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Une brochure de Jacques Ramboz

9 septembre 2020, 08:33, par Ramboz

Hommage à Jacques Ramboz (1917-1999)

Militant communiste internationaliste (trotskyste)

Edition Quaderni Pietro tresso (7 euros à La Brêche)

JACQUES RAMBOZ

Je suis né le 6 mai 1917 à Paris (15ème) dans une famille petite-bourgeoise. A la suite d’une opération dans mon jeune âge, j’ai été handicapé par une surdité qui ira en s’aggravant.
Lycéen au Lycée Michelet (Vanves), j’ai adhéré aux Jeunesses Communistes (JC) au moment du Front Populaire et j’ai organisé et animé l’Amicale du Lycée jusqu’à mon départ après le Bac. J’ai mené l’agitation en faveur de la révolution espagnole et pour les JC pendant mon passage d’un an à la section préparatoire à la Manufacture de Sèvres, où je fus éliminé au concours de fin d’année.
Entré en opposition par rapport à la ligne nationaliste du Front Populaire prônée par le Parti Communiste Français (PCF), j’ai rompu avec les JC en 1938. Ce fut alors que j’ai rencontré « Albert », c’est-à-dire David Korner, dit aussi « Barta », qui me gagna au trotskysme.

Je quittai Paris à la recherche d’un travail et je devins instituteur suppléant à Montalieu-Vercieu (Isère), où j’ai noué des relations politiques avec des anciens étudiants, des ouvriers carriers et des réfugiés antifascistes autrichiens, jusqu’à ma mobilisation en 1939. Pendant ma mobilisation j’ai diffusé les deux premiers numéros de la feuille illégale l’Ouvrier.

Après avoir été réformé et être retourné en Isère pour une suppléance passagère et une période de travail comme ouvrier agricole, j’ai regagné Paris à l’appel de « Barta » vers octobre 1940.
Sous le nom de « Lucien », je fus l’un des premiers membres du noyau qui donna naissance au groupe Communiste (IVème Internationale), qui devient ensuite l’Union Communiste (IVème Internationale) en octobre 1944, puis l’Union Communiste (Trotskyste) en mai 1946. J’ai mené alors une vie de militant professionnel sans pourtant être coupé des petits boulots, et j’ai utilisé mes bons rapports avec les ouvriers de l’Isère pour rétablir entre eux les liens rompus.
A la défaite allemande j’ai assuré des permanences à mon domicile, dans le 14ème, pour le compte de La Voix des Travailleurs (Bulletin inter-usines de l’Opposition Syndicale « Lutte de Classes »-CGT) et la responsabilité officielle de la parution du journal de l’UC, La Lutte de Classes, à partir d’avril 1946 jusqu’à mon départ de Paris en 1949. J’ai aussi organisé des cercles d’étude sur la théorie marxiste, sur l’histoire du mouvement ouvrier et sur les grands évènements révolutionnaires mondiaux, en m’occupant aussi des liens avec l’organisation des travailleurs vietnamiens en France jusqu’à ce que celle-ci soit « épurée » et ses délégués arrêtés et rapatriés.

La Voix des Travailleurs et La Lutte de Classes ont publié plusieurs articles rédigés par moi, et en juillet 1949 l’UC a aussi édité ma brochure La guerre d’Indochine et les travailleurs français, dans cette même année où je fus détaché comme instituteur en Tunisie.

Arrivé en Tunisie en octobre 1949, je me consacrai alors essentiellement à l’éducation populaire et, parallèlement, j’ai continué à essayer de faire pénétrer l’analyse marxiste dans le nouveau milieu où je vivais par l’édition anonyme de courtes fiches traduites en arabe par un jeune collègue sympathisant. En 1952, j’adressai à l’UC une brochure intitulée Où va la Tunisie ?, écrite à la suite des troubles qui t avaient eu lieu.

Mon détachement non renouvelé, je fus nommé en 1957 dans le Gard et je fis de l’agitation contre la guerre d’Algérie et contre le gaullisme sans pour autant reprendre contact avec l’organisation. Je reçu alors la visite d’un militant de Voix Ouvrière et je m’abonnai au journal sans qu’aucun lien organisationnel se rétablisse. La raison essentielle de cette réserve était ma condamnation de l’économisme (tout reporter aux conditions matérielles de la condition ouvrière) et de l’« ouvriérisme » qui me paraissait trop souvent friser la démagogie.
Je rompis avec le syndicat sur la question algérienne et, lorsque le Parti Socialiste Unifié (PSU) se constitua à Nîmes, je le rejoignis et j’organisai un cercle d’étude (mouvement ouvrier et économie politique) chez les mineurs de St. Florent. Elu secrétaire fédéral, je démissionnai de ma charge et du PSU après avoir constaté l’impossibilité de mener une politique de classe conséquente dans ce parti.
Je menai alors, parallèlement à mon activité professionnelle, une activité culturelle populaire hors de toute organisation, ainsi que l’agitation contre la guerre d’Algérie et celle du Vietnam où les troupes USA avaient remplacé les françaises.

En été 1963, avec une poignée de volontaires bénévoles, j’ai organisé à Stora (Algérie) un stage mixte de formation de moniteurs d’enseignement. Les autorités algériennes d’alors m’invitèrent à renouveler ce travail en 1964 à Annaba, mais dans des conditions matérielles et idéologiques très différentes. Il n’y aura pas de troisième stage.

Dans les années 1966-73 j’ai regroupé à Nîmes un certain nombre de jeunes gens au sein du Comité Vietnam nîmois. Avec une équipe réduite à faible influence ouvrière j’ai mené un travail systématique d’information (projections de films dans les villages, forums…) et de réflexion (fiches politiques et réunions d’études) en même temps qu’une activité de soutien concret à la lutte du peuple vietnamien (collecte d’argent, de sang et de médicaments) contre l’impérialisme yankee. Ce faisant, je me heurtai à l’indifférence des organisations de gauche et à l’hostilité déclarée de celles relevant du PCF.

Rien à dire sur les évènements de mai 1968 : j’y ai participé comme instituteur gréviste en essayant de politiser le mouvement. Sur ma proposition, le Comité Vietnam nîmois s’autodissout en 1975 pour ne pas cautionner la politique stalinienne des autorités vietnamiennes victorieuses.
Resté isolé et trotskyste, je me suis efforcé de mener une activité de discussion et d’éducation politique au moyen de nombreuses lettres circulaires à la diffusion plus ou moins confidentielle.

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