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La répression violente frappe le Mexique : Iguala, Guerrero, Ayotzinapa...

jeudi 9 octobre 2014

La répression violente frappe le Mexique : Iguala, Guerrero, Ayotzinapa...

Exécutions sommaires. Violation des droits de l’homme. Disparitions forcées. C’est désormais la violence institutionnelle qui domine le devant de la scène mexicaine. Preuve en est, la violence exercée par des policiers municipaux d’Iguala, dans l’Etat de Guerrero. Vingt-deux d’entre eux ont été arrêtés pour avoir tiré ce week-end sur des manifestants et avoir tué au moins six personnes.

Au Mexique, une fosse commune a été découverte près de la ville d’Iguala. Le week-end dernier, dans cette cité, lors d’un mouvement de protestation étudiant, des membres de la police et des hommes armés avaient tiré, tuant six personnes. 43 étudiants avaient disparu. Leurs corps pourraient se trouver dans cette fosse. 28 cadavres, dont certains calcinés, ont été exhumés ce dimanche.

Depuis une semaine, les proches des étudiants disparus les recherchaient désespérément. Or, dans les fosses qui viennent d’être découvertes, il y a un nombre encore indéterminé de dépouilles. La police fédérale empêche pour l’instant les journalistes d’approcher. Ce dimanche 28 cadavres ont été exhumés.

La disparition des jeunes s’est produite à Iguala, à 200 km au sud de Mexico. Le week-end dernier, des policiers municipaux ont fait feu sur des autobus empruntés par des étudiants qui étaient venus manifester et récolter de l’argent dans cette ville de 140 000 habitants de l’Etat de Guerrero. Trois jeunes ont été tués et 25 personnes blessées. D’autres coups de feu contre des taxis et un autobus transportant une équipe de foot ont tués trois autres personnes.

Le Guerrero, cet État très rural et très pauvre, où ce week-end ont été retrouvés 28 corps calcinés dans des fosses clandestines. Des corps qui pourraient être ceux des étudiants disparus depuis fin septembre.
Le 26 septembre dernier, 57 étudiants de l’école normale d’Ayotzinapa ont été enlevés par des policiers municipaux à Iguala dans l’État du Guerrero, alors qu’ils manifestaient pour demander plus de subventions. Dimanche, deux membres présumés d’un cartel de drogue ont avoué avoir assassiné 17 d’entre eux. Depuis, la police locale a été mise en cause, certains policiers ont été accusés de travailler pour un gang du crime organisé.

Les forces de sécurité, soutenues mercredi par des centaines de miliciens d’autodéfense, tentent d’accélérer les recherches pour retrouver les 43 étudiants disparus au sud du Mexique, alors que des manifestations sont prévues pour exiger la vérité sur cette affaire.
Le gouvernement mexicain est confronté à une pression croissante au niveau international pour que la lumière soit faite sur ce qui s’est vraiment passé à Iguala, ville de l’Etat du Guerrero, où 43 étudiants ont disparu le 26 septembre après avoir été attaqués avec des armes à feu par des policiers municipaux et des narcotrafiquants.
Le bilan s’élève pour l’instant à six morts et 25 blessés.
Le gouvernement est également critiqué pour ne pas avoir agi plus tôt, alors qu’il aurait eu connaissance des liens du maire d’Iguala avec les criminels du groupe des Guerreros Unidos.

Les recherches se poursuivaient, vendredi 3 octobre, dans l’Etat de Guerrero, dans l’ouest du Mexique, une semaine après la disparition de quarante-trois étudiants dans la ville d’Iguala, à la suite de violents affrontements avec la police, qui ont fait six morts. La veille, dix mille personnes manifestaient dans la région pour dénoncer les dérives sécuritaires et mafieuses des autorités, alors que le pays célébrait le 46e anniversaire d’un massacre d’étudiants à Mexico.

