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Qui était Ho Chi Minh ?

2 mars 2010, 17:24, par Robert Paris

Le trotskiste vietnamien Ngo Van rapporte ce qu’était le Vietnam colonisé par la France :

"Les coolies employés sur les plantations de Mimot reçoivent de la société une ration d’un sac de 100 kg de riz par quinzaine, au moment de la paye, pour huit personnes.
Avant la désertion des 280 coolies, en février, on ne donnait que le même sac pour dix hommes...
Mais le coolie n’est pas une machine agricole qui fonctionne avec du riz, il a besoin d’autres aliments et d’objets de première nécessité. La société de Mimot ne s’était pas préoccupée de cette question et M. d’Ursel que j’avais interrogé sur le pouvoir d’achat du salaire distribué à ses coolies, m’a simplement déclaré qu’ils touchaient suffisamment pour se procurer les "petites cochonneries" qu’ils ajoutaient à leur riz"2. "Eau potable et ablutions
[...] Les coolies, faute d’eau pour les ablutions auxquelles ils ne peuvent procéder qu’en se rendant à la source, en bas du mamelon, sont sales, atteints de gale en grand nombre et couverts de vermine, aussi bien sur la tête que sur le corps...
[...] D’autre part, les cas de dysenterie que j’ai constatés à Mimot permettent de se demander si l’eau de la source située en contrebas du cantonnement et que rien ne protège, n’est pas polluée par les excréments des nombreux coolies du camp qui ne disposent, pour satisfaire leurs besoins naturels, que de trous creusés sur les pentes conduisant à la source.
Sévices, punitions corporelles :
L’ensemble de la main-d’œuvre est dirigé par M. Verhelst, Belge de 23 ans...
Les dépositions recueillies au cours de l’enquête menée sur les plantations de Mimot les 27 et 28 mars, ont permis d’établir les faits suivants...
Punition de 20 coups de rotin chacun, infligée à une douzaine de coolies.
Le 21 mars, après l’appel du matin entre 4 heures et demie et 5 heures, une douzaine de coolies enfuis de la plantation ayant été rattrapés, ont été étendus devant les coolies rassemblés et, sur l’ordre de M. d’Ursel, directeur du Syndicat de Mimot, ont reçu chacun 20 coups de cadouille donnés par des caï et des surveillants. M.Verhelst a déclaré qu’il avait procédé à cette exécution par ordre, que d’ailleurs les coolies avaient été avertis que tout déserteur recevrait 20 coups de rotin...
26 coups de nerf de bœuf donnés à Le van Tao par M. Verhelst.
La nuit même qui suivit cette exécution collective, trois autres coolies tonkinois s’évadaient à nouveau. Seul, un nommé Le van Tao..., qui s’est engagé pour pouvoir envoyer des subsides à sa femme et à ses trois enfants restés au Tonkin, put être repris.
Rattrapé immédiatement, il fut conduit... à M. Verhelst vers 11 heures du soir. Celui-ci... donna l’ordre de l’attacher à une colonne de la véranda en lui faisant passer les deux bras autour de la colonne et en lui réunissant les mains avec des menottes dont la direction possède un certain nombre. Le van Tao passa la nuit dans cette position. Le lendemain matin, 22 mars, M. Verhelst conduisit Le van Tao, toujours menotté, devant les coolies rassemblés pour l’appel sur la place du campement.
Il donna l’ordre au caï de l’équipe de Le van Tao, nommé Le van Toan, de le tenir par les pieds et à un autre Annamite, qui n’a pu être identifié ­ personne n’ayant voulu ou osé le dénoncer ­ de le tenir par les mains. De la déposition de Lê van Tao, ainsi que de nombreux autres [...] il semble ressortir que Tao était ainsi tenu suspendu en l’air à environ 20 centimètres du sol, son pantalon lui ayant été retiré.
[...] Ainsi maintenu, Le van Tao reçut de M. Verhelst, opérant lui-même, 26 coups de nerf de bœuf qui entamèrent la peau en provoquant des plaies qui suppuraient lorsque j’ai examiné ce coolie le 27 mars... Le van Tao fut alors envoyé au travail et n’a pas été pansé.
Correction à coups de canne donnée par M. Verhelst à trois femmes, dont une enceinte, et à un coolie.
Le 23 mars, vers la fin de la journée, sur un chantier situé à environ 2 kilomètres et demi du village de Dong, l’eau apportée dans les touques par un coolie chargé d’approvisionner les travailleurs en eau potable pendant le travail étant épuisée, quelques-uns d’entre eux, assoiffés, abandonnèrent leur tâche pour aller boire. Ils furent rencontrés en route par M. Verhelst..., qui les arrêta successivement sur son chemin et les ramena... sur le chantier. Après une courte enquête, il relâcha ceux qui avaient reçu l’autorisation d’aller boire et retint 3 femmes [dont l’une enceinte]...
M. Verhelst leur fit signe de se coucher à terre... Avec une canne en rotin grosse comme le pouce et dont la poignée était entourée de fil télégraphique, il frappa lui-même successivement sur les fesses et le haut des cuisses les trois femmes"

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