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Ghannouchi est tombé. Les jours de Kadhafi sont comptés. La dictature militaire est menacée en Egypte. Les monarchies du Golfe sont terrorisées. La révolte du Maghreb et du monde arabe continue à faire des vagues...

lundi 28 février 2011

Heurts en Égypte : l’armée s’excuse

L’armée égyptienne a présenté ses excuses ce matin après des affrontements dans la nuit entre des militaires et des manifestants sur la place Tahrir au Caire, mais des militants ont appelé à de nouveaux rassemblements samedi pour dénoncer ces violences. Peu après minuit vendredi soir, la police militaire a encerclé quelques centaines de manifestants et les ont battus à coups de matraques et d’armes à électrochocs de type Taser pour les disperser, selon un responsable de sécurité et des témoins.

Dans la journée, plusieurs milliers d’Egyptiens s’étaient rassemblés sur la place symbole de la lutte contre l’ancien président Hosni Moubarak pour célébrer la "révolution" et réclamer un nouveau gouvernement composé de technocrates. "Ce qui s’est passé vendredi soir était le résultat de confrontations non intentionnelles entre la police militaire et les jeunes de la révolution", a déclaré le Conseil suprême des forces armées, en charge du pays depuis la chute de M. Moubarak le 11 février.

Le Conseil "n’a pas et ne va pas donner l’ordre d’attaquer la jeunesse, et des mesures vont être prises pour garantir que cela ne se reproduise plus", a-t-il ajouté.
Mais des militants ont lancé un appel à de nouvelles manifestations samedi pour dénoncer l’usage de la force la veille. "Des manifestants pacifiques sur la place Tahrir ont été dispersés par la police militaire avec des Taser, des matraques et des fouets. Des hommes masqués armés de fusils automatiques ont essayé de faire taire la protestation par la force. Beaucoup ont été battus, agressés et arrêtés", ont-ils dénoncé dans un communiqué publié sur Facebook. "Nous ne pouvons pas accepter cela. Nous devons réagir face à la violence envers des manifestants pacifiques", ont-ils ajouté.

Tunisie : Ghannouchi est tombé !...

En Tunisie, le premier ministre Mohamed Ghannouchi a ainsi annoncé sa démission dimanche, soit cinq semaines seulement après avoir pris les rênes d’un gouvernement de transition.

En Tunisie, le ministère de l’Intérieur annonce que trois personnes sont mortes samedi plusieurs autres blessées alors que les forces de l’ordre ont dispersé à Tunis une manifestation en tirant des gaz lacrymogènes contre environ 300 personnes scandant des slogans contre le gouvernement.

Le 24 février, déjà, de violents affrontements avaient opposé la police aux contestataires qui avaient tenté de pénétrer dans le ministère de l’Intérieur et avaient incendié ou saccagé trois commissariats.

En Egypte, le Conseil Suprême des forces armées, qui gère la transition dans le pays, a présenté ses excuses après les affrontements entre des soldats et des manifestants au Caire. Plusieurs personnes ont été blessées par des militaires alors qu’elles se trouvaient Place Tahrir pour demander à l’armée d’assurer une transition plus rapide

Le conseil parle de violence involontaire et a promis que cela ne se reproduirait pas

Pendant ce temps, le comite charge de réfléchir à une nouvelle constitution propose de limiter a deux le nombre de mandats présidentiels d’une durée de quatre ans.

Contagion dans le monde arabe

Il souffle toujours du Yémen au Maroc en passant par Bahreïn et l’Irak et a atteint le sultanat d’Oman, où deux manifestants ont été tués et cinq blessés dimanche par des tirs de la police.

Dans ce sultanat voisin du Yémen, des violences se sont produites alors que des manifestants tentaient d’attaquer un poste de police, selon une source des services de sécurité. Ces incidents s’inscrivent dans le cadre d’un rassemblement de chômeurs à Sohar, à 200 km au nord de la capitale Mascate.

Les quelque 250 contestataires ont scandé des slogans demandant des emplois, de meilleurs salaires et des mesures de lutte contre la corruption. D’autres manifestations ont eu lieu dimanche à Salalah, dans le sud de ce petit pays de trois millions d’habitants où les partis politiques sont interdits.

Au Yémen, théâtre de véritables scènes de guerre dans la nuit de vendredi à samedi à Aden, au sud du pays, qui ont fait au moins trois morts, le président Ali Abdallah Saleh, au pouvoir depuis 32 ans, a dit son intention de défendre le « régime républicain » jusqu’à la « dernière goutte de sang » et parlé de « complot ».

En outre, cinq protestataires ont été blessés dans une manifestation à Moukalla, à l’est du Yémen. Dans la capitale Sanaa, les étudiants ont poursui dimanche leur sit-in devant l’université.

Mécontentement général dans les émirats

A Bahreïn, des milliers de manifestants ont défilé dans la capitale Manama. Ils ont réclamé la chute du régime de la dynastie sunnite des Al-Khalifa, alors que le groupe chiite au parlement a confirmé sa démission en bloc, au lendemain de l’annonce d’un remaniement ministériel que l’opposition a jugé insuffisante.

Au Qatar voisin, un appel sur Facebook à l’éviction de l’émir Hamad ben Khalifa al-Thani a rassemblé samedi plus de 20’000 sympathisants. Au Koweït, un groupe d’opposition nouvellement formé a demandé des réformes et l’émir cheikh Sabah al-Ahmad al-Sabah a annoncé des mesures sociales.

En Arabie Saoudite, une centaine d’intellectuels ont eux-aussi exhorté à des réformes politiques, économiques et sociales, notamment à l’instauration d’une « monarchie constitutionnelle ». L’appel demande en outre « d’accorder aux femmes le droit au travail, à l’éducation, à la propriété et à la participation à la vie publique ».