« Nous les voulons vivants ! », scandaient les manifestants dans les rues de Chilpancingo, capitale du Guerrero, en solidarité avec les parents des jeunes disparus vendredi 26 septembre. Ce jour-là, les étudiants d’une Ecole normale manifestaient à Iguala contre la réforme de l’enseignement. Les bus de transport public qu’ils avaient confisqués dans la soirée ont été pris pour cible par des policiers municipaux. Bilan : trois morts et vingt-cinq blessés. Les agents ont aussi attaqué un bus transportant les joueurs d’une équipe de football locale et un taxi, faisant trois victimes supplémentaires. Des témoins assurent avoir vu des dizaines de manifestants se faire emmener par la police municipale.

Depuis, vingt-deux policiers ont été arrêtés, et quatorze des cinquante-sept portés disparus sont réapparus. Les autres restent introuvables. Jeudi, les manifestants ont bloqué l’autoroute qui mène à la station balnéaire d’Acapulco, sur la côte pacifique. La circulation a été rétablie après l’annonce d’une rencontre, vendredi 3 octobre, avec le ministre de l’intérieur, Miguel Angel Osorio Chong.

"Le Zocalo, la grand-place d’Oaxaca, coeur de la lutte du mouvement qui fédère depuis quatre mois instituteurs, paysans et intellectuels au sein de l’Assemblée populaire des peuples d’Oaxaca (Appo) s’est transformé en un camp militaire. Les forces fédérales mexicaines, envoyées samedi sur ordre du président Fox pour « rétablir la paix » dans la région, ont repris le contrôle de la ville. Trois personnes ont trouvé la mort au cours des échauffourées qui ont marqué la première journée de présence des forces de l’ordre. Une cinquantaine de personnes ont été arrêtées.

Repliés dans la cité universitaire, d’où émet en continu la Radio Universidad, les manifestants affirment que la « reprise » du Zocalo et des principales artères de la ville, ne signifie en rien la fin du mouvement. Leurs exigences n’ont pas changé : le retrait des forces de l’ordre, la libération des prisonniers politiques et le départ du gouverneur de l’Etat, Ulises Ruiz, qui a précipité les choses en envoyant, vendredi, ses nervis attaquer à main armée les barricades construites par les opposants aux entrées de la ville."

Deux étudiants ont été tués lundi après des affrontements avec la police d’état et fédéraux lors d’une violente manifestation qui a bloqué une route importante dans l’État méridional de Guerrero au Mexique.
Les deux corps gisait dans une mare de sang sur la route à péage reliant la ville de Mexico avec la station du Pacifique d’Acapulco, qui se trouve dans l’État de Guerrero.

Le procureur de l’État de Guerrero a déclaré que l’un des étudiants est décédé suite à une blessure par balle et l’autre a été mortellement touché à la tête par une pierre.

Il ajoute que les étudiants protestataires ont détourné les bus et mis le feu à une station d’essence avant que la police fédérale tirent des gaz lacrymogènes sur les manifestants puis des tirs ont retenti. Il a dit que les enquêteurs vont tenter de déterminer qui a tiré les coups de feu en premier.

Le gouvernement fédéral du ministère de l’Intérieur a publié une déclaration heures après la confrontation confirmant que les deux morts et en disant qu’il les regrettait. Il a déclaré que le gouvernement allait enquêter et traduire en justice les responsables.
La ligue de défense des droits humains Tlachinollan et d’autres organisations ont condamné les meurtres dans un communiqué, les qualifiant de « brutalité policière et une utilisation irrationnelle de la force. »

Elle a déclaré qu’environ 300 étudiants du collège des enseignants d’Ayotzinapa qui ont organisé la manifestation cherche à persuader le gouvernement de l’Etat « de répondre à leurs demandes d’éducation », mais n’a pas précisé quelles étaient ces revendications.

Les groupes de droits de l’accusé la police fédérale, qui sont en charge de la protection des routes nationales, des tirs sur les manifestants. Il a déclaré d’autres manifestants ont été pourchassés, battus et blessés.

