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Le vent de révolte touche la Libye...

dimanche 13 février 2011

Ceux parmi les observateurs qui disaient que la Libye était immunisée contre le vent de la révolte qui souffle sur bon nombre de pays arabes du Maghreb et Machreq ont sûrement fait un faux pronostic. « Une journée de la colère » contre le régime de l’inamovible Colonel Mouammar Kadhafi, est programmée dans tout le pays, par des groupes d’opposants libyens pour le 17 février prochain. Pour anticiper tout débordement, le guide libyen a réuni d’urgence, une cellule de crise et donné ses strictes instructions à tous les chefs des services sécuritaires, dont le redoutable service secret des Moukhabarat.

La première victime de ces instructions est l’activiste et écrivain libyen Jamal al-Hajji, supposé être l’instigateur de l’appel via Internet, à la manifestation. Ce militant des droits de l’homme ayant la double nationalité libyenne et danoise, a été arrêté le 1er février dans un parking de Tripoli, par une dizaine d’officiers des Moukhabarat, qui lui ont collé le délit de fuite après avoir percuté un piéton avec sa voiture. Les agents vêtus en civil relevaient non de la police de la circulation mais de la fameuse Agence de sûreté intérieure spécialisée dans les arrestations d’opposants politiques.
L’appel à « une manifestation de masse à travers le pays contre le régime en place », a été lancé via Internet par la Conférence nationale pour l’opposition libyenne qui regroupe des opposants libyens et principalement des étudiants.

Le colonel Kadhafi qui avait pris la défense de ses homologues tunisien, Zine El Abidine Ben Ali et égyptien, Hosni Moubarak, a également ordonné à ses subalternes de mater toute forme de rébellion et de faire barrage aux tentatives de manifester dans les rues à Tripoli et dans d’autres villes du pays.

Le Colonel Kadhafi a lancé des critiques acerbes à l’endroit de la chaîne de télévision qatarie Al-Jazeera, qu’il accuse d’avoir incité à la rébellion en Tunisie et en Egypte. Il n’a pas non plus, épargné le Mossad, services secrets israéliens, qu’il accuse d’être à l’origine de la situation actuelle en Egypte et dans d’autres pays arabes.
Arrivé au pouvoir au lendemain de son coup d’Etat, le 1er septembre 1969, contre le roi Idriss Ier, Kadhafi, conduit d’une main de fer son pays, aidé en cela par les fameux comités révolutionnaires qui quadrillent tout le pays. Son fils Seif Al-Islam, très impliqué dans le monde de la politique, est pressenti pour prendre sa succession.
En attendant la « journée de la colère », le colonel kadhafi réunit chaque jour son staff sécuritaire pour faire le point de la situation dans son propre pays mais également chez ses voisins l’Egypte et la Tunisie.

Le vent de contestation qui souffle en Afrique du nord s’approche de la Libye. Jusqu’ici resté à l’écart des protestations qui ont éclaté dans plusieurs pays arabes, avec les conséquences que l’on connaît notamment en Tunisie et en Egypte, le pays pourrait bien devoir affronter à son tour des manifestations de colère.

D’après le quotidien panarabe « AlSharq Al-Awsat », relayé par le « Corriere della Sera », la conférence nationale pour l’opposition libyenne a proclamé via internet le 17 février « journée de la colère ». Les opposants, principalement des étudiants, appellent à « une manifestation de masse à travers le pays contre le régime en place ».

Selon le journal transalpin, l’appel lancé sur le net créerait le désarroi au sein du gouvernement de Tripoli. Et il préoccuperait au plus haut point le colonel Mouammar Kadhafi, au pouvoir depuis 1969. Pour parer à toute éventualité, le colonel convoquerait depuis trois jours des journalistes et activistes politiques pour faire le point sur la situation. D’après ce que révèle le site du journal Libya al-Youm, Mouammar Kadhafi a exprimé ses préoccupations, craignant « les risques inhérents à une situation éventuelle de chaos dans le pays ». Il a également critiqué la chaîne Al-Jazeera, coupable selon lui d’avoir incité à la rébellion égyptienne. Mais le colonel a aussi pris la défense du président égyptien. « Ce n’est pas juste de s’en prendre à Moubarak. C’est un pauvre homme qui n’a même pas d’argent pour s’acheter des habits. Et nous l’avons aidé plusieurs fois. Les services secrets israéliens sont à l’origine de la situation actuelle », a-il dit.

La réponse du régime libyen face aux menaces de manifestation ne s’est pas fait attendre. D’après Amnesty International, l’activiste et écrivain Jamal al-Hajji a été arrêté par les autorités suite à son appel à la manifestation publié sur internet. L’homme a été arrêté le 1er février dernier. Il était accusé d’avoir percuté un piéton avec sa voiture, une faute que l’écrivain conteste.

