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Qui était Jean-Paul Sartre ?

2 mars 2015, 05:08, par R.P.

Sartre prend la succession de Raymond Aron à l’Institut français de Berlin en 1933 et 1934… Mais il ne sait rien du nazisme !!!!

Pendant l’été 1933, Sartre, en compagnie de Simone de Beauvoir, visite l’Espagne et l’Italie ; le régime fasciste de Mussolini gêne peu ces deux parfaits touristes : "Nous avons vu Venise avec ce regard qu’on ne retrouve plus jamais : le premier. Pour la première fois nous avons contemplé la Crucifixion du Tintoret".

En 1936 le cœur de la ville populaire de Naples fascine Sartre.

Le fascisme italien ne lui suscite pas une ligne de critique…

En 1943, Sartre fit partie en France du Comité d’épuration, qui décidait quel écrivain avait encore le droit de publier et quel autre devait être banni.

Contrairement au mythe, aucune recherche n’a pu mettre en évidence une quelconque activité de résistance de ce mouvement, et en particulier de Sartre.

Après la guerre, il fait l’éloge d’une résistance qu’il n’a pas connue : "Il n’est pas d’armée au monde où l’on trouve pareille égalité de risque pour le soldat et le généralissime. Et c’est pourquoi la Résistance fut une démocratie véritable : pour le soldat comme pour le chef, même danger, même responsabilité, même absolue liberté dans la discipline." (dans Situations II)

Sartre se reconvertit au dernier moment. Juste avant la libération, Sartre est recruté par Camus pour le réseau résistant Combat, il devient reporter dans le journal du même nom, et décrit dans les premières pages, la libération de Paris.

La guerre de Corée, puis la répression musclée d’une manifestation antimilitariste du PCF pousse Sartre à choisir son camp : Sartre voit alors dans le communisme une solution aux problèmes du prolétariat. Ce qui lui fait dire : « Si la classe ouvrière veut se détacher du Parti (PCF), elle ne dispose que d’un moyen : tomber en poussière. »

Sartre devient un compagnon de route du Parti communiste entre les années 1952 et 1956. Dès lors, il participe à sa mouvance : il prend la présidence de l’Association France-URSS. En 1954, il déclare « Le citoyen soviétique possède, à mon avis, une entière liberté de critique ». Il devient membre du Conseil mondial de la paix.

Le livre de Sartre, Les communistes et la paix, marque le début de l’alliance de Sartre avec le stalinisme…

Commentant l’article de Lénine « Mieux vaut moins mais mieux », article contre la bureaucratie, Sarte écrit : « Je ne vois pas que Staline ait suivi d’autre politique ».

Quand Sartre adhérait au PCF, il ne reculait pas devant des formules telles que « Tout anti-communiste est un chien », « En URSS la liberté de critique est totale », « Si la classe ouvrière veut se détacher du PCF elle ne dispose que d’un moyen : tomber en poussière ».

« L’URSS se trouve grosso modo située, dans l’équilibre des forces, du côté de celles qui luttent contre les formes d’exploitation de nous connues. »

• Jean-Paul Sartre et Maurice Merleau-Ponty, Les Temps Modernes, janvier 1950

« La liberté de critique est totale en URSS et le citoyen soviétique améliore sans cesse sa condition au sein d’une société en progression continuelle. »

• Jean-Paul Sartre, de retour d’URSS, Libération, 15 juillet 1954

« La faute la plus énorme a probablement été le rapport Khrouchtchev, car, à mon avis, la dénonciation publique et solennelle, l’exposition détaillée de tous les crimes d’un personnage sacré qui a représenté si longtemps le régime est une folie quand une telle franchise n’est pas rendue possible par une élévation préalable, et considérable, du niveau de vie de la population. [...] Le résultat a été de découvrir la vérité pour des masses qui n’étaient pas prêtes à la recevoir. »

• Jean-Paul Sartre, après les révélations du rapport Khrouchtchev sur les crimes de Staline

« Quand les paysans touchent des fusils, les vieux mythes pâlissent, les interdits sont un à un renversés : l’arme d’un combattant, c’est son humanité. Car, en ce premier temps de la révolte, il faut tuer : abattre un Européen, c’est faire d’une pierre deux coups, supprimer en même temps un oppresseur et un opprimé ; restent un homme mort et un homme libre ; le survivant, pour la première fois, sent un sol national sous la plante de ses pieds. »

• Jean-Paul Sartre, Préface de Les Damnés de la Terre, Frantz Fanon, Maspero, 1961

 : En 1972, dans une lettre à son ami John Gerassi, Sartre ira jusqu’à écrire :

« Ce n’était pas un gars qui était fait pour tout ce qu’il a fait. C’était un petit truand d’Alger, très marrant, qui aurait pu écrire quelques livres mais plutôt de truand, au lieu de ça on a l’impression que la civilisation lui a été plaquée dessus et qu’il a fait ce qu’il a fait, c’est-à-dire rien ».

Chez Sartre, le glauque le dispute au sale et au méprisable....

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