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Algérie : dégage Boutef et dégage le régime des généraux et dégage le système des profiteurs capitalistes !!!!

dimanche 13 février 2011

Après la Tunisie et l’Egypte... l’Algérie !!!

Alors que la contestation se généralise au Yémen et, dans une moindre mesure, en Jordanie, des Algériens croient également au changement. Se référant aux révolutions tunisienne et égyptienne, quelque 2.000 personnes –800 selon la police– ont tenté de marcher, samedi, dans les rues d’Alger, en opposition à Abdelaziz Bouteflika, le président au pouvoir depuis onze ans. Une manifestation interdite, tout rassemblement étant proscrit par l’exécutif depuis la chute du régime voisin de Ben Ali. Les participants s’étaient donnés rendez-vous dans le centre de la capitale, afin de défiler de la Place du 1er mai à celle des Martyrs.

Les manifestants étaient au nombre de 2.000 à Alger samedi. Face à eux, 30.000 hommes des forces antiémeutes quadrillaient le centre de la ville de plus de trois millions d’habitants.

Les manifestants ont brandi une large banderole qui proclamait : "Système dégage", et scandé des slogans qui faisaient échos à ceux criés en Tunisie et en Egypte notamment "Algérie Libre" en arabe, "Le régime dehors !".

Pour la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’Homme (LADDH), plus de 300 personnes auraient été interpellées à Alger, Oran, dans l’Ouest du pays, et à Annaba, dans l’Est.

Le président Bouteflika a annoncé le 3 février la levée "dans un très proche avenir" de l’état d’urgence en vigueur depuis 1992. Le gouvernement est récemment intervenu pour faire baisser le prix de certaines denrées de base et il a accru les importations de blé.

La répression qui vient d’avoir lieu montre, s’il en était besoin, que le pouvoir ne change pas...

Boutef avait déclaré : : « Les récentes manifestations sont, sans aucun doute, l’expression d’inquiétudes et d’impatiences chez nos compatriotes. Il est donc de notre devoir d’en tenir compte et d’y répondre par des efforts accrus ».

Il avait oublié de préciser : des moyens accrus de répression !!!

Après le soulèvement populaire en Tunisie, couronné par la chute du régime de Ben Ali et celui en cours en Egypte, c’est au tour du peuple algérien d’entrer en scène. Deux décennies faites de massacre des populations, de misère sociale et de mépris n’ont pas eu raison de ses capacités de résistance.

« Un travail digne, un salaire décent, une protection sociale » : cet appel poignant lancé dimanche par de jeunes chômeurs, rassemblés par centaines devant le ministère du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale, résume les afflictions que vivent les jeunes Algériens. Pour autant, du côté des pouvoirs publics, on ne semble toujours pas percevoir l’imminence d’une déflagration sociale à la tunisienne ou à l’égyptienne.

Pourtant depuis le début des années 2000, la contestation sociale et les émeutes ne manquent pas en Algérie. Cette défiance du régime est multiforme : de simples coups de colère par les blocages des routes à des grèves générales paralysant plusieurs secteurs d’activités. Mais l’absence de fédération de tous ces mécontentements demeure l’obstacle majeur à l’aboutissement de ces luttes ininterrompues.

Ils ont été des centaines à venir de plusieurs wilayas du pays réclamer un emploi digne et un salaire décent devant un ministère du Travail quadrillé par les forces anti-émeute. A l’appel du tout nouveau Comité national pour la défense des droits des chômeurs (CNDDC), des jeunes de Skikda, Médéa, Aïn Defla et Ouargla ont lancé un sérieux avertissement aux autorités quant à une déflagration sociale qui serait nourrie par la colère des sans-emplois. Les mêmes manifestations ont été également organisées dimanche à Annaba avec la même intensité. « Tous les dispositifs pour l’emploi des jeunes ont échoué et ont montré leur inefficience », a déclaré le porte-parole du CNDDC, Samir Larabi, ancien journaliste à la Radio nationale.

La colère est encore plus palpable chez les jeunes chômeurs des wilayas du sud, où le ressentiment d’une jeunesse marginalisée, désœuvrée et sans le sou est d’autant plus grand qu’ils vivent là où des milliards de dollars sortent du sous-sol du Sahara pour partir vers le nord.

« Il y a lieu de se demander pourquoi le sud connaît le plus grand nombre de tentatives de suicide de chômeurs alors que ses ressources souterraines profitent à toute l’Algérie », s’interroge un jeune sans emploi et dont les deux frères, chômeurs aussi, se sont donné la mort. Devant la presse, Samir Larabi aura ces mots durs : « Nous ne voulons pas devenir des patrons, nous voulons juste du travail. Un travail digne, un salaire décent. Nous voulons une vraie politique de l’emploi, qu’on mette fin au CCD, qu’on nationalise les entreprises stratégiques, qu’on remette sur pied les entreprises communales. Nous voulons une allocation chômage à hauteur de 50% du SNMG pour tous les chômeurs. » A Annaba, les jeunes chômeurs sont même allés jusqu’à menacer, dans le cas où ils n’obtiennent pas gain de cause, de recourir à d’autres moyens pour se faire entendre.

Le chômage des jeunes, et particulièrement celui des diplômés, est devenu plus que problématique en Algérie. Et alors que la colère s’amplifie, les solutions tardent à venir. Selon une étude de l’institut Carnegie Moyen-Orient, le chômage des jeunes diplômés en Algérie était estimé à plus de 21,5% en 2008, alors qu’officiellement le chômage est de 10,1% en 2010. A Annaba et à Alger, lors de leurs sit-in, plusieurs jeunes chômeurs avaient tenté de s’immoler. Les émeutes en Tunisie qui avaient eu raison du clan Ben Ali, et celles en cours en Egypte où Moubarak tente de négocier une sortie « honorable », alimentent l’idée, ici, que seul le recours à la force peut déboucher sur une solution.

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