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Editorial 28-03-2010 - Quel avenir… si on ne s’en occupe pas nous-mêmes ?

28 mars 2010, 15:05, par Toto

Rien ne serait plus dangereux dans la période que nous allons vivre que de se mentir sur ce qui est en train de se passer. On ne fait pas mieux face à une situation grave en se bandant les yeux…
On nous parle de sauver les retraites dans une société qui supprime sans cesse et massivement des emplois publics comme privés, qui dévalorise continuellement les salaires et revenus du travail. Qui peut croire, dans ces conditions, qu’il y aura à l’avenir de l’argent pour payer ces fameuses retraites ? Les fonds ont été joués au casino des subprimes comme tous les autres fonds et les rentrées d’argent ne peuvent qu’être les cotisations d’actifs de moins en moins nombreux. L’Etat a dépensé bien plus que ses fonds en réserve pour aider le secteur capitaliste noyé depuis 2008 et on fait croire qu’il va pouvoir continuer ainsi à maintenir à bouts de bras l’économie et même la faire repartir…
Si, au début de la crise, certains ont pu croire qu’il s’agissait d’un phénomène passager et qu’il suffisait de tenir en serrant les dents, beaucoup ont maintenant conscience que la crise que connaît la société capitaliste est un événement de grande ampleur impliquant des conséquences historiques qui n’en sont qu’à leur début et qui ont des implications graves dans nos vies et celles de nos enfants. Elles changent en profondeur nos projets, et vont encore plus les changer plus la crise va se développer et dévoiler sa véritable profondeur. La société de demain ne ressemblera certainement pas à celle d’hier. Il ne suffit pas de revenir sur les points de vue du passé pour résoudre nos problèmes à venir.
Si certains ont cru résoudre les problèmes de la société par quelques réformes, il ne peut plus en être question. Ce sont les fondements de la société capitaliste qui sont mis en cause par la dérive du système lui-même. Ce ne sont pas nos revendications ou nos manifestations qui le mettent en cause mais c’est le capital financier, bancaire, industriel comme spéculatif qui a une évolution nocive et mortifère pour son fonctionnement fondamental. Au point que l’Etat, en se ruinant, a joué le rôle de dernière béquille possible du système. Et sa faillite n’a pas suffi à remettre la machine en route, seulement à redonner un dernier souffle à la spéculation !
Ce ne sont pas quelques entreprises ou quelques pays qui vont souffrir, mais tous ! Ce ne sont pas quelques acquis qui vont être remis en cause mais tous ! La politique de la bourgeoisie en Islande, en Grèce ou en Espagne donne une première idée de l’ampleur des remises en cause. Rien n’arrêtera la machine à détruire du capitalisme comme, dans la période prospère, rien n’avait arrêté la machine à construire des profits… Rien sauf la lutte des classes, si ce sont les travailleurs qui la mènent.
C’est déjà la lutte des classes que mène contre nous la classe dirigeante en prétendant s’attaquer à nos emplois, à nos salaires, à nos services publics, à nos retraites, à notre santé…
Mais les classes dirigeantes le savent. La colère sociale va monter dans l’Europe en crise comme dans le reste du monde. Les réactions de Grèce ou d’Islande, comme les grèves en France commencent à le montrer. Et elles tiennent les moyens de canaliser cette colère vers des impasses.
Les stratégies des centrales syndicales sont un des éléments de cette politique des classes dirigeantes. Elles permettent de calmer la lutte, de l’envoyer vers des fausses mobilisations qui ne mènent à rien…
Mais ce n’est pas tout. Il s’agit que le mécontentement social se tourne contre d’autres travailleurs, contre d’autres peuples. La crise, c’est de la faute des Grecs, dit-on en Allemagne, de la faute de l’Allemagne di-on en France. De la faute des Chinois dit-on aux USA et de la faute de l’Amérique dit-on partout.
Ces gens-là évitent d’aller au fond des choses pour ne pas souligner les limites d’un système d’exploitation : le capitalisme, qui n’a pas plus de vocation à l’éternité que l’empire romain ou l’empire maya...
Oui, tous les politiciens, tous les patrons et les média vont défendre de plus en plus des thèses nationalistes.

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