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Les inondations du 3 octobre de Cannes, Nice, Antibes étaient-elles prédictibles ?

lundi 5 octobre 2015

Peut-on expliquer la catastrophe climatique qui s’est abattue sur la Côte d’Azur samedi 3 octobre, des pluies diluviennes s’abattant sur Cannes, Antibes ou Nice ?

Une vingtaine de morts, de nombreux blessés ou sinistrés, du fait des tonnes d’eaux qui se sont abattues sur une petite région en un temps extrêmement court, cette catastrophe amène des questions :

 était-elle prédictible et pourquoi les habitants n’ont pas été prévenus ?

 la météo avait-elle informé des risques particuliers de cet orage ?

 a-t-il un caractère exceptionnel et est-il lié à des dérèglements climatiques du type réchauffement climatique ?

 ce type de phénomène aigu peut-il se reproduire plus souvent maintenant ?
Certains accusent la météo, d’autres les autorités locales, d’autres dénoncent le dérangement climatique. D’autres encore pointent du doigt l’hyperurbanisation, une Côte d’Azur trop bétonnée, incapable d’absorber les pluies diluviennes, sans oublier la géographie particulière de la frange littorale.

Tout d’abord, il faut signaler que ce qui s’est abattu sur la zone Cannes-Antibes-Nice est en effet exceptionnellement fort mais il n’était pas seulement au-dessus de la Côte d’Azur. Tous les pilotes d’avions qui sont passés dans le sud de la France ou dans le nord de l’Espagne ont signalé une énorme masse nuageuse bourgeonnante et noire, très exceptionnelle par son étendue et sa force et qui a entraîné de grosses pluies aussi en Espagne, dans les Pyrénnées et dans tout le sud de la France. Il y a eu vigilance orange dans les départements comme la Drôme, l’Ardèche, le Gard et le Vaucluse mais, finalement, c’est la Côte d’Azur qui a été la plus frappée. Il faut dire que la côte n’est pas seulement une plage en bord de Méditérrannée mais une chaine de montagnes près de la mer, ce qui favorise l’éclosion des orages.

Il est certain que l’urbanisation a minimisé les risques climatiques comme les risques sismiques et de tsunami en Méditérrannée.

La première chose que l’on peut dire, c’est que cet épisode est à la fois exceptionnel et, en même temps, pas tout à fait exceptionnel…

On note une recrudescence des fortes vagues orageuses depuis le début des années 2000 sur la côte d’Azur, et plus particulièrement depuis 2005. Mais ce 3 octobre 2015 pulvérise les autres épisodes d’intempéries qui se sont déjà produits par le passé sur Cannes.

Cet épisode d’intempéries est le troisième depuis le 12 septembre dernier.

A Cannes, par exemple, les records sont : le 3 octobre 2015 196 mm, le 18 septembre 2009 130 mm, le 19 décembre 2013 127 mm, le 26 décembre 2012 113 mm.

Petit historique

Le 25 octobre 1882, un violent orage éclate sur Cannes. Les ruisseaux de la Foux et du Châtaigner qui descendent du Cannet grossissent. Transformés en torrents, ils débordent de leur lit, inondant la partie centrale de la ville et les bas quartiers. Six personnes périssent.

Le 6 juillet 1906 : durant plusieurs heures, un violent orage plonge Cannes dans le chaos. Des pluies torrentielles se produisent et inondent une partie de la ville. On ne dénombre aucune victime.

Le 8 octobre 1947 : après une pluie torrentielle qui débute en début d’après-midi, le quartier de La Bocca est noyé sous 1,30 m d’eau.

Les 5 et 6 octobre 1993 : un très violent orage frappe Antibes. De nombreuses familles se réfugient sur les toits de leurs maisons pour échapper à la noyade.

Le 6 novembre 2000, de fortes pluies s’abattent entre Nice et Cannes. Le Peillon qui traverse Nice menace de déborder. Deux personnes sont emportées par une coulée de boue dans l’arrière-pays.

Les orages de ce 3 octobre 2015 sont les plus violents jamais observés. Localisés entre Cannes et Nice, ils se sont maintenus plusieurs heures, déversant des quantités d’eau impressionnantes. La violence de ces pluies (200 mm en quelques heures) explique pour partie le terrible bilan matériel et humain.

La météo aurait-elle pu prévoir les inondations de la Côte d’Azur

Météo France se défend de toute erreur de prévision.

Bien des gens pensent que la Météo peut prévoir en détails les situations météorologiques critiques et ce n’est pas exact.

Il y a effectivement une question d’échelle. A petite échelle, les facteurs ne sont plus prédictibles dans un phénomène critique.

Helena Morna, spécialiste météo à Europe 1, est revenue sur le fil des événements. Elle explique au micro d’Europe 1 : "la vigilance orange est d’abord activée sur la Drôme en début de journée. A midi, Météo France me fait passer un message en rajoutant 4 départements en vigilance orange, parmi lesquels les Alpes-Maritimes et le Var". En début de soirée, "l’événement s’intensifie, les pluies s’intensifient", poursuit Helena Morna. " Le pic est à 21 heures. En une heure de temps, il est tombé, en plus de ce qu’il était déjà tombé, l’équivalent d’un mois de pluie sur Cannes, Mandelieu, Antibes...". Les pluies s’évacuent ensuite dans la nuit à l’Est et l’épisode est terminé.

