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Révolution au Liban....

mardi 8 mars 2011

"Le peuple veut la chute du régime", ont scandé les manifestants de tous âges, reprenant le slogan emblématique des révoltes populaires qui secouent le monde arabe depuis le début de l’année.

"Du pain, du savoir, de la liberté, et non au sectarisme politique !", proclamait une des banderoles de la foule massée devant le ministère de l’Electricité, symbole aux yeux des manifestants de l’impéritie produite par le système politique.

Inspirés des mouvements populaires qui ont fait tomber les présidents tunisien et égyptien et vaciller plusieurs autres régimes arabes, des Libanais ont créé des groupes sur le réseau social Facebook pour réclamer la fin du système confessionnel.

Le système libanais est un mélange complexe de partage du pouvoir basé sur des quotas communautaires et sur une tradition de "démocratie consensuelle". Depuis l’indépendance en 1943, il garantit un équilibre délicat entre les 18 confessions chrétiennes et musulmanes du pays.

Ainsi, le président doit être un chrétien maronite, le Premier ministre un sunnite, le président du Parlement un chiite, etc.

Dimanche 27 février, plusieurs centaines de personnes avaient déjà manifesté sous la pluie pour réclamer l’abolition de ce système accusé d’être à l’origine de tous les maux du pays : corruption, clientélisme, une guerre civile destructrice (1975-1990) et les crises politiques à répétition qui ont suivi.

"Le confessionnalisme est l’opium des masses", "La révolte pour renverser les agents du confessionnalisme", proclamaient les banderoles des manifestants.

Une première manifestation il y a dix jours avait déjà rassemblé plus d’un millier de personnes. Sur Facebook, le mouvement contestataire compte près de 30 000 membres, et des tentes ont été installées dans plusieurs villes du pays pour réclamer la “fin du sectarisme”.

Au Liban, où coexistent 18 communautés religieuses, le confessionnalisme est omniprésent : les “statuts personnels” (mariage, divorce, succession…) relèvent des communautés religieuses, le pouvoir est partagé sur une base confessionnelle, avec des quotas pour chaque poste politique et administratif…

“Le peuple veut faire tomber le régime confessionnel”, ont scandé dimanche près de 10 000 personnes dans les rues de Beyrouth, s’inspirant des slogans des révolutions tunisienne et égyptienne. La contestation, qui a démarré au Liban peu avant la chute d’Hosni Moubarak, prend de l’ampleur.

“Ce système empêche la démocratie, car les leaders politiques défendent les intérêts de leurs communautés au lieu d’avoir une vision nationale. Cela entraîne la corruption, le clientélisme, les injustices sociales. Je ne veux plus qu’on me classifie comme chrétien ou musulman, mais comme un citoyen libanais”, explique Jihad, un jeune manifestant. “Nous n’avons pas un Moubarak ou un Ben Ali, mais une dizaine de dictateurs qui perpétuent le système, affirme Bilal, également présent à la manifestation de dimanche. C’est un combat qui prendra du temps, mais si les Egyptiens et les Tunisiens ont réussi un changement, pourquoi pas nous ?”

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