Depuis les soulèvements en Tunisie et en Egypte, des appels à des réformes dans le royaume ont fleuri sur internet, la plupart réclamant une monarchie constitutionnelle. Aucun n’a toutefois appelé au renversement de la dynastie des Al Saoud, au pouvoir depuis 1932.

Ultimatum en Irak

En Irak, le premier ministre Nouri al-Maliki a donné dimanche 100 jours à ses ministres pour faire leurs preuves, après des manifestations de colère contre le gouvernement. A Amara, à 305 km au sud de Bagdad, onze manifestants et neuf policiers ont été blessés dans des échauffourées au cours d’une manifestation de jeunes réclamant du travail.

En Syrie, une page Facebook intitulée « la révolution syrienne contre Bachar al-Assad 2011 » appelait à des manifestations à une date encore indéterminée. En Jordanie, l’opposition accusait le gouvernement de « manque de sérieux » dans les réformes, après la plus grande manifestation vendredi dans la capitale depuis début janvier.

Au Liban, plusieurs centaines de personnes sont descendues dans la rue à Beyrouth pour protester contre le système confessionnel, à l’initiative de groupes de jeunes sur Facebook. « La révolution est partout... Liban, c’est à ton tour ! », ont-elles scandé.

Au Maroc, près de mille personnes encadrées par d’importantes forces de sécurité avaient réclamé samedi à Casablanca des « réformes politiques et une nouvelle Constitution ». Au même moment à Alger, une centaine de contestataires avaient bravé un important dispositif policier pour tenter, en vain, leur troisième marche en un mois en faveur d’un changement de régime.

Enfin, en Egypte, près de 2000 manifestants s’étaient rassemblés samedi pour exiger un nouveau gouvernement.

Au Yémen, deux chefs de tribus influentes ont rejoint le mouvement de contestation pour demander le départ du président Ali Abdullah Saleh. Cette annonce constitue un avertissement au président Saleh puisque l’un des deux leaders fait partie de sa propre tribu, les Hashid

A Bahreïn cette fois, l’un des leaders de l’opposition chiite, Hassan Meshaima, est rentré au pays après un exil en Grande-Bretagne.

Un retour qui intervient après la grâce du roi de Bahreïn qui a aussi amnistié des prisonniers politiques. Un geste d’apaisement après plus de deux semaines de manifestations dans le pays, notamment dans le centre de Manama, la capitale.

La révolte s’étend...

Des signes de tension croissante s’accumulent dans la péninsule arabique, du sultanat d’Oman au Yémen en passant par Bahreïn, le Qatar voisin, mais aussi le Koweït et l’Arabie saoudite. Opposants et intellectuels exhortent à des réformes politiques, économiques et sociales. Le même effet de souffle se fait également sentir en Irak, en Jordanie, au Liban mais aussi au Maroc et à Alger, avec des mobilisations toutefois inégales.

Liban : plusieurs centaines de manifestants

Plusieurs centaines de personnes ont manifesté dimanche à Beyrouth contre le système confessionnel au Liban, à l’appel de groupes de jeunes sur Facebook. « La révolution est partout... Liban, c’est à ton tour ! », ont scandé les manifestants, en majorité des jeunes, en référence aux mouvements de révolte qui agitent le monde arabe. Reprenant le leitmotiv des soulèvements qui ont secoué la Tunisie, l’Egypte, la Libye ou le Yémen, "le peuple veut faire tomber le régime", ils ont parcouru sous une pluie torrentielle des rues de Beyrouth, jusqu’au palais de justice, encadrés par la police et l’armée.

Certains soldats les regardaient d’un air amusé, d’autres les prenaient en photo. Plus de 2.600 personnes avaient annoncé leur participation à cette marche, mais il semble que la pluie ait dissuadé beaucoup de militants. « Allez les Libanais, révoltez-vous contre le confessionnalisme », « Nous voulons un Etat civil », « Confessionalisme, sang, guerres civiles, assez ! », « Révolution contre le féodalisme, contre la ségrégation ! », criaient les protestataires. « Le confessionnalisme est mauvais pour la santé, nous vous prions de vous en abstenir », « Tyrans du Liban, votre tour viendra pour sûr », proclamaient leurs pancartes.
Partage du pouvoir basé sur des quotas communautaires

Le système libanais est un mélange complexe de partage du pouvoir basé sur des quotas communautaires et sur une tradition de « démocratie consensuelle ». Depuis l’indépendance en 1943, il garantit une parité entre musulmans et chrétiens minoritaires dans la région. Il est toutefois accusé d’être à l’origine de tous les maux du pays comme la corruption, le gaspillage, le clientélisme et surtout une guerre civile destructrice (1975-1990) et crises à répétition.

« Ce n’est pas possible que les mêmes leaders qui nous ont imposé la guerre civile nous dirigent encore, assez, qu’ils s’en aillent ! », affirme à l’AFP Amal, assistante sociale. « Les Libanais doivent se soulever, ils continuent de suivre les leaders de leur confession même s’ils crèvent de faim », s’indigne Ali, ingénieur de 28 ans au chômage. « Ici, nous n’avons pas un seul dictateur mais une bonne vingtaine », dit Amer Saidi, étudiant en sciences politiques, qui se dit « laïc ».

Selon des experts, ce combat, même s’il prenait de l’ampleur, sera longue haleine, en raison de la complexité du système qui garantit un équilibre délicat entre les 18 confessions chrétiennes et musulmanes du pays.

La révolte a également contraint Sarkozy à pratiquer un changement de ministres ....

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