Sur Europe 1, Pascal Brovelli, le directeur adjoint des opérations de prévisions de Météo France, s’est défendu de toute négligence. Il explique que Météo France a joué son rôle : "grâce à la vigilance, tout le grand public était informé. La sécurité civile, les pompiers, nos services régionaux étaient en contact direct avec eux. Il y avait un suivi des événements". "Il faut voir les cumuls annoncés", ajoute-t-il, "cela s’approche des records que l’on pouvait observer". Il cite notamment l’exemple de Cannes où "le record était jusqu’alors de 69 mm de précipitations et hier on a observé 107 mm".

Dans Le Monde, Pascal Brovelli, directeur adjoint de la direction des opérations pour la prévision à Météo France, explique qu’il "était difficile de prévoir une telle intensité en un temps si court".

Interrogé par La Provence, Jean-Charles Rivrain, ingénieur au centre régional de Météo France d’Aix, souligne que les intempéries ont frappé une zone réduite. "Il faut réaliser que cela représente 107 litres par mètre carré sur une zone de seulement 15 km sur 15 km (...) Nous n’avons pas les modèles de prévision pour descendre à une si petite échelle", explique-t-il.

Alors, comment expliquer le bilan humain et matériel malgré la vigilance orange et les alertes de Météo France ? Pour Helena Morna, il ne faut pas oublier un problème majeur, celui des zones urbanisées : "l’eau ne s’écoule pas, l’eau n’est pas absorbée dans les sols". "On ne peut pas empêcher cette formation de petites rivières dans ces zones urbanisées", poursuit-elle. Et c’est sans doute ce qui s’est passé, assure le directeur adjoint de Météo France, Pascal Borvelli : " ce sont certainement les pluies de ruissellement qui ont abondé les toutes petites rues en bord de littoral qui ont du occasionner ces pertes en vie humaine. Effectivement, les ruissellements ont pu remplir très rapidement les parkings souterrains et piéger des personnes".

"Ces inondations sont les conséquences directes de l’urbanisation du littoral français. A un moment, les canalisations ne sont plus capables d’absorber le trop-plein d’eau et ça déborde ; Il n’y a donc même plus besoin d’avoir des cours d’eau pour que l’eau monte dans les rues et que ça inonde", a renchéri Magali Reghezza-Zitt, géographe spécialiste de l’Environnement et des villes, dimanche midi sur Europe 1. "On aménage très mal : non seulement on a urbanisé ces zones à risque, mais en plus on a urbanisé de plein pied la plupart du temps. Ce n’est pas du tout adapté à la montée brutale des eaux, alors même que quand on regarde les sites anciens des villes, ils sont en hauteur et pas du tout sur la plaine inondable en bord de rivière", a-t-elle ajouté.

Autre aspect à évoquer : une possible banalisation de la vigilance orange. "On est souvent en vigilance orange et on n’y prête pas attention. Or, il ne faut pas banaliser ces vigilances", affirme Helena Morna qui conclut : "le travail a été très bien fait par Météo France".

Le pourtour méditerranéen est à chaque automne le théâtre de très violentes intempéries. Et certains épisodes récents se sont révélés très meurtriers. Le 22 sept 1992, des inondations à Vaison-la-Romaine, dans le Vaucluse, faisaient 46 victimes. En novembre 1999, c’est le Languedoc Roussillon qui était touché et dénombrait 34 morts et un disparu. Mi-septembre 2012, des inondations faisaient 24 morts dans les Cévennes et en aval.

Certains nient que la météo soit déterminée par un phénomène dit de "chaos déterministe" dans lequel les lois n’empêchent pas le caractère imprédictible des phénomènes dans les cas critiques et à certaines échelles. On vient à nouveau d’en avoir la démonstration.

Lire sur le chaos déterministe en matière de climat

Il y a enfin une banalisation des effets météorologiques et une croyance que nos connaissances nous placent au-dessus des éléments naturels, croyance très exagérée. Les techniques nous protègent souvent mais pas toujours et cela dépend de l’échelle des phénomènes comme on l’a vu à Fukushima.

Quant à affirmer que les orages à répétition, que les masses nuageuses exceptionnelles seraient le produit de l’activité humaine, un réchauffement climatique anthropique, là encore il s’agit d’un transfert d’un niveau d’échelle à un autre sans aucune légitimité. Les épisodes critiques peuvent se produire en dehors d’une période particulièrement critique. voir ici

Messages

  • Le GIEC nous annonce fièrement que la probabilité pour que le réchauffement climatique soit d’origine anthropique est de 95%. Vraiment ?
    Le résumé du bilan du GIEC en quelques mots :

    « Depuis que nous avons commencé en 1990, nous avons vu juste pour l’Arctique, faux pour l’Antarctique, faux pour la troposphère tropicale, faux pour la température de surface, faux pour les ouragans, faux pour les Himalayas, faux pour la sensibilité climatique. Nous sommes dans le brouillard au sujet des nuages et inutiles au sujet des tendances régionales. Et au vu de ces constats, nous sommes confiants à 95% d’avoir raison. »
    On nous annonce fièrement que la probabilité pour que le réchauffement climatique (oui, ce terrible réchauffement climatique de +0,7°C depuis 150 ans…) soit d’origine anthropique est de 95%. Ce qui veut dire qu’il n’y a aucune preuve de l’action présumée du CO2 sur la température globale, sinon ce serait 100%.