Le gouvernement de l’Etat a publié une déclaration disant qu’il « n’a jamais empêché les manifestations publiques … et encore moins limité les expressions publiques de protestation. »

Il a déclaré que le gouverneur Angel Aguirre avait « résolu la majorité » des demandes des étudiants lors des réunions précédentes et était prêt à s’engager dans un dialogue avec eux.

Atenco est ce village de l’est de la ville de Mexico dont les habitants ont résisté, en 2002, à la tentative d’expropriation de leurs terres par le gouvernement fédéral, qui voulait y construire un nouvel aéroport international. La résistance des paysans avait été si radicale et acharnée, avec ses marches de dizaines de milliers de paysans armés de machettes en plein cœur de Mexico, que le président Fox a été obligé d’annuler purement et simplement le projet, humilié. Bien qu’à retardement, la vengeance du gouvernement est terrible, car le 3 mai dernier, c’est à une véritable expédition punitive que se sont livrées les forces policières.

Le 3 mai à l’aube, les paysans réunis pour vendre leurs produits sur la place du marché, connus pour leur affiliation au Front des peuples en défense de la terre (organisation radicale de la mouvance zapatiste), ont été violemment attaqués par 500 policiers. Au cours de l’affrontement qui s’ensuit, une quarantaine de paysans se sont barricadés dans une maison en face du marché, décidés à résister aux assauts des policiers.

À quelques kilomètres de là, d’autres paysans se mobilisent et bloquent l’autoroute de Mexico pour exiger le retrait des forces policières de la zone. Plus tard, les assiégés du marché étaient violemment évincés. Felipe Alvarez et Ignacio del Valle qui, depuis l’édifice, tentaient de dialoguer par téléphone avec les autorités de l’état et de la municipalité, ont été assaillis par une douzaine de granaderos et battus jusqu’à ce qu’ils perdent connaissance.
Les policiers s’en s’ont également pris au peuple réuni là, arrêtant brutalement plusieurs autres personnes, toutes amenées à la ville de Toluca, à 100 km de là, où elles ont été accusées de séquestration et de terrorisme…

Tout au long de la nuit suivante, le blocage de l’autoroute fut maintenu en guise de protestation par un groupe de paysans d’Atenco, en dépit des tentatives des policiers afin de les disperser. Le lendemain matin 4 mai, plus de 3 500 policiers ont pris la ville d’assaut. Durant l’attaque, les policiers ont littéralement arrosé la ville de gaz lacrymogènes, utilisé des balles réelles, sont rentrés dans les maisons en détruisant portes, meubles et vêtements, ont sorti les occupants sous une pluie de coups et les tirant par les cheveux. Ceux-ci ont aussi été amenés à Toluca, empilés dans des camions de marchandise comme s’ils étaient des cadavres, les véhicules suintant le sang. Des témoins affirment que les policiers continuaient de battre les détenus à bord des camions.

Durant la « bataille », il y a eu plus de 40 femmes qui, en plus de recevoir les coups qu’ont reçu les paysans masculins, ont été violées par les policiers. Au sein des personnes arrêtées, il y avait une dizaine d’étrangers, en grande partie des femmes, lesquelles ont également été battues et agressées sexuellement. Elles ont aussitôt après été déportées avec la complicité des consuls de leur pays d’origine, en particulier l’Espagne et le Chili.

Durant ce deux journées des 3 et 4 mai, les deux grandes chaînes de télévision ont transmis en direct, depuis des hélicoptères, les affrontements entre les protestataires et les policiers ; ces télés transmettaient les moments où les paysans battaient les policiers tombés, mais coupaient les moments où les policiers frappaient les protestataires.

