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Le réchauffement d’origine humaine, le point de vue d’un météorologue

5 décembre 2009, 12:26, par Robert Paris

« Le réchauffement d’origine humaine ?

C’est une opinion partagée par certains scientifiques qui affirment, avec bon sens, que le Soleil étant notre unique source de chaleur, il agit fortement sur le climat. Il subirait même des variations d’intensité : minimum solaire ou maximum solaire, en dépit d’une théorie qui veut qu’il apporte une énergie constante. Ces fluctuations pourraient provenir de la présence ou non des « tâches » sur le Soleil.
Ces tâches fluctuent tous les onze ans environ. Certaines études suggèrent qu’un minimum solaire ferait baisser les températures de 0,5 à 1°C et que cette baisse se concentrerait sur l’Europe et l’Amérique du Nord.

Selon les astronomes, plus il y a de tâches, plus l’éclairement et la chaleur sont importants. Si elles disparaissent, il fait froid. (…) L’astronome Maunder constate que, entre 1645 et 1715, le Soleil perd ses tâches. (…) L’épisode correspond précisément à la période du « petit âge glaciaire », tristement célèbre et bien connu des historiens. Pendant soixante-dix ans, les vagues de temps glacé se succèdent. En France, l’hiver 1693-1694 est terrible : deux millions de personnes meurent de froid sous le règne de Louis XIV. (…) Si le soleil a quelques excès, il envoie un peu plus de chaleur. Conséquence immédiate, la Terre s’échauffe, les océans transpirent. Cette chaleur élève le taux de CO² et l’effet de serre se renforce, ce qui accroît encore le réchauffement. Avec cette théorie, c’est le soleil qui provoque la hausse du CO². (…) Quelques acharnés, voire récalcitrants comme Marcel Leroux, affirment que l’effet de serre est dû non au CO² mais à la vapeur d’eau, qui représente 60% des gaz constituant l’enveloppe atmosphérique. La vapeur d’eau, d’origine naturelle, serait la cause essentielle du réchauffement. Il admet tout de même que les activités humaines agissent sur l’effet de serre mais de manière insignifiante (le CO² représentant 21% de l’ensemble des gaz). (…)

Peut-on « globaliser » le climat ?

En la matière, les moyennes ne veulent rien dire (…) Pour réconcilier tout le monde, on parle maintenant de températures « globalement » en hausse (…) Canicule en Europe centrale, pluies diluviennes en Europe de l’Ouest, ce fut, souvenez-vous, le cas de l’été 2007. Vagues de froid aux Etats-Unis, chutes de neige en Inde … la même année. (…)

Les mesures du carbone sont-elles fiables ?

(…) Une bonne prévision résulte d’un maillage très serré. (…) Or le taux de CO² relevé au niveau du sol est insuffisant et très inégal. Des milliers de régions sont inaccessibles et l’on prélève ce taux de dioxyde en général dans les villes, donc dans les secteurs où la pollution est majeure. Quant aux mesures atmosphériques, elles sont si clairsemées qu’il est difficile de localiser les sources de CO² et les puits de carbone, c’est-à-dire l’absorption et le rejet de ce gaz. On ne dispose que d’une centaine de stations de mesure atmosphérique en continu dans le monde ! Il y a donc de vastes zones où l’on ne fait aucun prélèvement, notamment en Sibérie, en Afrique et en Amérique du sud. (…)

Les mesures de températures sont-elles fiables ?

Parlons donc des températures, le grand acteur du débat. Dire qu’elles augmentent, c’est bien sûr les mesurer mais aussi les comparer. Or, depuis cent ans, le paysage des mesures a changé. Je m’explique : les thermomètres sont, en général, placés dans les agglomérations ou autour d’elles. Mais dans les villes, l’urbanisation galopante a multiplié les habitants, faisant de chaque cité une bulle de plus en plus chaude, et d’autant plus chaude que la population est nombreuse. (…) Si une ville s’accroît de un million d’habitants, la température s’accroît automatiquement de 2°C. (…) L’accroissement des températures que l’on attribue au réchauffement du climat est aussi dû en partie à la concentration humaine dans les villes. (…)

Les modèles du GIEC affirment que les températures de l’atmosphère sont deux à trois fois plus importantes que celles relevées au niveau du sol. FAUX, rétorquent les auteurs d’une étude récente (publiée en décembre 2007) dans la revue « The International Journal of Climatology of the Royal Meteorological Society ». L’étude a été réalisée par David Douglass, climatologue à l’université de Rochester, et par Fred Singer, professeur de climatologie à l’université de Virginie. « Si l’on tient compte, disent-ils, de l’effet refroidissant des nuages et de la vapeur d’eau, on constate que la température relevée par les satellites et les ballons n’excède pas celle observée au sol. »

