Paul Jorion, interviewé par "La Tribune" : "on applique des rustines pour préserver l’ancien monde"
Chaque jour, cet été, nous interrogeons un grand témoin de l’actualité sur sa vision de l’après-crise. Aujourd’hui, pour le sociologue et anthropologue Paul Jorion, la crise est loin d’être terminée et la sortie de crise très incertaine, faute de mesures efficaces et énergiques. Le pouvoir politique a, selon lui, abdiqué face au monde de la finance. Paul Jorion sociologue et anthropologue
Comment voyez-vous le monde de l’après-crise ?
La crise est loin d’être terminée, elle a à peine commencé en France et je ne vois pas comment aujourd’hui nous en sortir. Malgré le climat d’euphorie qui règne actuellement, la sortie de crise me paraît d’autant plus incertaine que les mesures prises par les États pour réformer la finance et relancer l’économie sont tout à fait inappropriées. Aux États-Unis, l’immense vague d’espérance suscitée par l’élection de Barack Obama s’est vite brisée sur les puissants lobbies de Wall Street. Il manque toujours quelques voix au Congrès pour adopter des textes encadrant mieux l’activité des banques. Ce n’est pas surprenant : le Parti démocrate a toujours eu de nombreux soutiens dans le monde de la finance alors que le Parti républicain a traditionnellement l’appui des grands industriels, notamment du complexe militaro-industriel.
Paul Jorion, interviewé par "La Tribune" : "on applique des rustines pour préserver l’ancien monde"
Chaque jour, cet été, nous interrogeons un grand témoin de l’actualité sur sa vision de l’après-crise. Aujourd’hui, pour le sociologue et anthropologue Paul Jorion, la crise est loin d’être terminée et la sortie de crise très incertaine, faute de mesures efficaces et énergiques. Le pouvoir politique a, selon lui, abdiqué face au monde de la finance. Paul Jorion sociologue et anthropologue
Comment voyez-vous le monde de l’après-crise ?
La crise est loin d’être terminée, elle a à peine commencé en France et je ne vois pas comment aujourd’hui nous en sortir. Malgré le climat d’euphorie qui règne actuellement, la sortie de crise me paraît d’autant plus incertaine que les mesures prises par les États pour réformer la finance et relancer l’économie sont tout à fait inappropriées. Aux États-Unis, l’immense vague d’espérance suscitée par l’élection de Barack Obama s’est vite brisée sur les puissants lobbies de Wall Street. Il manque toujours quelques voix au Congrès pour adopter des textes encadrant mieux l’activité des banques. Ce n’est pas surprenant : le Parti démocrate a toujours eu de nombreux soutiens dans le monde de la finance alors que le Parti républicain a traditionnellement l’appui des grands industriels, notamment du complexe militaro-industriel.