    Le problème du GIEC et de ses affidés, c’est qu’il n’y a AUCUNE preuve scientifique que le CO2 (0,04% de l’atmosphère et deux bandes émissives étroites à 4,6 et 15 microns, alors que la vapeur d’eau, 1% à 4% de l’atmosphère, a un large spectre d’absorption IR) ait un rôle majeur sur la température globale. Si le CO2 avait une action significative, sa signature existerait en zone tropicale, ce qui n’est pas le cas.

    La température globale est stable depuis 1997, et le GIEC ne peut plus le cacher…S’il s’avérait que les thèses du GIEC sont fausses, et que nous avons été leurrés et pécuniairement plumés pour de sombres raisons idéologiques, il s’ensuivrait un tsunami planétaire qui devrait faire perdre toute crédibilité à l’ONU, l’OMM, l’UNEP, l’UE, les gouvernements, les politiques, les « escrologistes » (bon, pour eux c’est déjà fait), et les médias complices depuis belle lurette.

    Il est donc vital de trouver une explication à ce fichu plateau de température globale depuis 1997, afin de sauver le dogme du réchauffement climatique anthropique, les modèles numériques et leurs projections, et afin que perdurent les grasses subventions aux bêlants disciples du dogme ainsi que toutes les politiques inutiles et ruineuses qui en découlent.

    Donc, le GIEC, dont la créativité est immense quand il s’agit de raconter tout et n’importe quoi, nous explique à présent, à nous, pauvres ignares, qu’il y a en fait une énorme quantité de chaleur « perdue », prévue par leurs magnifiques modèles numériques, et qu’elle se trouve tapie dans les profondeurs océaniques. Et que, quand elle surgira, vous allez voir ce que vous allez voir, non mais !… Or, depuis 2003, les 3300 sondes océaniques ARGO ont mesuré un léger refroidissement des océans, de la surface à une profondeur de 700 m (1000 m pour les sondes récentes).

  • Comme avec les pluies "historiques" de Caroline du sud, à chaque fois on nous parle de réchauffement historique de la planète alors que les épisodes sont localisés et on oublie que la thèse du réchauffement, à ses débuts, annonçait au contraire des sécheresses et un manque d’eau !!!

  • Pour sa défense, Météo France, attaquée par le démagogique Estrosi notamment, rappele qu’ « on ne peut pas prévoir ce type de phénomène très localisé dans un temps très court car la prévision météo ne peut pas le voir. » et elle rappelle également qu’on ne peut pas le qualifier d’effet du réchauffement global car les statistiques ne montrent nullement une augmentation de violence ni de fréquences des phénomènes de pointe épisodiques.

  • Question réchauffement, il y a du neuf au GIEC…

    Un économiste sud-coréen, M. Lee, a été élu au second tour, face au physicien belge Jean-Pascal van Ypersele, à la tête du GIEC, le groupe d’experts du climat. Quand on pense que le GIEC fait fermer leur bouche à tous les scientifiques qui ne seraient pas spécifiquement des climatologues !!! Il remplace l’ingénieur indien Rajendra Pachauri, arrivé en 2002, qui a démissionné en février après avoir été mis en cause dans une affaire de harcèlement sexuel.
    Un ingénieur et un économiste, quels bons climatologues que voilà !!!

    Le règne du dernier président, l’Indien Rajendra Pachauri, s’était brutalement interrompu en février dernier par sa démission forcée. Accusé de harcèlement sexuel auprès d’une employée du centre de recherche qu’il dirigeait à Delhi, M. Pachauri a quitté ses fonctions dans la controverse.

    Un triste épisode qui faisait suite à une autre polémique, le fameux « Glaciergate ». Fortement relayé par les climatosceptiques, ce « scandale » mettait en lumière une erreur qui s’était glissée dans le 4e rapport du GIEC de 2007. Ce document, publié tous les cinq ans, fait la synthèse de toutes les études scientifiques révisées par les pairs au cours de quatre ou cinq années précédentes.

    Dans le rapport de 2007 - 938 pages au total -, le GIEC y rapportait que les glaciers de l’Himalaya allaient fort probablement fondre d’ici 2035. Une information qui s’est avérée non fondée au point de vue scientifique, et dont la source était un rapport du groupe écologiste WWF. Comble du malheur, le scientifique responsable de la publication de cette information était un expert des glaciers embauché par Rajendra Pachauri lui-même, au centre de recherche qu’il dirigeait à Delhi.

    Le GIEC avait dû se rétracter et s’excuser, un épisode dont les climatosceptiques ont largement fait leurs choux gras sur la toile.

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