L’ensemble de l’opération policière, qui a duré deux jours, s’est faite en marge de la loi. En effet, à aucun moment un mandat d’arrestation ou de perquisition n’a été émis par un juge. Les scènes vécues à Atenco, en dépit des efforts des médias pour les occulter, donnent des frissons : des personnes âgées battues, des enfants détenus, des femmes humiliées et violées jusque dans les véhicules des policiers. Le bilan est d’un jeune adolescent de 14 ans tué d’une grenade lacrymogène reçue en pleine poitrine et d’un étudiant de 20 ans blessé par balle et se trouvant dans un coma cérébral – les policiers ont empêché l’intervention des ambulanciers durant près de 12 heures et ce sont les habitants d’Atenco qui prodiguaient les premiers soins aux blessés, paysans ou policiers – et de 276 détenus ou disparus (on n’a pu localiser que 206 personnes dans les postes de police, 70 demeurant introuvables).

Les témoignages sur les conditions de détention font état de traitements inhumains : des prisonniers demeurent incomunicado ; d’autres sont continuellement battus ; des femmes ont été violées à nouveau en détention ; quelques détenus, gravement blessés, demeurent menottés à leur lit ; ils n’ont pas d’assistance légale et ne connaissent pas le délit dont on les accuse.

Le lendemain, la secretaría de Gobernación (ministère de l’Intérieur), n’avait fait qu’une seule déclaration, admettant qu’il existe des « indices (sic !) de violation grave des droits de la personne » [La Jornada, 6 avril 2006], cependant que Vicente Fox attribuait le déroulement violent de ces deux journées à un « petit groupe » dont l’existence est un « affront à la société » – il parle de marchands et de marchandes de fleurs…

L’attaque survient au cours du dernier droit de la campagne présidentielle – les élections ont lieu le 6 juillet – et alors que le sous-commandant Marcos venait de quitter Atenco quelques jours auparavant, poursuivant sa tournée nationale visant à susciter l’élaboration d’un « plan national de lutte ». Du coup, les zapatistes ont suspendu l’Autre campagne, Marcos déclarant qu’il resterait dans la capitale afin d’appuyer l’organisation de mobilisations pour la libération des détenus.

Luis Hernandez Navarro, chroniqueur et analyste politique, a écrit : « La répression par l’autorité municipale contre huit vendeurs ambulants de fleurs a précipité un des plus graves conflit du sexennat [durée du mandat présidentiel mexicain]. Le pire pourrait être à venir. […] Cette vengeance a créé un grave conflit qui menace de s’étendre à d’autres régions du pays. Le mécontentement ouvrier a augmenté à l’occasion du conflit minier. » Deux semaines plus tôt en effet, le 20 avril, une intervention policière et militaire faisait 21 morts et des centaines de blessés parmi les ouvriers en grève d’un entreprise minière dans la ville de Lazaro Cardenas, dans l’état de Michoacán.

Messages

  • La peur a gagné les villages, et la tension irradie l’immensité des terres. Les histoires de balles perdues, de tabassages et de morts suspectes hantent les esprits. Comme celle de l’activiste Héctor Regalado Jiménez, tombé le 1er août 2013 sous les balles d’une patrouille similaire. Pour s’être frottés d’un peu trop près aux éoliennes, d’autres ont été lourdement condamnés. Ainsi Alejandro Regalado Jiménez (un homonyme) purge une peine de dix ans, malgré le soutien de personnalités comme le père Solalinde, un religieux progressiste célèbre.

    Pour Bettina et ses amis, "paramilitaires, tueurs à gages, police et armée coordonnent leurs efforts avec les multinationales pour persécuter tout opposant". Amnesty international, Oxfam et bien d’autres ONG dénoncent le système et les exactions qui l’accompagnent à longueur de rapports. Ce n’est pas surprenant ? Sans doute. Ce qui l’est davantage, c’est que ce soit un membre du patronat mexicain qui le confirme au "Nouvel Observateur" !

    Rencontré à Mexico, Manuel Molano (sous- directeur de l’Imco, Institut mexicain pour la Compétitivité) estime que les tortures, les emprisonnements arbitraires et les meurtres "sont bien réels et justifieraient l’arrêt des investissements, un grand débat national sur l’intégration des indigènes au développement, sans qu’on le leur impose en les tuant".