A la suite de l’arrestation début février de l’écrivain et opposant libyen, Jamal al-Hajji, de nombreux groupes Facebook, qui réunissent quelques centaines de membres, ont lancé un appel à manifester le 17 février en Libye sous le slogan "journée de la colère". Le groupe récolte à ce jour plus de 3000 soutiens. Jamal al-Hajji, également détenteur de la nationalité danoise, a été arrêté le 1er février à Tripoli par des agents de sécurité en civil qui l’ont accusé d’avoir percuté un homme avec sa voiture, ce qu’il nie, a indiqué Amnesty International dans un communiqué.

Concernant l’accès à Internet en Libye : le 24 janvier, selon le journal Al-Manara, l’accès au site Youtube a été bloqué, ainsi que les sites de plusieurs partis politiques libyens basés à l’étranger, et ceux de médias indépendants comme Libya Al Youm, Jeel Libya, Akhbar Libya, et Libya Al Mostakbal. Cette mesure a créé beaucoup d’émotion parmi les blogueurs libyens qui craignent que cette censure puisse être étendue aux blogs personnels. Certains groupes sur Facebook, comme "We want YouTube back in Libya" ont organisé une campagne en ligne contre ce blocage.

Le 30 Décembre dernier, deux jeunes militants de l’opposition, Mazigh et Madghis Bouzakhar, ont été arrêtés par la police Lybienne, pour avoir fait part de leur opposition au régime en place.
Ces dernières heures selon la chaîne Al Jazeera qui relaie l’information, l’un des groupes de presse numérique, les plus actifs dans la lutte envers le président Kadhafi, « Al Manara », a subit des attaques informatiques visant à pirater son site internet, ainsi que sa page Facebook, et que ces attaques venaient directement de Lybie. Qui plus est, tous les médias numériques, ou autres sources d’informations numériques, qui avaient rapportés des informations sur les mouvements contestataires en Lybie ont eux aussi été piratés. Une censure pure est simple de la presse, de l’information et de la toile.
Le président Kadhafi, craint comme beaucoup de chefs d’états d’Afrique du Nord que la mouvance suscitée par la Révolution du Jasmin, et qui a engendré la chute du président Ben Ali ne puisse prendre la même dimension au sein de la Libye. En censurant ainsi la presse et surtout Internet, le président s’assure que la e-révolution n’atteigne pas son territoire, et du fait, s’assure de garder un contrôle absolu sur l’intégralité des propos qui peuvent être tenus à son encontre au travers de la presse et du média numérique.

Le sort de Khadafi est lié à celui des autres dictateurs arabes :
Le Point écrivait le 29 janvier 2011 :

Le numéro un libyen Mouammar Kadhafi s’est entretenu samedi au téléphone avec le président égyptien Hosni Moubarak, "pour se rassurer sur la situation en Égypte", au cinquième jour de manifestations appelant à la chute du régime, a rapporté l’agence libyenne Jana. "Le frère leader de la révolution, président du sommet arabe, a appelé samedi matin le président Hosni Moubarak (...) pour se rassurer sur la situation en Égypte", a indiqué l’agence, qui ne donne pas de détail sur la teneur de l’entretien.

Le colonel Kadhafi entretient des relations privilégiées avec le chef d’État égyptien.

Messages

  • Des coups de feu étaient entendus ce soir dans la ville de Benghazi, la deuxième ville de Libye, a indiqué à l’AFP un témoin. "Nous entendons des coups de feu dans plusieurs parties de la ville", a indiqué à l’AFP Ramadhan Briki, le rédacteur en chef du journal libyen Quryna basé à Benghazi, à 1.000 km à l’est de Tripoli.

    Il n’était pas en mesure d’indiquer s’il y a des affrontements ou des victimes. "Vu les difficultés, nous n’avons pu savoir s’il y a eu des morts ou non", a précisé Ramadhan Briki. Son journal, qui cite des témoins, a indiqué sur son site internet que des manifestants avaient incendié en début de soirée un poste de police de Benghazi.
    Des appels avaient été lancés sur Facebook pour faire de jeudi une "journée de la colère" contre le régime du colonel Mouammar Kadhafi.

    Six personnes ont été tuées dans la journée dans des affrontements entre forces de l’ordre et manifestants anti-régime à Benghazi, selon des sites d’opposition basés à l’étranger.

  • Et maintenant que l’OTAN prend le relais, les rebelles se font bombarder !

    Et il paraît que c’est une erreur !

    Et si ce n’en était pas une ? et si l’intervention pour virer Kadafi était une intervention pour le soutenir ?

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