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Réponses à des questions diverses de nos lecteurs

19 octobre 2019, 07:20, par Robert Paris

« Dans combien de temps le béton armé redeviendra poussière pour redevenir ce qu’il était avant que l’homme en fasse autre chose que de la poussière Ɂ », dites-vous, pensant sans doute que les créations matérielles humaines sont particulièrement fragiles. Contrairement sans doute aux créations naturelles…

Tu as raison que le béton redeviendra poussière mais c’est vrai en fait de toute roche sur terre ! Laissée à elle-même, elle finit par être pulvérisée !

« Sciences de la Terre et de l’Univers », ouvrage collectif de Brahic, Hoffert, Schaaf et Tardy :

« Toute roche affleurant à la surface de la Terre, qu’elle soit magmatique, métamorphique ou sédimentaire, est un déséquilibre physico-chimique par rapport à son milieu de formation. Et ce déséquilibre est d’autant plus grand que les conditions qui règnent à la surface di globe sont éloignées de celles qui ont conduit à la genèse de la roche. (…) Ainsi, une roche qui se situe dans un contexte d’augmentation de pression et de température se transforme progressivement par métamorphisme, c’est-à-dire à l’état solide. La surface du globe correspond à un milieu de dépôts de sédiments, mais non à un milieu de formation de roches, à l’exception de quelques types dans des conditions exceptionnelles comme les roches d’origine biologique (tels les récifs de coraux), quelques roches de précipitation saline ou encore les roches issues du refroidissement des magmas volcaniques. Les roches qui constituent la surface du globe terrestre se sont formées en profondeur, par des mécanismes variés, qu’il s’agisse des roches plutoniques, métamorphiques ou sédimentaires. Elles ont été disposées à la surface soit par des phénomènes tectoniques, soit par la disparition des roches qui les surmontaient, suite à une longue action des mécanismes de l’altératione t de l’érosion. Dès le moment où elles se retrouvent à la surface, elles vont se transformer. Elles constituent des « rochesmères » à partir desquelles va débuter le cycle sédimentaire qui va transformer progressivement la roche-mère en nouvelles phases qui serviront à l’élaboration de sédiments qui donneront ultérieurement des roches sédimentaires. Un paysage est le résultat des transformations antérieures subies par les roches-mères à l’affleurement en ce lieu. Il est, simultanément, un ensemble de « roches-mères » à partir duquel vont se faire les transformations actuelles et futures qui le modifieront en permanence. (…) Pour une même roche-mère, selon le lieu d’affleurement et la période à laquelle elle devient roche-mère, son évolution dans le cycle sédimentaire sera différente et les phases auxquelles elle donnera naissance auront des caractéristiques issues de la singularité du cycle sédimentaire à partir duquel elles se seront formées. Les phases ultimes de la transformation d’une roche-mère sont des particules (minéraux, fragments de roche, fragments organiques…) et des ions. Ces phases serviront à l’élaboration des sédiments, puis des roches sédimentaires. Le cycle sédimentaire comprend plusieurs étapes : altération, érosion, transport, sédimentation, diagenèse, à l’issue desquelles de nouvelles roches sédimentaires sont formées. (…) A partir de la nature, l’organisation et la répartition dans l’espace et dans le temps des roches sédimentaires, on peut tenter de lire le message ainsi préservé, afin de reconstituer l’histoire de la Terre. (….) L’analyse du faciès d’une roche a pour but d’étanlir les conditions physico-chimiques qui existaient au moment de la mise en place des particules ou des minéraux (lithofaciès), ainsi que l’environnement que cela constituait pour le monde vivant (biofaciès). (…) Dès les premières études géologiques, la prise de conscience de la possibilité de recréer des paysages anciens, puis des images successives de la surface de la Terre a été à l’origine d’une des orientations majeures des sciences de la Terre : la géologie, dont le terme indique la finalité qui est de décrypter et de raconter l’hsitoire de la planète Terre. Cependant, tenter de raconter une telle histoire se heurte a priori à deux obstacles majeurs : la qualité et la quantité des informations préservées, ainsi que la nécessité de disposer d’une subdivision des temps associée à une évaluation des durées. Il est certain que des dépôts successifs qui se font à la surface de la Terre, seule une très faible proportion est fossilisée. Une partie de ces dépôts, avant même d’être enfouis, sont érodés à leur tour pour servir de matériel à une sédimentation ultérieure. (…) Il est évident que le problème de l’âge et de la durée de mise en place d’une strate ou d’une structure sédimentaire est primordial. (…) La morphologie de la surface de la Terre résulte de l’action antagoniste de forces d’origine interne qui contribuent à l’élaboration du relief par l’action de forces horizontales, et de celle de forces externes qui déterminent les facteurs climatiques dont les mécanismes tendent à niveler la topographie. Ainsi, tout point à la surface du globe enregistre à tout instant le triple effet des causes internes (tectoniques), des causes externes (astronomiques) et des causes biologiques (du moins depuis l’apparition de la vie sur Terre). »

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