Leur conclusion va même plus loin : « La tendance actuelle s’inscrit dans un cycle naturel de réchauffement et de refroidissement du climat depuis des millénaires. » Ils ajoutent : « La question de savoir si les humains peuvent ou non produire un changement de climat n’est pas encore résolue. On peut seulement y répondre avec des prélèvements de données réelles et non pas avec des prélèvements de données réelles et non pas avec des modèles théoriques. » Leur argumentation s’appuie sur des relevés de températures qui montrent que le climat terrestre s’est réchauffé « entre 1900 et 1940, bien avant que l’humanité brûle les énormes quantités d’hydrocarbures d’aujourd’hui (…) Et le climat s’est refroidi entre 1940 et 1975 alors que la combustion de pétrole et de charbon augmentait (…) Ce qui ne colle pas avec les modèles du GIEC. »

(…) Les à-coups, ces variations brutales, sont imputables au réchauffement climatique, nous disent les experts. Et cependant ils ont toujours existé. L’histoire de la climatologie en est truffée. (…) Il y a 18.000 ans. L’homme de Cromagnon a froid, la température du globe est inférieure de 4°C à la nôtre. La mer du Nord est en banquise (…) Les icebergs circulent dans le golfe de Gascogne. (…) Il y a 8000 ans, changement de décor. Le climat devient chaud, humide. (…) Dans le dernier millénaire deux événements climatiques extrêmes : l’optimum médiéval et le petit âge glaciaire. (…) L’optimum médiéval va s’étendre de 900 à 1300 (…) Ce réchauffement a bien eu lieu sur toute la planète (…) Mais cette globalité chaude fut émaillée d’hivers terribles : 1076-1077 (…) avec des étés pourris (1258) (…) deux décennies très fraîches (1150, 1190). (…) Notre réchauffement à nous date d’une trentaine d’années, mais il s’inscrit dans un mouvement de refroidissement. (…)

Climato n’est pas météo

(…) La climatologie est une discipline qui se détache du quotidien pour prendre du recul et tenter d’expliquer des phénomènes que l’on n’appréhende que dans la durée. C’est-à-dire que climato n’est pas météo. La météorologie, elle, prévoit essentiellement le temps à venir sans trop s’appuyer sur les années qui précèdent. (…) Or, je suis persuadé que, pour comprendre ce qui nous arrive, il faut concentrer nos efforts sur l’étude des climats passés. Nous avons le nez sur le thermomètre et sur les relevés de CO² et nous négligeons d’approfondir les leçons de l’histoire.

Un exemple : les études climatiques. Elles portent en majorité sur le devenir, mais combien se préoccupent d’analyser les réactions de la Terre face aux soubresauts déjà vécus ? On néglige tellement ces périodes que le premier rapport du GIEC en 2001 a tout simplement éludé les périodes clés de l’optimum médiéval et du petit âge glaciaire (…)

On se moque de nous

Tous les spécialistes en climatologie ou en météorologie qui ont accès aux médias sont du même bord et représentent le fameux consensus, que l’on peut ainsi résumer : la planète ne s’est jamais autant réchauffée et c’est l’homme qui en porte presque l’entière responsabilité. Tous les organes de presse ont en leur sein des spécialistes de l’environnement qui claironnent la même idée. Je cherche les radios ou les télés qui émettent, ne serait-ce que quelques secondes, des réserves sur les infos qu’elles donnent à propos du réchauffement. (…) Nos gouvernants ont trouvé en l’écologie une alliée objective. C’est pour eux le meilleur moyen de faire des économies. (…) L’emprise sur notre jugement est trop pesante pour ne pas être dénoncée. (…) Pourquoi vouloir globaliser le climat ? Cette question n’est pas originale puisque beaucoup se la posent, y compris les experts du réchauffement. (…) Durant l’été 2007, par exemple, la canicule sévissait en Europe centrale et du sud, la pluie et la fraîcheur régnaient en France et les inondations dramatiques se multipliaient en Grande Bretagne. (…) En réalité, la globalisation du climat est une ineptie, qui arrange les Etats et les gouvernants. C’est un moyen de rassembler les peuples en les associant au seul bien qu’ils ont en commun : la Terre. (…) Je ne supporte plus l’écologie moralisante et culpabilisante. On cherche à nous faire croire que nous sommes les fautifs du réchauffement. (…) Le nucléaire n’a pas bonne presse chez nous, mais il est aujourd’hui la seule alternative au CO². (…) Que compte l’unique tonne de CO² que chacun d’entre nous peut épargner tous les ans avec beaucoup d’efforts au regard des 2800 milliards de tonnes qui existent dans l’atmosphère (…)

Le rôle impressionnant des glaces de mer

Nous devons en parler parce qu’on a tendance à les confondre avec les glaciers ou la banquise, et leur présence est cruciale.

