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Le soutien inattendu d’une organisation de l’extrême-gauche aux policiers d’extrême droite !!!

dimanche 23 octobre 2016

L’organisation Lutte ouvrière a cru bon de situer en appui aux manifestations d’extrême droite des policiers :

Manifestations de policiers : société violente

Les manifestations de policiers, qui continuent malgré les mises en garde de leur hiérarchie, semblent être le fait de fonctionnaires de base, ceux qui patrouillent dans les gares, dans les quartiers populaires, ceux qui sont appelés quand ça dérape entre voisins, ceux qui accueillent le public dans les commissariats. Le facteur déclenchant en a été l’agression au cocktail Molotov d’une voiture de police, en banlieue parisienne, après laquelle un policier est toujours entre la vie et la mort. Mais le malaise est bien plus profond et on ne peut évidemment qu’être choqué des agressions gratuites répétées à l’encontre des policiers.

Ils sont en première ligne pour constater la dégradation sociale et, au sens propre comme au sens figuré, la prendre en pleine figure. De par leur profession, ils ne voient que le pire de ce que cette société d’inégalité et d’injustice engendre parmi les opprimés : l’individualisme exacerbé, la débrouille, la violence à l’encontre des faibles et, évidemment, la délinquance, la petite et la grande. Loin de pouvoir se raccrocher aux actes de solidarité et de conscience collective, l’État leur commande de les combattre. Leur hiérarchie les dépêche contre des locataires s’opposant à une expulsion ou des parents d’élèves à une fermeture de classe et contre les travailleurs en grève et les manifestations ouvrières. Bien rares et courageux doivent être dans ces conditions ceux qui, entrés dans la police par nécessité, par hasard ou par vocation, ne deviennent pas en quelques années sensibles aux préjugés réactionnaires, sécuritaires, racistes.

La classe dirigeante, celle qui peuple les quartiers riches, les conseils d’administration et les ministères, s’intéresse aussi peu à la vie des quartiers populaires qu’à celle de leurs forces de répression sur le terrain. Les possédants ont besoin d’une police pour protéger leurs biens et leur ordre social, cette police largement utilisée par exemple lors du mouvement contre la loi El Khomri. Que leur importe si la délinquance existe dans les quartiers populaires et si la vie y devient difficile, y compris pour les policiers.

C’est pourtant là qu’est la question. La dégradation de la situation que dénoncent les policiers est celle subie dans toutes les cités, dans tous les quartiers. C’est pourquoi la solution n’est pas, comme le réclament à cor et à cris les politiciens du PS au FN, plus de répression, plus de droits pour les policiers. L’espoir, aussi lointain puisse-t-il paraître aujourd’hui, réside dans plus de conscience, plus d’organisation, plus de solidarité, plus dans confiance dans la classe ouvrière et le combat pour changer le monde.

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Messages

  • Je ne suis pas sûr qu’on puisse traiter l’ensemble de la révolte des forces de police de base (en partie contre leur hiérarchie) comme d’extrême droite.

  • Tout d’abord, il faut voir que ces policiers réclament tout d’abord d’avoir des droits de justice dans leurs opérations et interventions aux détriment des tribunaux et qu’ils sont d’abord en révolte contre les tribunaux accusés de laxisme vis-à-vis des prévenus. Or cela est de la démagogie d’extrême droite, même lorsqu’elle est proférée par Hollande ou Valls. Il n’y a pas si longtemps la séparation des pouvoirs, notamment l’indépendance de la justice, semblait faire partie intégrante de l’arsenal indiscutable de la démocratie bourgeoise. A la faveur de la campagne sécuritaire, suite aux violences, suite aux banlieues, suite au terrorisme, nombre d’hommes politiques semblent décidés à la supprimer et leur propagande, relayée ou pas par les policiers du rang, est objectivement d’extrême droite, antidémocratique et démagogique. Interdire aux tribunaux de vérifier la légalité et la légitimité des arrestations et condamnations, c’est développer l’arbitraire policier, celui des policiers eux-mêmes ou celui de leur direction et du gouvernement. Les policiers réclament non seulement de se voir attribuer des pouvoirs judiciaires mais aussi d’avoir plus de droits d’utiliser leurs armes dans des contextes non terroristes. Or, ces dernier temps, le nombre de bavures policières n’a cessé de grandir avec l’augmentation des interventions répressives décidées par le gouvernement. Les policiers de base ne réclament nullement d’arrêter de réprimer les manifestants, les travailleurs, les jeunes, et on ne voit pas dans quoi se fourvoie ce groupe prétendument d’extrême gauche qui, dans son étatisme ordinaire et sa caution aux préjugés des travailleurs ou à ceux qu’il leur attribue, en vient à cautionner une action des forces de répression comme si celles-ci étaient assimilables à des fonctionnaires ordinaires comme des cheminots ou des hospitaliers, comme si ces « forces » n’étaient pas les défenseurs exclusivement de l’ordre des exploiteurs, et cela quelque soient les personnalité des flics de base, quelle que soit leur éventuelle bonne foi ou leurs bonnes intentions supposées, vraies ou fausses. Il est aussi évident que ce mouvement est manipulé en bonne part par l’extrême droite. C’est ce débordement qui lui donne son caractère contestataire vis-à-vis des syndicats de police affiliés aux partis de droite et de gauche.

  • A lire un article critique sur la position de LO à propos des manifestations de policiers : cliquer ici

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