  • Etudiants disparus : attaque du palais du gouverneur de Guerrero à Chilpancingo – 13 octobre 2014 : lire ici

  • Mexique : l’armée a tué au moins 12 personnes après leur reddition à Tlatlaya !

    « On présume que 12 personnes ont été tuées arbitrairement par du personnel militaire, dont deux adolescents », a dit lors d’une conférence de presse l’ombudsman mexicain Raúl Plascencia, président de la CNDH.

    Toutefois, M. Plascencia a souligné que le chiffre de présumées exécutions extrajudiciaires pourrait être supérieur, car trois cadavres ont été manipulés, ce qui « laisse penser également qu’ils ont été tués arbitrairement ».

    L’ombudsman a souligné qu’il y avait eu « une modification de la disposition des lieux pour faire croire que toutes les personnes avait trouvé la mort dans l’affrontement ».

    L’enquête de la CNDH diffère du dernier rapport présenté par le ministère de la Justice qui avait indiqué que sur les 22 morts de Tlatlaya, huit avaient été tués par les soldats après l’affrontement.

    Ces événements se sont déroulés le 30 juin à Tlatlaya, un localité de la région de Tierra Caliente, en proie à la violence des groupes criminels, à 240 km à au sud-ouest de la ville de Mexico.

    La version présentée à l’origine par les autorités militaires expliquait qu’une patrouille militaire avait été l’objet de tirs en provenance d’un entrepôt, provoquant une fusillade et la mort de 22 présumés délinquants.

    Mais en septembre, une femme avait contredit la version officielle dans une interview à une revue, affirmant qu’il n’y avait eu qu’un seul mort lors de l’affrontement et que les 21 autres avaient été exécutés de sang-froid après leur reddition, y compris sa fille de 15 ans.

  • Emeute à Ecatepec après la mort de deux jeunes : Lire ici

    Etudiants disparus : émeute et incendie de la mairie d’Iguala
     : lire ici

  • Le cauchemar se poursuit dans le sud du Mexique où les autorités ont annoncé la découverte d’une nouvelle fosse commune clandestine et quatre arrestations supplémentaires dans la région d’Iguala (Etat du Guerrero) plus d’un mois après la disparition de 43 étudiants.

    Cette nouvelle fosse a été découverte à Cocula, près d’Iguala, et il semble qu’elle renferme des restes humains, a déclaré lundi à l’AFP un fonctionnaire fédéral.

    Le président Enrique Peña Nieto a quant à lui annoncé une réunion mardi de ses responsables de la sécurité avec le gouverneur du Guerrero pour tenter de "rétablir l’ordre" dans cette région.

    Auparavant, les autorités avaient déjà découvert 38 corps dans d’autres fosses dans les environs d’Iguala.

  • Il y a près de quatre semaines, la police de la ville d’Iguala, dans l’Etat très pauvre de Guerrero au Sud du Mexique, a brutalement attaqué un groupe de 80 étudiants d’une école normale d’instituteurs, faisant au moins six morts, dix-sept blessés et quarante trois « disparus ».

    Les étudiants de l’Ecole normale rurale d’Ayotzinapa manifestaient contre les coupes dans les ressources de leur université et pour lever des fonds en vue d’une manifestation prévue à Mexico pour y marquer l’anniversaire du massacre de Tlatelolco en 1968, qui avait causé la mort de centaines d’étudiants et de civils dans l’une des pires atrocités de l’histoire comtemporaine du Mexique.

    Le massacre des normalistas (c’est ainsi que sont nommés les candidats professeurs en zone rurale) d’Iguala représente un nouveau crime historique qui a provoqué dans tout le Mexique une indignation populaire de masse, des manifestations de colère et des grèves d’étudiants.

    Le sort exact des quarante trois étudiants disparus reste encore incertain. Certains des étudiants qui avaient réussi à s’échapper ont rapporté que la police les avait remis à un cartel local de la drogue, connu sous le nom de Guerreros Unidos (guerriers unis). Alejandro Solalinde, un prêtre mexicain engagé dans les questions de droits humains, a dit cette semaine que des témoins s’étaient présentés pour confirmer que les gangsters avaient brûlé vif au moins quelques-uns des étudiants.