Les glaces de mer se situent en surface. La mer gèle sur quelques millimètres et cette fine pellicule d’étend sur des milliers de kilomètres carrés. Cette peau glaciale s’appelle « glace de mer ».

En Arctique, par exemple, la mer gèle sur huit millions de kilomètres carrés en été et quinze millions en hiver (en Antarctique, quatre millions l’été et vingt millions l’hiver). Cette pellicule isole l’océan des échanges avec l’atmosphère, modifie la salinité de l’eau et possède un pouvoir réfléchissant considérable.

(…) En la matière, les incertitudes sont nombreuses. Frédérique Rémy, du CNRS, et Raymond C. Smith, professeur à Santa Barbara (Californie), pointent les insuffisances : « On sait peu de chose, disent-ils, sur la mécanique des plates-formes de glaces flottantes et sur le rôle des océans dans leur fonte. La télédétection nous en apprend beaucoup sur l’étendue mais peu sur l’épaisseur de ces glaces, or le paramètre est tout aussi déterminant. » (…)

En ce qui concerne les glaciers (…) une cinquantaine d’entre eux seulement sont mesurés régulièrement et il y en a plus de cent mille dans le monde. (…)

Lors de la dernière glaciation, les variations marines et glaciaires furent très brutales. En moins de cent ans, le Canada et le Nord de l’Europe furent recouverts d’une immense calotte glaciaire. C’était il y a 20 000 ans. Plus tard, il y a 11 000 ans, l’Atlantique Nord s’est brusquement réchauffé et tout est rentré dans l’ordre. Les historiens expliquent et décrivent ainsi le scénario : la calotte lâche ses icebergs dans l’Atlantique Nord, l’eau douce rejetée dans la mer modifie le tapis roulant et dévie le Gulf Stream. La pompe à chaleur véhiculée par cet immense tapis est donc bloquée. Les températures baissent, la calotte se reforme plus au sud, au niveau de l’Europe du Nord. Puis, l’apport en eau douce s’arrête, le tapis roulant repart et les eaux chargées de douceur retrouvent leur circulation. Le Nord de l’Europe se réchauffe. Le climat retrouve ses marques. (…) Tout au long de la vie terrestre, le climat n’a fait que changer. Dans les calottes glaciaires, les forages montrent depuis 800 000 ans une alternance de périodes chaudes et de périodes froides. (…)

Les arbres, pompes à carbone

Les arbres sont comme tous les êtres vivants : ils respirent, s’alimentent, transpirent et se reproduisent. (…) Ce qui nous intéresse ici, c’est la respiration. Elle actionne les mécanismes qui mettent en jeu l’oxygène et le gaz carbonique, de façon permanente, c’est-à-dire jour et nuit et en toutes saisons. Par leurs stomates ou par leurs racines, les arbres, comme nous, absorbent l’oxygène et rejettent du CO² et de la vapeur d’eau. (…) Mais, fort heureusement, la forêt a une fonction inverse : c’est la photosynthèse. Par se feuilles, l’arbre absorbe du gaz carbonique et rejette de l’oxygène sous l’effet de la lumière. La photosynthèse n’a donc lieu que le jour, en période de végétation (quand les feuilles sont là) et par des températures supérieures à 4°C. Pour les arbres à aiguilles, elle a lieu toute l’année, mais de manière plus réduite. (…)

Jusqu’en juin 2007 (…) les scientifiques affirmaient que les forêts de l’hémisphère Nord absorbaient 2,4 milliards de tonnes de carbone par an et les forêts tropicales, 1,8 milliard seulement. De nouvelles mesures prouvent le contraire. (…) On calculait le CO² en plaçant les capteurs à la hauteur des arbres. Mais si l’on place ces mêmes capteurs dans des avions qui survolent la forêt à 5000 mètres d’altitude, le résultat est totalement différent. Les forêts tropicales absorberaient plus de trois milliards de tonnes de carbone. (…) Or 47% de la surface forestière mondiale est constituée de forêts tropicales. (…)

Et si le soleil était notre thermostat ?

C’est une opinion partagée par certains scientifiques qui affirment, avec bon sens, que le Soleil étant notre unique source de chaleur, il agit fortement sur le climat. Il subirait même des variations d’intensité : minimum solaire ou maximum solaire, en dépit d’une théorie qui veut qu’il apporte une énergie constante. Ces fluctuations pourraient provenir de la présence ou non des « tâches » sur le Soleil. »

Laurent Cabrol

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