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Quelle était la raison du génocide rwandais ? Pour les classes dirigeantes rwandaises ? Et pour l’impérialisme français ?

11 avril 2014, 12:10

Pour stopper le génocide, le Front patriotique rwandais (FPR) attaque l’armée régulière (FAR), et gagne quelques batailles. L’attitude des autorités françaises traduit une précipitation à la limite de la panique : l’ambassade de France détruit toutes ses archives sur ordre de l’ambassadeur Jean-Michel Marlaud. Dans le même temps, les ressortissants français et les principaux tenants hutus de l’idéologie génocidaire sont exfiltrés via Bangui, en Centrafrique : notamment la propre femme du président assassiné, Agathe Habyarmina, ses frères Séraphin Rwabukumba et Protais Zigiranyirazo, et l’idéologue Ferdinand Nahimana. Contrairement à ce qu’affirme aujourd’hui la diplomatie française, les livraisons d’armes se poursuivent. Le gouvernement intérimaire, composé des éléments les plus extrémistes de l’ancienne garde rapprochée d’Habyarimana, est reçu à plusieurs reprises par les responsables français à Paris. Le 9 mai, le lieutenant-colonel Ephrem Rwanbalinda, conseiller du chef d’état-major de l’armée rwandaise, est reçu à la Mission militaire de Coopération par le général Jean-Pierre Huchon. Selon ce dernier, « il faut sans tarder fournir toutes les preuves prouvant la légitimité de la guerre que mène le Rwanda, de façon à retourner l’opinion internationale en faveur du Rwanda et pouvoir reprendre la coopération bilatérale. Entre-temps, la Mission militaire de coopération prépare les actions de secours à mener en notre faveur. » Jean-Pierre Huchon promet également de fournir du matériel de communication cryptée pour maintenir le contact entre les FAR et Paris.

Devant l’ampleur surprenante des succès militaires du Front Patriotique Rwandais, la France décide d’intervenir au grand jour, officiellement « pour des raisons humanitaires ». Ce sera l’opération Turquoise. Les propos du président François Mitterrand sont sans ambiguïtés : le 18 juin, il déclare que « c’est désormais une question d’heures et de jours. (...) Je le répète, chaque heure compte ». Cela fait pourtant deux mois que le génocide a commencé. C’est donc que ce n’est pas cela qui motive l’urgence. En revanche, les forces du FPR commencent à s’approcher de la victoire finale. Et la France doit absolument l’empêcher.

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