    Cet épisode horrifiant a révélé au grand jour comment, sous couvert de la soi-disant « guerre contre la drogue », les institutions de l’Etat et les forces de sécurité ont été annexées par les cartels de drogue et y ont été intégrées. Les Mexicains utilisent pour décrire ce processus des termes tels que narcopolitica et narcoestado ; y sont impliqués tous les partis bourgeois, de la droite à la soi-disant gauche.

    Ce massacre a également mis en exergue l’inégalité croissante et la brutalité sauvage qui va de pair avec les « réformes » libérales imposées au Mexique. Ce processus s’est constamment renforcé au cours des trois dernières décennies, trouvant sa culmination dans le « Pacte du Mexique », introduit par l’actuel PRI (Parti révolutionnaire institutionnel) du président Enrique Peña Nieto avec le soutien de tous les autres principaux partis.

  • « Dehors Peña ! », ont scandé des milliers de Mexicains, jeudi 20 novembre, dans une trentaine de villes du Mexique, réclamant la démission du président Enrique Peña Nieto. Huit semaines après la disparition de 43 étudiants enlevés par des policiers véreux dans l’Etat de Guerrero (sud-ouest), un vent d’insurrection menace la légitimité du gouvernement, accusé de passivité face à l’infiltration des institutions par le crime organisé.

    Une marée humaine a déferlé sur le centre de Mexico, jeudi, jour du 104e anniversaire de la Révolution. « Ni un, ni trois, nous voulons en vie les 43 ! » Ce slogan a rythmé la quatrième Journée nationale de soutien aux parents des élèves-enseignants disparus à Iguala le 26 septembre, après une répression sanguinaire. Ordonnée par le maire de cette ville, Jose Luis Abarca, lié à un cartel de la drogue régional, cette attaque par des policiers municipaux a suscité une indignation qui s’étend désormais au-delà des frontières. Selon l’enquête, les disparus ont été remis à des narcotrafiquants qui les auraient tués, auraient brûlé leurs corps durant quatorze heures, puis jeté leurs restes dans une rivière. Retrouvés par les autorités, ces derniers seraient dans un état de dégradation qui rend difficile leur identification.

    Ces informations sont réfutées en bloc par les familles. « Le gouvernement nous ment, fustige Mario César, père d’un des disparus. La version officielle ne tient pas, car il pleuvait ce jour-là, empêchant de calciner complètement des corps.

  • Plusieurs milliers de manifestants sont à nouveau descendus dans la rue lundi à Mexico, quatre mois après la disparition de 43 étudiants dans le sud du Mexique, en appui aux parents des jeunes probablement massacrés.

    La manifestation, qui a réuni plus de 15.000 personnes selon la mairie de la ville, a convergé sans incident de cinq points de la capitale vers le Zocalo, la place centrale de la capitale mexicaine, pour un meeting final.

  • Plus de 60 cadavres ont été découverts dans un crématorium abandonné de la ville touristique d’Acapulco, au Mexique, sans que soit déterminée pour l’instant la cause des décès, dans un pays frappé par la violence et les disparitions.

    L’Etat du Guerrero, où est situé Acapulco, est le plus violent du Mexique, avec un forte activité des cartels de narcotrafiquants. Mais les autorités se sont contentées pour l’instant d’indiquer qu’il y avait « des indices et des pistes » et que des arrestations seraient bientôt réalisées.

    Mais ce n’est pas le pouvoir local seulement qui est mêlé à la violence contre la population : le pouvoir central aussi !!!

  • Huit mois après la disparition, des manifestants ont défilé dans Mexico pour rappeler aux autorités que ce drame n‘était toujours pas résolu. Les familles exigent des réponses alors que le gouvernement mexicain affirme que les 43 jeunes ont été assassinés par un groupe criminel puis incinérés dans une décharge isolée. Des affrontements ont eu lieu avec les forces de l’ordre.

