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Ce que les singes nous apprennent sur la "nature humaine"....

30 mai 2011, 05:41, par Robert Paris

La néoténie est un phénomène biologique rare qui consiste en la conservation de traits juvéniles chez un être vivant adulte. Au cours du vingtième siècle, différents auteurs ont formulé l’hypothèse que l’homme, sous certains aspects, pourrait bien, lui aussi, être qualifié de néoténique. Exemple d’un caractère néoténique de l’homme : l’homme affiche à 1 an seulement 50 % de son volume cérébral final. Le cerveau de l’homme est paradoxal. A la naissance, c’est le plus petit (par rapport à la masse corporelle) de tous les primates : il représente 25 % de la taille finale chez le nourrisson, alors que celui du bébé macaque monte à 70 %. Et à l’âge adulte, c’est l’inverse : c’est lui le plus gros.

La néoténie décrit, en biologie du développement, la conservation de caractéristiques juvéniles chez les adultes d’une espèce, ou le fait d’atteindre la maturité sexuelle par un organisme encore au stade larvaire. Ces phénomènes sont plutôt observés chez des amphibiens et des insectes, pour lesquels on parle de pédogenèse.

L’exemple le plus connu est l’axolotl ; on a même parfois cru avoir affaire à deux espèces alors qu’il s’agissait de larves se reproduisant sans avoir atteint l’âge adulte.

Par ailleurs, on distingue chez les animaux une tendance à la conservation de caractères juvéniles lors de la domestication. Par exemple, les chiens remuent la queue et aboient comme le font les louveteaux, mais conservent ce comportement toute leur vie alors que les loups l’abandonnent à l’âge adulte.

La néoténie existe également dans la Lignée Verte, et particulièrement chez les plantes présentes en milieu très sec. Ainsi, à la moindre averse, les graines germent et fleurissent très rapidement, devenant susceptibles de reproduction sexuée avant même que l’appareil végétatif soit pleinement développé. Cette stratégie a été sélectionnée car elle garantit une reproduction même dans le cas où les plantes meurent avant la fin de leur développement. On retrouve également la néoténie chez Welwitschia, une Gnétale du désert de Namib.

Cette idée a été appliquée à l’humain qui possède des caractéristiques communes avec de jeunes primates (Louis Bolk dans les années 1920-1930, puis plus récemment par Stephen Jay Gould). Selon cette approche, la boîte crânienne non soudée à la naissance, l’absence de pilosité du bébé ou la faiblesse de l’appareil musculaire sont des marques de néoténie. L’importance de la néoténie pour la biologie humaine a été étudiée par Desmond Morris (par exemple dans son très célèbre ouvrage : Le Singe nu), notamment pour expliquer la désirabilité des caractères juvéniles chez la femme.

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