. Selon les mêmes sources, la police s’en serait violemment pris aux manifestants à Djbeniana, faisant plusieurs blessés, dont un membre du comité régional des diplômés demandeurs d’emploi, Saber Ben Moubarak, atteint à la tête. Une série d’arrestations aurait également eu lieu dans la même région alors qu’un jeune a été tué par balle à Menzel Bouziane, où la révolte a été violemment étouffée.

    Tout a commencé à Sidi Bouzid

    Par ailleurs, des syndicalistes se sont rassemblés à Sidi Bouzid pour exiger la libération de tous les militants arrêtés, tandis que les avocats se rassemblaient à Sousse. Mohammed Bouaziz, jeune diplômé sans emploi, avait tenté, le 17 décembre dernier, de s’immoler par le feu devant le gouvernorat de Sidi Bouzid pour protester contre la saisie de sa marchandise par les autorités. L’incident a provoqué des protestations dans la région qui se sont transformés en violents affrontements entre la police et les manifestants, faisant un mort et plusieurs blessés en une semaine. Deux autres jeunes se sont suicidés pour protester contre leurs conditions de vie. Depuis, un large mouvement social a touché toutes les villes du pays et les revendications politiques se sont rajoutées aux économiques.

    Face à l’ampleur que prend le mouvement protestataire en Tunisie, le président Zine El Abidine Ben Ali a limogé, hier, le gouverneur de la région de Sidi Bouzid, ainsi que ceux de Menzel Bouziane et de Zaghwane, a-t-on appris de source officielle. Ce limogeage intervient au lendemain d’un remaniement ministériel partiel touchant les ministères de la Communication, du Commerce et de l’Artisanat ainsi que le ministère des Affaires religieuses. Par ailleurs, un plan d’un million de dinars pour impulser le développement à Sidi Bouzid a été annoncé.

  • Au nom de la structure syndicale des travailleurs de la Bourse des Valeurs Mobilières de Tunis (BVMT), l’Union générale tunisienne du travail (UGTT) a déposé un préavis de grève pour le mercredi 12 janvier 2011.

    Les syndicalistes reprochent à la direction générale de la Bourse de Tunis d’ignorer leurs certaines de leurs revendications sociales, notamment celle concernant l’assurance groupe, les primes ainsi que le recrutement au niveau des agents de sécurité et des chauffeurs.

  • Depuis le 17 décembre et la tentative d’immolation par le feu d’un jeune diplômé vendeur ambulant de fruits qui venait de se faire confisquer sa marchandise, la région de Sidi Bouzid est le théâtre d’un mouvement de protestation croissant qui s’étend aujourd’hui à tout le pays. Étudiants, chômeurs, syndicalistes et opposants politiques descendent dans la rue pour dénoncer le chômage endémique, la corruption et la politique sécuritaire du gouvernement. La répression policière, de grande ampleur, a déjà fait plusieurs victimes. De nombreux jeunes manifestants ont ainsi été blessés, dont au moins neuf par balles, et des dizaines ont été arrêtés. Des avocats et des journalistes ont aussi été arrêtés ou tabassés pour avoir médiatisé ou participé au mouvement de protestation.

    Le 17 décembre, le journaliste du site Internet assabilonline Zouheir Makhlouf a été tabassé et s’est fait voler sa caméra par trois policiers en civil armés de bâtons, devant son domicile à Tunis, alors qu’il s’apprêtait à se rendre à Sidi Bouzid pour faire un reportage sur l’immolation du jeûne diplômé.

    Le 28 décembre, deux avocats, maîtres Choukri Belaïd et Abderraouf Ayadi, ont été enlevés par des agents en civil. Tous deux venaient de prendre la parole au cours d’un rassemblement de près de 300 avocats, organisé, à Tunis, en solidarité avec le mouvement de protestation de Sidi Bouzid. Ce n’est que lors de leur libération, le lendemain matin, que les proches des deux disparus ont pu savoir où ils avaient été détenus. Me Ayadi a raconté à l’ACAT-France qu’il a été arrêté à la sortie de chez lui à 17h, par sept agents en civil qui l’ont embarqué, sans mandat. Ils l’ont traîné par terre puis l’ont allongé entre les sièges d’une voiture. Il a été cagoulé et pendant le trajet vers un lieu inconnu, un agent pressait son genoux sur le visage de Me Ayadi jusqu’à ce qu’il suffoque. À l’arrivée, ils ont refusé de lui dire où il était. Ils l’ont déshabillé, ne lui laissant que son caleçon et son maillot de corps. Ils l’ont obligé à rester assis sur une chaise une partie de la nuit, le menaçant et lui précisant notamment que ni la France, ni les États Unis ne pourraient venir à son secours.

    Le 29 décembre, à Gafsa, Ammar Amroussia, porte-parole du Parti communiste des ouvriers de Tunisie et correspondant du journal Al-badil, a été arrêté, devant témoins, par quatre agents en civil qui n’ont présenté aucun mandat. La veille, A. Amroussia avait pris la parole au cours d’une manifestation au centre de Gafsa. On est sans nouvelle de lui.

