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Le massacre des ouvriers du port de Bissau en 1959, un crime du colonialisme portugais

jeudi 18 octobre 2018

Guinée-Bissau - 3 août 1959 : Massacre de Pidjiguiti

Pidjiguiti est un port situé dans l’actuelle Guinée-Bissau. En 1959, alors que le pays était sous domination portugaise, le port connut une grève des dockers qui réclamaient l’amélioration de leur salaire. Cette grève avait été initiée par les ouvriers du port mais le pouvoir en avait accusé le Parti Africain pour l’Indépendance de la Guinée et du Cap-Vert (PAIGC) – fondé par des militants dont Amilcar Cabral en 1956 – pour lequel il s’agissait de la première action d’envergure. Le 3 août 1959, le PIDE – la police politique portugaise – mit fin à la grève en ouvrant le feu sur les manifestants causant ainsi la mort de plus de 50 personnes. Les autorités portugaises accusèrent le PAIGC d’être à l’origine du mécontentement des dockers et des troubles liés à la grève. En fait, la grève allait servir à ce parti nationaliste pour décider de se détourner des luttes de classes dans les villes et transformer la lutte en guerre et le mouvement social en lutte nationaliste.

Les travailleurs du tout petit quai portuaire de Pidjiguiti, face au bâtiment de la Companhia Unio Fabril, trust portugais qui possédait la quasi-totalité du commerce de Guinée Bissau, travailleurs pauvres, désarmés, revendiquaient de manière pacifique.

Le 3 août 1959, la grève des marins et dockers du port de Bissau est violemment réprimée par l’armée portugaise et la police politique de la dictature fasciste portugais, la PIIDE : plus de 50 morts dans cette journée restera dans l’histoire comme le "massacre de Pidjiguiti".

En Guinée-Bissau, le colonialisme portugais fit un massacre contre la classe ouvrière.

Ce qui avait commencé comme une grève pacifique dans la ville portuaire de Pidjiguiti, en Guinée-Bissau, s’est transformé en l’un des massacres les plus meurtriers d’Afrique en 1959.

Le 3 août 1959, un certain nombre de dockers fatigués et frustrés par les conditions de travail ont déposé leurs outils. Ils réclamaient de meilleurs salaires.

Au lieu d’écouter les travailleurs, le gouvernement colonial portugais a décidé de réprimer le soulèvement par la violence. À la fin de la journée, au moins 50 dockers ont été tués et une centaine d’autres blessés.

En 1959, une grève ouvrière au port de Bissau aboutit à un massacre. Cinquante ouvriers sont tués par les forces de l’ordre portugaises et plus de 100 blessés. Ce massacre constitue un « tournant de la réflexion des nationalistes révolutionnaires », les incitant à reconsidérer les luttes pacifiques menées jusqu’alors pour envisager la lutte armée, mais une lutte cette fois dirigée par la petite bourgeoisie nationaliste et plus par la classe ouvrière.

Un mois après le massacre de Pidjiguiti, les leaders du PAIGC se réunirent en Guinée-Bissau afin d’établir une nouvelle stratégie de lutte contre la domination portugaise. La lutte armée fut définie comme étant la seule solution pour l’accès à l’indépendance de la Guinée-Bissau et du Cap-Vert. C’est ainsi que le PAIGC, soutenu par l’URSS, s’est engagé dans une lutte armée contre l’autorité portugaise au début des années 1960. Ce conflit ne prit fin qu’en 1974 avec la « Révolution des Oeillets » qui mit fin au régime dictatorial que le Portugal connaissait depuis les années 1930.

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