  • Le gouvernement mexicain a déployé un dispositif militaire et policier pour tenter de garantir la sérénité du scrutin menacé de perturbations par des enseignants radicaux mobilisés contre une réforme de l’Education.

    Ce déploiement intervient au terme d’une semaine marquée des manifestations dans les Etats de Guerrero, Oaxaca et Chiapas, où une branche dissidente d’un syndicat d’enseignants a brûlé des milliers de bulletins de vote et saccagé plusieurs sièges de partis traditionnels.

    Les forces de l’ordre sont particulièrement mobilisées à Oaxaca où les enseignants ont bloqué l’accès des dépôts de carburant provoquant des pénuries dans les stations service avant que les autorités n’interviennent pour faire évacuer les perturbateurs.

    “Les Mexicains veulent et ont le droit de voter en paix. Le gouvernement prendra toutes les mesures nécessaires dans le respect de la loi pour garantir ce droit” a déclaré le porte-parole du président mexicain Pena Nieto, Eduardo Sanchez.

    Le syndicat CNTE tente d’obtenir le retrait de la réforme de l‘éducation visant à remédier aux lacunes du système éducatif mexicain, un projet phare du président Nieto. D’autres enseignants dénoncent la collusion entre les hommes politiques et les cartels de la drogue.

    Au cours de la campagne électorale, au moins quatre candidats ont été tués, dont trois dans les Etats de Guerrero et Michoacan, en proie aux violences des narcotrafiquants.

  • Ce sont les conséquences inattendues de l’enquête sur les 43 étudiants mexicains disparus le 26 septembre 2014. Cherchant leurs dépouilles, les autorités ont exhumé en dix mois, dans l’Etat de Guerrero, au sud du Mexique, au moins 129 corps issus de quelque 60 charniers. Mais aucun d’entre eux n’a été identifié comme étant l’un des étudiants – 43 garçons âgés de 18 à 21 ans – vraisemblablement enlevés et tués par des narcotrafiquants avec la complicité de policiers et d’élus locaux.

    Les autorités pensent qu’il est peu probable que les enquêteurs réussissent un jour à retrouver et identifier les cadavres des étudiants disparus, des suspects ayant d’ores et déjà déclaré que leurs restes avaient été brûlés sur un gigantesque bûcher pendant quatorze heures et dispersés dans une rivière avoisinante.

    Le nombre de dépouilles et charniers ayant été mis au jour entre octobre 2014 et mai 2015 pourrait éventuellement encore s’agrandir, a souligné le ministère de la justice, car ces données, rendues publiques grâce à une demande de l’agence Associated Press, ne concernent que les cas pour lesquels des spécialistes des charniers ont été sollicités au cours de l’excavation.

    Plus de 25 000 personnes sont considérées comme « disparues » au Mexique, dont un nombre très important dans l’Etat de Guerrero, grand producteur d’opium et théâtre d’affrontements réguliers entre les cartels de la drogue. Plus de 100 000 personnes ont été téues en une décennie dans la guerre que se livrent ces organisations entre elles, et contre l’Etat.

  • Au Mexique, il y a eu 27.000 disparus en six ans. Les familles qui demandent des informations, les forces de l’ordre refusent d’enquêter. Si les familles persistent, elles sont carrément menacées…

    Les familles qui entreprennent des recherches trouvent carrément d’énormes charniers…

    Le Mexique est quotidiennement aux prises avec les enlèvements. En septembre 2014, l’affaire des 43 étudiants disparus avait bouleversé le pays. Il y a deux jours encore, mardi 12 janvier, 17 personnes qui se rendaient à un mariage ont été enlevées dans l’Etat du Guerrero ; la veille, cinq enseignants étaient kidnappés dans un collège.
    Gangs, drogues, corruption, complicité des forces de police et d’armée, tout concours à de véritables massacres…

    C’est la suite de la « guerre de la drogue » : voir ici

    Bilan total : 80.000 morts !!!

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