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Quelques thèses sur la question syndicale en vue d’un large débat

14 novembre 2009, 13:50, par Robert Paris

Barta le 11 décembre 1947 :

Un document à lire -> OU ETAIENT LES SCISSIONNISTES ?

"Les manoeuvres de la réaction sont parvenues à entamer notre front de lutte". C’est ainsi que le "Comité central national de grève" cégétiste justifie la défaite à laquelle il vient de conduire les ouvriers.

Mais dans quelle catégorie de réactionnaires faut-il classer Léon Jouhaux et "Force Ouvrière" qui, par leur appel à la répression policière contre les grévistes ont entamé, plus qui quiconque, le front de lutte ? Ne sont-ils pas membres de la C.G.T. et du bureau confédéral ?

A l’épreuve, la C.G.T. qui devait soi-disant assurer l’unité des travailleurs, s’est avérée le principal facteur de division et de désagrégation. Quel spectacle lamentable que la scission, en plein mouvement gréviste, du cartel des fonctionnaires, de Fédérations faisant appel à la grève et leurs syndicats ne suivant pas, ou de syndicats faisant la grève quand leurs Fédérations se prononçaient contre ! Voilà les fruits du régime de violences et d’étouffement entretenu par les deux cliques, frachoniste et jouhausiste, qui forment l’appareil bureaucratique de la C.G.T.

Quel contraste avec le mois de mai, quand le Comité de grève réalisa, pour la première fois depuis 36, l’unité librement exprimée de tous les travailleurs de chez Renault, inorganisés ou organisés et quelle que fût leur appartenance !

Quelle différence entre une C.G.T. dont l’unité n’était que façade et l’attitude du S.D.R. qui a constamment subordonné son activité à la volonté de la majorité des travailleurs et à l’unité d’action avec les autres organisations syndicales.

Où sont les scissionnistes ?

Tous les travailleurs qui ne s’étaient résignés à rester dans la C.G.T. que parce qu’ils pensaient que celle-ci représentait tant bien que mal une garantie d’unité, sont aujourd’hui amèrement déçus. Le coup de poignard dans le dos de Jouhaux, en mettant fin au mythe de "l’unité" dans une C.G.T. bureaucratisée, les laisse complètement désorientés.

Mais l’action du Comité de grève, au mois de mai, et du S.D.R. depuis, bien que privés de toutes ressources ou facilités, prouve ce dont sont capables les travailleurs lorsqu’ils prennent leur sort en leur propre main.

Pour refaire l’unité syndicale de la classe ouvrière, il n’y a d’autre moyen que de commencer à reconstruire à la base, dans chaque usine, des syndicats directement sous le contrôle des ouvriers, englobant leur majorité sans distinction de tendances, et lier ces syndicats les uns aux autres au fur et à mesure de leur création. Dans certains cas, comme chez Alsthom-Lecourbe, le Syndicat C.G.T. en entier, se méfie depuis longtemps de la direction confédérale, et le lien avec celle-ci n’est que nominal. Mais dans un cas comme dans l’autre, il faut s’assurer des fondations de la maison avant de mettre le toit ; et c’est là tout le sens du travail accompli jusqu’à maintenant par les camarades initiateurs du S.D.R.

LA VOIX DES TRAVAILLEURS

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