    Le même jour, le journaliste Mouldi Zouabi a été arrêté dans la ville de Jendouba. Il a été relâché ce matin et souffre de sérieux maux de tête dus aux violences dont il a été victime pendant sa détention.

  • Depuis le 17/12/2010, la tunisie est secouee par une vague de violence entre le peuple et la machine policiere de la dictature. Cette revolte populaire a ete declenche par le jeune mohamed baouazizi qui a tente de se suicider par immolation devant la mairie de Sidi Bou zid, ville du centre ouest de la tunisie. ce jeune diplome est au chomage depuis des annees, a decide de vendre des fruits et legumes sur le marche de la ville pour subvivre a ses besoins et aux besoins de sa famille, a ete agresse par les forces de l ordre pour commerce illegale, et ils ont saisit sa marchandise, en sachant que c est pas la premiere fois qu il subit de telles agressions, bouaziz a essaye de se revolter et le resultat etait quelques giffles et une saisie de sa marchandise.. en s adressant a la mairie ,personne n a accepte de lui parler..le resultat etait dramatique, le jeune desespere s est asperge d essence et s est brule vif en public..il est en soin intensif depuis le 17/12. Tres rapidement la colere de ses concitoyens se transforme en mouvement de revolte severement coince par les chiens de la dictature.. l etat qui pensait que cette colere allait s eteindre un jour ou deux ne s est pas attendu a ce que le mouvement soit contagieux et toucherait d une vitesse record tout le reste des villes principales de la tunisie surtout apres le suicide de deux autres jeunes pour la meme raison : injustice social et vole de biens publics par la mafia du dictateur et sa famille..

    Les slogans etaient : « le travail est un droit bande de voleurs » « a bas le regime du 7 novembre »

    Sachant qu en tunisie 80000 etudiants obtiennent des diplomes chaque annee alors que le taux de recrutement ne depasserait pas le 10-15 pourcent, juste pour imaginer le nombre de chomeurs, le resultats est dans tout les cas catastrophique, du moment ou le desespoir qui touche un pourcentage tres eleve de tunisiens les poussent a se jetter dans les barques de la mort a destination de l Europe pour une vie sans papiers et dans des conditions parfois plus miserables qu en tunisie ou les contraindre a rester au chomage ou a exercer des metiers devalorisants.. l injustice en tunisie touche de plein fouet les populations du centre et du sud contrairement au villes cotieres et celle du nord qui sont epargnes en partie du moment ou les projets touristiques et les services s y sont concentres..

    Le mouvement de revolte qui va liberer la tunisie laisse voir les vrais raisons qui ne sont pas uniquement le chomage ou l inegalite sociale, mais aussi l oppression et l agression quotidienne de la population par la police que se soit par les raffles, par les polices secretes, par la censure des sites d informations, l agression et l emprisonnement des opposants et la censure de leurs partis, sans parler des medias qui sont soit des machines de propagandes soit des sourd-muets.. en effet maintenant 14 jours de revolte populaire en tunisie et aucun media de loin ou de pres en tunisie n a parle objectivement de ce qui se passe sur le terrain et parlent tous d incident isole qui a ete instrumentalise par des personnes qui ne veulent pas le bien de leurs pays.. apres une semaine de secousse sur la totalite du territoire : affrontement entre peuple et force de l ordre entrainant plusieurs morts et des dizaines de blesses, le dictateur s est manisfeste sur la chaine officielle « tunis 7 », pour annoncer l investissement de 13 millions de dinars pour la creation de projet dans la region de sidi bou zid.. cette somme est tellement infime devant le prix de l A340 qu il vient d acheter et qui est estime a 400 million de dinars vole du contribuable.

    La revolte n a pas pu etre avorte, meme apres la menace du dictateur contre les manifestants qui d apres lui seront severement punis, nous tunisiens on sait tres bien ce qu il veut dire par ca , les atrocite de la dictature on en a subi depuis 23 ans et si on ne continue pas notre revolte pour en finir avec ce malade et sa famille, la mafia trabelsi , on continuera dans le meme rythme, injustice et sous developpement et obscurite..

    Juste pour noter que la famille trabelsi et materi, etaient des familles ordinaires avant 23 ans, maintenant ils ont la main sur des compagnies aeriennes, des hotels , des grandes surfaces, une bonne partie de biens importes ou exportes va directement dans leurs poches, la fortune de Zine El Abidine ben ali , president de la tunisie est estime a 5 milliard d euro, c est a dire pres du 1/6 du pib tunisien..

  • Et si la Tunisie n’en avait pas fini avec sa révolution ? C’est peut-être ce qu’indiquent les protestations qui enflent dans la ville de Sidi Bouzid (centre), berceau du soulèvement de 2011. Dans la nuit de jeudi à vendredi, une manifestation contre le gouvernement s’est soldée par des affrontements avec la police. Répondant à des jets de pierre, les forces de l’ordre ont dû effectuer des tirs tendus de balles en caoutchouc sur 800 manifestants, à grand renfort de gaz lacrymogène.

Un message, un commentaire ?

modération a priori

Ce forum est modéré a priori : votre contribution n’apparaîtra qu’après avoir été validée par un administrateur du site.

Qui êtes-vous ?
Votre message

Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.