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Grèves SNCF : quoi de neuf dans la lutte des cheminots ?

21 septembre 2014, 08:16, par Robert Paris

Quel bilan de la dernière grève ?

La dernière grève n’est pas un succès même si certains se satisfont de minimes amendement à la loi. Celle-ci reste une loi en vue de la privatisation du transport ferroviaire et elle n’a en rien fondamentalement changée. D’autres affirment que, nous cheminots, aurions fait grève pour l’honneur, pour faire une démonstration. Mis à part le fait que de telles démonstrations coûtent cher et ne rapportent pas grand-chose à part la satisfaction de quelques dirigeants syndicaux, il convient de se demander ce que ces derniers cherchaient exactement au travers de la grève. En effet, Lepaon comme Garrel avaient signé le projet de loi (non amendé) avant de se mettre à la tête de la grève. Cela pose question : la direction CGT ne voulait-elle pas simplement se blanchir d’avoir entériné un grave recul social. En faisant grève, en prenant parti pour et contre les cheminots, ces dirigeants ne nous ont-ils pas trompé. Si les dirigeants syndicaux qui ont condamné la grève sont bel et bien dans le camp de la privatisation, ceux qui ont pris la tête de la grève ne valent pas beaucoup plus cher. On se souvient que le principal organisme d’Etat en la matière, le Conseil Economique Social et Environnemental (CESE) avait adopté un rapport en vue de la privatisation. Ce rapport, adopté par les patrons, l’Etat et presque tous (solidaires n’avait pas signé) les syndicats dans le cadre du CESE, était signé Lepaon, actuel secrétaire général de la CGT…

Le bilan, ce n’est pas l’inutilité de faire grève mais l’inutilité de choisir comme direction des grèves des dirigeants qui en fait sont contre et se débrouillent pour nous faire reprendre le travail sans avoir rien obtenu et sans s’être donné les moyens d’obtenir quelque chose. On aura par exemple remarqué que, durant la grève, la CGT était contre de bloquer les RER de Paris-centre. Ce qui aurait donné davantage de force à la grève. Contre aussi l’extension de la grève à la RATP. Contre encore son extension à l’EDF pourtant elle-même menacée selon les propos de Lepaon lui-même. Contre toute liaison avec les hôpitaux en grève ou tout autre domaine du secteur public. Quand on fait grève, on le paie nous-mêmes de notre poche. Quand on échoue, on le paie nous-mêmes de reculs sociaux importants, et ce n’est pas les bureaucrates des appareils syndicaux qui en font les frais. Eh bien, il faut aussi qu’on décide des orientations de la grève par nous-mêmes !!! On n’a pas besoin de dirigeants qui nous disent, maintenant, que ce n’est pas grave si on a perdu puisque c’était pour l’honneur, pour la beauté du geste ou pour le principe… Si on veut gagner dans nos luttes, dirigeons-les par nous-mêmes. C’est de comités de grève qu’on manque dans les mouvements à la SNCF comme, plus largement, dans toute la classe ouvrière en ce moment.
On faisait grève mais sur quel programme revendicatif ?

Selon les centrales syndicales qui appuyaient la dernière grève, celle-ci aurait eu pour base revendicative la « plateforme unitaire CGT-SUD ». Cependant, on n’a pas entendu parler d’une assemblée générale où ces syndicats aient consulté les grévistes en les faisant voter cette plateforme. Elle semble même n’avoir jamais été débattue ni au niveau local, ni au niveau régional, ni au niveau national du moins par les grévistes. Or le contenu de la plateforme pose pas mal de problèmes. On y sous-entend qu’il faudrait une bonne réforme alors qu’il ne s’agit nullement de réformer mais de privatiser. Et il y manque notamment la nécessité de refuser en bloc toutes les privatisations de tous les services publics en luttant tous ensemble et pas en se faisant battre à tour de rôle.

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